Cover David Bowie, l'homme qui venait d'ailleurs

David Bowie, l'homme qui venait d'ailleurs

Musicien, compositeur, chanteur, acteur, créateur, visionnaire, précurseur, suiveur également, David Bowie a maintes fois révolutionné le monde de la musique.
Il était une fois, Ziggy Stardust, Aladdin Sane, Haloween Jack, The Thin White Duke, ...
Il était une fois, David Bowie.

Liste de

28 albums

créee il y a plus de 8 ans · modifiée il y a plus de 8 ans

David Bowie
6.2

David Bowie (1967)

Sortie : juin 1967 (France). Psychedelic Pop

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 7/10.

Annotation :

David Robert Jones naît le 8 janvier 1947, au sud de Londres. Dès son plus jeune âge, David admire son demi-frère Terry, qui l’initie à la musique, l’emmène à des concerts de jazz, et lui fais découvrir Jack Kerouac. A 13 ans, David apprend à jouer du saxophone puis, à l’adolescence, commence à intégrer plusieurs groupes de musique, en tant que chanteur et saxophoniste : The Konrads, The Riot Squad (qui reprendront ‘I'm Waiting For My Man’ avant même qu’elle ne soit publiée par les Velvet Underground), The Manish Boys, …

Il sort son premier 45T en 1964, ‘Liza Jane/Louie Louie Go Home’, sous le nom de Davie Jones & The King Bees. On le découvre la même année à la BBC, lorsqu’il est invité dans l’émission ‘Tonight’ en tant que président de la Société protectrice des hommes aux cheveux longs.

En 1966, The Monkees rencontrent un succès incroyable, et pour ne pas être confondu avec leur chanteur (Davy Jones), David Jones décide de prendre un pseudonyme, qu’il emprunte à James Bowie, connu pour son couteau Bowie.

Sous son nouveau nom, David Bowie publie son premier album en juin 1967, lâchant le rythm’n’blues et le rock’n’roll de ses débuts pour des morceaux beaucoup plus pop. Sorti sur le label ‘Deram’, composé par Bowie et produit par Mike Vernon (Eric Clapton, John Mayall, puis Ten Years After, Savoy Brown, Fleetwood Mac, … par la suite), cet album se révèle être un échec commercial.
Les titres de l’album, ainsi que de nombreux autres singles enregistrés à l’époque, seront maintes fois réutilisés par le futur sur diverses compilations produites par ‘Deram’.

Un film promotionnel, ‘Love You Till Tuesday’, est tourné courant de l’année 1969. Destiné à montrer les talents du jeune David, on aperçoit notamment une démonstration de mime (‘The Mask’), art qui lui fut enseigné par Lindsey Kamp, directeur d’une compagnie de théâtre.
Ce film produit par Ken Pitt, son manageur de l’époque, comprend plusieurs chansons, dont la première version de ‘Space Oddity’.

David Bowie
7.6

David Bowie (1969)

Space Oddity

Sortie : 4 novembre 1969. Folk Rock, Pop rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

David Bowie décide en 1969 de faire prendre à sa carrière une nouvelle direction excédé par les échecs rencontrés jusque là. Il quitte ‘Deram’ pour entrer chez ‘Philips’. La même année, la mission Apollo et les premiers pas de l’homme sur la lune suscitent l’émotion. C’est dans ce contexte que la chanson ‘Space Oddity’ est révélée au grand public. Utilisée comme générique des émissions de la BBC consacrées à la conquête spatiale, elle se place en 5ème place des charts britanniques, et semble parler d’un astronaute dans l’espace, mais ferait en vérité référence à un junkie. Un premier succès pour Bowie !

L’album, enregistré durant l’été 1969 et inspiré par Stanley Kubrick, sort sous le nom ‘Man of Words/Man of Music’ aux Etats-Unis, et sous le nom ‘David Bowie’ partout ailleurs. Cet album marque alors un tournant dans la carrière de David Bowie, notamment au niveau de ses fréquentations. Herbie Flowers à la basse, Rick Wakeman aux claviers (avant qu’il ne rejoigne Yes), mais surtout Tony Visconti, qui jouera un rôle magistral chez Bowie par la suite. À cette époque, il rencontrera par la même occasion Angela Barnett, qu'il épousera en mars 1970.

D’influences musicales plutôt variées, les titres délaissent l’aspect « pop orchestrée » du précédent disque pour s’inscrire dans un registre beaucoup plus folk, aux accents progressifs, et marqué par l’influence de Dylan. Le 16 août 1969, alors que se déroule encore à Bethel le célèbre Festival de Woodstock, Bowie encore trop peu connu joue quant à lui au Free Festival de Beckenham, un souvenir immortalisé dans sa chanson hommage ‘Memory of a Free Festival’.

Si le single ‘Space Oddity’ a eu droit à son petit succès à l’époque, l’album quant à lui eu plus de se difficultés à se vendre. Il réapparaîtra quelques années plus tard en tête des ventes anglaises, en 1972 (lors du triomphe de ‘Ziggy Stardust’), avec une nouvelle pochette et un nouveau nom, ‘Space Oddity’, tiré de son single devenu aujourd’hui culte et interplanétaire.

The Man Who Sold the World
7.5

The Man Who Sold the World (1970)

Sortie : 4 novembre 1970 (France). Glam, Rock, Hard Rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 8/10.

Annotation :

Nouvelle époque, nouveau look, nouvelle musique. Bowie remplace ses guitares folk inspirées de Dylan par un son plus électrique, plus psychédélique, plus incisif. Mais alors que le hard rock britannique casse les charts à cette époque (Black Sabbath, Deep Purple, Led Zeppelin, ...), Bowie nous lance déjà les prémices du glam. Nous sommes en 1970, et 'The Man Who Sold The World' voit le jour.

C'est à ce moment qu'il fait pour la première fois scandale dans les médias, apparaissant travesti en femme sur la pochette, jouant ainsi avec ses penchants androgynes qui lui vaudront une certaine réputation. Cette pochette, très vite mal perçue, sera remplacée par un dessin d'un homme tenant un fusil pour les pressages américains, et sera censurée en 1972 (et ce jusqu'au années 80-90) au profit d'une pochette en noir et blanc représentant Bowie période Ziggy tenant une guitare.

Pour cet album, Bowie s'est entouré de l'ingénieur du son Ken Scott, qui a travaillé avec les Beatles, de son producteur Tony Visconti à la basse, ainsi que du guitariste Mick Ronson, qui l'accompagnera quelques années. L'album ayant été enregistré peu de temps après son mariage avec Angie, Bowie passe plus de temps avec sa femme qu'avec ses musiciens, et 'The Man Who Sold The World' doit beaucoup au travail de Mick Ronson et Tony Visconti.

Hunky Dory
8.1

Hunky Dory (1971)

Sortie : 17 décembre 1971. Glam, Pop rock, Art Rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 9/10.

Annotation :

Bowie retrouve de nouveau Ken Scott (production), Mick Ronson (guitare), Mick Woodmansey (batterie) et Rick Wakeman (piano) en 1971 pour l'enregistrement et la sortie de son album 'Hunky Dory'. Tony Visconti est cependant remplacé à la basse par Trevor Bolder, qui l'accompagnera jusqu'en 1973 et 'Pin Ups'. Cet album marque également un nouveau changement de label pour Bowie, qui se fait signer chez RCA, sa maison de disque pour quelques temps.

'Hunky Dory' est un disque qui, encore une fois, comporte son lot d'hommages et influences: Bob Dylan, Andy Warhol, ainsi que les Velvet Underground au travers du titre 'Queen Bitch'. L'album, qui ne jouira pas d'un succès immédiat, comporte également deux grands classiques de Bowie, le single 'Changes' ainsi que le titre 'Life on Mars?', qui sortira en single bien plus tard, en juin 1973, suite au succès grandissant de Bowie.

Le morceau 'Life on Mars?' est d'ailleurs une réponse à un évènement qui s'est déroulé quelques années plus tôt. En 1968, il est demandé à David d'écrire les paroles d'une adaptation anglaise de la chanson 'Comme d'habitude', de Claude François. Bowie accouche alors de 'Even a Fools Learn to Love', qui ne parut finalement jamais. Paul Anka rachète les droits de la chanson, en réécrit les paroles, et laisse Frank Sinatra la chanter. 'My Way' est un succès planétaire, et David le vit mal. Quelques années plus tard, au moment de composer 'Life on Mars?', il reprend la même séquence d'accord que 'My Way', qu'il expliquera par la suite, lors d'une interview à la BBC, comme une "prise moderniste" de la chanson de Paul Anka.

Cette année et cet album coïncident également avec un évènement marquant dans la vie de David Bowie, alors âgé de 24 ans, la naissance de son premier fils. Zowie Bowie, de son vrai nom Duncan Zowie Haywood Jones, voît le jour le 30 mai 1971. Deux titres de l'album font alors référence à la vie privée de Bowie : 'Kooks' qu'il écrit pour son fils, et 'The Bewlay Brothers' qui évoque son demi-frère schizophrène, Terry Jones.

The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders From Mars
8.4

The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders From Mars (1972)

Sortie : 6 juin 1972 (France). Glam, Pop rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 9/10.

Annotation :

Nous sommes en 1972, et la carrière de David Bowie va être totalement bouleversée. Outrances vestimentaires, grands costumes, cheveux rouges, Ziggy Stardust est né. Personnage crée de toute pièce, extraterrestre androgyne, Ziggy débarque sur terre pour transmettre un message d'amour et de paix à l'humanité, qui n'a déjà plus que 5 ans à vivre. Mais Ziggy finit par être tué par ses propres excès de sexe et de drogue.

Voilà donc l'histoire que raconte le désormais célèbre album 'The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars', où Bowie incarne Ziggy, accompagné des Spiders from Mars, qui sont en réalité le groupe The Hype (qui officie en tant que backing band de Bowie depuis 'The Man Who Sold The World'), renommés pour l'occasion. Mick Ronson joue désormais du piano sur le disque, remplaçant Rick Wakeman qui a entre temps quitté le groupe pour rejoindre Yes. L'album, aux influences tirant aussi bien sur la pop que le hard, deviendra rapidement une des pièces maîtresses du glam rock, précurseur du punk, mais également de l'histoire du rock d'une manière générale.

Ziggy Stardust devient alors bien plus qu'un album, chaque morceau devient un tube et le succès est complètement au rendez-vous. Les Spiders from Mars tournent énormément avec Bowie, qui finit par ne plus incarner, mais devient Ziggy, sombrant dans la folie de son personnage, aussi bien sur scène que lors des tournées de promotion de l'album. Sa popularité n'a de cesse de grandir, Bowie commence à devenir un phénomène médiatique mondial. En accédant à la notoriété, il se rapproche des grands noms de son temps, que ce soit envers Iggy Pop (il mixera l'album des Stooges 'Raw Power') ou Lou Reed (dont il aidera à lancer la carrière solo en produisant 'Transformer' avec Mick Ronson). C'est également à cette époque que le public découvre plus profondément ses anciens travaux : des morceaux tirés de précédents albums sortent en single, et certains albums sont réedités, avec de nouvelles pochettes ('Space Oddity', 'The Man Who Sold The World').

Aladdin Sane
7.8

Aladdin Sane (1973)

Sortie : 19 avril 1973 (France). Glam, Art Rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 10/10.

Annotation :

Bowie ayant vu sa popularité grimper à toute vitesse, il enchaîne de longues tournées à travers le monde. C'est durant sa tournée américaine qu'il écrit son prochain album à venir, 'Aladdin Sane', décrit comme le voyage de Ziggy aux Etats-Unis. Mike Garson, pianiste découvert par Bowie et l'accompagnant sur scène, intègre alors les Spiders from Mars, backing band fidèle qui entoure encore Bowie en 1973.

Niveau sonorités, 'Aladdin Sane' se place dans les mêmes cordes que le précédent, avec cependant un son plus rock, plus lourd, plus brut (cette reprise des Stones n'est certainement pas là par hasard). Mais également plus avant-gardiste, notamment avec la touche de Mike Garson, pianiste jazzman abouti, en dénotent la chanson éponyme 'Aladdin Sane', 'Lady Grinning Soul', et surtout le fabuleux 'Time'. Le titre de l'album serait peut-être également une référence à son demi-frère, dont la schizophrénie a déjà servi d'influence pour de précédents titres. Aussi bien interprétable comme "Aladin sain d'esprit" ("Aladdin Sane") ou "un mec fou" ("a lad insane"), ce nom pourrait également être révélateur d'une certaine crainte de cette maladie envers lui-même, à force de s'inventer des personnages.

Une fois n'est pas coutume, l'album cartonne aussi bien aux Etats-Unis qu'au Royaume-Uni, et deux singles sont rapidement propulsés aux rangs de hits, 'The Jean Genie' et 'Drive In Saturday'. Nouvelle grande tournée s'ensuit.

Bowie, excédé de voir son personnage prendre possession de lui, de son succès, de sa personnalité, décide de tuer Ziggy Stardust un soir de juillet 1973, lors du dernier concert de la tournée d'Aladdin Sane. Ce concert à l'Hammersmith Odean de Londres, filmé et édité en film quelques années plus tard ('The Motion Picture'), restera gravé dans les mémoires de tous ceux qui y ont assistés. Avant d'entammer un 'Rock'n'Roll Suicide' chargé d'émotions, Bowie annonce au public "Ce n'est pas seulement le dernier show de la tournée, mais aussi le tout dernier que nous ferons". On entend alors dans les enregistrements le public hurler, complètement abasourdis par cette nouvelle. Ziggy Stardust est mort, le public est en émoi, mais Bowie n'a pas encore dit son dernier mot.

Pin Ups
6.3

Pin Ups (1973)

Sortie : 19 octobre 1973 (France). Glam, Pop rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 7/10.

Annotation :

Après la mort de Ziggy et la fin de la tournée d’Aladdin Sane, Bowie réunit les Spiders from Mars sans Mick Woodmansey pour un nouvel album. Le groupe est alors constitué de Mick Ronson à la guitare, Trevor Bolder à la basse, Mike Garson aux claviers et Aynsley Dunbar en remplacement de Woodmansey à la batterie, Dunbar à cette époque ayant déjà joué avec Frank Zappa, John Mayall et John Lennon.

Tout ce petit monde se retrouve alors au mois de juillet 73 en France, au Château d'Hérouville, pour enregistrer des reprises de morceaux de la période 64-67 londonienne dont Bowie tient à cœur, autant de titres qui l’ont influencé dans le début de sa carrière. On retrouve alors sur cet album, nommé ‘Pin Ups’ et produit là encore par Ken Scott (conjointement avec David Bowie), des reprises des Pretty Things, Them, Yardbirds, Pink Floyd, The Who, The Kinks ou encore The Easybeats. Durant les sessions de cet album sera également enregistrée une version de ‘White Light/White Heat’ qui ne sortira jamais. Bowie jouait déjà souvent cette reprise des Velvet Underground dès la tournée de Ziggy Stardust.

Prétexte pour Bowie de se retrouver une fois de plus avec ses potes après la folie Ziggy avant de tourner la page et passer à autre chose, cet album connaîtra un succès commercial mais marquera également l’éclatement et la fin des Spiders from Mars.

Diamond Dogs
7.5

Diamond Dogs (1974)

Sortie : mars 1974 (France). Glam, Art Rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 9/10.

Annotation :

Juste après la sortie de ‘Pin Ups’ Bowie entrera de nouveau en studio, pour préparer son prochain album, sans l’aide du groupe qui l’accompagnait depuis quelques années déjà. Bowie dirige seul l’enregistrement, en assurant la quasi-totalité des instruments : chant, chœurs, sax, piano. Il reprend également la guitare après Mick Ronson, produisant ce que certains critiques musicaux ont décrit comme « un son abrasif, rauque, semi-amateur, qui donne à l’album beaucoup de sa couleur caractéristique ».
A côté de ça, Bowie se rapproche de nouveau d’Herbie Flowers à la basse (avec qui il avait déjà joué sur ‘Space Oddity’), Aynsley Dunbar et Tony Newman à la batterie, ainsi que Mike Garson aux claviers. Bowie retrouve aussi Tony Visconti, qui arrive en renfort pour sauver l’enregistrement de la faillite. Il s’occupe de l’arrangement des cordes ainsi que du mixage de l’album. A partir de ‘Diamond Dogs’, il produira également presque tous les albums de Bowie de cette décennie (tous sauf ‘Station To Station’ précisément).

Cet album devait initialement être une adaptation musicale du roman de George Orwell, ‘1984’. Suite au refus des héritiers de l’écrivain de lui céder les droits, Bowie réoriente le projet sans abandonner l’idée de la société dystopique, tout en créant un nouveau personnage : Halloween Jack. ‘Diamond Dogs’ se vendra plutôt bien, porté par un single devenu culte (‘Rebel Rebel’), très souvent interprété lors des tournées des albums suivants.

Mais à cette époque, David Bowie est rongé par une addiction massive à la cocaïne. Il ne sait plus contrôler son image en public, s’isole en studio, développe ses propres angoisses sur l’album, et sombre de plus en plus dans la paranoïa et la mégalomanie. Ceci procure à ‘Diamond Dogs’ une ambiance plutôt glauque, ce qui ne l’empêchera pas d’être un des albums préférés de Bowie lui-même.

Une nouvelle tournée s’ensuivra, et les enregistrements des dates américaines donneront lieu à la sortie d’un double album live, son premier album en concert, ‘David Live’. Par la suite, Bowie déclarera que ce double album fut la mort finale de Ziggy. Et ce fut effectivement le cas, puisqu’il se tourna vers de nouveaux horizons dès l’année suivante, quittant le monde du glam avant qu’il ne devienne trop kitsch.

Young Americans
7.1

Young Americans (1975)

Sortie : 7 mars 1975 (France). Blue-Eyed Soul, Pop rock, Pop Soul

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 7/10.

Annotation :

C'est justement à cette époque que Bowie emprunte le premier gros virage de sa carrière. Terminé le glam rock, c'est installé à Los Angeles qu'il s'inspire des musiques noires américaines, notamment de la soul de Philadelphie. Il change également son look, pour un style qui se rapproche esthétiquement du cabaret allemand de l'entre-deux-guerres.

David Bowie retrouve Tony Visconti et Mike Garson pour cet album, mais commence également à collaborer avec le guitariste Carlos Alomar, qui l'accompagnera sur de nombreux albums par la suite. À côté de ça, Andy Newmark s'occupe de la batterie, Willie Weeks de la basse et David Sanborn du saxophone. Ces trois musiciens de studios seront reconnu au travers de leurs carrières respectives pour leurs nombreuses participations à des albums ou tournées de musiciens de renoms. On peut également noter la présence de Earl Slick sur un titre ('Accross The Universe', reprise des Beatles), avant qu'il ne travaille avec Bowie sur des albums à venir.

'Young Americans' voit alors le jour en mars 1975, et c'est un succès aussi bien aux états-unis qu'en Europe. Le single très funk 'Fame', coécrit par Bowie, Carlos Alomar et John Lennon (qui y pose sa voix et sa guitare), devient un hit et c'est le premier titre de Bowie à se placer en tête des charts américains.

L'année 1975 marque également l'arrivée de Bowie au cinéma. Si on le voit jouer dans un court-métrage dès 1967 ('The Image'), et tenir un petit rôle de figuration dans 'The Virgin Soldiers' en 1969, c'est avec 'L'Homme qui venait d'ailleurs' qu'on l'aperçoit pour la première fois dans un rôle principal. Le réalisateur Nicolas Roeg offre à Bowie la possibilité d'interpréter Thomas Jérôme Newton, personnage écrit spécialement pour lui, un extraterrestre échoué sur terre qui cherche à regagner sa planète d'origine. Le film sortira l'année suivante, en 1976.

Station to Station
7.9

Station to Station (1976)

Sortie : 23 janvier 1976 (France). Art Rock, Funk Rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 8/10.

Annotation :

Toujours installé à Los Angeles, c'est dans un contexte de consommation astronomique de cocaïne que David Bowie compose son nouvel album (il déclarera plus tard qu'il n'a aucun souvenir de son enregistrement). Pour 'Station to Station', il retrouve Earl Slick et Carlos Alomar à la guitare, Roy Bittan au piano, Dennis Davis à la batterie et George Murray à la basse. Alomar, Davis et Murray accompagneront Bowie jusqu'à la fin de la décennie.

Marqué par le rôle de Thomas Jerome Newton, Bowie crée le Thin White Duke, personnage à la fois froid et élégant, à l'ésthétique dépouillée empruntée à l'expressionnisme allemand et à Bertolt Brecht. À cette époque Bowie abîme encore plus son image publique qu'aux débuts de son addiction massive à la cocaïne, du temps de 'Diamond Dogs', sombrant dans un délire mystico-totalitaire, en lançant des déclarations ambigües sur le nazisme. Lors d'une interview, il citera Adolf Hitler en tant que première rock star, le comparant même à Mick Jagger, pour son art de la mise en scène et du maniement des foules. Il se fera également arrêter à la douane en Europe de l'Est pour possession de souvenirs nazis. Mais le point le plus marquant de cette histoire sera son arrivée en mai 76 à Londres, saluant la foule venu l'accueillir à Victoria Station d'un geste qui ressemble au salut nazi, et qui fut immortalisé par une photographie parue dans le journal NME.

Se situant très bien dans les charts américains, 'Station to Station' est un album aux sonorités funk et rock. Pourtant à cette époque Bowie est déjà influencé par le krautrock allemand tel que Neu!, Can ou Kraftwerk (il commencera même les concerts de sa tournée au son de leur titre 'Radioactivity'). Certains décrivent d'ailleurs l'album comme un disque de transition entre 'Young Americans' et 'Low'. Cet aspect est le plus évident dans le morceau titre qui ouvre l'album, annonciateur de la trilogie à suivre.

Low
8

Low (1977)

Sortie : 14 janvier 1977. Art Rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 10/10.

Annotation :

Après la tournée américaine de 'Station to Station', Bowie continue par une série de concerts en Europe (dont les premiers concerts officiels en France) et s'installe à Berlin avec Iggy Pop en 1976, après un passage au château d'Hérouville pour écrire, composer et enregistrer le premier album solo d'Iggy Pop, 'The Idiot', sur lequel figure pour la première fois 'China Girl'. Il en profitera pour commencer l'enregistrement de son nouvel album en compagnie de Brian Eno, ancien musicien de Roxy Music et pionnier de la musique ambiant dans son développement et sa popularisation. L'album sera finalement achevé à Berlin. On retrouve encore Alomar, Murray et Davis, mais également Iggy Pop et la femme de Tony Visconti aux chœurs, lui se chargeant de produire le disque. Bowie et Eno quant à eux jouent la quasi totalité des instruments.

Avec une pochette tirée du tournage de 'L'Homme qui venait d'ailleurs' (tout comme 'Station to Station' l'an passé), 'Low' sort courant janvier 1977 et le moins que l'on puisse dire, c'est que le Bowie déroutant est de retour. Fortement influencé par la musique expérimentale allemande et par les travaux ambiants de Brian Eno, le disque ne plaira pas à sa maison de disque RCA, qui le jugera trop anti-commercial. L'époque de Ziggy est désormais bien loin, et les fans de la première heure ne sont plus au rendez-vous. Cependant, avec cet album majeur qui marque comme un coup de maître la première étape de sa fameuse trilogie berlinoise, Bowie conquiert une nouvelle génération d'admirateurs parmi la jeune scène de la new wave anglaise du début des années 80.

Sur cet album divisé en deux parties (morceaux rapides déchirés sur une face, lents instrumentaux ambiants emplis de nappes sur la seconde), Bowie expérimente la technique des 'stratégies obliques' mise en place par Brian Eno. Chaque musicien se voyait attribuer une carte avant de jouer, lui indiquant comment il devait s'y prendre. Bowie utilise également ici la technique des cut-ups de William S. Burroughs, qui consiste à découper un texte original en fragments puis à les redisposer de façon aléatoire afin d'obtenir un texte nouveau.

“Heroes”
7.9

“Heroes” (1977)

Sortie : 14 octobre 1977 (France). Rock, Experimental, Electronic

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 10/10.

Annotation :

Lors de l'été 1977, Bowie est toujours installé avec Iggy Pop, et continue ses expérimentations avec Brian Eno, pour l'enregistrement du second disque de cette fameuse trilogie berlinoise. Accompagné des mêmes musiciens que lors de son précédent album (Alomar, Davis, Murray, Eno), ainsi que de Robert Fripp, guitariste et fondateur de King Crimson, David Bowie sort son album le plus représentatif de sa période allemande. Enregistré cette fois-ci intégralement à Berlin-Ouest, dans une ville coupée en deux et à l'atmosphère pesante, 'Heroes' se veut plus expérimental encore que 'Low', malgré une construction similaire, musicalement divisé entre ses deux faces.

L'album eut plus de succès que son prédécesseur, notamment grâce à la chanson titre qui sortira en trois langues différentes. Français pour la version française de l'album, allemand pour la version allemande, et anglais sur les autres versions. 'Heroes' signe alors un renouveau chez Bowie, après un passage plutôt trouble aux États-Unis. Semant une partie de son public américain, il abandonne le costume monochrome du Thin White Duke et son image de mégalo, pour entrer dans l'univers de l'avant-garde européenne. C'est en meilleure forme qu'il s'engage pour la grande tournée Isolar II en 1978 (ou The Stage Tour), où Adrian Belew remplace Robert Fripp à la guitare. De cette tournée sera issu un nouvel album live, 'Stage'.

Cette période fut également l'une des plus prolifiques de la carrière de Bowie. En plus de ses deux albums sortis en 1977, il a travaillé sur deux disques de son ami Iggy Pop avec qui il habite à Berlin : 'The Idiot', enregistré avec ses musiciens (Alomar, Murray et Davis), et 'Lust for Life', sur lequel apparaît les frères Tony et Hunt Sales qui joueront avec lui dans le groupe Tin Machine à la fin des années 80. On peut également noter que Philip Glass s'inspirera de 'Low' et 'Heroes' pour composer respectivement sa 'Première Symphonie' en 1992, et sa 'Quatrième Symphonie' en 1996, reprenant des motifs des deux albums de Bowie.

Lodger
7

Lodger (1979)

Sortie : 18 mai 1979 (France). Art Rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 8/10.

Annotation :

Le dernier volet de la trilogie berlinoise voit le jour en 1979. Bowie a déménagé en suisse et enregistre 'Lodger' à Montreux. En réalité, de cette fameuse trilogie, seul 'Heroes' a intégralement été conçu à Berlin (les premiers enregistrements de 'Low' se sont déroulés au château d'Hérouville, en france). Mais tous trois sont assimilés à l'époque berlinoise de Bowie car enregistrés avec les mêmes musiciens (Brian Eno, Carlos Alomar, Dennis Davis, George Murray) et produits par Tony Visconti également.

'Lodger' est finalement moins expérimental que les deux précédents albums, dans une musique plus inspirée de la world music ou le reggae ('Yassassin'). On dénote quelques influences dans des rythmes africains, comme un 'African Night Flight' inspiré d'un voyage au Kenya avec son fils Zowie. L'album, plus accessible que le reste de la trilogie, verra son succès porté par les singles 'DJ' ou 'Boys Keep Swinging'.

En quittant Berlin et sa période d'activité faste et productive, Bowie reprend sa carrière d'acteur là où il l'avait arrêté, après 'L'Homme qui venait d'ailleurs' en 1976, film dont les circonstances l'ont marqué. Il tourne dans 'C'est mon gigolo' en 1979, joue son propre rôle dans 'Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…' un peu plus tard (en 1981), et apparaît à Broadway dans la peau de John Merrick pour la pièce 'The Elephant Man' de Bernard Pomerance. Il repérera la même année Klaus Nomi, qu'il recommandera à sa maison de disque RCA, après l'avoir engagé comme choriste lors d'un passage à la télévision au 'Saturday Night Live'.

Scary Monsters… and Super Creeps
7.6

Scary Monsters… and Super Creeps (1980)

Sortie : 12 septembre 1980. Art Rock, New Wave

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 8/10.

Annotation :

Peu après sa fameuse trilogie berlinoise, Bowie divorce de sa femme Angie, obtient la garde de leur fils, et accède au succès mondial avec ‘Scary Monsters (and Super Creeps)’. L’album, qui porte encore des marques et réminiscences de l’influence de sa précédente trilogie (qui se ressent notamment sur les guitares), est encore produit par Tony Visconti. On y retrouve Carlos Alomar, Dennis Davis et George Murray qu’on ne présente plus (ils travaillent avec Bowie depuis l’enregistrement de ‘Station to Station’ en 1975). Robert Fripp participe également à l’album, ainsi que le guitariste des Who, Pete Townshend, sur le titre ‘Because You’re Young’. Entre rock, post-punk et new-wave, ‘Scary Monsters’ sera longtemps considéré comme le dernier véritable album de David Bowie.

Le premier single, ‘Ashes to Ashes’, et son clip laissant apparaître un Bowie habillé en Pierrot, atteint rapidement la première place des charts anglais, et porte avec les autres singles ‘Fashion’ et ‘Scary Monsters’ le succès de l’album. Ce premier titre, en plus de placer Bowie au cœur de la révolution des clips vidéo et chaînes musicales, met un terme définitif aux monstres qui l’ont rongé au cours des 70’s et de toute la folie qui a suivi, en suicidant le Major Tom. Ce personnage crée en 1969 pour la chanson ‘Space Oddity’, astronaute perdu dans l’espace, est moqué par ‘Ashes to Ashes’ qui explique qu’il n’était en réalité rien d’autre qu’un junkie en plein délire. Bowie va désormais bien mieux, il est libéré de ses anciens démons, il est prêt à se lancer dans une nouvelle décennie.

S’il n’apparaît plus sur scène depuis la tournée Isolar II en 1978, Bowie s’associe à plusieurs projets différents à cette époque. Toujours en 1980, le groupe Queen est à Montreux pour les premières sessions d’enregistrement de leur album ‘Hot Space’. Bowie aussi sur place commence à travailler avec le groupe pour accoucher de ce qui sera un tube, le morceau ‘Under Pressure’. Plus tard, en 1981, il signe la bande originale de ‘Moi, Christiane F.’ avec des titres déjà parus précédemment, et compose cinq titres sous la forme d’un EP pour une interprétation de ‘Baal’, la pièce de Bertold Brecht diffusée à la BBC, dans laquelle Bowie obtient le rôle principal. En 1982, il quitte RCA pour EMI et est sollicité pour écrire avec Giorgio Moroder la chanson titre du nouveau film de Paul Shrader, ‘Cat People’. Le morceau, simplement appelé ‘Cat People’, apparaîtra sur le prochain album de Bowie en 1983.

Let’s Dance
7

Let’s Dance (1983)

Sortie : mars 1983 (France). Pop rock, New Wave, Dance-pop

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 6/10.

Annotation :

Bowie rencontre Nile Rodgers du groupe Chic et ensemble ils travaillent à un album volontairement commercial, ‘Let’s Dance’. Il change complètement de musiciens, s’entoure de Stevie Ray Vaughan et Rodgers à la guitare, ajoute à sa musique des cuivres, des percussions, des chœurs, pour un album résolument pop et dance, qui contribuera à façonner le son des années 80 aux côtés de Madonna ou Michael Jackson. L’album est un succès mondial et fait connaître Bowie auprès du grand public : les ventes atteignent les 14 millions d’exemplaires. Le premier single ‘Let’s Dance’ se place en tête des charts dans de nombreux pays du monde, notamment en première position à la fois au Royaume-Unis et aux Etats-Unis. Deux autres titres verront le jour en single : ‘China Girl’, composée pour Iggy quelques années plus tôt, et ‘Modern Love’.

A cette même époque, Bowie attaque sur tous les fronts. Propulsé par son succès, il se produira pour la première fois dans des stades, jouant ainsi devant 150 000 personnes à Paris, lors de sa grande tournée mondiale (le Serious Moonlight Tour). On le verra tout autant à l’affiche de deux films à succès, ‘Les Prédateurs’ (avec Catherine Deneuve) et ‘Furyo’ de Nagisa Oshima, où il joue un soldat anglais dans un camp de prisonniers américains. Il apparaîtra encore quelques années plus tard dans de grosses productions, lorsqu’il jouera en 1986 le rôle du roi des gobelins Jareth dans le film ‘Labyrinthe’ (dont il signera une partie de la bande originale également), ou encore dans la comédie musicale ‘Absolute Begginers’ de Julien Temple, pour laquelle il écrit la chanson-titre. Bowie est désormais devenu l’une des plus grandes stars de la planète.

Tonight
5

Tonight (1984)

Sortie : 1 septembre 1984 (France). Pop, Rock, Funk / Soul

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 3/10.

Annotation :

Surfant sur sa renommée mondiale, Bowie continue dans sa lancée et enregistre son nouvel album ‘Tonight’ au Québec, mais semble se perdre de plus en dans sa musique. Toujours aussi pop, toujours aussi dance, l’album incorpore également des éléments reggae (‘Don’t Look Down’, ‘Tonight’), mais manque cruellement de créativité de la part de Bowie. On dénote notamment que trois titres précédemment enregistrés avec Iggy Pop ponctuent le disque, ainsi qu’une reprise des Beach Boys (‘God Only Knows’). La présence de Carlos Alomar, Iggy Pop et Tina Turner (sur la chanson-titre) ne sauvent pas l’album. Le single ‘Blue Jean’ lui permet de se vendre, mais Bowie n’est plus tout à fait là, semblant s’intéresser d’avantage à ses clips qu’à sa musique. Il songera même à arrêter la musique pour se consacrer à la peinture.

Never Let Me Down
4.5

Never Let Me Down (1987)

Sortie : 18 avril 1987 (France). Pop rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 1/10.

Annotation :

Après une reprise catastrophique de ‘Dancing in the Street’ en 1985 avec Mick Jagger, dans le cadre du Live Aid, Bowie perd toujours autant pied. Il produit l’album ‘Blah Blah Blah’ d’Iggy Pop en 1986 et enregistre l’année suivante son pire album, ‘Never Let Me Down’. Pur produit des années 80, l’album s’inscrit parfaitement dans les standards de l’époque : boîtes à rythmes, samples, solos de saxophones au son daté typiques de la fin des 80’s … Malgré un retour à un son plus rock le disque ne remporte pas le succès escompté, Bowie se désintéressant complètement de sa musique. Toujours tourné vers ses clips et le cinéma, on le verra endosser le rôle de Ponce Pilate dans ‘La Dernière Tentation du Christ’, le nouveau film de Martin Scorsese, en 1988.

David s’engage après la sortie de l’album dans une tournée mondiale avec Peter Frampton à la guitare, le Glass Spider Tour, au décor à la fois kitsch et grandiloquent, comportant même une araignée géante animée. Bowie dégoûté de lui-même brûlera le décor à la fin de la tournée, et reniera même par la suite son album de 87. Il est alors grand temps pour l’artiste de tourner la page sur cette décennie commerciale et de se reprendre en main.

Tin Machine
5.8

Tin Machine (1989)

Sortie : 23 mai 1989 (France). Rock, Pop rock

Album de Tin Machine

Roulie Luc a mis 6/10.

Annotation :

Après le relatif échec commercial de ‘Never Let Me Down’, David Bowie décide de revenir à un son plus brut, plus rock. Il retrouve alors les frères Sales, avec lesquels il avait déjà travaillé sur l’album 'Lust for Life' d’Iggy Pop, pour fonder avec Reeves Gabrels, guitariste, le groupe Tin Machine. Bowie peut ainsi se remettre en question musicalement, ne reposant pas toute l’écriture de l’album uniquement sur lui-même. Il prend des risques, et ce retour aux sources lui permettra de commencer les années 90 sur de meilleures bases.

La musique de Tin Machine, agressive et marquée par la guitare dissonante de Reeves Gabrels, s’inspire du rock indépendant qui s’est beaucoup développé en Amérique ces dernières années. Le disque est cependant très mal accueilli, aussi bien par la critique que par les fans de Bowie. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’après ses productions antérieures, Tin Machine, ça fait du bien !

En 1990, Bowie va mieux, il reprend confiance en lui, et remonte même sur scène sous son propre nom. Il se lance dans la tournée ‘Sound and Vision’ suite à la volonté de rejouer une dernière fois ses plus grands succès, et voit les débuts d’une campagne de réédition de ses anciens albums, indisponibles jusqu’alors.

Tin Machine II
4.8

Tin Machine II (1991)

Sortie : 2 septembre 1991 (France). Rock

Album de Tin Machine

Roulie Luc a mis 3/10.

Annotation :

Quand Bowie revient de tournée, il enregistre un nouvel album au sein de Tin Machine, dans la même veine que le premier album du groupe. 'Tin Machine II' sera encore plus mal accueilli que le précédent, il connaîtra même un échec commercial total.

Le groupe part quand même en tournée en 1991 et 1992 (le It’s My Life Tour), et sort en 1992 son unique album live, ‘Oy Very Baby’, parodiant le titre d’un album de U2 (‘Achtung Baby’). A part le magazine ‘Rock & Folk’ qui en fera son album du mois, ce live n’aura aucun succès commercial et tombera vite dans l’oubli. Excédé par les échecs de Tin Machine, Bowie décide alors de mettre fin au groupe et de relancer sa carrière solo.

Black Tie White Noise
5.8

Black Tie White Noise (1993)

Sortie : 5 avril 1993 (France). Art Pop

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 6/10.

Annotation :

A la fin de l’année 1991, Freddie Mercury, atteint du sida, décède des suites d’une pneumonie. Un concert hommage est alors organisé le 20 avril 1992. Pour l’occasion, Bowie interprète quelques uns de ces anciens titres avec Queen : ‘Under Pressure’, ‘Heroes’, ainsi que ‘All the Young Dudes’ accompagné de Mick Ronson.

Entre temps, David Bowie rencontre l’ex mannequin Iman Mohamed Abdulmajid, et l’épouse finalement le 6 juin 1992. Il compose alors pour son mariage un nouvel album, ‘Black Tie White Noise’, qui sortira au cours de l’année 1993. Produit par Nile Rodgers mais pourtant bien loin des sonorités de ‘Let’s Dance’, cette nouvelle musique post-Tin Machine oscille entre jazz et dance. En plus d’inviter Mick Ronson à poser son solo de guitare sur une reprise de Cream (‘I Feel Free’), Bowie s’offre le luxe de faire participer le trompettiste Lester Bowie sur plusieurs titres.

Cet album ne permet pas à David de renouer avec le succès, mais réalise néanmoins des ventes honorables, se hissant à la première place des charts britanniques. Le retour de Bowie est amorcé, et les médias qui voyaient dans le live de Tin Machine la fin de sa carrière, vont bientôt réaliser à quel point ils se sont trompés.

The Buddha of Suburbia (OST)
6.2

The Buddha of Suburbia (OST) (1993)

Sortie : décembre 1993 (France). Rock, Art Rock, Pop rock

Bande-originale de David Bowie

Roulie Luc a mis 8/10.

Annotation :

En 1993 toujours, Bowie installé en Suisse avec sa nouvelle femme compose une sorte de bande originale inspirée de la série éponyme, ‘The Buddha of Suburbia’, elle-même tirée d’un roman d’Hanif Kureishi. David travaille ici avec le multi-instrumentiste Erdal Kizilcay pour enregistrer presque à eux deux un disque qui mélange art-rock, pop, électronique et rock expérimental. L’album, marquant définitivement le réel retour de Bowie, passe quasi inaperçu, mais annonce déjà son grand frère à venir, ‘Outside’.

1.Outside
7.5

1.Outside (1995)

Sortie : 23 septembre 1995 (France). Art Rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 10/10.

Annotation :

Nous sommes en 1995 et Bowie continue dans le chemin qu'il a commencé à emprunter avec 'Buddha of Suburbia', laissant à jamais derrière lui toute sa période 80's. Il retrouve Brian Eno après la fameuse trilogie berlinoise pour travailler sur un des albums les plus audacieux de sa carrière. Prenant de nouveau des risques, il s'inspire du rock industriel et de la techno, en vogue à l'époque, pour composer un nouvel album novateur qui n'allait pas nécessairement plaire aux fans de la première heure, 'Outside'. Il réunit alors quelques uns des meilleurs musiciens avec qui il a déjà travaillé. Mike Garson, Carlos Alomar, Erdal Kizilcay et Reeves Gabrels sont de la partie, bientôt rejoints par Sterling Campbell à la batterie. L'enregistrement se passe en suisse.

'Outside', en réalité appelé '1.Outside', est un album-concept censé être la première partie d'un "hyper-cycle dramatique gothique non linéaire" en cinq parties, ce qui devait impliquer quatre autres albums de la même trempe. Mais le projet est resté sans suite, et les albums suivants qui devaient s'appeler '2.Contamination' et '3.Afrikaan' ne verront jamais le jour.

L'histoire racontée dans 'Outside' se déroule en 1999, et l'on suit le détective Nathan Adler qui travaille dans une division qui enquête sur l'Art-Crime, un nouveau courant artistique utilisant le meurtre et la mutilation des corps comme une forme d'art. Nathan Adler est en charge de traquer un tueur en série, dont la dernière victime en date est une jeune fille de 14 ans, du nom de Baby Grace Blue. L'album alterne ainsi des passages narrés par Nathan Adler et des titres entre musique expérimentale et rock industriel. La pochette quant à elle, participant également à l'ambiance particulière du disque, est un autoportrait de Bowie réalisé à l'acrylique.

Il n'y a donc aucun doute, le grand Bowie est de retour. Celui qui expérimente, celui qui perturbe, celui qui surprend. C'est donc armé de ses nouveaux titres qu'il part en tournée en 1996, en proposant au groupe Placebo d'assurer sa première partie, séduit par leur premier single. Il posera d'ailleurs sa voix deux ans plus tard sur un de leurs titres, 'Whitout You I'm Nothing'. On apercevra également sa performance en 1996 dans le film 'Basquiat' de Julian Shnabel, où il interprète Andy Warhol aux côtés de Jeffrey Wright, Dennis Hopper, Benicio Del Toro et Garry Oldman.

Earthling
6.7

Earthling (1997)

Sortie : 1 février 1997 (France). Industrial Rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 9/10.

Annotation :

Récemment intronisé au Rock'n'Roll Hall Of Fame, Bowie réalise avec Reeves Gabrels un nouvel album qui verra le jour en 1997. Les fans attendaient '2.Contamination', mais c'est finalement 'Earthling' qui sort, et qui révolutionne la carrière de Bowie une fois de plus. Les prises de décisions de l'artiste l'emmènent cette fois-ci faire un tour vers un mélange de drum'n'bass, jungle, et électro, aux guitares largement saturées. Gabrels et Mike Garson font toujours partie de l'aventure, et sont accompagnés de Gail Ann Dorsey, qui faisait déjà partie du groupe de Bowie pour la tournée d'Outside (pendant laquelle le public pouvait déjà entendre quelques nouveaux morceaux de 'Earthling'). Apparaissent également sur le disque Mark Plati aux boucles, samples et claviers, ainsi que Zachary Alford aux percus électroniques et à la batterie.

À l'heure où internet devient un nouveau média, Bowie en profite pour s'imposer sur ce nouveau marché, et devient le premier artiste à lancer un single exclusivement sur le net. Il s'agit de 'Telling Lies', proposé en trois versions différentes, laissant aux utilisateurs de bowienet le choix de la version définitive qui sera présente sur le disque. Il sera également quelques années plus tard le premier artiste à rendre un album disponible en intégralité sur internet, avec son album 'Hours...'

L'album, qui devient populaire auprès du jeune public des raves-parties, sort quelques semaines après son anniversaire. À l'occasion, il donnera pour ses 50 ans un concert au Madison Square Garden au début de l'année 1997. Un certain nombre d'artistes rock se joindront à cet événement à la hauteur du mythe de Bowie : Frank Black des Pixies, Lou Reed, Robert Smith, Sonic Youth, Billy Corgan des Smashing Pumpkins, ...

‘hours…’
6.3

‘hours…’ (1999)

Sortie : 5 octobre 1999 (France). Rock, Downtempo, Alternative Rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 7/10.

Annotation :

En 1999, Bowie endosse une nouvelle casquette. Après avoir été chanteur, musicien, acteur, peintre, il apparaît encore une fois dans un nouveau milieu et devient personnage de jeu vidéo. Contacté pour participer à l’écriture de quelques titres dans la bande son du jeu vidéo ‘The Nomad Soul’, il y incarne deux personnages : Boz, le chef des Eveillés, ainsi que le chanteur d’un groupe interdit par les autorités. Enthousiasmé par le projet, il finira finalement par composer une bonne partie de la bande son. Certains titres peuvent être entendus lors de trois concerts virtuels de l’avatar de Bowie, et tous les morceaux peuvent être achetés au cours du jeu et joués dans les bornes d’écoutes disséminées un peu partout. En réalité, tous ces titres apparaitront sur le nouvel album de David Bowie, ‘hours…’, sorti presque en même temps que le jeu vidéo.

Produit et co-écrit par Bowie et Reeves Gabrels, l’album revient à une musique plus sage que ses deux précédentes expérimentations et se place dans un univers surtout rock et pop. En font partie Gabrels à la guitare, Mark Plati ainsi que Sterling Campbell. Réhabitués depuis quelques années au Bowie novateur et surprenant, ‘hours…’ ne conquiert pas tant que ça les fans mais se défend plutôt bien (il manquera de peu d’entrer dans le top 40 américain).

Durant la tournée de cet album, en 1999-2000, l’idée vient à Bowie de reprendre sur scènes des anciens morceaux des années 60, des titres d’avant même ‘Space Oddity’. C’est à ce moment qu’il songe à réenregistrer ces morceaux dans une version plus moderne, et d’en faire un album. Le projet ‘Toy’ est né. Bowie retrouve alors Tony Visconti, avec qui il n’a pas travaillé depuis 1980, et enregistre quelques réinterprétations (‘In the heat of the morning’, ‘Silly Boy Blue’, ‘Let Me Sleep Beside You’, ‘The London Boys’, …), ainsi que certains nouveaux titres qui devraient apparaître sur l’album également. Prévu pour l’été 2001, l’album ne sortira finalement pas : sa maison de disque Virgin, craignant pour ses ventes, refuse de le mettre sur le marché et demande à Bowie un album plus commercial. Bowie quitte alors Virgin et fonde quelques mois plus tard son propre label, ISO, réaffirmant sa volonté de sortir ‘Toy’. Mais entre temps, ses priorités changent et il se concentre sur son nouvel album, ‘Heathen’. ‘Toy’ finira par voir le jour en 2011, pour une sortie non officielle, uniquement sur internet.

Heathen
7.1

Heathen (2002)

Sortie : 5 juin 2002 (France). Art Rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 8/10.

Annotation :

Bowie vient donc de créer son propre label, impliquant une plus grande liberté dans ses productions. Il annonce la sortie d’un album par an. Pour le premier sur son nouveau label, il retravaille avec Tony Visconti qu’il a retrouvé l’an passé pour ‘Toy’, et sort ‘Heathen’ en 2002. De ‘Toy’ justement, on retrouve les deux premiers titres, ‘Uncle Floyd’ renommé en ‘Slip Away’, ainsi que ‘Afraid’. D’autres morceaux de ‘Toy’ sortiront en face B de plusieurs singles de ‘Heathen’, ce qui marque bien l’abandon définitif du projet.

Enregistré à New-York, ‘Heathen’ semble être pour Bowie une volonté de revenir sur sa carrière, puisant les influences dans ses albums passés. En plus du retour de Visconti (à la production, à la basse et aux arrangements de cordes), Pete Townshend pose sa guitare sur ‘Slow Burn’. Pour le reste des musiciens, Carlos Alomar, Mark Plati et Sterling Campbell participent à nouveau, David Torn joue de la guitare, Matt Chamberlain s’occupe de la batterie et des percussions, Jordan Rudess de Dream Theater est aux claviers, et on remarque même la présence de Dave Grohl sur ‘I’ve Been Waiting for You’ et de Tony Levin, qui a déjà joué notamment chez Peter Gabriel et King Crimson.

Les ventes de l’album décollent, et placent même ‘Heathen’ dans les chart américains. Bowie n’a pas connu un tel succès depuis ‘Tonight’ en 1984. Les médias encensent tous l’album, et le public attend déjà le nouveau prévu l’année suivante.

Reality
6.4

Reality (2003)

Sortie : 15 septembre 2003 (France). Pop rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 5/10.

Annotation :

Comme promis, en 2003 sort un nouvel album, seulement un an après ‘Heathen’. Enregistré à New-York en quelques semaines et dans le plus grand secret, ‘Reality’ est bien plus rock que le précédent album. Visconti produit une fois de plus le disque, sur lequel jouent Earl Slick, Mike Garson, David Torn, Gail Ann Dorsey, Sterling Campbell, ainsi que Carlos Alomar sur un titre. L’album est un grand succès, totalement salué par la critique, se plaçant correctement dans les charts de nombreux pays. Le titre ‘Never Get Old’ sera même utilisé pour une publicité Vittel, où l’on voit Bowie cohabiter dans une maison avec les différents avatars de sa carrière. Ziggy, Aladdin Sane, Halloween Jack, The Thin White Duck, Pierrot, et même le chien de la pochette de ‘Diamond Dogs’, tous sont présents.

‘Reality’ lancera alors la première grande tournée mondiale de Bowie depuis 1997, sobrement appelée ‘A Reality Tour’. Les salles sont combles, le spectacle est époustouflant, et la tournée se prolonge jusqu’en 2004. Bowie est rock, Bowie est rebelle, Bowie est en grande forme, Bowie semble jeune. Un DVD témoin de toute cette fougue sortira quelques années plus tard.

Mais cet engouement ne sera que de courte durée. En 2004 Bowie entame une tournée des festivals d’été, mais se voit contraint d’interrompre son concert au ‘Hurricane Festival’ en Allemagne, le 25 Juin 2004. Evacué de scène, il subit en urgence une opération du cœur, et annule les quinze dernières dates de la tournée. Une page se tourne, plus rien ne sera plus jamais comme avant désormais.

Par la suite Bowie se fera plutôt discret. On l’apercevra sur scène aux côtés d’Arcade Fire ou de David Gilmour (pour interpréter ‘Confortably Numb’ et ‘Arnold Layne’), puis y remontera une ultime fois avec Alicia Keys, au Black Ball. Petit à petit Bowie semble aller mieux, se montre à des galas, apparaît au cinéma (il interprète Nikola Tesla dans ‘Le Prestige’ et prête sa voix à un personnage de ‘Arthur et les Minimoys’ en 2006, joue son propre rôle dans ‘College Rock Stars’ en 2008). Il laisse même croire à un éventuel retour de par ces participations : il pose sa voix sur un titre de ‘TV On the Radio’, collabore à un album de Scarlett Johansson en 2008, … Mais Bowie reste la plupart du temps muet et profite de sa famille, entouré de sa femme Iman et de sa fille Alexandria Zahra Jones née en 2000. Bowie aurait donc pris sa retraite.

The Next Day
6.7

The Next Day (2013)

Sortie : 8 mars 2013 (France). Art Rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 8/10.

Annotation :

8 Janvier 2013. Bowie fête ses 66 ans. A la surprise générale, Bowie sort un nouveau titre, un 'Where Are We Now?' qui évoque avec nostalgie la ville de Berlin où il a vécu, et annonce un nouvel album pour mars, dix ans après 'Reality'. Le morceau se place en première place des charts dans de nombreux pays, cette annonce est un véritable événement médiatique. David Bowie est en excellente forme, il n'est donc pas à la retraite, sait toujours comment surprendre le monde entier, et a encore des choses à nous raconter.

En février sort un second single, 'The Stars (Are Out Tonight)', plus rock que le précédent, visiblement révélateur de l'album à venir selon Tony Visconti, et dont le clip met en scène Tilda Swinton. Deux jours plus tard, l'album est en écoute intégrale sur iTunes.

L'enregistrement s'est déroulé dans la discrétion la plus absolue, Bowie ayant demandé à son entourage et ses musiciens de ne pas ébruiter la nouvelle. La pochette quant à elle reprend celle de 'Heroes', dont le nom est rayé en noir, et un grand carré blanc portant en son centre le titre 'The Next Day' masque la majeure partie de l'ancienne pochette. Selon le graphiste qui l'a réalisé (Jonathan Barnbrook), cette pochette symbolise l'oubli ou l'effacement du passé.

Réunissant quelques uns de ses meilleurs compagnons, Bowie enregistre l'album entre 2010 et 2012. On y retrouve Zachary Alford, Sterling Campbell, Gail Ann Dorsey, Tony Levin, Earl Slick, David Torn, et bien évidemment Tony Visconti une fois de plus à la production. 'The Next Day' se veut très rock comme l'avait annoncé Visconti, contrairement à ce que le premier single plutôt calme laissait présager.

'The Next Day' sort le 11 mars 2013 et se place dès sa sortie en tête des charts de 12 pays, restant 2ème en France et aux Etats-Unis. Mais la simple évocation du nom de Bowie se suffit à elle-même, Bowie ne faisant aucune promotion à l'album (des panneaux publicitaires n'affichant qu'une image, le nom de l'album et la date de sortie étaient visibles dans les stations de métro). En avril il s'exprime pour la première fois sur 'The Next Day', énonçant une liste de 42 mots au journaliste Rick Moody, qui les utilisera pour en faire une critique de l'album.

Courant de l'année 2013, Bowie continue de tourner des clips, devient la nouvelle égérie de la marque Louis Vuitton. Bref, même s'il se refuse toute tournée et toute interview, Bowie est de retour, omniprésent dans les médias, et compte bien le rester.

★
7.6

★ (2016)

Blackstar

Sortie : 8 janvier 2016 (France). Art Rock

Album de David Bowie

Roulie Luc a mis 10/10.

Annotation :

En novembre 2015, le teaser de la série 'The Last Panthers' voit le jour. On y entend un extrait du générique d'ouverture, composé par Bowie. L'info tombe finalement le 25 novembre via le Times : Bowie sort un nouvel album pour ses 69 ans. Confirmé le lendemain, 'Blackstar' sortira bien le 8 janvier prochain.

Le 19 novembre au soir, le clip du morceau éponyme est mis en ligne. Mélangeant plusieurs styles (art-rock, jazz avant-gardiste, prog, ...), le titre rappelle les expérimentations de 'Outside'. Le Bowie qui surprend et expérimente est de retour. Les médias s'excitent, tout le monde ne parle que de ça, le public attend déjà le second single à venir. 'Lazarus' sort alors le 17 décembre, et apparaît dans la pièce du même nom (dont Bowie est l'auteur), jouée à Broadway, faisant suite à 'L'homme qui venait d'ailleurs'.

Le 8 janvier 2016, jour du 69ème anniversaire de Bowie, 'Blackstar' (ortographié ★) voit le jour, le lendemain de la diffusion du clip de 'Lazarus'. Enregistré à New-York avec des musiciens de jazz, ★ déroute une fois de plus, se situant quelque part entre 'Buddha Of Suburbia', 'Outside' et 'Earthling', des albums parmi les plus audacieux de la carrière de Bowie. S'entourant cette fois-ci de nouveaux musiciens, Tony Visconti qui produit le disque est le seul nom connu. On découvre Jason Lindner aux claviers, orgue et piano, Ben Monder à la guitare, Tim Lefebvre à la basse, Donny McCaslin jouant flûte et saxo, et Mark Guiliana à la batterie, ainsi que James Murphy, alias LCD Soundsystem, aux percussions sur deux titres.

Sur les sept titres de ★, deux sont déjà sortis en single, et deux autres titres étaient déjà sortis en novembre 2014 : 'Sue (Or in a Season of Crime)' et 'Tis a Pity She Was a Whore'. Si les versions originales officiaient dans un jazz expérimental, elles sont ici totalement retravaillées, surtout 'Sue', reconstruite différemment, qui prend une nouvelle dimension beaucoup plus lourde. Très cohérent dans son ensemble, ★ nous sert une musique sans aucun temps mort, appuyé de rythmiques jazz rapides et d'un sax présent tout du long, qui n'hésite pas à nous livrer des solos à la limite du free.

Malgré le succès de l'album, Bowie lui-même se fait peu présent. Ni promo, ni concert. La raison, évidente, est cachée maintes fois au sein de ★ : Bowie est en réalité atteint d'un cancer, et s'éteint le 10 janvier 2016, paisiblement, entouré de sa famille. David Robert Jones n'est désormais plus, mais David Bowie est éternel.

Roulie Luc

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