Cover Ce corps que j'habite

Ce corps que j'habite

Régimes, cosmétique, bodybuilding, musculation, chirurgie esthétique, pratique sportive intensive : comment le cinéma parle de notre désir de se forger un corps conforme aux représentations qu'on s'en fait ?

Liste de

10 films

créee il y a environ 10 ans · modifiée il y a plus de 3 ans

Frankenstein
7.4

Frankenstein (1931)

1 h 10 min. Sortie : 21 novembre 1931 (États-Unis). Drame, Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de James Whale

Annotation :

Difficile d'évoquer le corps sans passer par ce monument de science démiurgique tournant au vinaigre, opposant frontalement la science à la nature. A ce stade, ce n'est pas encore de son propre corps dont il s'agit mais de celui d'un monstre, patchwork humain avec cerveau de criminel (non non je ne parle pas de Frédéric Lefèvre).

Les Yeux sans visage
7.5

Les Yeux sans visage (1960)

1 h 28 min. Sortie : 2 mars 1960. Drame, Épouvante-Horreur

Film de Georges Franju

Annotation :

Chef d'oeuvre, Les Yeux sans visage raconte l'histoire d'un chirurgien qui reconstitue le visage de sa fille accidentée en prélevant la peau d'autres jeunes filles sans vraiment se soucier préalablement d'un quelconque accord parental.
Le topo du scientifique brillant mais un poil taré continue à faire les beaux jours du cinéma de genre (La Piel que Habito, The Human Centipede,...). Mais niveau malaise on est pas mal là.

Chromosome 3
6.8

Chromosome 3 (1979)

The Brood

1 h 32 min. Sortie : 10 octobre 1979 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de David Cronenberg

Annotation :

David Cronenberg et le corps c'est un pléonasme. Un peu d'organique, un peu de technologique, un peu de gore et on mélange.
Parmi ces réflexions sur le corps transformé, je retiens Chromosome 3, La Mouche et Faux-Semblants. Dans le premier, une mère soigne ses troubles psychologiques en utilisant ses tumeurs pour engendrer des gamins pas franchement sympa (pardon c'est du spoil).

La Mouche
7.5

La Mouche (1986)

The Fly

1 h 36 min. Sortie : 21 janvier 1987 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de David Cronenberg

mitchfrombaywatch a mis 9/10.

Annotation :

La Mouche sort en 1986 alors que le Sida se propage dans le monde entier. Les références au sexe et au risque de transmission de la maladie ne sont pas anodines dans cette histoire de fusion involontaire entre l'homme et l'insecte (parasite indésirable). Le scientifique Seth Brundle (Jeff Goldblum) devient étranger à son propre corps en mutation, incapable de trouver le remède à ce mal que son corps a absorbé.

Faux-semblants
7.3

Faux-semblants (1988)

Dead Ringers

1 h 56 min. Sortie : 8 février 1989 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de David Cronenberg

Annotation :

Dans Faux-Semblants, la science est là pour permettre à l'individu de se recréer. Deux jumeaux (tous deux interprétés par Jeremy Irons), gynécologues de profession, finissent par rêver de ne faire plus qu'un, de revenir à l'origine de leurs corps, au stade précédant la division du foetus en deux individus distincts. Manipulations génétiques et (auto)-mutilations sont au coeur de ce film portant un regard acerbe sur la fascination scientifique pour le corps humain.

Rage !
6.5

Rage ! (1977)

Rabid

1 h 30 min. Sortie : 3 août 1977 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de David Cronenberg

Annotation :

Rage et son héroïne développant sous son bras une excroissance aussi phalique que mortelle. Le sexe comme moteur des névroses comme toujours chez Cro. À noter que le rôle principal est joué par Marilyn Chambers, plus connue pour son rôle dans Behind the Green Door, un des premiers porno à connaître un vaste succès mondial.

Frissons
6.5

Frissons (1975)

Shivers

1 h 28 min. Sortie : 4 août 1976 (France). Science-fiction, Épouvante-Horreur

Film de David Cronenberg

Annotation :

Frissons et ses corps déshinibés avides de sexe dans un immeuble résidentiel, métaphore d'un microcosme fermé sur lui-même. Avec un étron ambulant en guise de virus. Culte.

A History of Violence
7.4

A History of Violence (2005)

1 h 35 min. Sortie : 2 novembre 2005 (France). Thriller, Film noir

Film de David Cronenberg

mitchfrombaywatch a mis 9/10.

Annotation :

Même quand il s'attèle à un cinéma disons plus classique, Cronenberg reste obsédé par ces mêmes questionnements sur le corps humain. Tom Stall, le personnage joué par Mortensen, peut chercher à dissimuler la vérité de son corps à ses proches, celle-ci finit par rejaillir dans un excès de violence. Certains ont même vu dans le corps du héros une métaphore de la société américaine : la violence enfouie, parfois refoulée, qui a bâti les Etats-Unis (massacre des Amérindiens, esclavage, guerre de Sécession) finit toujours par exploser.

Commando
5.9

Commando (1985)

1 h 30 min. Sortie : 5 février 1986 (France). Action

Film de Mark L. Lester

Annotation :

S'il est une époque où la puissance de l'individu s'est affirmée sur celle de la collectivité, ce sont bien les eighties emmenées d'une main de fer dans un gant de velours par Ronald Reagan et Margaret Thatcher. Narcissisme décomplexé et bien-être personnel plutôt que luttes sociales ont contribué à bâtir une société néo-libérale et individualiste. Commando synthétise un peu tout cela en poussant le culte du corps tellement loin, qu'on se demande à quel moment il est encore possible de regarder ce film au premier degré.

RoboCop
7.2

RoboCop (1987)

1 h 42 min. Sortie : 20 janvier 1988 (France). Action, Policier, Science-fiction

Film de Paul Verhoeven

mitchfrombaywatch a mis 7/10.

Annotation :

Avec Robocop, le corps sécuritaire entre de plain-pied dans l'ère post-biologique, celle de la cyborgisation et du désir de dépasser le corps humain, cet organisme fragile et périssable.
Malin et corrosif, Verhoeven préfère l'acidité au manichéisme en n'hésitant pas à faire de son héros un "Christ américain".
Alex Murphy est flic à Detroit et se fait méchamment canarder au cours d'une mission. Crucifié, il ressuscite en "Robocop" chargé de nettoyer la ville. Préférant tuer plutôt que pardonner, Robocop incarne un Christ moderne et ambigu, pur produit de la société dans laquelle il a été fabriqué. Douglas Keesey, dans son excellent ouvrage sur Paul Verhoeven (Paul Verhoeven, éd. Taschen, 2005), reprend les propos du cinéaste sur l'ambivalence américaine entre la foi et les armes : dans Robocop, "les valeurs chrétiennes sont mises temporairement de côté au profit des armes".

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