Ça sent le vécu

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J'ai vu ce film alors que je venais juste d'emménager avec mon copain, nous avions passé la journée à monter des meubles ikéa (notamment une table bien vicieuse), donc quand on s'est retrouvés face à Buster Keaton, jeune marié, galérer avec sa maison en kit, ça nous a parlé.

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Vous avez remarqué ? Les pré-ados dans les oeuvres de fiction sont souvent torturés, ils se trouvent moches, ils sont timides... Mais jamais aussi awkward que de VRAIS pré-ados. Anna dans Souvenirs de Marnie, en comparaison, me paraît un spécimen particulièrement réaliste : mal à l'aise même au milieu de personnes bienveillantes, méchante quand elle a le trac, à se raconter ses petites histoires dans son coin... Difficile, arrivé à l'âge adulte, de retranscrire cette période étrange, mais ici il me semble que c'est réussi !

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Intéressant choix de la part de Tim Burton que de raconter l'histoire de cette femme ! Leurs deux carrières peuvent facilement être mises en parallèle : tout comme Margaret Keane, le réalisateur a commencé par avoir une démarche d'auteur sincère qui lui a valu son succès avant de devenir un phénomène de mode copié par les autres et par lui-même, ce qui avait fait son originalité d'antan devenu kitsch aux yeux du public...

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Les relations amoureuses dans les histoires de vampire sont souvent assez ridicules : ah ça, t'as du drama et de la tension sexuelle, mais c'est un peu difficile de s'identifier, du coup je trouve très marrant qu'il existe au moins un film où les vampires font des trucs de couple lambda, genre pleurnicher sur skype, se promener ou glander sur un canapé.

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Globalement, je trouve que Jacques Demy est un des réalisateurs qui montre le mieux les gens qui s'aiment. Dans "Peau d'Âne" je trouve très touchante la scène ou prince et princesse formulent leurs voeux de bonheur, sans doute parce que leurs attentes sont triviales et pas du tout attendues pour l'adaptation d'un conte :

"Nous ferons tous deux des galipettes, nous fumerons la pipe en cachette, nous irons ensemble à la buvette, Nous nous gaverons de pâtisseries ! Mais qu'allons-nous faire, de tout ce bonheur ? Il y en a tant sur Terre !"

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Deux trucs m'ont frappé par leur réalisme dans Godzilla (si si) :

Déjà, j'ai beaucoup aimé le fait que le vieux scientifique américain un peu zinzin, à force d'habiter au Japon, s'habille EXACTEMENT comme un vieux pépé japonais, c'est con mais c'est le petit détail qui fait toute la différence.

D'autre part, ce qui m'a toujours perturbé avec les films de gros monstres c'est que, inexplicablement, ils semblent avoir toujours très envie de marcher en écrasant des trucs, or, comme nous en avons tous fait l'expérience, ça fait très mal de marcher sur des lego ! Eh bien Godzilla, dans ce film, il est pas plus con : quand il a le choix, il pose plutôt ses papattes sur une jolie surface plane que sur une voiture ou un caniche, et il a bien raison.

Annotation :

J'adore le film dans son intégralité, mais sa place au sein de cette liste tient à quelques secondes du dernier combat entre les deux héroïnes.

Si Jiao Long utilise son épée tout au long de la scène, Shu Lien a toute une panoplie d'armes blanches à disposition puisque le combat à lieu dans une salle d'entraînement, elle en change donc au fur et à mesure que Jiao Long les détruit. Sauf qu'à un moment elle à les yeux plus gros que le ventre ! Elle se saisit d'une sorte de massue en fer monstrueuse (le genre qui ne coupe pas mais BROIE tout sur son passage), elle prend son élan pour la balancer sur la face de cette petite enquiquineuse et... Et merde ! Pas assez d'élan, le truc retombe comme un vieux flambi.

Ce gros fail et le merveilleux jeu de regard qui s'ensuit sont peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup.

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Je suis très touchée par la discrète amitié qui unit Bruce Banner (Hulk) et Tony Stark (Iron Man) dans la saga des Avengers : ce n'est pas une amitié de gros bilous qui se donnent des tapes dans le dos en rotant l'alphabet mais deux personnes au caractère très différent dont le principal point commun est d'être des scientifiques.
Ça sonne juste sans correspondre à aucun poncif, ça apporte une dimension supplémentaire aux deux personnages, je trouve que c'était une brillante idée.