Épopée Ciné 2024 : Une bobine d'illusions dévoilant l'âme à travers chaque cadre, où l'éclat fugace des émotions crée une fenêtre ouverte sur l'infini du possible

Liste de

40 films

créee il y a 4 mois · modifiée il y a 1 jour

Mon ami robot
7.1

Mon ami robot (2023)

Robot Dreams

1 h 42 min. Sortie : 27 décembre 2023 (France). Animation, Comédie dramatique, Jeunesse

Long-métrage d'animation de Pablo Berger

Alfred Tordu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Histoire d’amour contrariée entre un petit chien solitaire et un grand robot candide au cœur tendre dans le New York des années 90.

A l’instar de Blancanieves, précédent long-métrage de Pablo Berger, Mon Ami Robot prend des allures de contes pour enfants à l’ancienne. Malgré la légèreté du récit, l’émerveillement le plus complet y côtoie souvent l’horreur la plus abominable. Le film a beau revêtir tous les apparats du dessin animé idéal pour le très jeune public (histoire muette, animation 2D, DA enfantine aux couleurs chatoyantes…) il fourmille d’éléments saugrenus, poétiques, voire malaisants qui le rendent unique et marqueront certainement les bambins ayant eu la chance de le voir en salle.

Dommage que le film se perde un peu à mi parcourt, occasionnant un ventre mou cyclique et répétitif. Certaines péripéties sont franchement dispensables, mais permettent au moins d’acter le temps infini que passe les deux tourtereaux loin de l’autre, languissant de pouvoir se retrouver, alors que l’univers tout entier semble en avoir décidé autrement. C’est ce travail sur le ton long qui donne au dernier tiers toute son intensité.

Indiana Jones et le cadran de la destinée
5.6

Indiana Jones et le cadran de la destinée (2023)

Indiana Jones and the Dial of Destiny

2 h 34 min. Sortie : 28 juin 2023 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de James Mangold

Alfred Tordu a mis 5/10.

Annotation :

N’ayant jamais été un grand fan de la saga, ce dernier volet m’apparaît beaucoup moins catastrophique que certains le prétendent. Car à l’instar de Logan, James Mangold se confronte à nouveau à la figure vieillissante d’un mythe de la pop culture ; faisant d’Indi un vieillard rabougri, en complet décalage avec l’Amérique de la fin des années 60 et bien éloigné du jeune homme intrépide qu’il était lors de ses précédentes aventures.

A ce titre-là, le début du film et son épilogue (bien qu’un peu trop rushé) sont extrêmement bien vus. Dommage que le reste de l’aventure ne soit qu’une succession de péripéties inégales, ne prenant jamais compte des faiblesses physiques du personnage et se révélant au final, assez peu corrélée à l’évolution personnelle de ce dernier.

De plus, la mise en scène, bien que de bonne facture, semble bien éloignée de l’inventivité formelle des précédents opus, ce qui pénalise grandement la réussite de l’ensemble. On sent que Mangold cherche surtout à nous donner l’illusion d’un Indiana Jones toujours capable de réaliser les mêmes cabrioles qu’en l’an 40 et, sur cet aspect-là, il faut reconnaître que l’illusion est parfaite. Mais il est regrettable que la « crédibilité » ne prenne le pas sur le spectaculaire, d’autant que, sur le papier, chaque séquence pouvait donner matière à une scène d’action absolument dantesque. Durant tout mon visionnage, je n’ai pas arrêté de me demander ce que telle scène aurait donné entre les mains d’un Spielberg, d’un Peter Jackson ou même d’un Christopher McQuarrie. D’où à l’arrivée, le sentiment d’un immense gâchis.

Le film n’est donc pas exempt de défauts, mais reste suffisamment rythmé et bien foutu pour se suivre sans déplaisir. Mention spéciale à Phoebe Waller-Bridge et Mads Mikkelsen, dont l’interprétation toute en finesse, apporte beaucoup de consistance à leurs personnages très génériques.

Le Cercle des neiges
7.2

Le Cercle des neiges (2023)

La sociedad de la nieve

2 h 23 min. Sortie : 4 janvier 2024 (France). Drame, Historique

Film de J. A. Bayona

Alfred Tordu a mis 4/10.

Annotation :

Entre cette voix off omniprésente explicitant tous les éléments du scénario, cette musique insipide qui accompagne chaque moment de tension ou d’émotion de la manière la plus clichée possible, ou tous ces choix de réa visant à faire pleurer dans les chaumières et surligner au marqueur le drame bouleversant qui se joue à l’écran ; difficile de voir l’intérêt d’adapter à nouveau cette histoire, si c’est pour en livrer un traitement hollywoodien aussi larmoyant et conventionnel.

D’autant que le film ne met même pas l’accent sur les personnages (tous totalement interchangeables), ou sur leurs effroyables conditions de vie qui sont largement édulcorées par la mise en scène de Bayona, ne rendant jamais véritable compte de la réalité de leur quotidien hors norme durant ces longs mois de survie.

Le Cercle de Neige n’est valable que durant les rares instants où il s’assume comme un survival sensationnaliste et, à ce titre, le crash d’avion, l’avalanche ou cette longue expédition à travers les montages en fin de film, sont d’incroyables séquences immersives et spectaculaires qui fonctionnent du feu de dieu tant elles nous paraissent tangibles. Tout le reste est d’un ennui mortel.

Making of
6

Making of (2023)

1 h 54 min. Sortie : 10 janvier 2024. Comédie, Drame

Film de Cédric Kahn

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Comédie grinçante tirant à balle réelle sur la fabrication d’un certain type de films français. Ceux dont le réalisateur doit constamment batailler contre les aléas d’une production chaotique, dénaturant chacune de ses aspirations d’auteurs, mais avec laquelle il est obligé de composer si il veut mener à bien son projet artistique. Un constat drôle et pertinent pouvant expliquer les défauts récurrents du cinéma Fr, et que les détracteurs du genre feraient bien de visionner s’ils veulent affûter un peu plus leurs arguments à son encontre. On regrettera juste cette romance facile et dispensable qui vampirise un bon quart du film pour pas grand-chose, alors que les deux persos concernés avaient chacun des caractéristiques plus intéressantes à exploiter, notamment le jeune aspirant cinéaste, dont le développement offrait un bon contraste avec la figure du vieux réalisateur désabusé incarné par Denis Podalydès.

Wonka
6.2

Wonka (2023)

1 h 52 min. Sortie : 13 décembre 2023 (France). Aventure, Fantastique, Comédie musicale

Film de Paul King

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

A des années-lumière de l’œuvre satirique de Burton, ce Wonka a au moins le mérite de s’assumer pleinement comme le conte féerique et enfantin qu’il aspire à être. Les potards sont donc poussés au maximum entre cette photographie rayonnante de luminosité, ce déferlement de séquences musicales chorégraphiées, ou cet humour burlesque, porté par une galerie de truculents personnages que les comédiens interprètent avec beaucoup d’expressivité.

C’est cette absence totale de demi-mesure qui donne au film toute sa puissance comique et en fait un divertissement familial très sympathique à suivre, ce malgré une intrigue cul-cul au possible et cousue de fils blancs. Il est tout de même regrettable que dans sa quête de légèreté absolue, Paul King ne parvienne jamais à générer la dramatisation nécessaire à son intrigue, histoire que l’on puisse se sentir un minimum investi par les enjeux du récit ou que l’on ait un peu peur pour le devenir des protagonistes.

De ce fait, ce long-métrage me donne un peu l’impression d’un Wes Anderson-like, à qui l’on aurait piqué toute l’esthétique enfantine de ses films, tout en retirant la profondeur thématique et la noirceur sous-jacente qui faisaient justement tout leur intérêt.

Charlie et la Chocolaterie
6.6

Charlie et la Chocolaterie (1971)

Willy Wonka and the Chocolate Factory

1 h 40 min. Sortie : 15 septembre 1971 (France). Fantastique, Comédie musicale

Film de Mel Stuart

Alfred Tordu a mis 3/10.

Annotation :

Pas évident d’apprécier ce film après avoir redécouvert la version de Tim Burton qui raconte à peu près la même chose en beaucoup mieux. Cette adaptation est peut-être un peu plus fidèle au texte de Roald Dahl, mais reste enfermé dans les carcans du divertissement gentillet pour petits nanfants, ne rendant pas du tout grâce à la noirceur satirique de l’histoire qu’avait su justement sublimer le réalisateur d’Edward aux Mains d’Argent.

Cette absence manifeste de méchanceté ou de dramatisation dans la mise en scène rendent les punitions des sales gosses terriblement fades à l’écran, de même que la séquence où Charlie et son grand-père manque de se faire broyer par un ventilateur qui tombe complètement à plat. Le film manque d’ampleur à tous les niveaux, et ce n’est pas aidé par un récit ultra rushé qui ne prend jamais le temps d’approfondir les personnages ou l’univers extravagant de Willy Wonka.

Reste les superbes décors de l’usine (même certains ont une forte vibe Disney Channel), ainsi que la prestation de Gene Wilder, très convaincant en créateur malicieux prenant un malin plaisir à voir les garnements tomber les uns à la suite des autres. Il n’arrive cependant pas à la cheville de Johnny Depp qui, avec ses airs de Michael Jackson, restituait beaucoup mieux l’excentricité de cet éternel enfant en décalage complet avec le cynisme du monde adulte.

Pauvres Créatures
7.3

Pauvres Créatures (2023)

Poor Things

2 h 21 min. Sortie : 17 janvier 2024 (France). Comédie, Drame, Fantastique

Film de Yórgos Lánthimos

Alfred Tordu a mis 8/10.

Annotation :

Récit initiatique d‘une femme enfant découvrant, au gré de ses déplacements et de ses rencontres, le fonctionnement de son monde, sa position sur l’échiquier sociale, ainsi que les moyens à sa disposition pour s’extraire de sa condition initiale. Le film joue merveilleusement sur le décalage entre la société bourgeoise masculiniste du 19ème siècle, et l’extraordinaire candeur avec laquelle notre héroïne l’aborde, occasionnant moult situations cocasses absolument hilarantes. Je ne suis en revanche pas très fan de certains décors numériques assez laids, ou de cette sur utilisation du grand angle pas souvent très justifiée. Mais ces choix esthétiques ont au moins le mérite d’ancrer le récit dans un univers à part, renforçant par la même sa nature de fable.

Moi capitaine
7.1

Moi capitaine (2023)

Io Capitano

2 h 02 min. Sortie : 3 janvier 2024 (France). Drame

Film de Matteo Garrone

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Même en restant dans le sillage du réalisme qui fait la force de son cinéma, Matteo Garrone donne une extraordinaire dimension cinématographique au parcours de jeunes migrants sénégalais, faisant de ces derniers les courageux héros d’une odyssée rocambolesque jonchée d’épreuves, de rencontres, de voyages et de souffrance. En découle un film évidemment nécessaire, qui redonne une humanité et une histoire à des individus trop souvent diabolisés par nos sociétés fascisantes.

Mise à mort du cerf sacré
6.7

Mise à mort du cerf sacré (2017)

The Killing of a Sacred Deer

2 h 01 min. Sortie : 1 novembre 2017. Drame, Thriller, Fantastique

Film de Yórgos Lánthimos

Alfred Tordu a mis 2/10.

Annotation :

J’aurais peut-être davantage apprécié ce dilemme du tramway si l’élément déclencheur n’arrivait pas après 1h de néant absolue, si l’intrigue n’avançait pas à 2 à l’heure ou si les personnages étaient un peu plus humains, histoire qu’on en est quelque chose à foutre de leurs gueules. Alors bien sûr, je me doute que tout cela est totalement voulu par Yorgos Lanthimos, mais je ne vois pas l’intérêt de la démarche, si ce n’est rallonger une histoire qui tiendrait aisément dans un court-métrage de 5min et lui donner un semblant d’originalité en l’habillant d’une ennuyeuse froideur.

La Cérémonie
7.4

La Cérémonie (1995)

1 h 52 min. Sortie : 30 août 1995 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Claude Chabrol

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

Un peu long pour pas-grand-chose, le jeu d’acteur est très inégal d’un comédien à l’autre et le final n’est clairement pas à la hauteur de toute la tension dramatique précédemment accumulée, même si l’absence totale de remords des deux héroïnes le rend malgré tout assez plaisant. Le film retranscrit cependant très bien le contraste entre bourgeois et prolo, ainsi que le mépris de classe que l’un renvoie à l’autre par une multitude de remarques ou de comportements significatifs et pas toujours conscientisés par les intéressés.

Les Chambres rouges
7.4

Les Chambres rouges (2023)

1 h 58 min. Sortie : 17 janvier 2024 (France). Thriller

Film de Pascal Plante

Alfred Tordu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Si vous faites confiance à mon avis d’éclaireur semi éclairé, je vous conseille d’y aller les yeux fermés, car une grande partie du plaisir de visionnage, consiste justement à découvrir petit à petit le genre du film et ce qu’il a à nous raconter.

Débutant par deux assommantes plaidoiries d’avocats filmées en plan-séquence de 25min, Les Chambres Rouges commence sous l’égide du film de procès, avant que la caméra ne finisse par prendre pour cible une intrigante jeune femme présente dans le public. Le mystère autour de son identité et de sa présence à un évènement aussi peu attrayant, nous maintiendra en haleine durant toute la première partie du long-métrage. C’est en suivant son quotidien et sa rencontre avec une autre femme de son âge croyant dur comme fer à l’innocence de l’accusé, que le véritable sujet du film prend progressivement forme devant nos yeux.

Les Chambres Rouges cherche en effet à traiter son affaire judiciaire à travers un point de vue inédit, celui de ces groupies développant un amour étrange pour des serials killers, voire une certaine fascination vis-à-vis de leurs crimes. Dès lors, le film évolue vers une sorte de thriller psychologique absolument grandiose, parvenant sans que nous ne l’ayons vu venir, à nous immerger de manière viscérale dans la psyché d’un personnage au comportement ambigu et profondément dérangeant.

La mise en scène de Pascal Plant, simple mais extrêmement efficace, réussie le tour de force de rendre cinématographique le parcours d’une asociale dérangée, dont la majorité des actions ont lieu au sein d’une pièce vide, devant un écran ordinateur. Et, ce avec presque rien : un découpage significatif, une bande-son très appropriée et quelques effets de style hérités du Giallo, mais toujours utilisés avec parcimonie, guère plus.

Daaaaaalí !
6.4

Daaaaaalí ! (2023)

1 h 18 min. Sortie : 7 février 2024. Comédie

Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Après quelques escapades vers le burlesque, la comédie de situations, le théâtre filmé ou la fable fantastique, Dupieux revient à son amour de l’absurde dans ce bel hommage à Salvador Dali, un des grands-maîtres du surréalisme dont le réalisateur s’est toujours senti très proche. Le film joue ainsi sur l’image médiatique de l’artiste mégalo et décalé que Dali s’était façonné au fil de sa carrière, tout en multipliant les références à son œuvre (notamment à ses deux films co-écrits avec Luis Buñuel), comme à sa philosophie artistique.

Daaaaaaali est en quelque sorte une version plus aboutie de Réalité, dans la mesure où il tente dans un premier temps de nous faire adhérer à une certaine logique narrative, avant de progressivement la disloquer par le biais d’un montage de plus en plus anarchique, entrelaçant différents niveaux de réalité filmique. A l’époque, j’avais trouvé l’idée brouillonne. Je sentais que Dupieux venait de découvrir les possibilités infinies du montage et cherchait surtout à perdre son spectateur dans un récit labyrinthique sans queue ni tête. Ici, la démarche est pleinement maîtrisée par le cinéaste. Tant et si bien que chaque absurdité narrative semble paradoxalement très cohérente au sein de ce bordel surréaliste, car toujours vecteur d’humour et de poésie.

En résulte un film hilarant, malin et ludique qui n’aurait pas déplu à Dali lui-même.

Le Règne animal
7

Le Règne animal (2023)

2 h 07 min. Sortie : 4 octobre 2023. Science-fiction, Aventure, Drame

Film de Thomas Cailley

Alfred Tordu a mis 3/10.

Annotation :

J’ai toujours beaucoup de mal avec les œuvres abordant avec réalisme des situations qui ne le sont pas du tout, sauf si ces situations font écho à des éléments de ma réalité. Or ici, si je perçois bien quelques allusions à certaines thématiques de notre monde, je n’y vois rien de réellement concret.

Thomas Cailley a sûrement conçu son film comme la synthèse de plusieurs films de monstres. La Mouche, pour le côté déshumanisation progressif du héros ; District 9 pour la discrimination de ces créatures ostracisées de la société ; Spider-Man pour la métaphore de l’adolescence et du passage à l’âge adulte ; tout ça mélangé à un soupçon d’Avatar et son retour à une existence en harmonie avec la nature. Le problème, c’est que le réalisateur ne reprend que la surface de toutes ces thématiques, sans en approfondir aucune. Ne nous laissant que la sensation d’un melting-pot d’influence mal digérées qui, jamais, ne forment un récit profond, passionnant et original.

Résultat, je n’ai quasiment rien ressenti devant cette histoire engoncée dans des schémas narratifs très classiques. Le parcours du héros est ultra balisé et les personnages sont globalement très creux, voire complètement inutile, à l’image de cette gendarme interprétée par une Adèle Exarcopoulos transparente au possible. Et tout cela n’est évidemment pas arrangé par une mise en scène faiblarde, dont le parti-pris réaliste à coup de caméra tremblotante et de lumière naturelle, n’aide pas à crédibiliser la présence de créatures au rendu incroyablement cheap.

La Zone d’intérêt
7.2

La Zone d’intérêt (2023)

The Zone of Interest

1 h 45 min. Sortie : 31 janvier 2024 (France). Drame, Historique, Guerre

Film de Jonathan Glazer

Alfred Tordu a mis 6/10 et a écrit une critique.

Les Apprentis
6.9

Les Apprentis (1995)

1 h 35 min. Sortie : 20 décembre 1995 (France). Comédie

Film de Pierre Salvadori

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

Pas la comédie du siècle, mais ça reste très sympathique à voir, en grande partie grâce au talent et à l’alchimie entre les deux acteurs principaux. On y retrouve déjà le don de Salvadori pour les dialogues affûtés, les situations cocasses, la mise en scène simple toujours au service de l’efficacité comique, ainsi que la réalité sociale très dure dans laquelle beigne constamment les personnages, malgré la légèreté du récit.

Dune - Deuxième partie
7.8

Dune - Deuxième partie (2024)

Dune: Part Two

2 h 46 min. Sortie : 28 février 2024 (France). Science-fiction, Drame

Film de Denis Villeneuve

Alfred Tordu a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annie Colère
7.2

Annie Colère (2021)

2 h. Sortie : 30 novembre 2022. Comédie dramatique

Film de Blandine Lenoir

Alfred Tordu a mis 5/10.

Annotation :

Le film a le mérite de montrer aux jeunes générations le déroulement d’un avortement clandestin, quelque temps avant sa légalisation, et ce à travers le point de vue d’une femme sans histoire magnifiquement incarnée par Laure Calamy, dont l’engagement pour la cause marquera le début de son émancipation féminine. Hélas, Annie Colère ne dépasse jamais le stade de téléfilm didactique, idéal pour illustrer un cours de 3ème sur l’avortement, mais dénué de tout intérêt cinématographique.

Le Successeur
6.8

Le Successeur (2023)

1 h 52 min. Sortie : 21 février 2024. Drame, Thriller

Film de Xavier Legrand

Alfred Tordu a mis 2/10.

Annotation :

Xavier Legrand a beau s’appuyer sur son talent de mise en scène déjà à l’œuvre dans le très réussi Jusqu’à la Garde, ici la mayonnaise ne prend pas du tout, la faute à un scénario absolument cataclysmique. Pourtant, je ne suis vraiment pas du genre à pinailler sur la moindre petite incohérence d’écriture, mais quand toute ton histoire repose sur un élément qui ne tient pas debout, c’est toute la construction scénaristique qui se pète la gueule.

A quel moment un être humain normalement constitué, qui découvrirait une femme retenue prisonnière dans la maison de son père fraîchement décédé, déciderait de la laisser à sa place et essayerait de la droguer « pour son bien » au lieu d’appeler les pompiers ? Ce n’est même pas comme s’il essayait de protéger son père. Le vieil homme étant mort et les deux hommes ayant coupé les ponts depuis belle lurette, il n’a aucune raison d’agir ainsi, encore moins sous le coup de l’émotion. Bref, une aberration scénaristique rendant la descente aux enfers du protagoniste complètement risible. Impossible de ressentir une once d’empathie pour ce demeuré qui s’est foutu tout seul dans la merde et prend systématiquement les pires décisions possibles pour les besoins du scénario. Même la révélation finale, brillante sur le papier comme dans sa réalisation, paraît forcée et artificielle au regard de tout ce qui la précède.

Et ce n’est pas en analysant cette absurde histoire comme l’analogie du poids de la succession paternelle que l’on arrivera à sauver les meubles. L’analogie n’est pas une fin en soit et elle ne vaut rien si elle n’est pas corrélée à une bonne histoire qui lui donne du sens, ce qui n’est manifestement pas le cas ici. Alors honte aux scénaristes de cette merde et surtout, honte à tous ces pseudos critiques, si promptes à pinailler sur la moindre incohérence d’un blockbuster, mais beaucoup plus enclin à tout pardonner aux auteurs qu’ils apprécient, surtout si ils ont la possibilité de les interviewer après coup bien sûr.

Underground
7.8

Underground (1995)

2 h 50 min. Sortie : 25 octobre 1995 (France). Comédie, Drame

Film de Emir Kusturica

Alfred Tordu a mis 9/10.

Annotation :

En pleine Guerre de Yougoslavie, le réalisateur serbe Emir Kusturica, retrace l’histoire de son pays à travers une œuvre unique, à la fois drôle, poétique et terriblement tragique.

Le film débute comme une grosse farce façon Papy fait de la Résistance, débordante de vie dans tous les recoins de ses cadres, comme dans chaque détail de son mixage sonore. Puis, la comédie prend une tournure inattendue, lorsque ces joyeux résistants idéalistes se retrouvent littéralement prisonniers sous terre, à l’écart d’une nouvelle société serbe qui, après avoir fièrement combattu l’invasion d’un dictateur allemand, va paradoxalement se reconstruire sous l’égide d’un dictateur communiste. A ce stade, la folie de nos fieffés lascars continue d’infuser le long-métrage, mais celle-ci revêt une saveur particulière en devenant le symbole d’un monde révolu, contrastant violemment avec cette nouvelle ère incarnée par la dérive morale du personnage principal. La troisième partie quant à elle, quitte définitivement la fantaisie des débuts, afin de mettre en exergue toute l’horreur du conflit armé qui secouait alors l’ex Yougoslavie à la sortie du film. Une horreur qui nous bouleverse d’autant plus qu’on ne peut s’empêcher de la mettre en perspective avec tout ce qui nous a été montré précédemment, nous rendant ainsi nostalgiques de la Serbie d’autrefois et faisant naître en nous, un profond sentiment de gâchis pour les populations locales. On comprend pourquoi les détracteurs d’Underground ont pu le taxer de propagande serbe, car sur ce point, le film est effectivement une incommensurable réussite.

Un grand merci à TheBadBreaker pour la recommandation ! J’ai mis 10 ans à le voir, mais je ne regrette pas d’avoir attendu le bon moment pour apprécier cette incroyable épopée à sa juste valeur. C’est assurément l’une des palmes d’or les plus méritées.

Donnie Brasco
7.2

Donnie Brasco (1997)

2 h 07 min. Sortie : 19 mars 1997 (France). Biopic, Gangster, Thriller

Film de Mike Newell

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

Le film souffre de la comparaison avec Les Infiltrés que j’ai vu en premier et qui raconte sensiblement la même chose. On y retrouve le même héros contaminé par la mentalité toxique du milieu qu’il investit, l’épée de damoclès qui plane constamment au-dessus de sa tête, ainsi que la grande porosité entre flics et criminels brouillant un peu plus la frontière du bien et du mal. Mais Donnie Brasco se montre beaucoup plus classique dans son écriture comme dans sa mise en scène, à des années-lumière de la virtuosité et de l’intensité dramatique obtenue par le film de Scorsese. Il reste malgré tout de bonne facture et a pour avantage d’exploiter une thématique absente des Infiltrés, à savoir l’attachement du héros à l’un des mafieux qu’il est censé piégé. La relation entre un Johnny Depp débutant et ce vieux briscard d’Al Pacino est sans conteste le gros point fort du film.

La Salle des profs
6.9

La Salle des profs (2023)

Das Lehrerzimmer

1 h 39 min. Sortie : 6 mars 2024 (France). Drame

Film de İlker Çatak

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Ilker Catak montre ce qu’il advient d’un système lorsque la confiance et la solidarité unissant les individus qui le composent se retrouvent mises à mal. Aussi justifiées et mesurées qu’elles soient, les actions de l’enseignante Carla Nowak, entraînent nécessairement des conséquences néfastes, sur sa propre personne comme sur l’ensemble de son établissement.

Un délitement du système que le réalisateur choisit de mettre en scène comme un véritable thriller paranoïaque, montant en tension à mesure que l’héroïne s’attire la méfiance de ses collègues et perd progressivement de son autorité sur ses élèves. Et au-delà d’une réalisation efficace, ainsi que d’une actrice principale exceptionnelle, dont chaque parcelle de son être suinte l’angoisse à des kilomètres; c’est surtout la qualité d’écriture qui rend la situation incroyablement tangible. Même en la vivant du point de vue de l’enseignante, on comprend sans mal la réaction des uns et des autres. Ces derniers nous semblent tellement dans leur droit en réagissant comme ils le font, qu’il nous apparaît impossible de désigner un responsable ou une solution à l’imbroglio politique se jouant devant nos yeux, comme si la situation était effectivement indépassable.

Je regrette juste cette fin un peu bancale, certes raccord avec le constat foncièrement nihiliste du long-métrage, mais qui me semble malgré tout trop facile et clairement pas à la hauteur de toute la tension précédemment accumulée.

Ferrari
6

Ferrari (2023)

2 h 10 min. Sortie : 8 mars 2024 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Michael Mann

Alfred Tordu a mis 2/10.

Annotation :

Jamais compris l’aura dont jouissait Michael Mann chez les cinéphiles. Les rares films que j’ai vus de lui étaient au mieux des divertissements regardables, et ce n’est certainement pas ce faux Biopic hollywoodien qui va me réconcilier avec son cinéma.

Déjà, si comme moi, vous ne connaissez pas l’histoire de Ferrari et que vous êtes novice en course automobile, vous risquez fort de rester sur le bord de la route. Les personnages sont très mal introduits, aucun effort de contextualisation et ça name-drop à tout va comme dans l’insupportable Mank de David Fincher. Mais ce qui flingue complètement le scénario, c’est son flagrant manque d’enjeux. Le récit se concentrant en grande partie sur la double vie amoureuse du constructeur automobile, et de tous les problèmes conjugaux que va engendrer cette délicate situation. Soit vous l’aurez compris, de belles histoires de fesses entre bourgeois façon Amour, Gloire et Beauté. Si encore Michael Mann avait sciemment choisi d’aborder sa figure historique uniquement sous l’angle du drame familial intimiste, comme a pu le faire récemment Sofia Coppola avec le couple d’Elvis Presley, on aurait au moins eu une proposition radicale et intéressante. Là, non seulement le réalisateur n’embrasse jamais le genre que requiert son sujet, mais il faut en plus qu’il nous narre une course que l’on devine importante sur le plan historique, mais dont on ne sent jamais l’importance qu’elle revêt pour Ferrari en cette année 1957, la rendant de fait sans enjeux.

En résulte un scénario et des personnages inintéressants au possible, peu aidés, il faut bien le dire, par une mise en scène fonctionnelle qui, en dehors des quelques scènes de course (et encore), se révèle incapable de donner du poids aux drames et relations compliquées que traversent les protagonistes du film. D’où la sensation d’assister à un drame de bourges affreusement chiant, désincarné et dénué de tout intérêt formel ou thématique.

L'Enlèvement
7.1

L'Enlèvement (2023)

Rapito

2 h 15 min. Sortie : 1 novembre 2023 (France). Drame, Historique

Film de Marco Bellocchio

Alfred Tordu a mis 5/10.

Annotation :

L’académisme de la réalisation ne rend pas grâce à l’incroyable histoire de ce petit enfant juif, arraché à l’âge de 6 ans par l’Eglise pour des motifs douteux, puis soumis de force à la doctrine catholique et à ses figures d’autorité. Si le film montre bien l’institution religieuse comme un organisme de pouvoir répressif, ayant la capacité d’agir comme elle l’entend en toute impunité ; il laisse malheureuse de côté tout l’endoctrinement du petit garçon ayant eu lieu entre ces quatre murs. On ne saura donc quasiment rien des moyens mis en œuvre par le corps religieux pour soumettre l’enfant à leur autorité, ni comment ce dernier aura su concilier l’attachement à sa culture natale avec cette nouvelle vision du monde à laquelle il semble avoir fini par adhérer. Dommage, car c’était bien là que résidait tout l’intérêt de cette histoire, et si la question avait été traitée, la fin n’en aurait été que plus émouvante.

Beastie Boys Story
7.3

Beastie Boys Story (2020)

1 h 59 min. Sortie : 24 avril 2020 (France). Musique

Documentaire de Spike Jonze

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

Vu le nom du réalisateur et le sujet, je m’attendais à un documentaire un peu plus ambitieux et pas à l’enregistrement d’un spectacle de stand-up, où les deux membres restants des Beastie Boys racontent simplement leur histoire en prenant appui sur quelques images d’archives. Alors ça reste sympa de voir les concernés rapporter leur propre parcours avec franchise, et ça en est même assez émouvant de les entendre évoquer leur ancien comparse décédé, mais dans le même style, le seul en scène autobiographique de Pierre Richard était beaucoup mieux écrit que ça. Dommage d’ailleurs de les voir s’arrêter à la sortie de leur cinquième album Hello Nasty en 98, zappant ainsi une décennie de carrière beaucoup moins connue, mais tout aussi intéressante sur le plan artistique et personnel.

Dune
6

Dune (1984)

2 h 17 min. Sortie : 6 février 1985 (France). Fantastique, Science-fiction

Film de David Lynch

Alfred Tordu a mis 3/10.

Annotation :

Quel niveau de mauvaise fois il faut avoir pour trouver cette version de Dune meilleure que celle de Villeneuve ?

Déjà, David Lynch évacue toute la critique du messianisme qui constituait justement le principal intérêt de l’œuvre original. Le récit de Frank Herbert devenant ainsi une histoire bien manichéenne, opposant les « bons » colons gentils et bien habillés face aux « mauvais » colons sales, moches et méchants. Avec évidemment le héros providentiel dénué de toute aspérité, qui guidera les colonisés dans une bataille héroïque contre les forces du mal. Soit, un parti-pris très conventionnel, affadissant énormément l’histoire, ses enjeux et ses personnages.

Certes, la sublime direction artistique est beaucoup moins dépouillée que chez Villeneuve, et la mise en scène baroque de Lynch épouse davantage la dimension mystique du récit, mais la plupart des effets de réa sont tout de même très kitshs, voire même sacrément risibles à certains endroits, ne produisant pas du tout l’effet escompté. Puis surtout, le film souffre quand même d’un énorme problème de rythme. La première partie est d’une lenteur soporifique, alors que la seconde est rushée à la truelle. A peine Paul vient-il de rencontrer les Fremens que ceux-ci le reconnaissent instantanément comme leur white savior, sans même lui faire passer d’épreuves ni quoi que ce soit. Et je ne parle pas de ces insupportables monologues intérieurs où les personnages expliquent leurs sentiments en voix off, au lieu de nous le faire ressentir à l’écran par la mise en scène.

De manière générale, on sent le film malade saccagé par des producteurs qui voulaient juste faire leur Star Wars, sans se soucier du livre qu’ils adaptaient ou de la vision artistique de leur réalisateur. Là où la version moderne a certes une vision radicalement opposée, mais plus intéressante sur le plan thématique et surtout, cohérente de bout à en bout.

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant
7.2

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant (2023)

1 h 31 min. Sortie : 20 mars 2024 (France). Comédie, Épouvante-Horreur

Film de Ariane Louis-Seize

Alfred Tordu a mis 3/10.

Annotation :

Très déçu par cette version québécoise de Morse qui conserve le réalisme froid de son modèle, tout en y incorporant des éléments propres au teen movie ou à la comédie romantique. Un cocktail détonant mais totalement indigeste.

Entre la lenteur du montage, la mollesse des comédiens qui prennent un temps infini pour répondre à leurs partenaires, les scènes qui se répètent plusieurs fois pour raconter la même chose, ou tous ces moments ultra stylisés pour rien, qui mettent en pause le récit pour contempler l’héroïne lutter contre son désir d’hémoglobine ; le film a tout de la bonne idée de court-métrage péniblement étalé pour atteindre les carcans d’un long. Il avait pourtant tout pour réussir : un concept solide qui avait fait ses preuves, un bon casting remplit de sang neuf et pléthore de situations cocasses avec lesquelles s’amuser. Sauf qu’à l’arrivée, l’extrême lenteur du rythme tue dans l’œuf tout le potentiel comique du script. Résultat, toutes les scènes hilarantes sur le papier tombent systématiquement à plat. Pas un seul rire dans ma salle en 1h30 et, en ce qui me concerne, un profond sentiment d’ennui face à une histoire dont on devine rapidement les grandes lignes, et qui ne cesse de tourner en rond jusqu’à un final certes cohérent mais trop abrupt pour nous laisser véritablement sur notre faim.

Pour moi, c’est le premier essai d’une cinéaste qui se cherche. On sent la cinéphilie, les bonnes idées et la malice qui émane de son œuvre, mais l’ensemble est encore beaucoup trop fouillis et pas assez maîtrisé pour réellement fonctionner.

Monk, le retour
5.9

Monk, le retour (2023)

Mr. Monk's Last Case: A Monk Movie

1 h 37 min. Sortie : 8 décembre 2023 (États-Unis). Comédie, Policier

Film de Randy Zisk

Alfred Tordu a mis 5/10.

Annotation :

Comme pour tous les téléfilms faisant suite à une série terminée depuis belle lurette, celui-ci n’apporte strictement rien au personnage de Monk et le fait même régresser, histoire de lui réapprendre la même leçon qu’il y a 15 ans.

Difficile donc de trouver une utilité à ce long épisode que personne n’attendait et qui ne profite même pas de son statut de suite tardive. Le temps a passé, mais à part quelques cheveux blancs, les personnages sont restés identiques et n’ont pas l’air d’avoir fait grand-chose depuis 2009. Leurs retrouvailles ne font ni chaud ni froid, comme si ils s’étaient quittés la veille, alors qu’ils ne se sont visiblement pas vus depuis très longtemps. Mais surtout, l’épisode aurait pu être diffusé tel quel dans les années 2000. A part une brève mention du Covid, rien ne le relit à notre époque. Les scénaristes n’ont même pas fait l’effort d’actualiser le personnage, en le confrontant à des situations qu’il leur aurait été impossible d’imaginer auparavant. Et même sur le plan esthétique, à part les caméras de meilleure qualité, rien n’a bougé. La mise en scène est toujours aussi pauvre et les flashs backs cheapos en noir et blanc sont encore là, accentuant encore plus le côté daté du téléfilm.

Heureusement, le concept étant toujours imparable, il suffit aux scénaristes de bricoler une affaire criminelle qui tienne suffisamment en haleine, et de saupoudrer le tout avec quelques situations mettant les phobies de Monk à rude épreuve, pour que nous passions malgré tout un très bon moment. Ayant assidûment suivi la série durant mes années collèges, à l’époque où TV Breitz diffusait des épisodes à la pelle chaque fin d’après-midi, j’étais de toute façon conquis d’avance, et ça m’a fait plaisir de revoir une dernière fois à l’œuvre toute la mécanique bien huilée de ce programme. Les acteurs sont toujours aussi bons dans leurs rôles respectifs, même si Tony Shalhoub paraît un peu moins investi qu’autrefois, tous les tropes habituels de la série sont là, on a même un morceau inédit de Randy Newman (visiblement bien fatigué lui aussi). Ca ne réinvente pas la recette, mais au moins ça la réussie encore bien, et c’est le mieux qu’on puisse attendre d’un tel projet.

Jo
6.6

Jo (1971)

1 h 25 min. Sortie : 1 septembre 1971. Comédie

Film de Jean Girault

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Très bonne comédie de boulevard parfaitement ficelée, avec un excellent sens du rythme, et portée par un De Funès légèrement à contre emploi dans le rôle ce meurtrier amateur constamment sur ses gardes. Le comédien est également bien aidé par une belle brochette d'acolytes lui volant même presque la vedette à certains moments, notamment Claude Gensac dans le formidable climix du film.

Vincent doit mourir
6.5

Vincent doit mourir (2023)

1 h 48 min. Sortie : 15 novembre 2023. Fantastique, Comédie dramatique

Film de Stéphan Castang

Alfred Tordu a mis 4/10.

Annotation :

Après un début assez plaisant, où l’absurdité du concept donne lieu à quelques scènes très rigolotes, le film essuie un douloureux ventre mou jusqu’à la rencontre de Vincent avec une employée de fast food. La romance improbable qui se tisse entre ces deux marginaux malgré le danger de mort les guettant au moindre échange de regard, redonne un peu d’intérêt au récit, même si elle ne suffit pas à lui apporter l’enjeu, la profondeur ou la direction dont il avait besoin pour tenir sur la longueur.

Comme pour beaucoup de premiers films, j’ai à nouveau eu la désagréable sensation d’une bonne idée de court-métrage péniblement étalée sur près de 2h, comme si le réalisateur s’était contenté de compiler toutes les directions narratives que lui permettait son concept, sans se demander ce qu’il désirait réellement raconter avec lui.

Résultat, l’intrigue part dans tous les sens et accuse de sérieux problèmes de rythme. Le mélange entre comédie noire, rom-com, horreur et post-apo ne fonctionne absolument pas, et seules quelques bonnes idées disparates surnagent au milieu de marasme.

Nous, les Leroy
6.6

Nous, les Leroy (2024)

1 h 42 min. Sortie : 10 avril 2024. Comédie

Film de Florent Bernard (FloBer)

Alfred Tordu a mis 2/10.

Annotation :

Encore une hallucination collective qui semble cette fois-ci toucher les cinéphiles élitistes, persuadés d’être face à la comédie familiale de la décennie parce que c’est la première qu’ils voient depuis 15ans ; ainsi que les fans de Flober, visiblement accoutumés à ses défauts d’écriture et qui prendront un malin plaisir à reconnaître toutes les références de leur podcast préféré. Heureusement, les retours mitigés des spectateurs semblent montrer que le grand public n’est pas dupe de la supercherie.

Parce que oui, présentez comme le renouveau du cinéma FR, une énième comédie française pleine de bons sentiments sur une famille lambda déchirée par un couple en crise et un conflit de génération, j’appelle ça une énorme supercherie. L’histoire est cousue de fils blancs. Les Leroy sont tous d’horribles clichés plus exécrables les uns que les autres et de manière générale, tous les protagonistes sont plus des personnages de stand-up que des personnages de fiction, s’envoyant continuellement à la gueule des vannes niveau Rire & Chansons, avec le même ton caractéristique du stand-upper de comédie club voulant amuser la galerie.

Rien ne sonne vrai dans cet insupportable film. L’entièreté du scénario ne repose que sur ses dialogues. Les personnages ne vivent aucune situation, ils ne font que blablater à chaque seconde de métrage, au point que garder les yeux sur l’image devient vite superflus, même pour les quelques pauses musicales totalement inutiles, ne servant qu’à stopper ce flux ininterrompu de jacasseries durant quelques minutes. Si encore les dialogues étaient bien écrits, mais n’est pas Audiard qui veut, Flober est d’ailleurs le premier à le reconnaître. A peine deux ou trois bonnes blagues qui se démarquent de cet énorme merdier, et jamais rien de bien mémorable.

Nous les Leroy m’a rappelé une autre comédie française sur le même sujet, avec le même profil de famille, le même message réconciliateur et le même mélange d’humour et d’émotions bien cul cul : « Tout nous sourit » réalisé par Melissa Drigeard. Le film ne volait pas très haut, mais il avait l’avantage d’être écrit et réalisé par des gens compétents, ce qui en faisait au moins un divertissement familial sympathique à voir durant le weekend. Nul doute que s’il avait été signé par une star du net, il aurait pu connaître un succès équivalant, voire supérieur. Mais que voulez-vous, le jour où on réceptionnera les films pour ce qu’ils sont et pas pour ce qu’on projette sur eux...

Alfred Tordu

Liste de

Liste vue 16 fois

1