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Cover ACTEURS, ÉCRIVAINS et ARTISTES français, HÉROS DE GUERRE pour de vrai !

ACTEURS, ÉCRIVAINS et ARTISTES français, HÉROS DE GUERRE pour de vrai !

Non, il n'y a pas eu que des lâches ou des collabos, chez les intellectuels, acteurs et artistes français. La preuve !
Image : Le chef de char Jean Moncorgé (Jean Gabin), entouré des membres d'équipage du "Souffleur II"

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42 personnalités

créee il y a 11 mois · modifiée il y a 5 mois

Raymond Aimos

Raymond Aimos

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● L'acteur Raymond Caudrilliers, dit Raymond Aimos, actif de 1910 à sa sa mort, était très populaire auprès du grand public. Il a tourné notamment dans "La Bandera" et "La Belle Équipe", deux chefs-d'oeuvre de Julien Duvivier, où il partage l'affiche avec un autre héros de guerre, un certain Jean Gabin ! le même Gabin, au côté de qui il tournera également dans "Le Quai des brumes" de Marcel Carné. Dans "Les Croix de bois", il tourne en compagnie de Marc Valbel, lui aussi héros de la Résistance.

● Tué à l'ennemi le 20 août 1944 à 53 ans, lors de la libération de Paris.
Raymond Aimos était caporal FFI appartenant au mouvement de résistance Libération Nord. Il a été tué non loin de la Gare du Nord (à l'angle du boulevard Magenta et de la rue Saint-Vincent-de-Paul), mitraillé par les Allemands alors qu'il se trouvait avec trois autres camarades à bord d'une Citroën Traction Avant,
● Dans la confusion et la précipitation, les corps furent transportés à la morgue de l'hôpital Saint-Louis, sans que les familles en aient été informées. Ainsi durant plus d'une semaine, Renée Lefèvre, la compagne d'Aimos, sera sans nouvelle du sort de son conjoint.

Guillaume Apollinaire

Guillaume Apollinaire

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● Le grand poète Wilhelm de Kostrowitzky, plus connu sous le nom de Guillaume Apollinaire, est né à Rome, sujet polonais du Tsar de Russie. Avec sa mère et son demi-frère, il s"installe en France enfant.
● En 1914, par amour pour sa patrie d'adoption, il tente de s'engager, mais voit sa demande rejetée à Paris. Une seconde demande à Nice, en décembre 1914, sera acceptée, ce qui lancera sa procédure de naturalisation, qui sera effective le 9 mars 1916.

● D'abord au 38e régiment d'artillerie de campagne (avril- nov. 1915), puis transféré à sa demande dans l'infanterie pour prendre du galon. Il entre au 96e régiment d'infanterie avec le grade de sous-lieutenant.

● le 17 mars 1916, il est blessé à la tempe par un éclat d'obus dans sa tranchée. Évacué, le sous-lieutenant est transféré au Val de Grâce, à Paris. Il est trépané le 10 mai 1916, survit et entame sa convalescence.

● Il meurt à Paris le 9 novembre 1918 à 38 ans de la grippe espagnole, mais est déclaré "mort pour la France" en raison de son engagement durant le conflit.

Raymond Aron

Raymond Aron

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● Le grand intellectuel de droite Raymond Aron (que JP Sartre forcément détestait) est mobilisé en 1939, comme sergent dans une station météorologique au nord de Charleville-Mézières.

● Le 24 juin 1940, il embarque sur un navire britannique évacuant une division polonaise, à Saint-Jean-de-Luz et rejoint Londres, où il restera jusqu'à la fin du conflit. Engagé dans les Forces Françaises Libres, il devient rédacteur de "La France Libre", une revue créée par André Labarthe, souvent critique vis-à-vis du général de Gaulle.

● Croix de guerre 1939-1945.

Note concernant Sartre : Au moins, Aron était à Londres et ne fricotait pas avec les Boches, lui...

Louis Aragon

Louis Aragon

Auteur

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● Le poète surréaliste et militant communiste (à partir des années 1920) Louis Aragon est mobilisé en 1917 et rejoint le front au printemps 1918, en tant que médecin auxiliaire.

● Mobilisé en septembre 1939 comme médecin auxiliaire d'abord au 220e régiment régional des travailleurs en novembre 1939 avant de rejoindre la 3e division légère mécanique et part pour la frontière belge. Il participe aux combats de la campagne de France au printemps 1940, est évacué vers l'Angleterre depuis Dunkerque, à bord du torpilleur La Flore, avant d'être débarqué en France, à Brest, depuis Plymouth, pour reprendre le combat. Il est fait prisonnier par les Allemands à Angoulême mais parvient à s'échapper. La campagne de 1940 lui vaut deux citations, la médaille militaire et la Croix de guerre avec palme, cette dernière pour être allé plusieurs fois rechercher ses camarades blessés à travers les lignes adverses.

● Résistance : avec sa femme Elsa Triolet, qu'il épouse le 28 février 1939 à Paris. il entre dans la clandestinité et participe activement à la Résistance, dans la zone Sud (à Lyon et dans la Drôme notamment) et contribue à faire paraître et à diffuser les journaux "La Drôme en armes" et "Les Étoiles" (Lyon).

● Croix de guerre 1914-1918, Croix de guerre 1939-1945 avec palme. Médaille militaire. Médaille de la Résistance avec rosette.

Jean-Pierre Aumont

Jean-Pierre Aumont

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● Jean-Pierre Salomons, dit Jean-Pierre Aumont, fut l'un des "beaux gosses" adulés du cinéma français dans les années 1930, mais ses origines juives le poussent à fuir aux Etats-Unis en 1940. Il commence une carrière à Hollywood (deux films anti-nazis, "Un commando en Bretagne" et "La Croix de Lorraine").

● Aumont aurait pu se construire une vie dorée en Californie, mais comme Jean Gabin, le sens de l'honneur le pousse à s'engager dans les Forces françaises libres (juin 1943).
Il participe aux campagnes d'Afrique du Nord, puis d'Italie et au débarquement de Provence. En tant que lieutenant et aide de camp du général Diego Brosset (commandant la 1ère Division Française Libre), il survit à un accident de Jeep, où le général Brosset trouve la mort (20 novembre 1944).

● Blessé en tout deux fois, Jean-Pierre Aumont reçoit la Croix de guerre 1939-1945 et la Légion d'honneur. Il reprendra sa brillante carrière d'acteur, tant en France qu'à l'international.

Joséphine Baker

Joséphine Baker

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Vedette du music-hall et icône des années folles, l'Américaine Joséphine Baker devient française en 1937 par mariage.

● En septembre 1939, l'artiste rencontre le capitaine Jacques Abtey, officier de la section Allemagne des services de contre-espionnage français et devient donc espionne. Parallèlement, elle chante pour les soldats sur le front et, comme elle a son brevet de pilote, sert comme infirmière pilote secouriste de l’air, pour évacuer des réfugiés belges et hollandais.

En novembre 1940, Joséphine part pour le Portugal en compagnie de Jacques Abtey, devenu son amant. Ce dernier voyage sous une fausse identité, afin de prendre contact avec l'Intelligence Service à Lisbonne. Puis retour à Marseille où Joséphine se produit sur scène, avant que le couple embarque en janvier 1941 pour Alger. Quelques galas plus tard, le couple s'installe au Maroc.
De 1941 à 1944, Joséphine soutient les troupes alliées et américaines et se lance dans une longue tournée, de Marrakech au Caire, puis au Moyen-Orient, de Beyrouth à Damas, et en tant qu'espionne, glane toutes les informations possibles, pour la France libre.

● Officiellement engagée à Alger dans les Forces aériennes françaises libres en tant que sous-lieutenant, dans le corps des auxiliaires féminines de l'armée de l'Air. Elle est également nommée rédactrice première classe, échelon officier de propagande et travaille dans les bureaux du général de Gaulle.

● En octobre 1944, le sous-lieutenant Baker débarque à Marseille. Elle chante à Belfort le 20 novembre 1944 pour les troupes du général de Lattre de Tassigny et continue ses tours de chant pour les soldats en suivant la 1re Armée avec ses musiciens.

● Une pluie de breloques, que Joséphine aimait porter : Médaille de la Résistance ; Croix de guerre 1939-1945 ; Chevalier de la Légion d'honneur‎ ; Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre ; Médaille commémorative de la guerre 1939-1945.
- À Alger, le général de Gaulle lui offrit une petite croix de Lorraine en or, qu'elle vendit pour financer l'effort de guerre.

● Note : Joséphine est tombée enceinte de Jacques Abtey en plein conflit. Ne pouvant concilier ses activités d'espionne et grossesse, elle a dû se résoudre à avorter. Un avortement clandestin qui la rendra malheureusement stérile.

● Honneur à cette grande patriote qui faillit mourir oubliée et dans le plus grand dénuement...

Georges Braque

Georges Braque

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● Le célèbre peintre cubiste Georges Braque est mobilisé en août 1914 et se voit affecté au 224e RI avec le grade de sergent. Son régiment est d'abord envoyé dans la Somme, où Braque demeure durant trois mois. Il est rapidement nommé lieutenant. Le 224e est ensuite envoyé en Artois, au nord d'Arras, en vue d'une prochaine offensive.

● Grièvement blessé le 11 mai 1915 à Neuville-Saint-Vaast, le lieutenant Braque est laissé pour mort sur le champ de bataille (17 000 morts). Le lendemain, des brancardiers se rendent compte qu'il est toujours en viie en trébuchant sur son corps.
Trépané, le peintre sort du coma deux jours après l'opération. Il ne se remet pas avant 1917.

● Deux fois cité, le peintre reçoit la Croix de guerre 1914-1918.

Blaise Cendrars

Blaise Cendrars

Auteur

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● Frédéric Louis Sauser, dit Blaise Cendrars, s'engage dans l'armée française dès 1914, alors qu'il n'est obligé à rien, étant de nationalité suisse. Il sert comme volontaire étranger, avant d'être versé dans la Légion étrangère.
Gravement blessé le 28 septembre 1915, Cendrars est amputé du bras droit et de facto réformé. L'écrivain relatera sa guerre dans "La main coupée" (que je recommande).
● Le 16 février 1916, Cendrars est naturalisé français par le sang versé.

● En 1940, Cendrars se fait discret : il quitte Paris après l'armistice et s'installe à Aix-en-Provence, d'où il ne reviendra qu'en 1950.

René Char

René Char

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● Le célèbre homme de lettres René Char, après la défaite de 1940, rejoint la clandestinité sous le pseudonyme de Capitaine Alexandre et combat les armes à la main l'envahisseur boche. Il commande la section atterrissage/parachutage de la zone Durance. Son QG est installé à Céreste (Basses-Alpes).

● Médaille de la Résistance reçue en 1945.

Maurice Clavel

Maurice Clavel

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● D'abord attiré par le Parti populaire français du fasciste Jacques Doriot, ce futur grand journaliste et écrivain accepte d'entrer dans l'administration vichyste en 1940. Mais, il finit par changer de camp et entre en résistance en 1942. Tout en préparant une thèse sur Kant et l'agrégation de philosophie, Clavel rejoint la lutte armée contre l'occupant allemand sous le pseudonyme de Sinclair.

● À la tête des FFI d’Eure-et-Loir, le brillant étudiant libère en 1944 Nogent-le-Rotrou, puis Chartres, où il accueille le général de Gaulle sur le parvis de la cathédrale. A ses côtés se trouve la jeune comédienne Silvia Monfort, courageuse combattante qu'il épousera en 1949. Clavel mènera ses FFI jusqu'à Paris (combats du 25 août 1944).

● À la Libération, cet homme intègre dénonce l'épuration aveugle et tente de sauver les têtes de Brasillach et de Drieu la Rochelle.
● Reçoit la Médaille de la Résistance française.

Henri Cogan

Henri Cogan

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● Henri Kagan, dit Cogan, fils d'immigrés juifs de Russie, doit faire face à l’antisémitisme après l’invasion de la France par les troupes allemandes (1940). Il échappe de peu à une rafle. Un de ses frères, une sœur et sa mère auront moins de chance et seront déportés. Avec un ami italien, lutteur de très bon niveau comme lui, un certain Lino Ventura, il se fait discret.

● Cogan finit par réussir à quitter la France et s'engage dans la 2e DB du général Leclerc, où il rencontre l'acteur Jean Gabin. Il participe à toutes les campagnes de la division (notamment Koufra, Tripolitaine, libération de Paris, de Strasbourg).

● À la Libération, Henri Cogan abandonne la lutte pour se lancer dans le catch, sport alors à la mode. Il devient rapidement champion de France et, avec son ami Lino Ventura, il participe à de nombreuses tournées à travers le pays, mais aussi en Europe. Cogan devient rapidement second rôle et cascadeur au cinéma, en partie grâce à ses contacts avec son frère d'armes Jean Gabin. Lino Ventura se lancera aussi au cinéma, suite à une blessure involontaire infligée par... Cogan !

Pierre Dac

Pierre Dac

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● Célèbre humoriste et comédien français, André Isaac, dit Pierre Dac, participe à la Première Guerre mondiale. Il aurait été blessé à deux reprises. Aurait été nettoyeur de tranchée et décoré de la Croix de guerre 1914-1918 avec une palme et cinq étoiles. J'écris "aurait", car certains pensent qu'il aurait arrangé sa bio pour se faire "mousser". Son frère aîné a, lui, été tué au front.

● Seconde Guerre mondiale : Après une fuite avortée par l'Espagne en 1942, Dac fait une nouvelle tentative en mai 1943. Il est à nouveau arrêté par les Espagnols, puis finalement autorisé à rejoindre le Portugal, d'où il embarque pour Londres via Alger.
Il rejoint en octobre 1943 l'équipe des "Français parlent aux Français" de Radio Londres. Le fameux gimmick radiophonique "Radio-Paris ment, Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand !", c'est lui qui le chante ! Ses talents d'humoriste sont utilisés pour brocarder le régime de Vichy et l'occupant allemand.
● Fait Chevalier de la Légion d'honneur en octobre 1945. Il reçoit en outre la Croix de guerre 1939-1945 et la Médaille de la Résistance française.

Claude Dauphin

Claude Dauphin

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● L'acteur Claude Legrand, dit Claude Dauphin, est mobilisé en 1939 et sert comme aspirant dans un régiment de chars, équipé de Somua 35. Il participe à quelques accrochages avec les Boches.

● Résistant pendant l'Occupation, sous le nom de Capitaine Legrand, et membre du réseau Carte d'André Girard, Dauphin rejoint Londres, à l'automne 1942, à bord d'un sous-marin britannique. Il rejoint les Forces françaises combattantes et est nommé officier de liaison entre les généraux Philippe Leclerc de Hauteclocque et Patton. Il fait partie des premiers soldats à entrer dans Paris libéré avec les chars de la 2e Division Blindée.

Robert Desnos

Robert Desnos

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● Après avoir combattu en 1939-40, le poète surréaliste Robert Desnos est compté parmi les artistes dégénérés honnis de Vichy et survit à Paris avec sa maîtresse Youki Fujita, grâce à des complicités au sein du journal collaborationniste "Aujourd'hui", qui publie sous pseudonyme ses dessins.
De juillet 1942 jusqu'à son arrestation en février 1944, il participe au réseau de résistance AGIR, auquel il transmet des informations confidentielles parvenues au journal, tout en fabriquant des faux papiers pour des Juifs ou des résistants. Sous son nom ou sous pseudonyme, Desnos continue, comme il peut, à écrire des poèmes,

● le 22 février 1944, Desnos, bien que prévenu, se laisse arrêter par la Gestapo, de crainte qu'on emmenât Youki, qui se droguait à l'éther. Après interrogatoire, il est conduit à la prison de Fresnes.

● Robert Desnos est déporté le 27 avril 1944, malgré les nombreuses démarches de Youki pour le sauver. Il attérit au camp de travail de Flöha (Saxe), après un long périple via Auschwitz, Buchenwald et Flossenbürg.
Épuisé par deux semaines d'une marche de la mort qui l'a amené fin avril 1945 à Theresienstadt, il meurt abandonné dans un revier (infirmerie pour prisonniers) un mois après que les SS du camp aient pris la fuite. Reconnu peu avant sa mort par un jeune partisan tchèque féru de littérature, son corps est rapatrié en octobre 1945 et enterré au cimetière du Montparnasse.

● En 1946, le poète Desnos est décoré à titre posthume de la médaille de la Résistance française.

Maurice Druon

Maurice Druon

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L'écrivain ("Les Rois maudits", etc.), parolier, académicien et homme politique, Samuel Roger Charles Druon, dit Maurice Druon, est le neveu de Joseph Kessel, avec qui il ralliera les FFL à Londres.

● Élève officier de cavalerie au Cadre noir de Saumur en 1939-40, il participe lors de la bataille de France aux combats héroïques menés par les cadets de Saumur sur la Loire.

● Démobilisé, il s'installe en zone libre. Outre ses activités intellectuelles (théâtre, chanson), il s'engage dans la Résistance.
Il quitte la France en décembre 1942 avec son oncle Joseph Kessel et sa maîtresse, la chanteuse Germaine Sablon, pour rejoindre les rangs des Forces Françaises Libres du général de Gaulle, via l’Espagne et le Portugal, d'où un hydravion les exfiltre en janvier 1943 en Irlande. De là, un avion de la RAF les emmène à Londres.
Il devient l'aide de camp du général de l’armée de l’air François d'Astier de La Vigerie, puis est attaché au programme "Honneur et Patrie" de la BBC, dirigé par André Gillois, une vieille connaissance de ses débuts dans la Résistance.

● En mai 1943, il co-écrit avec son oncle Joseph "Le Chant des partisans" qui, sur une musique composée par Anna Marly, devient l'hymne des mouvements de la Résistance. Le premier enregistrement est fait par Germaine Sablon.

● En 1944, il est envoyé en mission à Alger pour le compte du Commissariat à l’Intérieur et à l’Information, puis devient correspondant de guerre auprès des armées françaises, jusqu’à la fin de la guerre (mai 1945).

Alain-Fournier

Alain-Fournier

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● L'auteur du "Grand Meaulnes", Henri-Alban Fournier, dit Alain-Fournier, est mobilisé en tant que lieutenant de réserve le 2 août 1914, Fournier rejoint la tête de la 23e compagnie du 288e régiment d'infanterie. Il prend rapidement part à plusieurs combats meurtriers autour de Verdun.

● Tué à l'ennemi le 22 septembre 1914 à 27 ans,. Un détachement de deux compagnies, dont la 23e, commandée par le lieutenant Fournier, reçoit l'ordre d'effectuer une reconnaissance offensive sur les Hauts de Meuse, en direction de Dommartin-la-Montagne (sud-est de Verdun). Fournier et ses hommes sont pris à revers par des Prussiens à la lisière du bois de Saint-Remy : 21 hommes, dont Fournier, sont tués. Les soldats sont alors portés disparus.

● Déclaré "mort pour la France" qu’en juin 1920. le lieutenant Fournier est ensuite décoré de la Croix de guerre avec palme et nommé Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume. Ses restes et ceux de ses camarades ne seront retrouvés qu'en 1991 dans une fosse commune creusée par les Allemands et transférés dans la nécropole nationale de Saint-Remy-la-Calonne.

Jean Gabin

Jean Gabin

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On ne présente plus Jean Moncorgé, dit Jean Gabin, monstre sacré du cinéma français.

● Refusant de tourner pour les Allemands pendant l'Occupation, il passe en Espagne en février 1941, obtient un visa du consulat américain à Barcelone. L'acteur peut ainsi gagner New York, puis Hollywood, où il retrouve ses compatriotes Jean Renoir, Julien Duvivier, Charles Boyer, Jean-Pierre Aumont, etc.
Très patriote et ne s'habituant pas du tout à la vie américaine, il part s'engager dans les Forces Françaises Libres en avril 1943.

● Volontaire au 1er Régiment blindé de fusiliers-marins, le soldat Moncorgé est nommé chef de char, à bord du M10 Wolverine "Souffleur II". Il appartient alors au 2e escadron du régiment blindé de fusiliers-marins de la célèbre 2e Division Blindée du général Leclerc.
● Au printemps 1945, il participe à la libération de la poche de Royan puis à la campagne d'Allemagne qui le conduit au Nid d'aigle d'Hitler à Berchtesgaden, où avec ses hommes, il pille la cave du Führer pour ne pas laisser les grands crus aux Américains ! On dit même qu'ils auraient viré les obus de leurs chars pour y caser les bouteilles !

● À la fin de la guerre, il est décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre.

Romain Gary / Émile Ajar

Romain Gary / Émile Ajar

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● L'écrivain et dipomate Romain Gary, né Roman Kacew (changement de nom en 1951), est né en 1914 en Lituanie (Empire russe) à Vilna (auj. Vilnius). En 1928, sa mère et lui émigrent en France (Nice), où sa mère pense que Roman pourra suivre de bonnes études et devenir "quelqu'un". Et c'est effectivement un brillant élève. Dès cette époque, il se fait appeler Romain. Il commence ensuite à se faire connaître sur Paris comme journaliste et montre déjà des dispositions pour la littérature.

● Etant naturalisé en 1935, Romain Kacew est incorporé en 1938 dans l'Armée de l'air à la base aérienne de Salon-de-Provence. À l'issue d'une formation d'élève officier de réserve, en mars 1939, il reçoit le grade, le plus bas de caporal. Nommé mitrailleur, il se contente du grade de sergent.
Lorsque la guerre éclate en septembre 1939, Romain Kacew est mobilisé en tant qu'instructeur de tir à l'école des observateurs de Bordeaux-Mérignac.

● Gaulliste convaincu, Kacew entre en résistance après l'appel du 18 juin et rejoint les forces françaises libres. Le 20 juin 1940, il rejoint en avion Alger, puis le Maroc, où il embarque sur un cargo britannique,. Il débarque le 22 juillet 1940 en Angleterre. Il s'engage aussitôt dans les Forces aériennes françaises libres. Nommé adjudant en septembre 1940, il sert au Moyen-Orient, en Libye, et à Koufra en février 1941, en Abyssinie puis en Syrie, où il contracte le typhus (six mois d'hôpital). Après sa convalescence, il rejoint l'escadrille de surveillance côtière en Palestine et se distingue dans l'attaque d'un sous-marin italien.
Kacew est breveté officier observateur en avril 1941 et promu lieutenant en décembre 1942.

● En février 1943, il est intégré en Grande-Bretagne au groupe de bombardement "Lorraine". Il est affecté à la destruction des bases de lancement des missiles V1. C'est durant cette période que Romain Kacew choisit le nom de Gary (signifiant "brûle !" en russe), nom accepté par l'état civil en 1951.
● Il effectue sur le front de l'Ouest plus de 25 missions, (dont une où il est blessé, ainsi que le pilote, mais l'équipage réussira sa mission), totalisant plus de 65 heures de vol. Nommé capitaine en mars 1945.

● Une pluie de breloques et de distinctions pour ce grand patriote : Compagnon de la Libération (1944), Croix de guerre 1939-1945, Insigne des blessés militaires, Commandeur de la Légion d'honneur,‎ Médaille de la Résistance, Médaille coloniale.

André Gillois

André Gillois

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● Le touche à tout Maurice Diamantberger, dit André Gillois (écrivain, réalisateur, scénariste, présentateur d'émission, producteur de jeux télévisés, et dialoguiste français), quitte Paris dès 1940 - il est d'origine juive, mieux vaut être prudent - et se réfugie dans le Midi, alors que s'établissent les tous premiers réseaux de la Résistance, et les liens avec les Britanniques. Il y cotoie Kessel, Druon et Germaine Sablon, qu'il retrouvera plus tard à Londres. Le 31 août 1942, il embarque de nuit sur la felouque Seadog de Cannes à Gibraltar, puis s'envole pour Londres.

● Du 17 mai 1943 au 24 septembre 1944, il est l’animateur quotidien d’ "Honneur et patrie" sur la BBC, l'émission qui créa le Chant des partisans et qui commençait chaque soir par "Ici Londres, les Français parlent aux Français".
Le 1er juin 1944, il remplace Maurice Schumann comme porte-parole du général de Gaulle.

● Médaille de la Résistance.

André Girard

André Girard

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● Le peintre, illustrateur et affichiste, André Girard n'est pas mobilisé en 1939, car soutien de famille (4 filles, dont la célèbre actrice Danièle Delorme). Il fuit Paris à l'arrivée des troupes allemandes avec femme et enfants et s'installe à Antibes.

● Girard fonde alors le réseau de résistance Carte. Le réseau se développe avec, entre autres, André Gillois, la chanteuse Germaine Sablon, son amant Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon, Jean Nohain et son frère Claude Dauphin, le cinéaste Marc Allégret, l'acteur René Lefèvre, le poète Armel Guerne.

● Le réseau Carte subit des dissentions internes, des mésententes avec le Special Operations Executive anglais (SOE). Les Allemands se font de plus en plus pressants : Andrée, la femme de Girard, est arrêtée en avril 1943. Elle sera déportée à Ravensbrück en janvier 1944. Elle survivra à sa détention, et rejoindra son mari à New York en septembre 1945.

● André Girard se réfugie à New-York en septembre 1943 et rejoint les milieux anti-gaullistes, très actifs aux Etats-Unis, où il résidera et continuera à peindre jusqu'à sa mort.

● Les Américains honoreront le combattant en lui décernant la Legion of Merit, contrairement à la France (Charles de Gaulle fâché ?).

Armel Guerne

Armel Guerne

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● Ce poète et traducteur suisse (mère française) installé à Paris, tente de s'engager en 1939, mais la visite médicale est défavorable, à cause d'une fracture au bassin datant de l'enfance.

● Guerne résiste d'abord très modestement à Paris (1941), puis cesse ses activités littéraires pour se consacrer, avec sa jeune épouse Pérégrine, à la lutte contre l'occupant (1942). D'abord, le couple s'intègre au réseau CARTE de l'affichiste André Girard, avant de passer à plus sérieux, le réseau Prosper-PHYSICIAN, créé par le Special Operations Executive anglais (SOE).
En 1943, le réseau Prosper-PHYSICIAN commence à être démantelé par les Allemands. Les têtes du réseau tombent ; Armel Guerne et sa femme sont arrêtés à Paris le 1er juillet 1943 par la Gestapo.

● En janvier 1944, Armel Guerne est déporté à Buchenwald, mais réussit à sauter du train dans les Ardennes. Aidé par la Résistance, il parvient à passer en Espagne et de là, s'envole pour l'Angleterre (début mai 1944).

● Pas de chance, à Londres, on trouve son évasion suspecte et l'on pense qu'il a trahi. De fait, il est interné et mis au secret. Guerne ne recouvrira la liberté que le 27 octobre 1944 sur intervention de l'ambassade suisse. Les suspicions des Britanniques pousseront la DST a enquêter sur Guerne en 1946 (classé sans suite). Armel Guerne reprendra son oeuvre poétique et ses traductions jusqu'à sa mort.

Hans Hartung

Hans Hartung

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Cet immense peintre abstrait (Abstraction lyrique), injustement méconnu du grand public, fut un héros de la Seconde Guerre mondiale. Artiste allemand, il s'installe un temps à Paris dès les années 1920, puis définitivement pour fuir la montée du nazisme.

● Brièvement interné par les autorités françaises comme suspect en 1939, il s'engage, malgré son peu d'appétence pour la chose militaire, dans la Légion étrangère et est envoyé en Afrique du Nord. Après la signature de l'armistice, il est démobilisé.
● Toujours fuyant ses compatriotes, Hartung passe en 1943 en Espagne. Arrêté par la police franquiste, incarcéré et interrogé de façon "musclée", il est finalement libéré sur intervention du Consul de la France Libre.

● Hartung rejoint l'Afrique du Nord, où il s'engage à nouveau dans la Légion, comme brancardier au Régiment de marche de la Légion étrangère. A ce titre, l'Allemand participe à la libération de la France, jusqu'à Belfort. En libérant la ville, l'artiste est gravement blessé à la jambe. Pris en charge et évacué tardivement, la gangrène prend et il doit subir deux amputations successives dans des conditions atroces.

● De retour à Paris en 1945, ce grand patriote, qui a versé son sang pour la France, est naturalisé l'année suivante, décoré de la Croix de guerre 1939-1945, de la Médaille militaire et fait Chevalier de la Légion d'honneur. Hans Hartung peut reprendre ses activités artistiques et va devenir l'un des plus grands artistes du XXe siècle.

Joseph Kessel

Joseph Kessel

Auteur et scénariste

Annotation :

Le romancier, grand reporter et académicien Joseph Kessel fit partie de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale.

● Son élan patriotique commence dès 1916. Il décide d'aller combattre l'ennemi boche et s'engage fin 1916. Kessel s’enrôle d’abord dans l’artillerie, puis dans l’aviation. Il sert comme pilote au sein de l’escadrille S.39.

● Après l'armistice, Joseph Kessel rejoint la Résistance au sein du réseau Carte, fondé par l'affichiste André Girard, avec son neveu Maurice Druon et sa maîtresse Germaine Sablon, la chanteuse très populaire de l'époque. Ce trio franchit clandestinement les Pyrénées en décembre 1942 pour gagner Londres, via le Portugal.
Joseph veut s’engager dans les Forces aériennes françaises libres du général de Gaulle. Il finira la guerre avec le grade de capitaine d’aviation dans une escadrille qui, la nuit, survolait la France pour maintenir la liaison avec la Résistance et lui transmettre des consignes.

● En mai 1943, Kessel écrit, avec son neveu Maurice Druon, les paroles du célèbre "Chant des Partisans", hymne de la Résistance. C'est bien sûr Germaine Sablon qui interprétera la première ce chant bientôt repris en France.
La même année, Kessel publie "L'Armée des ombres" que Melville, autre résistant, portera à l'écran en 1969.

● Croix de guerre 1914-1918 ; Croix de guerre 1939-1945 ; Médaille militaire ; Médaille de la Résistance.

René Lefèvre

René Lefèvre

Annotation :

L'acteur René Lefèvre ne vous dit rien ? Pour les cinéphiles, c'est Monsieur Lange du "Crime de monsieur Lange" de Jean Renoir ! Il joue aussi dans "Gueule d'amour" de Grémillon, "Le Doulos" de Melville...

● Durant la Première Guerre mondiale, il s'engage dans l'infanterie le 27 décembre 1916 où il devient en 1917, l'ami de Joseph Kessel.

● Durant l'Occupation, Lefèvre rejoint la Résistance dans la région d'Antibes et de Nice. Il fait partie du réseau Carte, dirigé par André Girard et auquel participe son vieil ami de la Grande guerre Joseph Kessel.

Fernand Léger

Fernand Léger

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● Peintre bien connu, que je cite comme représentant du camouflage militaire de la Grande guerre. Il fit partie, avec d'autres artistes (à partir de février 1915), de la Section de camouflage de l'Armée française, sous le commandement du lieutenant Lucien-Victor Guirand de Scévola, lui-même peintre. Tout ce petit monde doit beaucoup au peintre nancéien Louis Guingot, le premier à avoir proposé des tissus de camouflage à l'Etat-major.

● Nul doute que les travaux de la Section de camouflage ont permis de sauver des vies et du materiel. Ces peintres sont, à leur manière, des héros, même s'il n'ont pas réellement risqué leur vie.

Robert Lynen

Robert Lynen

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● Robert Lynen fut un jeune acteur prometteur des années 1930. C'est lui qui joue Poil de Carotte dans le beau film éponyme de Julien Duvivier (1932). On le retrouve dans "Sans famille" de Marc Allégret, où il joue Rémy et dans "La Belle Équipe" de Duvivier.

● Recruté par le réseau de renseignement Alliance à Toulon, Lynen devient agent de liaison et de renseignements.
● Arrêté par la Gestapo à Cassis au château de Fontcreuse à la suite d'une dénonciation début février 1943, il est emprisonné à Marseille, où il est torturé. Lynen est transféré à Fribourg, en Allemagne, en mai 1943. Après plusieurs mois de détention et deux tentatives d'évasion, il est jugé en décembre 1943, avec dix autres résistants et condamné à mort avec eux pour espionnage, par la cour martiale du Reich. Il croupit dans des conditions épouvantables à la forteresse de Bruchsal près de Karlsruhe.

● Robert Lynen fut fusillé le 1er avril 1944, à l'âge de 23 ans, en même temps que treize autres membres de son réseau, dans la forêt du Hardtwald à Karlsruhe. Il mourut en chantant "La Marseillaise".
● Les corps ont été enterrés dans une fosse commune. Les dépouilles seront rapatriées en 1947. Le 23 décembre 1947, une cérémonie eut lieu aux Invalides et la Croix de guerre leur fut remise à titre posthume.
Robert Lynen repose dans le carré militaire du cimetière de Gentilly.

Jean-Pierre Melville

Jean-Pierre Melville

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● Le réalisateur Jean-Pierre Grumbach, dit Jean-Pierre Melville, est juif, ce qui forcément tombe mal sous l'occupation allemande. En 1942, il part rejoindre la France libre à Londres et prend le pseudonyme de Melville, en hommage à l'auteur de "Moby Dick". Il participe au débarquement de Provence.
● Melville a demandé à l'Armée une carte d'assistant metteur en scène pour filmer les combats, ce qui lui sera refusé. C'est à la bataille de Monte Casino qu'il se serait juré de monter ses propres studios s'il survivait à la guerre.

● Le frère de Melville, Jacques Grumbach, était journaliste au "Populaire", journal socialiste. Il fut chargé par la Résistance de traverser la frontière franco-espagnole pour rallier Londres afin de remettre une certaine somme d'argent. Il faisait partie d'un petit groupe conduit par le passeur républicain espagnol Lazare Cabrero. Jacques Grumbach se casse une cheville lors de l’ascension. Alors que le groupe continue son ascension, Cabrero abat Jacques Grumbach d'une balle dans la tête, après lui avoir dérobé l'argent qu'il transportait. C'était le 26 novembre 1942. Jacques Grumbach avait 40 ans. Le corps sera retrouvé en 1950.

Silvia Monfort

Silvia Monfort

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● La jeune comédienne Simonne Favre-Bertin, dite Silvia Monfort, rencontre et tombe amoureuse de l'écrivain Maurice Clavel, du mouvement Combat. A ses côtés, elle participe à la lutte armée et à la libération de Nogent-le-Rotrou et de Chartres, où elle fait partie des personnalités qui accueillent le général de Gaulle sur le parvis de la cathédrale. Le 25 août 1944, avec les FFI d'Eure-et-Loir, elle participe à la libération de Paris.

● La chef de maquis Silvia Monfort reçoit la Médaille de la Résistance, comme son chef et futur mari M. Clavel. Mais... Elle est en outre décorée de la Croix de guerre 1939-1945 des mains du général de Gaulle (alors qu'elle n'appartenait pas aux FFL, mais aux FFI) et de la Bronze Star Medal par le général Patton en personne. Ben voyons, rien que ça ! Immense dame du théâtre français et grande combattante !

Jean Nohain

Jean Nohain

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L'animateur, parolier, auteur, etc., Jean Legrand, dit Jean Nohain, est le frère de Claude Dauphin.

● Non mobilisable en 1939, car père de famille nombreuse (quatre enfants), il s'engage tout de même. En juin 1940, il perd son char au combat près d'Abbeville, le blindé ayant sauté sur une mine. Il est décoré de l'ordre de la Francisque pour sa conduite face à l'ennemi.

● Pendant l'Occupation, il fait des tournées artistiques dans la zone libre, en compagnie de son frère Claude Dauphin et de Marguerite Moreno. Puis, en décembre 1942, il rejoint les Forces françaises libres à Londres et combat ensuite au sein de la 2e Division Blindée. À la libération de Paris son char (le Champs-Elysées) arrive le premier devant Notre-Dame.
Le 23 novembre 1944, il reçoit une balle dans la mâchoire. Nohain réussit à s'extirper rapidement du char, ce qui lui sauve la vie : quelques secondes plus tard celui-ci est détruit par un tir de Panzerfaust ou de Panzerschreck. Sa blessure lui vaudra une paralysie gauche du visage pour le restant de ses jours.

● Outre la Francisque, Jean Nohain recevra la Croix de guerre 1939-1945 pour sa bravoure et gravira tous les échelons dans l'ordre de la Légion d'honneur‎.

Charles Péguy

Charles Péguy

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● en août 1914, le célèbre écrivain Charles Péguy est mobilisé en tant que lieutenant de réserve, dans la 19e compagnie du 276e régiment d'infanterie.
Il meurt le 5 septembre 1914, à Villeroy, près de Meaux, à la veille de la première bataille de la Marne. Il est "tué à l'ennemi" d'une balle en plein front, alors qu'il exhortait ses hommes à ne pas céder un pouce de terrain aux Boches.

● Note : Son quatrième enfant, Charles-Pierre, naît au mois de février 1915.

● Chevalier de la Légion d'honneur et Croix de guerre 1914-1918 (à titre posthume).

Bastion

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