Films 2019

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Satire sociale jubilatoire sur le fond, Parasite se transforme petit à petit sur la forme, de la comédie noire au drame en passant par le film d'angoisse, sans que la réalisation de Joon-Ho ne perde en fluidité. Un véritable tour de force où la dualité pauvre/riche tient sur l'équilibre des défauts et qualités de chacun avec une fine intelligence. Truffé de moments forts, le long métrage coréen a tout pour devenir un objet culte dans le genre. Un petit plaisir à ne pas bouder.

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Annoncé en grande pompe, le Tarantino nouveau est enfin arrivé. Ce nouveau cru était peut être encore plus attendu qu'à l'accoutumée, la faute au lieu (Los Angeles, terre promise), à l'époque aussi (la très fantasmée fin des 60's) et beaucoup pour son duo de têtes d'affiches, DiCaprio/Pitt, dont il est difficile de faire plus hollywoodien à l'heure actuelle.
Alors quoi de beau sous le soleil californien et cette histoire d'acteur de renom sur la pente descendante ? A vraie dire, cette mouture n'est pas la plus éclatante de QT dans sa réalisation. Pas de plans farfelues ou d'une originalité débordante mais un soin particulier à respecter le grain et les codes de l'époque. Tarantino est un amoureux transit de cinéma et c'est peut être sa plus belle déclaration à son art. Les 2h30 sont fortement inégales, on se traine quelques longueurs - lequel de la filmographie n'en a pas au final ? - et il est vrai que si l'on ne connaît pas l'histoire de Sharon Tate, on peut rater l'effet et l'intérêt de ce récit parallèle. Néanmoins on reste tout de même accroché, bien aidé par ce duo de choc dont on mesure pleinement le talent désormais. Leo la névrose est de sortie et ses acting dans l'acting sont une nouvelle grande performance quand Brad est l'apôtre absolu du cool, plus Robert Redford que le vrai et jamais aussi fort que sur ce ressort comique. Et puis il y a cette fin jouissive, incroyable, expulsant dans une rage démente toute l'énergie retenue jusqu'alors. Du divertissement de premier choix et l'envie de le revoir vite est un bon baromètre pour évaluer sa qualité.

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Pour son premier film solo, Peter Farrelly a choisi un contre-emploi en quittant les comédies potaches pour se tourner vers le drame. Bien lui en a pris.
Retraçant un segment biographique de la vie du pianiste Don Shirley et de son chauffeur Tony Vallelonga, "Green Book" brille avant tout par son traitement du racisme et des stéréotypes. Si la dénonciation est évidemment présente, le ton adopté reste résolument positif, quelque peu ironique et ne verse pas dans la pitié profonde.
Du cliché ? Beaucoup. Mais tout se trouve renversé d'un revers de main sec avec beaucoup d'intelligence et de raisonnement par l'absurde de la ségrégation.
Le film marche aussi par son magnifique duo Mortensen-Ali, les acteurs s'en donnant à cœur joie dans un ping-pong verbal qui se transforme au fil du temps en véritable bromance. Car oui, malgré son sujet, on n'est pas loin du "road-buddy movie" et même les quelques trop pleins de bons sentiments sur le final ne peuvent briser l'élan solaire que dégage le long-métrage.

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A l'heure où les films tirés des Comics sortent comme des produits d'usine, il fallait bien miser sur celui centré sur son vilain le plus emblématique pour voir l'éclaircie. Pas d'effets spéciaux, pas de sci-fi, pas de ligues de gros muscles, le contre-pied est total pour Todd Phillips, misant sur l'aspect psychologique de son personnage phare pour signer son œuvre. Et rien que ça, c'est déjà une belle victoire.
Lugubre, névrotique, nihiliste, Joker est un film sombre, quelque part entre Requiem for a Dream et Fight Club où l'atmosphère de ce bas monde tristement ordinaire pèse comme une chape de plomb.
En créant une nouvelle biographie de toute pièce à l'anti-héros, le réalisateur donne un côté humain à l'inhumain, aidé en cela par la performance incroyable d'un Joaquin Phoenix totalement habité. On suit pas à pas sa perte totale de contrôle, sa transformation du pauvre type sous médoc en l'incarnation du mal. Il aurait d'ailleurs fallu peut être encore plus étaler les différentes étapes de cette mue et profiter pleinement de l'acting de Phoenix, quitte à squeezer l'histoire parallèle avec Zazie Beetz ne présentant aucun autre intérêt que de rappeler un peu plus le déjà-nommé Fight Club de Fincher.
Halluciné, d'un tragi-comique noir, il reste tout de même un divertissement et prouve que l'on peut faire original dans l'entertainment.

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Comment ça un énième film sur la Mafia et la Cosa Nostra ? Si le tour de la question a été fait en long,en large et en travers, ce vieux malin de Marco Bellocchio réussit tout de même à nous embarquer dans son histoire centrée sur Tommaso Buscetta, dit Masino, premier gros bras à vendre les siens au juge Falcone. Quelque part entre le biopic et le compte-rendu judiciaire, Le Traitre ne s'épargne pas des longueurs lors des procès et peut rebuter sur son aspect kitsch mais n'en demeure pas moins un film de grande qualité, truffé de scènes mémorables et porté par la prestation XXL de Favino dans le rôle titre. La maitrise des flashbacks et la réalisation pointilleuse sont autant de bons points pour l'un des oubliés du cru 2019 de Cannes. A voir.

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De Niro/Pacino sous la caméra de Scorsese, qui n'en a jamais rêvé ? Il aura fallu attendre 2019 et le cinéma chez Netflix pour que la prophétie se réalise. Un peu trop tard ? Peut être, mais si l'on rajoute au cast Joe Pesci, Harvey Keitel, Bobby Carnavale, on obtient un niveau de hype ultra-élevé.
Totalement justifié évidemment, même si paradoxalement The Irishman n'a pas grand chose à proposer. Une histoire de gangsters sous fond de politique américaine un peu planplan avec des personnages peu attachants. Mais l'essentiel est ailleurs. La maitrise de Martin est réelle, comme un poisson dans l'eau dans cet univers et l'on peut rester 10h devant ces monstres qui s'en donnent à cœur joie et prennent du plaisir à interpréter ce chant du cygne, trouvant son acmé dans sa dernière ligne droite, où l'émotion du temps qui passe donne le relief dont le film manque dans sa première partie. On se délecte de ce pan de l'histoire du 7e art qui déroule devant nos yeux à rythme lent, et il faut savoir en profiter

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Après une année dans la tourmente du mouvement MeToo, Aziz Ansari s'est recentré sur son premier cheval de bataille: le stand-up.
L'occasion pour le génial comédien de sentir le soutien sans faille de son public et de jouer franc jeu avec lui. Il ne faut d'ailleurs pas attendre cinq minutes pour que le sujet vienne sur la table, d'abord sur le ton de la blague puis dans un mea culpa à l'américaine - rempli de pathos, filmé de près par Spike Jonze -.
Pas surprenant dès lors que le spectacle tourne autour des réseaux sociaux et notamment de Twitter et de ses excès: les threads, l'offuscation à outrance ethnique ou sexuelle, le communautarisme, les fake news, et bien sûr, lui-même. Une heure d'humour cynique et contemporain de haut niveau où Ansari prouve qu'il n'a pas perdu la main. Du petit lait.

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En plein ras de marée de remake Disney en prise de vue réelle, les réalisateurs les plus chevronnés s'essaient à l'exercice. Avant Ritchie et Aladin puis Favreau avec Le Roi Lion, Tim Burton retente le pari de dépoussiérer un classique plus ancien encore que son très moyen Alice au Pays des Merveilles, en la personne de Dumbo.
Qui dit film familial, dit forcément flot de bons sentiments et cahier des charges pop-corn. Rien de bien original à trouver ici, on ne creuse pas bien loin.
La bonne surprise vient par contre du visuel. Alors évidemment, le mec maitrise le sujet mais justement il ne force pas trop ses caractéristiques habituelles devenues caricaturales mais sait se réinventer pour proposer un spectacle très beau et poétique. Les scènes de numéros sont sublimes et la déclaration d'amour au monde du cirque et de ses protagonistes touchante.
Un chouette moment.

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Pourquoi donc relancer Toy Story quand le troisième volet clôturait l'arc narratif de manière parfaite ?
Drôle de challenge pour Lasseter et toute son équipe Pixar qui doivent donc remettre en selle la bande à Woody avec la petite Bonnie.
En neuf ans, le cahier des charges Disney a évolué et se doit d'intégrer une bonne dose de nouveautés et de sujets dans l'air du temps. Pas de soucis, féminisme (sous les traits de la Bergère) et écologie (le recyclage de Fourchette et de jouets obsolètes) sont au rendez-vous alors que l'intégration des nouveaux personnages donnent un certain coup de neuf. Pas suffisant cependant pour empêcher réellement le film de tourner en rond, l'intrigue ayant un arrière goût de déjà-vu où même le final, s'il est émouvant, ne surprend guère. Reste une réalisation une fois de plus impeccable et une dose d'humour divertissante. Mais est-ce vraiment suffisant pour une franchise révolutionnaire habituée à l'excellence ?

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Devenu un maillon fort d'Hollywood, Jonah Hill passe pour la première fois derrière la caméra. S'il fait bien camper sa real' à Los Angeles, il prend le parti de jouer la carte indé', petit budget, 16mm, et revival des années 90.
L' aspect nostalgie de l'époque à travers le skate et la bande son demeure sympathique et est bien retranscrit mais une fois l'effet épuisé, il ne reste plus grand chose.
Le scénario est maigre, piochant dans un story telling vu et revu (le passage à l'adolescence d'un petit minot pas aidé par une structure familiale bancale), les personnages manquent cruellement de relief et on ne reste qu'à la surface du propos. Fort heureusement, JH a su faire court - moins d'une heure et demie - et évite ainsi l'ennui total. Pas bien folichon.

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Habituel chez Pixar, plus rare chez Disney, une suite d'un film d'animation sort sur grand écran. C'est qu'il ne s'agit pas de n'importe quelle suite puisque c'est celle de l'énorme carton la Reine des Neiges. Propulsées en véritable phénomène par le biais de sa chanson "Let It Go", les aventures d'Elsa et Anna repartent donc de plus belle.
La mission est à la fois simple et compliquée: réussir à ravir le très jeune public en n'oubliant pas de respecter à la ligne le cahier des charges du premier. Pour maximiser les chances dès lors, autant bombarder de chansons, dans le doux espoir de remporter le jackpot de nouveau. Peine perdue et surtout overdose, noyant totalement un récit loin d'être simple.
Sous un fond vaguement écologiste, la reine et sa sœur sont confrontées à une espèce de rassemblement des éléments pour ramener la paix au Royaume. Rien de véritablement prenant et l'on finit par se désintéresser de l'intrigue, rarement rattrapé par le personnage d'Olaf, le seul à tenir son rang.
Si l'empire Disney ne sort que très rarement les seconds volets c'est aussi parce qu'ils sont rarement du niveau du premier finalement.