Février 2017 / Musique

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Cyril Mokaiesh, pleinement légataire de toute une tradition de la chanson française au plus proche d'un engagement prosaïque dans le réel, fait le job et remplit sagement le cahier des charges. Pas déplaisant mais loin d'enivrer.

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Sur un malentendu, on peut résumer "Broken Back" à un étirage multipistes d'une recette faite pour les bandes FM. Pourtant, réel feel-good music, l'énergie m'a gagné et l'électro de dancefloor réussit son but grisant.

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Commençant comme un véritable album de fandango fiévreux, nous plongeant presque dans le cosmos d'Almodovar, l'album bascule ensuite vers le sage LP de chansonnettes françaises, dans le giron d'un Claudio Capéo.

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Ce 2e album des Stooges n'a pas tout à fait la même charge du 1er. Mais ce qu'ils perdent en découverte, ils le gagnent en indépendance. S'affranchissant des modèles (Stones notamment), ils esquissent l'énergie du punk.

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Cet album était dans ma jeunesse toute une cosmogonie de la chanson française. Savoureux, ludique, fabuleusement interprété, mémorable, la réécoute près de 10 ans plus tard témoigne de sa grandeur ; rien n'est perdu.

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S-Crew signe, pour l'instant, le meilleur album rap français de 2016. Orchestré par d'excellentes instrus et portés par des flows aux rythmiques variables, inspirés et taffés, un album chiadé au poil (100% sans AutoTune).

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Sur la base du radio-FM-like "Go !" cet EP de remixes déplie différentes relectures, dont une signée Animal Collective. Ce n'est jamais réinventé mais c'est surtout l'occasion d'écouter plusieurs fois le tracks, sous différentes facettes.

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Pétri de grands morceaux made by Dylan, cet album sonne un nouveau matin pour le grand chanteur folk US. Vertigineux et en même temps assez novateur, au risque sur certains morceaux d'être un peu décevant.

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Très discrètement, Young Thug compte comme l'un des meilleurs rappeurs US. Avec son morceau "Kanye West", il témoigne de sa faculté à ouvrir son flow vers quelque chose de plus pop, sans céder aux sirènes FM.

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Avec les seuls "Scorpio Rising" et "Hands around My Throat", ce album de Death in Vegas perle à l'oreille pour y faire fleurir cent émotions rocks, diluées en autant de fragrances vertigineuses. Dans le digne esprit du film d'Anger.

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Classé par Pitchfork dans les meilleurs albums de l'année 2016, ce "Freetown Sound" n'est finalement pas la charge séductrice à laquelle je m'attendais. S'il s'écoute sans déplaisir, il ne cultive pas d'érotisme fort.

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Chaleureux par la voix de pop FM de sa chanteuse et savoureux grâce aux compos chiadées de ses morceaux, cet EP a tout de la charmante mignardise pop. Légèrement hip-hop, une sucrerie sans conséquences.

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Le projet musical de cet LP est de lever le spectre d'une musique de nuit épaisse, dans laquelle caracolerait une danse macabre joyeuse et une fête solaire. Entre les violons de lune et l'épiderme des matins blêmes.

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Mâtiné de différents genres (jusqu'à des cuivres qui ne sont pas sans évoquer un jazz manouche lo-fi), enroulés autour d'un squelette fondamentalement metal, cet album enchante, séduit sans réussir à tanner l'oreille.

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Belle album, grâce à la voix indéfectible et si singulière de Marianne Faithfull, la mélancolie qui le traverse et qui charrie en elle un certain esprit folk, contraste avec la composition enjouée. Une traversée douce.

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Excellent LP qui marie l'électro la plus fat et un orientalisme instrumental opiacé. Frondeur, à la proue d'une musique moderne (dans le sillon d'une M.I.A.), de la musique française comme ça, j'en veux tous les jours !

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Et si M.I.A., postée à la croisée de la pop US la plus électrique, de l'orientalisme hindou, était la gardienne d'une certaine pop politique ? En chantant "I'm not Rihanna, I'm not Madonna", elle dit qu'elle est la maîtresse dans sa catégorie.

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On peut se demander si le film a été fait pour qu'existe cette superbe B.O. ou si c'est l'inverse. Les plans de Chazelle apparaissent à son écoute et l'énergie se déchaîne de la salle de cinéma pour trouver sa pleine émancipation.

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C'est sur ce "Raw Power" que ce sont achevés les mythiques Stooges (ne me parlez pas de "The Weirdness", s'il vous plaît). Puissant (promesse du titre tenue), brut, sexuel, l'amorce ferme et sans détour du punk.

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Exploration vers un territoire, celui de Gojira, qui ouvre le champ d'un metal à la française qui n'a rien à envier aux grands noms anglo-saxons. Puissant, varié, entre obscurité intime et grand sabbat noir, un feu de ténèbres.

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Soprano a pleinement glissé du rap du Quartier Nord à la pop des calanques (suffit, pour s'en persuader, d'écouter son duo avec Jul). Pour le meilleur du dancefloor et l'ouverture de la street music vers le grand public.

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J'avais une idée, datant de l'adolescence, de Korn comme d'un simili-groupe de metal, branché aux simulacres garage rock de bandes FM. Et l'écoute de cet album contrarie mon impression et, sans m'impressionner, redore l'image que j'aie d'eux.

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Un bel album doit être habité par le feu. Un grand album doit en sculpter l'incandescence singulière. Ce "Nothing Feels Natural", cri de joie et de chagrin sur l'artificialité de la vie, nourrit un feu de braise frondeur.

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Au vu de son idéogramme en pochette, je m'attendais, comme chez un Acid Arab ou un Ibrahim Maalouf, à l’immixtion des cultures musicales. Faux, reste en fait, entre les oreilles, un peu de rap US somme toute classique.

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Norah Jones, garante d'un blues US, est aussi la gardienne d'une sagesse musicale. Chantant sans dépasser les bords, soucieuse de bien faire le job, écoutez Nina Simone et vous saurez ce qui distingue les torchons des serviettes.

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Si Alicia Keys porte la même coupe afro qu'une Angela Davis sur sa pochette, c'est parce que cet LP est baigné d'une ambiance black power. Sans atteindre les sommets d'un "Lemonade", les morceaux respirent l'héritage Panthers.

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Doux comme un matin clair et exotique comme le Japon, cet EP perce son auditeur d'une séance musicale d'acupunctures bienfaitrices. En même temps stimulant et apaisant, une drogue douce savoureuse.

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Jazzy, façon cold wave, ce nouvel album de Nouvelle Vague n'apporte, paradoxalement, rien de foncièrement innovateur au genre. S'il s'écoute en fond avec un plaisir entraînant, il ne partage rien de contagieux ou de pérenne.