Denis Villeneuve

Annotation :

Je sais que Villeneuve va probablement devenir le plus grand metteur en scène de l'air moderne, moins populaire que Nolan, mais j'ai beau regarder autour je vois difficilement mieux.

Incendies traine dans un coin pourtant, pour la simple et bonne raison que je me sens pas connecté à ce genre de sujet, le film va être long, lent et dure, chez les gens qui décapitent d'autres gens, j'ai pas trop envie.

L'intro sous fond de Radiohead me donne un peu d'espoir, mais non, on enchaine sur du Français Canadien qui prête à sourire pour les Français Français, puis sur un territoire caillouteux qui donne pas envie.
Pourtant côté de l'image, c'est hyper beau, hyper propre, ça sent bon, un plan fixe par là, un plan grue par ici, ça bouge très peu, ça interpelle ce qu'il faut, excellent travail.

On enchaine les cigarettes pour s'occuper, deux cafés, puis en somnolant j'me rend compte que j'ai pas bien vécu une grosse scène qui méritait de l'être comme il faut, j'suis emmerdé, je remet en arrière mais ça fait pas pareil, flûte !
J'me reconcentre hein, mais je m'étais déconnecté tout seul, pas grave faut terminer, je suppose machin, je sous-entend chose, ça se passe comme prévu, bon sang c'était vraiment pas pour moi.

Bref j'y reviendrai pas, mais artistiquement ça assure vraiment vraiment grave !

Annotation :

Sujet déjà traité multes fois, souvent bien même, mais aussi bien ? Je sais pas.
Hugh Jackman semble avoir perdu sa propre fille, incroyablement fort en intensité, j'suis pas hyper convaincu par le personnage de Gyllenhaal mais l'acteur est foncièrement excellent, Paul Dano pas besoin d'en parler, saisissant, et Villeneuve fait parfaitement fonctionner la machine comme si c'était son dixième film.

J'étais complètement dans l'humeur ce coup-ci, le film est incroyablement bien passé.

Annotation :

Ça m'arrive vraiment pas souvent d'être fortement emballé par un film au moment de sa sortie, et de rester autant de marbre lors d'une nouvelle vision quelques mois/années plus tard.

Enemy transpire les influences des gens qui ont été influant, un peu trop peut-être, on comprend vite que l'intrigue intriguante n'apportera aucune réponse, bon c'est le concept c'est pas bien grave, le charme de Gyllenhaal suffit largement à supporter les lenteurs de cette pellicule bien compactée, l'image est propre, et y a le petit indice bien incorporé un peu partout pour satisfaire la nouvelle vision.

Bon bah c'est quoi le réel problème ?
En réalité je sais pas.
J'aime pas trop parler de prétention artistique mais c'est ce que j'ai ressenti, on dirait un exercice de style entres 2 projets plus ambitieux, c'est foncièrement réussi dans ce sens, de là à en faire un objet de fascination... non je crois pas, et si c'était pas le but à la base, alors quel est-il ?

Annotation :

On est bien d'accords, Villeneuve va surement faire partie des metteurs en scène les plus influents des dix prochaines années. On sort complètement du robot hollywoodien de base formaté pour faire du pognon, ici c'est un artiste confiant, libre et talentueux, qui dirigera un film de qualité tous les deux ans, aussi varié qu'emprunt d'une personnalité artistique marquante.
Parce que pour l'instant le slogan du Denis semble évident : "Je fais du presque déjà raconté, mais en presque surement presque mieux".

Concernant Sicario, ça m'a fait penser à King Kong de Peter Jackson... logique hein?
Quelqu'un m'avait dit à la sortie du film :
- "C'est merdique King Kong, on sait déjà ce qu'il va se passer, ça sert à rien d'en faire un nouveau"
Ce à quoi j'ai répondu :
- "Presque tous les sujets on déjà été traité, ce qui est intéressant c'est de voir ce que va en faire le réalisateur. Tu file le scénario de King Kong à 10 réalisateurs différents, et chacun l'adaptera à sa manière. Jackson fera des combats de T-Rex, Lynch ajoutera un nain boiteux qui parle à l'envers, Wong Kar-Wai filmera tout au ralenti et Takashi Miike fera apparaitre Sangoku pour sauver la fille".

Ce que je veux dire, c'est que Sicario est un film de cartel, comme on en a déjà vu, avec des méchants bien méchants, des flics corrompu, des gentils trop gentils, et un loup solitaire en dehors des lois qui cherche vengeance... mais tout ça à la sauce Villeneuve.

Alors la question est : "La sauce est bonne?".

Bon ben oui, elle est bonne, mais elle transforme pas le plat non plus.
La première demie heure est assez palpitante, de la tension, des images fortes, puis on s'embourbe gentiment dans un terrain terreux de convenance ou la droiture exagérée du personnage d'Emilie Blunt finit par disparaitre au profit du charisme de Benicio Del Toro, toujours aussi bon, mais toujours aussi Benicio Del Toro.

Alors au final, tu veux découvrir un film de cartel? Tu hésite entre "Savages", "Cartel" et "Sicario"?
Bon ben regarde le dernier!
Pour les habitués du genre, un simple "ouai c'était pas mal" devrait à mon sens bien résumer leur impression général.

Mais ce n'est que on avis...

Annotation :

Vu 5 ou 6 fois en trois ans, c'est toujours un plaisir de se détendre devant un très bon film délicat, surtout quand on en a besoin et qu'il s'agit du genre de sujet cinématographique que l'on préfère.

L'approche est impeccable, l'ambiance autour des vaisseaux et ce qu'ils contiennent est toujours aussi formidable, la maitrise artistique est évidente, et j'ai beau y réfléchir depuis hier, quel film traitant d'un sujet similaire (contact terrestre avec des Aliens) est meilleur que celui-ci ?

Alors oui le film s'essouffle un peu sur la fin, les flashbacks désintéresse un peu, les violons s'entendent un peu trop, mais même en enlevant l'effet de surprise, y a quand même énormément matière à se sentir captivé artistiquement.

Annotation :

Dans sa grande malice, Villeneuve réussira une nouvelle fois à prouver sa maitrise cinématographique en respectant l'infirmité visuelle d'une oeuvre en perpétuelle mouvement, et en prenant la tangente d'essayer de captiver son auditoire à défaut de ses spectateurs, car faut bien l'avouer niveau sonore, c'est le grand grand standing.

Après je reste un peu perplexe car au milieu de cette formidable atmosphère, pas grand chose ne semble être raconté pendant 2H44, et même si je suis resté figé devant la beauté de l'objet comme semble l'être Ryan Gosling tout le long de l'oeuvre, dès la sortie de ma transe, je me souvenais de pas grand chose...

Sacré travail quand même hein !

Annotation :

Vision canapé enquiquinante de tous les côtés, Chalamet, 25 grammes et demie, Lisan al Gaib by your name, improbable de le voir péter aussi vite des guerriers sur-entrainés, merci le dépaysement Zimmer de la flûte arabique sur beuglements féminins désertiques, vaisseaux insectes, déjà vu, il a fallu vraiment payer Bautista et Bardem pour un rôle aussi piteux ? Tiens y a Josh Brolin aussi, j'avais déjà oublié, je comprends qu'il fallait ouvrir un peu le débat pour un peu tout le monde mais incorporer du Momoa shit... seriously ?

Au moins la pellicule malade du film de Lynch rendait tangible la démesure de l'univers en question, ici avec le matériaux insensé de base ça se permet de perdre un temps fou sur un crash de tempête de grains et autres multitudes d'enchevêtrements de flashbacks, faut remercier aussi pour le duel final ou on peut oublier ?

Intelligent dans sa production, foncièrement pédant dans sa conception il me semble... bon on verra pus tard encore...