Cover Cycle Jean Rollin

Cycle Jean Rollin

Jean Rollin est l'un des rares cinéastes français, et aussi pionnier, du fantastique en France. Il a emmené chez nous la figure culte du vampire en tentant de la transcender et même le motif du "gore". D'inspirations surréaliste il est l'auteur d'une œuvre personnelle gothique, très ...

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6 films

créee il y a environ 6 ans · modifiée il y a environ 6 ans

Fascination
5.4

Fascination (1979)

1 h 20 min. Sortie : 1 novembre 1979 (France). Épouvante-Horreur

Film de Jean Rollin

GISMO-PROD a mis 6/10.

Annotation :

Le film qui pour moi représente le mieux son œuvre. Occultisme vampirique, érotisme, châteaux, autant de motifs récurrent chez Rollin. Ici comme souvent dans son cinéma le scénario est sur le papier très original, bourré de belles idées de mises en scène. Mais dans les faits le film est sabordé par un casting de piètre qualité ou en tout cas très mal dirigé. Le budget misérable du film participe aussi à cet effet, on sent bien que Rollin ne peut aller au bout de ses idées. Le montage très anarchique n'aide pas les dialogues assez littéraires parfois bien écrits, en outre on pourra reprocher au film un cheminement très "porno soft" dans le sens ou tout mène à une scène de sexe ou de nudité rarement justifié. Pourtant c'est dans la mise en place de ses motifs qu'il y a quelque chose de génial, le vampirisme qui ne dit pas son nom ou encore cette folie vengeresse qui est montrée ici et là. De plus quelques très beaux plans (fixes la plupart du temps) composés avec rigueur et une attention porté à la scénographie. Le plan (qu'on retrouve sur l'affiche) où la sculpturale Brigitte Lahaie porte une faux sur le pont du château est en ce sens excellent. La musique (qui nous a été présentée par D'Aram lui même) est très belle lorsqu'elle est orchestrale. La scène de la polka en témoigne. Un bon début pour se lancer dans sa filmographie.

Le Viol du vampire
5.1

Le Viol du vampire (1967)

1 h 35 min. Sortie : 27 mai 1968. Épouvante-Horreur

Film de Jean Rollin

GISMO-PROD a mis 5/10.

Annotation :

Premier long-métrage du réalisateur et manifeste de son style et de ses thématiques. Ce film est divisé en deux, le producteur ayant acheté le film sous sa première forme (environ 40 min), la première partie donc, Rollin tournant ensuite l'heure restante. Évidemment ça ne fonctionne pas, d'abord parce que des personnages morts dans la première partie revivent juste comme ça... une incohérence improbable qui témoigne de l'empressement dans lequel la deuxième partie à dû être écrite et tournée. Les 40 premières minutes pourtant m'ont beaucoup plu. Sorte de moyen-métrage surréaliste et un peu amateur, très lent où des héros essayent de prouver à une communauté de vampires (femmes peu vêtues, comme toujours chez Rollin) que le vampirisme n'est qu'une légende dans laquelle on a voulu les enfermer. Ainsi la première partie laisse présager une intrigue encrée dans la réalité, cela fonctionne pas mal et les scènes dans le château fonctionnent parfaitement avec leur ambiance inspiré de l'expressionnisme allemand. En outre les costumes très érotisant font leur effet. La seconde partie vient pulvériser cela. Une reine des vampires atrocement interprétée, machinations théâtrales, sacrifice sur la plage, nudité gratuite sur demande du producteur... Un véritable gloubiboulga d'idées mal réparties et orchestrées. De plus le film finit par traîner en longueur, se perdre et nous perdre dans son récit et le final, décevant, frôle avec l'amateurisme. Un mi-bon film mais un film passionnant par ce qu'il nous enseigne des contextes de prod. du ciné d'exploitation.

Les Paumées du petit matin
4.7

Les Paumées du petit matin (1981)

1 h 42 min. Sortie : 27 octobre 1982. Aventure, Drame

Film de Jean Rollin

GISMO-PROD a mis 4/10.

Annotation :

Film étrange dans la filmographie du réal et pourtant film très personnel. Un drame social, une lente fuite vers la liberté.
Le film est techniquement assez réussi, sûrement grâce à plus de moyens financiers ou une intrigue qui suffit à son budget (ou le contraire). Pourtant le film est très bancal. Déjà et comme d'accoutumé les acteurs (à commencer par le duo d'actrices principales) jouent toujours faux, surjouent ou ne jouent pas. Seul la tenancière du bar, le bourgeois et Brigitte Lahaie tirent leurs épingles du jeu. En outre on trouvera quelques très belles scènes, celle de la danse exotique dans une casse devant une assemblée de marins très Fellinienne ou la scène de patinage, toutes deux joliment mises en scènes et avec une pincée de surréalisme bien maîtrisée. Du reste l'histoire est un peu convenue et la mise en scène plan-plan au possible n'offre rien d’intéressant. Le rythme lent de Rollin rend même la vision du film barbante. Tout n'est pas a jeter dans cette vision du marginalisme intéressante si on la compare à la carrière de son auteur, "je suis marginale, et marginale je resterai" prononce le personnage de Sophie, voix du cinéaste.

Le parfum de Mathilde

Le parfum de Mathilde (1995)

1 h 30 min. Sortie : 2 septembre 1995 (France). Érotique

Film de Marc Dorcel et Jean Rollin

GISMO-PROD a mis 6/10.

Annotation :

L'un des meilleurs films de Rollin provient de son irruption dans l'érotique hard. Officiellement réalisé par Marc Dorcel, il apparaît évident que nous sommes face à une co-réalisation. En tout cas Rollin avec son vrai nom, signe le scénario. Tout y est pour le cinéma de Jean Rollin, ésotérisme, groupuscule pervers, château, ingénue et cette superbe scène avec masques, torches et filtre bleuté typique de Rollin (une scène à la "Eyes Wide Shut" avant l'heure). En outre Dorcel en fait aussi son manifeste : jeune ingénue dans les mains d'un bourgeois pervers, château et Roll's Royce, éclairage qui ne laisse sa place à aucunes ombres. Le film est réussi, les scènes hard assez belles conservent un érotisme très classe, elles sont d'ailleurs courtes mais nombreuses laissant place à l'intrigue (la scène d'ouverture avec la sublime Julia Channel est superbe et en témoigne). En outre si quelques scènes dialoguées sont un peu ridicules, les dialogues sont bien écrits et pas trop mal joués (en tout cas dans le genre et à l'époque j'ai rarement vu mieux). Le scénario simple mais joliment débauché nous invite à travers plusieurs tableaux montrant toute la perversion de ce milieu noble, pas loin d'une intrigue Sadienne, et où une jeune ingénue va se dépraver. Le scénario qui fait la part belle entre passé et présent en opposant la jeune nouvelle femme d'un noble bourgeois hanté par le souvenir de sa défunte femme, dont la luxure était réputée. Draghixa Laurent qui interprète les deux rôles introduit une sorte d’entrelacement entre ses deux réalités et aussi un glissement de personnalité assez bien géré. Chic, sexy, mystérieux.

Le Lac des morts vivants
3.6

Le Lac des morts vivants (1981)

1 h 30 min. Sortie : 13 mai 1981 (France). Épouvante-Horreur, Érotique

Film de Jean Rollin

GISMO-PROD a mis 8/10.

Annotation :

Nanar culte. Ma critique ne sera pas longue.
Absurde au possible, rien n'est réussi (scénar, montage, direction d'acteur, effets spéciaux, etc), le film est vite torché par un producteur avare (Marius Lesoeur, aussi culte que sa société : Eurociné). Rollin qui fait ce qu'il peut dans un marasme pris en cours où manifestement il débarque sans que rien ne lui ait été expliqué, puisqu'on raconte que c'est Jess Franco qui l'a débuté se tirant en cours après une énième dispute avec les Lesoeur. Si l'ambiance sur le tournage est tout de même bon enfant, selon ses dires, le résultat est hilarant tant il est raté mais plein de bonnes volontés. Je le conseille vivement, entre amis avec quelques chips et boissons. La scène de l'équipe de basket m'a personnellement achevée. Et pourtant l'envie de bien faire est évidente... Rollin et l’excellent acteur Howard Vernon se sont manifestement perdus dans cette affaire bête mais pas bien méchante.

La Nuit des horloges
4.7

La Nuit des horloges (2007)

1 h 30 min. Sortie : 30 mars 2008 (France). Fantastique, Essai

Film de Jean Rollin

GISMO-PROD a mis 4/10.

Annotation :

Film testament (premier film sur trois prévus dont deux tournés) du cinéaste où il revient de manière lascive et surréaliste sur sa propre carrière cinématographique. On y retrouve ses copains et anciens acteurs, des extraits de ses films et beaucoup de déambulation éclairé par lampe à huile. Son actrice principale, la sensationnelle Ovidie (enfin pas dans ce film là en l’occurrence), se balade dans les abimes des souvenirs d'un cinéaste prétendument mort. Dans ce film de manière très claire Jean Rollin ne fait plus attention à rien, son texte, son propos avant toute idée de réalisation. L'image est généralement moche, le montage à peu près potable, les acteurs surjouent ou ne jouent pas (comme d'hab' me dirait vous). Dans sa déambulation Ovidie ne parvient pas à nous captiver par son interprétation (mais la scène de nue fonctionne bien...). Les décors un peu légers n'aident pas non plu le film qui devient parfois drôle sans le vouloir, beaucoup de scènes sentent l'empressement et l'amateurisme ce qui ne sert pas un film pourtant très profond. Parce que oui, il faut le faire, c'est un sacré partit pris de faire un film sur sa propre filmo. D'ailleurs le film n'est jamais narcissique, il ne faut pas croire que Rollin n'a pas conscience de ses travers de cinéaste. A l’orée de la mort c'est un artiste radical et marginal qui revient sur ce qu'il laisse aux générations futures (en ça le choix d'Ovidie est malin, puisque véritable fan du bonhomme et son travail dans le X fait le lien avec Brigitte Lahaie autre égérie Rollinienne), en essayant en plus de transcender son propre travail, sans vraiment réussir, encore galvaudé par son budget. Seule la première partie de la séquence dans le musée anatomique Italien fonctionne bien, l'ambiance est vraiment troublante et l'éclairage pas trop mal géré. En somme c'est un film aussi beau et touchant que bancal et disgracieux. Film parfaitement choisit pour terminer un cycle en l'honneur de Rollin qui résume parfaitement la carrière très étrange d'un passionné de son art qui s'est débattu comme il l'a pu pour faire ses films lui-même, au prix de quelques passages alimentaires dans des productions qui ne lui ressemblaient pas.

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