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France, années 80

La France des années 80 à travers quelques films. Tous, à leur manière, disent quelque chose d'une décennie qui achève définitivement les espoirs d'un monde meilleur. La gauche est pareille à la droite, la jeunesse est ...

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80 films

créee il y a plus de 5 ans · modifiée il y a 4 mois

Haine
5.5
1.

Haine (1980)

1 h 30 min. Sortie : 9 janvier 1980 (France). Drame, Thriller

Film de Dominique Goult

FLK a mis 7/10.

Annotation :

Sorti début janvier 80, "Haine" marque le début d'une décennie qui connaîtra, avec plus ou moins de bonheur, de nombreux films d'exploitation du même acabit. Ça démarre avec une citation de Stendhal et une séquence assez ahurissante dans une usine qui n'a pas grand chose à voir avec l'intrigue. L'ensemble détonne nettement dans la production française et à le mérite de l'originalité à défaut d'une totale maîtrise. Le film connait de bien belles séquences, dont certaines glaçantes, mais aussi un aspect répétitif qui plombe un peu la narration. Au final, la noirceur du film et l'incapacité du héros (excellent Klaus Kinski) à quitter le lieu des emmerdes font penser à un mélange provincial entre Duel et L'ange exterminateur. Curieux et totalement inattendu.

Simone Barbès ou La Vertu
7.1
2.

Simone Barbès ou La Vertu (1980)

1 h 17 min. Sortie : 27 février 1980 (France). Drame

Film de Marie-Claude Treilhou

FLK a mis 8/10.

Annotation :

D'un cinéma porno de Montparnasse à une boîte lesbienne de République, Treilhou photographie en instantané la morne existence de Simone Barbès, jeune femme grande gueule, aussi indépendante que désabusée. A travers son personnage, c'est à une génération dont les rêves se sont heurtés aux fausses promesses soixante-huitardes que s'intéresse la cinéaste, produite par Vecchiali. Les dernières minutes (la virée nocturne en voiture) sont sublimes, la musique (Gabriel Fauré) et l'humanité des comédiens plongeant le spectateur dans une profonde -et merveilleuse- mélancolie.

5% de risque
3.

5% de risque (1980)

1 h 40 min. Sortie : 2 juillet 1980 (France). Policier, Drame

Film de Jean Pourtalé

FLK a mis 8/10.

Annotation :

Film totalement oublié hormis par quelques nostalgiques de la VHS, 5% de risques est pourtant un petit polar épatant, au rythme et à l'ambiance (excellente musique d'Eric Demarsan) hautement singuliers. L'introduction pose les bases d'une véritable curiosité où la question de l'assassinat est étroitement corrélée à une démarche scientifique et obsessionnelle. Puissante interprétation de Bruno Ganz dont la bonhommie tranche avec l'acte qu'il projette d'accomplir. La fin, totalement inattendue et fantastique, transforme le film en objet fascinant.

Le Bar du téléphone
5.5
4.

Le Bar du téléphone (1980)

1 h 33 min. Sortie : 27 août 1980. Policier, Thriller, Action

Film de Claude Barrois

FLK a mis 6/10.

Annotation :

Un polar français de bonne tenue qui brille avant tout par son casting cinq étoiles (même Christophe Lambert et Richard Anconina, au début de leur carrière, sont plutôt bons). Il manque cependant une vraie patte dans la réalisation et un peu de tenue dans la progression dramatique du récit (on regrette quelque peu que le fait-divers qui donne son titre au film occupe une place si minime). Pas mal mais inabouti.

Extérieur, nuit
6.5
5.

Extérieur, nuit (1980)

1 h 50 min. Sortie : 10 septembre 1980 (France). Romance, Comédie dramatique

Film de Jacques Bral

FLK a mis 8/10.

Annotation :

Les errances de trois personnages au mal-être palpable, voilà qui pourrait rebuter. Et pourtant, magnifiquement dialogué et interprété, le film de Bral convainc par sa justesse de ton et sa profonde mélancolie. On se souviendra longtemps des échanges du duo Lavin/Dussolier, épatant de naturel, ainsi que de la présence troublante et magnétique de Christine Boisson. Un film trop méconnu.

Trois hommes à abattre
5.7
6.

Trois hommes à abattre (1980)

1 h 37 min. Sortie : 31 octobre 1980 (France). Thriller

Film de Jacques Deray

FLK a mis 7/10.

Annotation :

Adaptation de Manchette par et pour Alain Delon, Trois hommes à abattre est un polar aux ressorts politiques de bonne facture. La vedette est totalement investie et possède un magnétisme qui ne se dément pas la cinquantaine approchant. L'attrait du film tient également à l'efficacité du récit, mené tambour battant par Jacques Deray, au charme de Dalila Di Lazzaro, à la magnifique musique de Claude Bolling et à la façon qu'a de se maintenir le délicat équilibre entre le divertissement et gravité du sujet. Un bon Delon dans un bon film.

Le Rebelle
6.7
7.

Le Rebelle (1980)

1 h 45 min. Sortie : 12 novembre 1980. Drame

Film de Gérard Blain

FLK a mis 8/10.

Annotation :

Le plus radical des films (visibles) de Gérard Blain. Plus encore que dans Jusqu'au bout de la nuit, le propos du cinéaste est authentiquement anarchique (patrons et révolutionnaires sont renvoyés dos à dos) mais n'omet pas pour autant la tendresse, à travers la fragile mais précieuse cellule familiale. C'est là tout le prix du Rebelle, entretenir l'incroyable équilibre entre rage et émotion. Excellent.

Asphalte
5.8
8.

Asphalte (1980)

1 h 37 min. Sortie : 7 janvier 1981. Drame

Film de Denis Amar

FLK a mis 7/10.

Annotation :

Quel curieux film ! Difficile de parler d'Asphalte sans reconnaître qu'il est inabouti, franchement casse-gueule dans sa structure (forme chorale pas très maîtrisée), mais qu'il ne manque pas d'ambition. On pense inévitablement au Grand embouteillage de Comencini, le côté sordide et sans échappatoire en plus. Si l'on a l'impression que les personnages (à l'image de Carole Laure) ne savent pas où ils vont c'est que Denis Amar filme des êtres déphasés, complètement écrasés par la modernité, mécanisés par les départs en vacances et l'horreur autoroutière. La musique lancinante fait dès le début basculer le film dans le cauchemar. Une ambiance inoubliable (en dépit de cinq dernières minutes qui tutoient le ridicule) et une pléiade d'excellents acteurs.

Clara et les Chics Types
5.6
9.

Clara et les Chics Types (1981)

1 h 40 min. Sortie : 14 janvier 1981 (France). Comédie dramatique

Film de Jacques Monnet

FLK a mis 9/10.

Annotation :

Un petit bijou. Le regard attendri de Jacques Monnet et de Jean-Loup Dabadie pour leurs personnages est le moteur de cette comédie douce amère superbement incarnée par ses acteurs (parmi lesquels la moitié de la troupe du Splendid). Clara et les chics types est autant un film sur la difficulté d'être un adulte quand on veut toujours avoir 18 ans qu'une étude assez fine sur la jeunesse post-Mai 68. Chaque situation comique est systématiquement doublée par un malaise profond que les auteurs prennent le temps de développer sans misérabilisme. Humour et intelligence en parfaite harmonie.

Un étrange voyage
7
10.

Un étrange voyage (1981)

1 h 39 min. Sortie : 4 février 1981. Drame

Film de Alain Cavalier

FLK a mis 8/10.

Annotation :

Une merveille de sensibilité. Evidemment, le film doit beaucoup à la magnifique prestation de Jean Rochefort qui met son cœur à nu comme jamais, mais il serait injuste et surtout faux de le résumer à cela. Un étrange voyage porte surtout la marque d'un cinéaste brillant, capable de tirer parti d'une évidente modestie de moyens pour cerner au plus près le drame d'un homme. C'est simple, mais c'est beau, à l'image de Martin et Léa ou Le plein de super. La fille d'Alain Cavalier, Camille de Casabianca, également co-scénariste, est elle aussi excellente.

L'Homme fragile
11.

L'Homme fragile (1981)

1 h 25 min. Sortie : 22 avril 1981 (France). Comédie dramatique

Film de Claire Clouzot

FLK a mis 5/10.

Annotation :

Certes, il n'est pas inintéressant de voir abordé un environnement rarement évoqué au cinéma (le petit milieu des correcteurs de presse) et l'évolution du métier face « au progrès », mais le film pèche par manque de dynamisme et des enjeux dramatiques (les rapports père-fille, les relations amoureuses) stéréotypés et sous-exploités. D'autant que les dialogues sonnent parfois faux, théâtraux (notamment les échanges entre collègues), et que tous les acteurs ne sont pas formidables. L'homme fragile a des intentions louables mais une exécution bancale.

Neige
6.6
12.

Neige (1981)

1 h 30 min. Sortie : 20 mai 1981. Drame

Film de Juliet Berto et Jean-Henri Roger

FLK a mis 8/10.

Annotation :

L'authenticité avec lequel le Paris populaire du début des années 80 (et donc du socialisme mitterrandien) est capté est à la fois exemplaire et édifiante. La drogue, les petits dealers, les boites à strip-tease, les bars, les flics des stups, les quartiers nord de la capitale... peu de films peuvent se targuer d'un tel réalisme tout en étant à la fois profondément respectueux des personnages (quel plaisir de retrouver Patrick Chesnais, Jean-François Balmer, Raymond Bussières ou encore Eddie Constantine dans des petits rôles). Juliet Berto, en plus de sa participation à la réalisation du film, y campe un personnage aussi magnifique que tourmenté. Neige s'impose comme le porte-étendard de toute une série de films sociaux et urbains qui irrigueront le cinéma français de la décennie. Excellent.

Le Choix des armes
6.9
13.

Le Choix des armes (1981)

2 h 15 min. Sortie : 19 août 1981. Policier, Drame

Film de Alain Corneau

FLK a mis 7/10.

Annotation :

L'imposante présence de Depardieu et la mélancolie de Montand participent activement à la réussite de ce polar tendu, remarquablement mis en scène. Le début rappelle Melville par la rigueur de ses cadrages et la tension qui en émane. Corneau était à cette époque le maître incontesté du genre, croisant habilement film noir à l'américaine et contexte socio-urbain du tournant 70-80. Témoignage précieux autant qu'excellent film, Le choix des armes est néanmoins le dernier haut fait de son auteur (exception faite de Tous les matins du monde tourné dix ans plus tard).

Les hommes préfèrent les grosses
5.2
14.

Les hommes préfèrent les grosses (1981)

1 h 26 min. Sortie : 19 août 1981 (France). Comédie

Film de Jean-Marie Poiré

FLK a mis 3/10.

Annotation :

Récit poussif, pas très drôle et finalement assez moralisateur. Bien sûr, il n'est pas désagréable de retrouver les acteurs toujours sympathiques du Splendid ou apparentés et quelques scènes sont cocasses (la partie de scrabble, Thierry Lhermitte en non-violent végétarien), mais le tout manque cruellement de liant et n'est hélas pas grand chose d'autre qu'une accumulation de caricatures.

Une affaire d'hommes
6
15.

Une affaire d'hommes (1981)

1 h 40 min. Sortie : 10 novembre 1981 (France). Policier

Film de Nicolas Ribowski

FLK a mis 5/10.

Annotation :

Derrière un titre et une affiche qui montrent les muscles se révèle une histoire pas inintéressante sur l'amitié, ses joies, ses aveuglements, ses trahisons. Les deux acteurs principaux (Brasseur et Trintignant) sont bons et incarnent de manière convaincante ces deux passionnés de cyclisme que le destin ébranle. La réalisation manque en revanche sérieusement de personnalité et le rythme général s'en ressent. D'où un film moyen et finalement très oubliable.

Les Filles de Grenoble
5.3
16.

Les Filles de Grenoble (1981)

1 h 28 min. Sortie : 25 novembre 1981 (France). Policier, Drame

Film de Joël Le Moigné

FLK a mis 5/10.

Annotation :

Est ici confirmée la loi d'airain selon laquelle un sujet fort ne peut pas faire un bon film sans personnalité ni sens de la mise en scène. Ainsi, au-delà de la noblesse de l'entreprise et d'un certain réalisme brut (le viol collectif, assez choquant), le traitement est tellement pataud que l'ensemble s'en trouve hélas considérablement altéré. Un sujet sensible sans sensibilité, du cinéma sans aucune prétention artistique.

Le Choc
5.1
17.

Le Choc (1982)

1 h 40 min. Sortie : 28 avril 1982. Action

Film de Robin Davis et Alain Delon

FLK a mis 3/10.

Annotation :

Au-delà d'une histoire archi-rebattue, d'une musique de Sarde étonnement peu inspirée, ce qui cloche fondamentalement dans le film de Robin Davis, ce sont ses deux acteurs principaux, monolithiques au possible. Ce qui devait être un véhicule pour Delon, devient une caricature autosatisfaite de l'acteur. Sans intérêt.

L'Indiscrétion
5.9
18.

L'Indiscrétion (1982)

1 h 34 min. Sortie : 21 juillet 1982 (France). Thriller

Film de Pierre Lary

FLK a mis 7/10.

Annotation :

Si le duo d'acteurs est séduisant a priori, il serait injuste de réduire le film à cela. L'argument qui lance l'intrigue est un peu tiré par les cheveux mais le climat de paranoïa s'avère particulièrement bien rendu. L'ambiance trouble qui émane du film et des relations entre Rochefort, Marielle et Sanda ajoute une dose de mystère bienvenue. Une honorable tentative française d'aborder le film de complot. Y'en a-t-il eu d'ailleurs de beaucoup plus convaincant depuis ?

Les Diplômés du dernier rang
4
19.

Les Diplômés du dernier rang (1982)

1 h 26 min. Sortie : 18 août 1982 (France). Comédie

Film de Christian Gion

FLK a mis 1/10.

Annotation :

Affligeant de nullité, cette "comédie" estivale de Gion cumule à elle seule tous les reproches qu'on peut formuler à l'encontre des sous-productions débilitantes "pour jeunes" qui fleurissaient alors. Les gags sont éculés au possible, les acteurs catastrophiques et le tout est emballé avec moins d'inspiration que le plus insipide des téléfilms. S'il existe des amateurs de Patrick Bruel devant la caméra, nul doute que le bon sens leur fera préférer Profs de Patrick Schulmann.

Légitime violence
4.8
20.

Légitime violence (1982)

1 h 35 min. Sortie : 1 septembre 1982 (France). Action, Policier

Film de Serge Leroy

FLK a mis 5/10.

Annotation :

Plastic Bertrand sur scène en guise de générique, voilà qui file une grosse suée d’entrée ! Mais comme ça ne sert strictement à rien du point de vue du scénario, le spectateur est vite soulagé: c’est en réalité une réflexion sur l’auto-défense alors même que le film sort un an après l’abolition de la peine de mort en France. Comme le scénario est signé Manchette, ce n’est pas sans intérêt même si le trait est un peu gros (avec une conclusion en référence explicite à l’assassinat de Kennedy). Les plus pervers voudront apercevoir furtivement les seins de Véronique Genest.

Le Grand Frère
4.9
21.

Le Grand Frère (1982)

1 h 55 min. Sortie : 8 septembre 1982 (France). Policier

Film de Francis Girod

FLK a mis 6/10.

Annotation :

Cela aurait pu être un film réussi sur la marginalité d'autant que l'histoire qui se noue entre le personnage de Depardieu et la fratrie de maghrébins est assez belle. Malheureusement, la caméra de Francis Girod n'est pas des plus affirmée. Quand la mise en scène n'est pas hésitante, c'est la narration qui empèse le récit. Il émane pourtant de certaines scènes une ambiance qui interpelle.

Tir groupé
5.7
22.

Tir groupé (1982)

1 h 28 min. Sortie : 22 septembre 1982. Policier, Drame

Film de Jean-Claude Missiaen

FLK a mis 6/10.

Annotation :

Ce film est un petit joyau d'anarchisme. Vestimentaire d'abord avec un Lanvin qui ose tout: le combi salopette-chemise à carreaux ou, plus classique, le blouson rouge-jaune trois fois trop grand. Référentiel ensuite puisque sont invoqués pêle-mêle Death Wish, Taxi Driver, Orange mécanique avec même le petit clin d'œil à Aldrich qui fait plaisir. L'histoire tient sur un ticket de RER malfamé: une jeune femme est tuée dans un train de banlieue par trois voyous et son copain décide de se passer des services de la police pour les buter. De vendeur aux puces à vengeur, il n'y a qu'un pas, Lanvin s'achète un flingue. Résultat: moins de 90 minutes d'un film nerveux, quasi-apocalyptique dans sa vision des bas-fonds parisiens du début des 80's et qui tient la route. Bonne surprise.

Que les gros salaires lèvent le doigt !
6
23.

Que les gros salaires lèvent le doigt ! (1982)

1 h 34 min. Sortie : 3 novembre 1982 (France). Comédie, Drame

Film de Denys Granier-Deferre

FLK a mis 5/10.

Annotation :

Une satire plus ou moins bien sentie du monde de l'entreprise et de la bourgeoisie. Si Jean Poiret se délecte à jouer le rôle du patron cynique, le personnage incarné par Piccoli demeure en revanche toujours un mystère tant il ne sert strictement à rien du point de vue de l'intrigue. Le récit manque de rythme et d'une véritable identité mais la scène des chaises musicales justifie à elle seule l'intérêt du film.

Le Crime d'amour
6.8
24.

Le Crime d'amour (1982)

1 h 18 min. Sortie : 24 novembre 1982 (France). Drame

Film de Guy Gilles

FLK a mis 6/10.

Annotation :

Une tentative intéressante (mais un peu pompeuse et pas toujours aboutie, pour tout dire) de réinvestir le polar sous un angle sentimental et cérébral. L'intrigue policière, on le comprend bien au fur et à mesure que Le crime d'amour avance, n'intéresse finalement que très peu le cinéaste. L'ambiance du film surprend et déroute, de même que la structure narrative, suffisamment alambiquée (quoique lisible) pour entretenir le flou sur la conduite des personnages. La mise en scène n'est pas toujours très tenue mais, encore une fois, il faut reconnaître qu'elle conforte les protagonistes dans leur leurs doutes et leur mal-être. Macha Méril, dans son double rôle, s'en sort très bien.

Cap Canaille
4.6
25.

Cap Canaille (1983)

1 h 43 min. Sortie : 23 février 1983 (France). Action, Policier, Drame

Film de Jean-Henri Roger et Juliet Berto

FLK a mis 6/10.

Annotation :

Moins réussi que le très beau Neige des mêmes auteurs, Cap Canaille souffre un peu d'être noyé dans son intrigue politico-immobilière bucco-rhondanienne (dit comme ça, le côté nébuleux est renforcé). En revanche les acteurs sont tous excellents (y compris les seconds rôles parmi lesquels on sera surpris de retrouver Philippe Geluck) et le "milieu" marseillais est traité sans fard. Quelques séquences sont très belles (comme celle, quasi-irréelle et trop courte, mettant en scène Juliet Berto en voiture dépassée par des camions de pompiers) et l'attachement des cinéastes à capter les petites conversations de bistrots accentue l'authenticité du film. Intéressant et assez fascinant.

Le Démon dans l'île
5.3
26.

Le Démon dans l'île (1983)

1 h 42 min. Sortie : 30 mars 1983. Épouvante-Horreur

Film de Francis Leroi

FLK a mis 7/10.

Annotation :

Quand un pionnier du porno français se lance de le cinéma fantastico-horrifique, ça sent le nanar à plein nez. Pourtant, la tentative accouche d'un résultat tout à fait honorable. C'est un peu cheap dans ses effets, mais le film développe une vraie tension et les moments d'angoisse ne sont pas rares (comme ce montage alterné entre cocotte-minute et jouet tambour qui fait un peu chier dans son froc, sans compter le passage du four ou la séquence du supermarché). La délocalisation insulaire de l'intrigue renforce le sentiment d'isolement du personnage principal (interprété par une Annie Duperey fort convaincante) mais le principal intérêt du film réside dans la présence d'un Brialy inquiétant au possible. Deux grands moments: l'ouverture avec le Maire se rasant (coucou Scorsese et The Big Shave) et le final complètement hallucinant dans le cimetière. Agréable surprise et vraie curiosité.

Effraction
5.4
27.

Effraction (1983)

1 h 35 min. Sortie : 6 avril 1983 (France). Policier

Film de Daniel Duval

FLK a mis 5/10.

Annotation :

Le principal atout du film réside dans la prestation inattendue de Jacques Villeret, complètement inquiétant, qui traverse le film comme un zombie. Sinon, dedans on a: Florent Pagny pris en otage, une vieille qui danse seule dans un bistrot désert, les seins de Marlène Jobert, du papier peint jaune à motifs et des rideaux orange… sauf que tout ça, ça ne suffit pas. Il faut le reconnaître, c’est un peu chiant.

Flics de choc
3.6
28.

Flics de choc (1983)

1 h 32 min. Sortie : 13 juillet 1983 (France). Thriller, Policier

Film de Jean-Pierre Desagnat

FLK a mis 2/10.

Annotation :

Des jeunes filles qui finissent séquestrées à poil chez une Mylène Demongeot proxénète et boiteuse ? C'est sans compter Pierre Massimi (sorte de sous-Delon qui se prend encore plus au sérieux que l'original) et sa bande de flics de choc. Le film est surréaliste: cascades en motos filmées au ralenti sous cinq angles différents, flic qui chante "Le temps des cerises" lors d'un interrogatoire, son collègue qui menace une barmaid de lui arracher le lobe de l'oreille avec les dents, Christophe Bourseiller en opérateur de taxis à nœud papillon, ambiance RPR avec une petite vanne sur la cinquième semaine de congés payés... si bien qu'on se fout totalement de l'enquête, comme le réalisateur pour tout dire. Génial de nullité.

Le Faucon
3.7
29.

Le Faucon (1983)

1 h 20 min. Sortie : 14 septembre 1983 (France). Policier

Film de Paul Boujenah

FLK a mis 1/10.

Annotation :

Sa femme est morte, sa gamine est à l'hôpital, Francis Huster ne va pas bien. Et le spectateur non plus du coup, à moins d'avoir énormément d'humour. Nanar XXL, Le faucon concentre à lui seule toutes les tares imaginables pour un film: dialogues confondants de bêtises ("tu sais de quoi j'ai envie là ?! d'un hamburger -prononcé hambourger pour l'occasion- avec du fromage ! c'est un cheeseburger -cheesebourger donc- !), mise en scène ridicule (la poursuite finale) et, bien entendu, acteur principal complètement nul. Il faudrait être payé pour regarder ce genre de truc...

Rue Barbare
5.6
30.

Rue Barbare (1984)

1 h 47 min. Sortie : 4 janvier 1984 (France). Drame

Film de Gilles Béhat

FLK a mis 6/10.

Annotation :

Banlieue sordide, drogués, alcooliques, putes, paumés, jeune asiatique violée, député corrompu, héros en quête de rédemption... le film de Gilles Béhat rend parfaitement le malaise prolétaire du milieu des années 80 et s'inscrit dans cette mouvance de films de série dans lequel les pépites sombres côtoient les navets infâmes. S'il n'appartient pas à la première catégorie, Rue barbare ne manque pas de qualités: la radicalité des séquences et des dialogues amènent une sécheresse incroyable, les personnages sont incarnés par des acteurs convaincants, la photo et la musique ne sont pas sans rappeler le travail de Carpenter sur Espace from New York. Seule la baston entre Giraudeau et Donnadieu est totalement ratée parce que complètement nanardesque. Evidemment, Télérama a détesté. On s'en "bat les couilles".

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