Black metal norvégien : 5 albums fondateurs

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5 albums

créee il y a environ 8 ans · modifiée il y a environ 8 ans

A Blaze in the Northern Sky
7.7

A Blaze in the Northern Sky (1992)

Sortie : 2 mars 1992 (France). Black Metal

Album de Darkthrone

franckd a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Initialement groupe de death formé en 1986, convertis au black metal en 1991 suite à leur rencontre avec Euronymoum de Mayhem et leur découverte de la scène black naissante, les membres de Darkthrone adoptent alors le corpsepaint et une imagerie plus spécifiquement black. Leur deuxième album studio (mais longtemps considéré comme premier par le groupe reniant leurs premières années death metal), A Blaze in the Northern Sky est l'une des premières manifestations de la scène black originelle. Une voix rocailleuse, gutturale, qui semble sortir d'outre-tombe, un son crade, mal dégrossi dans la lignée de Bathory, pionniers du genre dès les années 1980 (pour l'EQ de la guitare, on se prend pas la tête : les graves sur 0, les mediums sur 0, les aigus sur 10 et la saturation sur 11), des thèmes mélodiques simples et répétitifs, et les coups martelés, implacables de Fenriz derrière les fûts... L'album est un jalon essentiel de la genèse du style (8/10).

De Mysteriis Dom Sathanas
7.3

De Mysteriis Dom Sathanas (1994)

Sortie : 24 mai 1994 (France). Black Metal, Rock

Album de Mayhem

franckd a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Bien que sorti après les trois premiers albums black de Darkthrone, la genèse de De Mysteriis Dom Sathanas remonte aussi loin que la fin des années 1980, mais en raison des événements sordides traversés par le groupe sa conception a été retardée, d'où sa sortie tardive.
Formé en 1984, Mayhem ("chaos" en anglais, inspiré par le titre Mayhem with Mercy de Venom) se forge vite une réputation par ses performances scéniques extrêmes, le chanteur Dead (Per Yngve Ohlin), premier artiste du genre à user du corpse paint, se mutilant avec des couteaux ou des bris de verre, le groupe empalant des têtes de cochon ou de mouton, et autres joyeusetés.
L'écriture de De Mysteriis Dom Sathanas commence en 1990, dans une vieille maison dans les bois. En 1991, Dead se suicide, les membres du groupe le trouvant les poignets ouverts et une balle dans la tête le photographient (la photographie du cadavre sera d'ailleurs utilisée sur la pochette du bootleg Dawn of the Black Hearts), la légende veux qu'ils aient procédé à un rituel d'inspiration viking consistant à consommer des fragments de sa cervelle, et auraient confectionné des colliers avec des morceaux de son crâne. Le guitariste et fondateur du groupe, Euronymous, ne démentira pas ces rumeurs qui font bien ses affaires. Ce dernier fonde en 1992 son magasin de black metal, Helevete, à Oslo, qui deviendra le point de rassemblement de membres de l'Inner Black Circle, organisation radicale, opposée au Christianisme et au Satanisme "mainstream" d'Anton LaVey et d'Aleister Crowley pour une pensée plus extrême, qui sera impliquée dans des incendies d'églises et dans deux affaires de meurtre.
Suite à la mort de Dead et au départ de Necrobutcher (Jørn Stubberud) qui ne supporte plus Euronymous, Mayhem intègre deux nouveaux membres, Attila Csihar, du groupe hongrois Tormentor, au chant, et Varg Vikernes (Burzum) à la basse. C'est avec ce line-up que le groupe enregistre De Mysteriis Dom Sathanas.
Mais le 11 août 1993, Varg Vikernes assassine Euronymous de coups de couteau. Ses motivations sont floues, celui-ci plaide la légitime défense, affirmant qu'Euronymous projetait de le torturer et de l'assassiner.
De Mysteriis Dom Sathanas paraît donc à titre posthume en 1994. Bien que les parents d'Euronymous demandèrent de réenregistrer les parties de basse en question, et que le batteur Hellhammer (Jan Axel Blomberg) leur promit, l'enregistrement ne fut jamais retouché et c'est bien les parties jouées par Varg que l'on entend.
Une gestat

Hvis lyset tar oss
7.7

Hvis lyset tar oss (1994)

Sortie : avril 1994 (France). Black Metal, Ambient

Album de Burzum

franckd a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Projet solo de Varg Vikernes (ce dernier estimant qu'avoir "plus d'une personne dans un projet artistique est toujours un compromis", il y assure tous les instruments) créé en 1991. Condamné en 1994 à 21 ans d'emprisonnement (la peine maximale en Norvège) pour le meurtre d'Øystein Aarseth alias Euronymous de Mayhem, Varg Vikernes trouve avant son emprisonnement le temps de produire 4 albums, caractérisés par une grande économie de moyens : il y utilise volontairement les instruments les plus bon marché, une vieille guitare Westone, la basse la moins chère du magasin, emprunte les batteries, et en guise de micro... un casque audio.
Vikernes étant ouvertement raciste et défenseur du suprématisme blanc, Burzum est souvent associé au NSBM (National Socialist Black Metal), mais les textes sont généralement d'inspiration épique ou folklorique, inspirés par Tolkien (le nom Burzum est issu du Seigneur des Anneaux) ou la mythologie nordique. L'auteur revendique un retour au paganisme, à la religion viking, contrairement à la plupart de ses acolytes dans le black metal, il justifie d'ailleurs les incendies d'église non par un satanisme radical, mais pour "venger" les païens persécutés durant des siècles par l'Église chrétienne.
Dernier album avant son l'emprisonnement (qui ne portera cependant pas un coup d'arrêt à sa carrière musicale), Hvis Lyset Tar Oss montre une atmosphère sombre et glaciale, avec des claviers bizarrement très proprets et sirupeux, des structures très répétitives, presque minimalistes, un peu ennuyeuses, des motifs mélodiques simples, un rythme plus lent que celui habituellement associé au genre. En guise de chant, un cri qui contrairement à beaucoup de chanteurs du genre n'est pas théâtral, que l'on sent sincère, possédé à la fois de colère et de désespoir. L'oeuvre d'un esprit dérangé, extrême et assez déprimante (7/10).

In the Nightside Eclipse
7.8

In the Nightside Eclipse (1994)

Sortie : 21 février 1994 (France). Black Metal

Album de Emperor

franckd a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Formé lui aussi en 1991 (et lui aussi issu d'un groupe death metal converti au black après la rencontre avec Euronymous), Emperor dédie ce premier album studio à ce dernier après son meurtre. In the Nightside Eclipse est le seul auquel participeront le batteur Faust et le bassiste Tchort en raison de leurs démêlés avec la justice : le premier sera incarcéré pour meurtre, le second fera l'objet d'une enquête judiciaire, et bien que jamais inculpé, ne rejoindra jamais le groupe. Quand au guitariste Samoth, il sera incarcéré pour l'incendie criminel d'une église, laissant alors Insahn seul membre restant du groupe. Emperor renaitra pourtant à la libération de Samoth, continuant à développer son black symphonique, presque progressif.
Emperor est en effet considéré comme l'un des principaux pionniers de ce sous-genre, étant l'un des premiers à introduire l'usage des claviers au premier plan et à développer une approche plus complexe et expérimentale dans la composition.
Un chant possédé, un sens certain de la mélodie, des riffs plus techniques, des changements de rythmes fréquents, un black metal plus savant qui respire aussi le mysticisme et l'exaltation (9/10).

Dark Medieval Times
7.6

Dark Medieval Times (1994)

Sortie : mars 1994 (France). Black Metal

Album de Satyricon

franckd a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Satyricon inaugure une autre grande tendance du genre : les atmosphères d'inspiration médiévale, folklorique, prennent une place centrale dans la musique du groupe, premier à intégrer de la guitare acoustique et des instruments traditionnels ou classiques (bien qu'émulés par un synthétiseur) comme la flûte ou les choeurs... Dark Médiéval Times a la particularité d'avoir été entièrement composé et joué (à l'exception de la batterie tenue par Frost), par Satyr, qui n'a alors que 17 ans lorsque l'album est produit.
Le plus "gothique" de cette sélection de cinq albums, Dark Medieval Times développe des ambiances très dark, des claviers symphoniques... Sur les morceaux électriques, la guitare a un son absolument dégueulasse, criard, les aigus et la saturation poussés au-delà du raisonnable. C'est certes un choix esthétique, redevable de Bathory et des pionniers du genre, mais c'est extrêmement désagréable à l'oreille. De superbes passages acoustiques d'inspiration médiévale (7/10).

franckd

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