Des grands livres de moins de cent pages

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Ce n’est sans doute pas le livre le plus important d’Henry Miller, mais c’est le seul qu’il ait écrit en langue étrangère – le français en l’occurrence. C’est peut-être ce qui explique que cet auteur, d’habitude assez bavard, s’en est tenu à 80 pages qui parlent avec l’accent américain et disent des choses comme : « Mon but sera, si j’en ai un, de vous faire sourire. »

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Ce livre cache une conférence que Paul Valéry prononça en 1935. Il y parlait, en gros, du Coca zéro, de BFM TV, des gilets jaunes, du 11 septembre 2001 ...

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Depuis que j’ai lu ces 80 pages – plus vite avalées qu’une fraise Tagada - j’ai décidé de me remettre à croire au père Noël.

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Marc-Edouard Nabe a mauvaise réputation, je sais. Mais on s’en fout des réputations, on s’en contrefout. Elles sont toutes vides, gonflées à l’hélium, et à la merci des vents tournants. La preuve en 39 pages. « J’ai une grande tendresse pour les lampes électriques et une profonde admiration pour les robinets qui ne coulent pas. », nous dit la première phrase.

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C’est notamment grâce à ce genre de petit texte de 17 pages (suivi de "Rêve et télépathie") que Sigmund Freud a bouleversé, nous dit Stefan Zweig*, « les mœurs, l’éducation, la philosophie, la poésie, la psychologie, toutes les formes sans exception de création intellectuelle et artistique, plus que nul autre au monde ».

(*) "Freud : La Guérion par l'esprit", Stefan Zweig, Livre de poche.

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A chaque fois que je relis ce texte, j’ai envie de pleurer. Ni de joie de ni tristesse, mais de mélancolie. Et comme, à l’inverse des oignons, la mélancolie ne fait pas pleurer, il faudrait que je trouve un autre mot… Rire ?
Si vous voulez m’aidez, 55 pages tendres vous attendent.

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Le massacre d’Oradour-sur-Glane, ça vous dit peut-être quelque chose, peut-être rien. Peut-être même que vous savez tout. Peu importe. Alain Lercher en sait plus que vous et dans son livre, assez comparable au rapport qu’un inspecteur de police qui aurait du talent aurait pu écrire, il vous dira tout ; en 96 pages seulement.

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La tentative a échoué. Mais de peu. Avec une page de plus, 50 au lieu de 49, Perec aurait peut-être réussi, mais le connaissant, de nom seulement, il a dû penser que ce serait plus amusant de s’arrêter juste avant le triomphe.

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Si vous possédez au moins deux livres, il y a de fortes chances que ce texte parle de vous. Et si vous vous êtes déjà demandé, une fois, une seule fois, comment vous alliez les ranger, dans quel ordre, à quel endroit, alors c’est sûr : c’est un livre qui parle de vous. 47 pages

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Il fallait un titre de Frédéric Berthet dans ma liste, au moins un. Le prince du chic, de la synthèse pas molle, ne pouvait pas être absent de mon petit sac de pierres précieuses à emporter partout, sur les îles surpeuplées et dans les villes désertes. Alors j’ai triché. Tant mieux. Il faut toujours tricher, un peu, un tout petit peu ; fumer une cigarette par an par exemple. 108 pages.