FIFIB 2021 - 10 ans !

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Film d'ouverture - L'avis du FIFIB
Thierry de Peretti raconte autant une sombre affaire dans les arcanes des Stups qu’il dévoile sa mise en récit. Il interroge d’un côté la construction d’un scoop, de l’autre le pouvoir coercitif de l’État sur le trafic de drogue. En donnant au personnage de Roschdy Zem une place centrale, le film questionne les vérités. Tous les échanges et circulations de paroles obéissent au régime de la confrontation, dans les enceintes judiciaires ou journalistiques. Une belle réflexion sur la médiatisation et l’instrumentalisation, qui invente une rythmique et un traitement visuel saisissants. — Victor Courgeon

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Film de clôture - L'avis du FIFIB
Adaptation de trois nouvelles graphiques d’Adrian Tomine, Les Olympiades nous entraîne dans des déambulations sensuelles au cœur du 13ème arrondissement. On y assiste au chassé-croisé de trentenaires déboussolés ; des duos se forment et se défont. Pour mettre en scène le surgissement, la persistance ou l’évanouissement de l’amour, Jacques Audiard a écrit avec les réalisatrices Léa Mysius et Céline Sciamma. Ils dessinent les trajectoires courbes des quatre protagonistes qui vont et viennent dans un noir et blanc vibrant au rythme de la musique originale de Rone. Éblouissant. — Victor Courgeon

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En compétition - L'avis du FIFIB
Documentaire saisissant sur le post-partum, À la vie se construit comme une discussion entre deux sages-femmes : une qui débute et l’autre qui va prendre sa retraite. Au cœur de cette transmission, irriguée par la notion de sororité, la possibilité d’un cinéma comme espace de discussion et d’attention aux autres fait émerger des instants encore peu vus. Un féminisme pragmatique s'y déploie, loin de toute théorisation grandiloquente, à l’écoute des corps féminins qui viennent de donner à la vie son premier élan. L’intime n’a jamais été aussi politique. — Natacha Seweryn

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En compétition - L'avis du FIFIB
C’est une histoire de colère sourde et de désir dévorant, ceux de Clara, femme-enfant d’une quarantaine d’années, enfermée dans un corps dysfonctionnel qu’on dit communiquer avec la Vierge. Infantilisée par une mère autoritaire, pur produit d’une idéologie religieuse et patriarcale intériorisée, Clara n’a pour compagnons que la nature et les animaux. L’arrivée d’un homme vient tout bouleverser. Rare sont ces films qui arrivent à dépeindre une ardeur naissante avec une telle intensité. Une quête d’émancipation, à la fois physique et charnelle, mêlant réalisme magique et écoféminisme, brillamment incarné par Wendy Chinchilla Araya. — Mélissa Blanco

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En compétition - L'avis du FIFIB
Premier long métrage aussi lucide que sensible, Rien à foutre observe Cassandre remonter son fil Instagram, comme elle regarderait autant de vies potentielles à travers son hublot, le smiley sourire arrimé au visage. Adèle Exarchopoulos y incarne à merveille cette hôtesse, propulsée en l’air, de fêtes en sexualité d’ivresse. Les pleins succèdent aux vides ; on jouit d’autant mieux quand on oublie d’habiter une identité lourde de tristesses passées, de deuils. Le film saisit habilement cet espace intermédiaire, l’évanescence de la fragrance d’un parfum acheté au duty free, d’un monde qui court joyeusement à sa perte. — Natacha Seweryn

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En compétition - L'avis du FIFIB
Eyes Wide Shut après l’affaire Harvey Weinstein, c’est la proposition de The Beta Test, satire grinçante nimbée de thriller paranoïaque et érotique des années 90. Dans un Hollywood dominé par la peur de la dénonciation, le film se moque de l’hypocrisie du milieu qui a remodelé son image sans vraiment changer. Jordan, son anti-héros, incarne une nouvelle forme de toxicité policée, au bord de la rupture psychique. Il faut voir toutes les émotions qui déforme la plasticité monstrueusement parfaite du visage de Jim Cummings, acteur à la puissance proche d’un Jim Carrey. Une voix très singulière du cinéma indépendant américain, découverte en 2018 avec Thunder Road. — Mélissa Blanco

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En compétition - L'avis du FIFIB
Hanté par les performances de Swann Arlaud et Emmanuelle Devos, Vous ne désirez que moi s’écoute autant qu’il se regarde. C’est là ce qui intéresse Claire Simon : la parole bouleversante d’un homme sous emprise autant que sa réception, traversée de désirs et de visions. Par de subtils éclairages, l’habile surgissement de l’archive et une mise en scène sensorielle où la pénétrabilité des espaces par le son rejoue les rapports de domination, la réalisatrice explore un autre aspect du personnage Duras, et ajoute une pierre passionnante à son dialogue filmographique entre documentaire et fiction. — Mathilde Guitton-Marcon

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En compétition - L'avis du FIFIB
Dans ce premier long métrage, l’arrivée de Bella à Los Angeles pour devenir une star du X offre un contrepoint inédit de la machine à fantasmes qu’est l’industrie pornographique. Depuis le point de vue de cette actrice en devenir, Pleasure ne s’arrête toutefois pas à la description d’un milieu. Il parvient à déployer un inconfort insondable, ultracontemporain : ce triste sentiment d’appartenance à la machine capitaliste qui nous nique tou.te.s. L’anus en chou-fleur comme le symptôme d’une époque. — Natacha Seweryn

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En compétition - L'avis du FIFIB
Toute une nuit sans savoir est un film de correspondances. D’abord de fiévreuses lettres d’amour anonymes puis le récit de révoltes étudiantes où se mêlent peur et colère. Entre la tristesse d’une relation épistolaire devenue unilatérale et l’investissement politique des élèves d’une école de cinéma, Payal Kapadia enflamme une traînée de poudre. L’explosion est politique et onirique, renouant avec le cinéma militant grâce à un montage qui alterne scènes tendres et intimes, ou peuplées de fureur collective. Une somptueuse expérience de cinéma qui pousse à l’engagement militant et amoureux. Oeil d’or à Cannes cette année. — Victor Courgeon

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En compétition - L'avis du FIFIB
Hamy Ramezan déploie une mise en scène d’une grande justesse et nous garde toujours à hauteur de son protagoniste. Bien intégré au sein de sa communauté d’accueil, celui-ci commence à vivre ses premiers émois amoureux et à doucement s’épanouir. Le film nous plonge dans l’univers doux et bienveillant de cette famille qui essaie, malgré sa situation, de vivre pleinement. — Aurélie Oria Badoc