Griffonne mon âme chiffonne - Lectures de l'année 2021

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9/10

Herta Müller est une conteuse hors pair, une poétesse de la fange et de la douleur qui réussit à conjuguer les démons de l'Homme et de l'Histoire à travers le fatras des détails qui tissent le quotidien et rend la vie si évanescente, organique et évocatrice.

Lu en Janvier

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6/10

Le début est excellent, la suite un peu moins entraînante, et malgré cette belle évocation sur la guerre des idées, au delà de la belle défense d'un communisme d'antan et de la critique ouverte de l'atroce dictature de Pinochet, on perd le fil de ce polar. L'intrigue se révèle malheureusement creuse, ne servant que de mince terreau pour mettre en avant les engagements de Sepùlveda -qui sont certes excellents, mais omniprésents. Le roman en pâti, et sa courte taille ne l'aide pas non plus.

Lu en Janvier

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4/10

Le quatrième de couverture et le titre étaient prometteurs, mais Lydie Salvayre a vite transformé son récit sur l'étrange face à l'obscurantisme communautariste en une grotesquerie peu adroite. C'est caricatural et à l'écriture très pauvre, avec une alternance morne entre les pensées internes du convalescents, faites de platitudes immenses, et la fièvre raciste des habitants du crus, peu crédibles. On sent que Lydie Salvayre a tenté de rendre son récit acerbe et caustique, mais c'est plutôt barbant, d'un style très lourd et finalement très peu maîtrisé et naturel. L'histoire d'amour ne rajoute même pas le sel pour relever ce fade plat du terroir. Les intentions étaient bonnes pourtant ...

Lu en Janvier

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7.5/10

La découverte d'un auteur, et d'une traque à l'homme dans la taïga, au crépuscule de l'ère du bourreau Staline. Cette chasse à l'homme devient vite le nid de fantasmes et d'émancipation, pour ce personnage-conteur en pleine brisure morale et interrogation politique, puis en quête mystique d'une autre vie ... d'une existence plongée dans une nature sauvage, âpre mais grandiose que l'auteur connaît bien je pense, étant originaire de cette Sibérie lointaine. Très beau petit livre écrit de manière brillante et sincère, poétique et douce-amère par un non-francophone de naissance. Le respect !

Lu en Janvier

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9/10

Un roman magnifiquement dense et puissamment hanté par les spectre des tourments humains, de la lâcheté sans nom des guerres insensées où les hommes perdent leurs âmes. Un must-read par un auteur de génie.

Lu en Février

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8/10

Une lecture souillonne dans laquelle on se complait énormément... Un périple désenchanté dans la crasse affamée et pleine de sueur, de sang et de miasmes des ruelles décharnées de la Havanne. Fascinant et décadent, avec cette sorte de poésie des profondeurs qui a temps hantée un certain Charles ... (pour ne citer que lui).

Lu en mars

L'extrait en plus :

" Quand j'étais gosse, j'étais persuadé que toutes les rivières étaient faites de merde. La première fois que j'en ai vu une où c'était de l'eau qui coulait, je n'en ai pas cru mes yeux et j'ai demandé où ils mettaient la merde et la boue, pour qu'elle soit aussi propre ..."

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7/10

Une histoire parfois confuse mais une écriture lumineuse qui nous fait découvrir un pan d'histoire peu connue d'une Albanie hors du temps. Belle histoire de femmes, de quête d'identité et d'ode à la nature - comme, finalement, à la ville.

L'extrait en plus : " Les relents d'une musique périmée saturaient le peu d'espace que leur laissaient les conversations éméchées. "

Lu en Mars

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7/10

" Un roman assez singulier, qui nous perd dans les glaces menaçantes d'une catastrophe climatique imminente - une nouvelle ère glaciaire planétaire ! Dans ce maëlstrom d'une nature écossaise austère, noble et gelée se débattent quelques protagonistes qui cherchent un sens à leur existence. Ils se trouvent, s'enlacent ou se battent, boivent un peu de gin frelaté sur le porche des caravanes éculés, se questionnent quant à l'amour, au deuil et à l'identité.
L'écriture, piquante, nerveuse mais également très poétique, mérite à elle seule la lecture des péripéties souvent saugrenues, parfois un peu foutraques, de ces êtres attachants qui cherchent, à travers les autres, à rallumer leur propre âme".

Lu en Avril

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8/10

Très belle ouverture à la pensée bouddhiste par ce maître zen qui nous apprend à regarder le cosmos dans la paume de sa main, sur le pli d'une feuille de printemps ou le nez dans les nuages vaporeux.

Lu en Avril

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8/10

Une suite d'évocations d'infimes petits riens d'un grand quotidien anecdotique. Poignant de poésie.

L'extrait en plus : "L'odeur des pommes est douloureuse. C'est celle d'une vie plus forte, d'une lenteur qu'on ne mérite plus."

Lu en Avril

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8.5/10

Un court roman poignant de poésie furieuse qui racle le fonds de l'âme de brasiers ardents, et souffle la force du pardon et du chagrin ravalé au fond du temps qui, toujours, finira par éteindre les flammes.

L'extrait en plus : " Les scansions de l'enclume forgent l'alexandrin, les rythmes des marteaux sont ceux du cœur humain, ça cogne, ça tape, ça claque, ça broie, ça bat, et déjà l'on pressent, lorsque l'on a cinq ans, qu'on n'en a pas fini avec nos ventricules, nos lyrismes hugoliens et nos histoires d'amour, tant qu'il restera de la braise et du coke en fusion au creux de nos veines caves, tant qu'on aura la force de forger des armures pour protéger l'adulte, ce roitelet débonnaire sommeillant sous l'enfance."


Lu en Avril

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Une cascade de micronouvelles comme autant d'aigreurs amoureuses, de tristesses existentielles et de vicissitudes quotidiennes - que viennent éclairer de rares moment d'extases pulsionnelles. Derrière l'altérité de la pensée, un peu -beaucoup- de mycogénie assumée et une vision tristement cartésienne d'un monde désenchanté. Parfois brillant, souvent agaçant, toujours déprimant.

Lu en Avril

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7/10

Un livre poétique sur l'Exil et ses plaies jamais cicatrisées, une peinture sombre et mélancolique, sinon pessimiste et fataliste, sur le destin des déracinés qui ne peuvent que pleurer le pays en sang, enfermés dans leur lointaine prison de béton. Un peu plombant quand même, mais non excepte d'un certain humour cynique qui agit, par petites touches timides, comme une délivrance face à la dépression léthargique de ce narrateur mort-vivant.

L'extrait en plus : " La résignation étant l'un des traits les plus caractéristiques de ma personnalité, je m'écrase et pense de toute ma force à ma ville natale. "

Lu en Mai

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6/10

On pense évidemment à Virginie Despentes dans ce portrait au vitriol d'une adolescente sacrifiée par le destin sordide des cités HLM parisiennes, de ces familles désœuvrées et mort-nées qui obstruent tout espoir, exacerbent les désirs et noient les plaisirs dans mille et un vices. L'univers carcéral et les balafres du ghetto, avec une plume brute qui tranche nette, et, quelque part, l'échappatoire d'un enfer de foutre, de baffes et de déceptions. Percutant sans être novateur, se lit d'une traite !

L'extrait en plus : " Oui, vous avez marché là, vos chiens ont pissé là, ici il y a tous les cadavres de votre quotidien, les Kleenex dont vous ne voulez plus, vos déchets de malbouffe et de vos bouteilles à la mer. Je l'embrasserai ce pavé et je rentrerai dedans par tous les pores de sa peau grise, ramoneuse de vos souterrains, archange de vos larmes retenues. Je sais que vous souffres, que c'est dur, la ville, qu'il faut du fric et comment ça brûle les doigts. Je sais qu'on a vite fait de finir la tête à l'envers et le cul dans le ruisseau. Faut pas tomber. Faut résister, faut resquiller et prendre le train."

Lu en Mai

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Beau et lancinant, noueux et puissant, érotique et onirique, sombre de mort et désenchanté et pourtant plein de lumières fragmentées et voraces qui encerclent les vies comme autant d'aurores boréales à la tombée des nuits.
...
Existe-t-il quelque chose d'aussi beau, dru et doux que les racontars de Jon Kalman Stensson ?


Extraits en plus :

" Dieu et Diable se confondent en un monstre bicéphale qui règne à la fois sur le ciel et l'Enfer"

"Il y a en toi des bouillonnements si puissants et contagieux que ça m'effraie. Ils sont si violents que j'ai peur de t'aime. Tellement peur de perdre le contrôle de ma vie. Notre amour me terrifie."

"Parce que c'est de ça que ce maudit monde a besoin en ce moment : des livres écrits pour fendre les ténèbres"

"Le soleil se lève et tout devient nuit"

"Tes yeux qui jadis m'éclairaient se sont changés en trou noir. L'espace qui sépare l'amour de la haine est à peu près le même que celui entre vie et trépas.
A la fois infini et infime."


Lu en Mai 2021

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8/10

Lu en Mai 2021

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8.5/10

Lu en Mai-Juin 2021

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7/10

Lu en Juin 2021

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7/10

- Lu en Juillet 2021

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10/10

- Lu en Juillet 2021

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6.5/10

Lu en Septembre

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9/10

Lu en Septembre 2021

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9/10

Lu en Septembre 2021

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6/10

Lu en Septembre

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5/10

Lu en Octobre

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7/10

Lu en Novembre

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8/10

Lu en Novembre

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Lu en Novembre

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Lu en Novembre

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Lu en Décembre 2021

"Elles accouchent à cheval sur une tombe, le jour brille un instant, puis c'est la nuit à nouveau"

"Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent."