Hou Hsiao-hsien - Vus & Annotations
Films vus : 9 - Annotations : 7
9 films
créée il y a environ 5 ans · modifiée il y a plus de 3 ansCute Girl (1980)
Jiu shi liu liu de ta
1 h 25 min. Sortie : 3 août 2016 (France). Comédie romantique
Film de Hou Hsiao-Hsien
Annotation :
Un film totalement inscrit dans le genre de la comédie romantique taïwanaise et meanstream de cette époque. En passant au-delà de l'aspect mielleux et nièvre, Cute Girl reste une œuvre agréable à voir. On peut voir les premiers contours qui feront la patte de Hou Hsiao-hsien dans sa future œuvre. Par exemple la présence de la nature (opposition ville/campagne), le motif de l'arbre sacré, la narration décousue, les plans longs, le jeu d'espace et de temps... sont présents mais à petite échelle. L'image est haute en couleur et très ensoleillé collant parfaitement avec l'ambiance humoristique et parfois burlesque qui planent sur Cute Girl. Malgré l'aspect commercial du film et les défauts liés à un genre peu subtil (dans ce cas précis), le premier film d'Hou Hsiao-hsien est une légère friandise amusante.
L'Herbe verte de chez nous (1982)
Zai na he pan qing cao qing
1 h 26 min. Sortie : 1982 (Taïwan). Comédie dramatique
Film de Hou Hsiao-Hsien
Annotation :
Hou Hsiao-hsien s'attarde sur l'enfance et ses petits moments de vie à la campagne dans ce beau film, maintenu avec une certaine distance par le cinéaste qui les montre souvent en osmose avec la nature. Celle-ci tient une place prépondérante notamment à travers l'enjeu écologique promu par Da-nian, le professeur venu enseigner dans ce village. Il fait face aux joies des enfants mais également aux peines et le film prend contact avec des sujets comme l'éducation parentale, le deuil ou encore l'abandon. C'est aussi avec une teinte d'humour et de réalisme que le réalisateur expose la collectivité et l'idéalisation d'un lieu hors de la ville, mit en évidence par l'envie de montrer le quotidien monotone de ces villageois et des enfants. Le style de Hou Hsiao-hsien devient plus lancinant, faisant imprégner une atmosphère idyllique de la campagne et organise la topographie de son œuvre autour du train. Signe de modernité au sein de cette campagne reculée et de l'arrivée et du départ de l'homme-citadin qui témoigne d'une dernière image, celle d'une course effrénée de ses écoliers, symbole d'une jeunesse fougueuse.
Les Garçons de Fengkuei (1983)
Feng gui lai de ren
1 h 39 min. Sortie : 13 juillet 1983 (Taïwan). Drame
Film de Hou Hsiao-Hsien
Annotation :
Portrait d'une jeunesse pauvre qui transitionne de la campagne à la ville pour trouver du travail, HHH affirme plus son style avec Les Garçons de Fengkuei. En se concentrant d'abord sur les déboires de cette jeunesse bagarreuse dans leur petit village puis en filmant l'aventure du groupe dans une vie citadine où ils se perdent, il fait l'opposition entre la campagne et la ville, un lieu difficile et intransigeant avec cette jeunesse paumée. Travaillant avec des grands angles et des plans d'ensembles systématiques, le cinéaste enlève tout sentimentalisme et offre un film entre le teen-movie et le néo-réalisme italien. HHH capture des instants du quotidien, que ça soit dans la nature portuaire et pastel du bourg ou l'urbanisme bruyant et polluant de la métropole. Ah-ching, le personnage central, sécrète un lien intime avec nous comme l'exposent les scènes où la réalité et les souvenirs se mélangent à partir d'une madeleine de Proust. Les souvenirs lui viennent spontanément, ravivant un traumatisme ou un instant de bonheur et lui faisant naviguer ainsi entre le plaisir et la peine (notamment amoureuse), symbole d'une transition difficile entre l'adolescence et l'âge adulte qui doit être débrouillarde pour s'en sortir.
Un temps pour vivre, un temps pour mourir (1985)
Tong nien wang shi
2 h 17 min. Sortie : 28 avril 1999 (France). Drame
Film de Hou Hsiao-Hsien
Annotation :
Ah-ah, petit garçon issu d'une famille exilée de la Chine vit sous ses yeux les pôles essentiels de l'existence dans un récit autobiographique à longue durée : celui de la vie et de la mort. Trois morts emblématiques organisent son développement : le père, la mère et la grand-mère, qui nous font traverser l'histoire de Taïwan, parcouru longtemps par une dictature militaire. À la recherche des traces du passé : douloureuses (deuil, douleur de l'exil...) ou joyeuses (le souvenir de la promenade avec la grand-mère, les amourettes...), le film est une mosaïque de moments de vie du quotidien, des petites choses vécues, des jeux entre copains, des repas, des relations entre frères et sœurs, etc. Mais aussi la période adolescente est l'occasion de voir un Ah-ah plus dur et bagarreur qui forme un groupe de petite frappe avec ses amis. La distance imposée par la mise en scène donne une vraisemblance à ce mémorium venu d'ailleurs, travaillant sans cesse la profondeur de champ pour faire circuler ces êtres donnant vie continuellement au cadre. D'une grande profondeur mélancolique mais tout en retenue, HHH déterre ses souvenirs lointains tout comme Ah-ah qui enterre et déterre son trésor d'enfance sous son arbre sacré.
Poussières dans le vent (1986)
Lian lian feng chen
1 h 49 min. Sortie : 20 mars 1991 (France). Drame, Romance
Film de Hou Hsiao-Hsien
Annotation :
Dans cette histoire d’amour entre deux adolescents qui quittent leur village pour tenter leur chance à Taipei, une profonde finesse jaillit dans la réalisation du cinéaste. Poussières dans le vent caractérise la relation dans un continuel éloignement et rapprochement entre les deux personnages, à l’image des va-et-vient du train qui articule tout le récit. La capacité de HHH à condenser le goût même de la vie, sa texture et son flux instaure un chagrin rêveur ainsi que la photographie blanchâtre et cotonneuse, sensibilisant le spectateur dans une suspension lointaine et proche de l’instant présent. C’est avec contemplation et musicalité que le film transmet une tristesse nostalgique notamment dans le village natal des personnages, isolé dans les montagnes. La distance habituelle de la mise en scène du réalisateur ajoute cette soustraction des sentiments qui implose parfois comme lorsque Wan apprend à travers une lettre pendant son service militaire que sa bien-aimée s’est mariée à un autre. L’apprentissage est le mot-clé, apprendre de ses relations amoureuses pouvant devenir un long chemin vers la perte mais qui permet de mieux grandir par la suite.
La Fille du Nil (1987)
Ni luo he nu er
1 h 33 min. Sortie : 21 août 1987 (Taïwan). Comédie dramatique
Film de Hou Hsiao-Hsien
Annotation :
Film de transition, la campagne a disparu au profit d’une métropole quasi-nocturne, celle de Taipei, qui monte en prospérité économique et se développe concrètement. Le problème est qu’elle laisse sur la touche les plus démunis et la jeunesse. C’est le cas d’Hsiao-yang, une lycéenne vivant avec un père absent, un vieux grand-père, une petite sœur collégienne mais surtout avec son frère Hsiao-fang, un bandit mutique, chevauchant dans la hiérarchie mafieuse. Sa vie faite de douleur, de violence et de brutalité, fait qu’elle essaie de s’évader à travers des sorties à moto et à la plage avec ses amis, en tombant amoureuse d’un petit malfrat ou encore en lisant son manga préféré dans lequel une jeune femme est propulsée dans l’Égypte Antique. Un parallèle fortuit avec Taipei et son atmosphère lumineuse, ses publicités et fast-foods occidentaux aux couleurs criardes, ses discothèques et bars qui abondent de monde, l’héroïne tente de vivre une jeunesse normale mais baigne dans la désillusion et le deuil. HHH offre alors une œuvre mélancolique et poétique qui occulte les sentiments cachés de fuite et d’un futur se détruisant méticuleusement, seule face à la solitude qu’imprègnent la ville et son âme.
Les Fleurs de Shanghai (1998)
Hai shang hua
1 h 54 min. Sortie : 18 novembre 1998 (France). Drame
Film de Hou Hsiao-Hsien
Annotation :
Dans le Shanghai du XIXème siècle, Hou Hsiao Hsien dépeint avec précision en huis-clos le quotidien d’une maison de courtisane. Avec des plans-séquences virtuoses et méticuleux, un rythme hypnotique, une lumière délicate, douce et secrète, une musique enivrante et des fondus au noir systématique qui retranscrivent l’effet anesthésiant de l’opium, Les Fleurs de Shanghai expose les rituels d’hommes riches qui vivent pour leurs courtisanes. La nourriture, la boisson, l’opium, les discussions tournant autour de l’économie et des relations avec les courtisanes définissent le caractère éphémère de ces êtres qui s’engouffrent dans un bonheur fugace. Lorsque les masques tombent c’est la jalousie, le chagrin d’amour, la solitude, les rivalités entre courtisanes, l’agitation sentimentale et les non-dits qui planent sur le récit vaporeux de l’œuvre. En étirant et dilatant le temps jusqu’à son paroxysme, en maîtrisant l’espace et sa configuration dans cette bulle tangible et somptueuse, et en décortiquant la hiérarchisation d’une communauté empoisonnée par l’argent et une vie morne, le cinéaste taïwanais nous emporte dans une rêverie élégiaque.
Millennium Mambo (2001)
Qian xi man po
1 h 45 min. Sortie : 31 octobre 2001 (France). Drame, Romance
Film de Hou Hsiao-Hsien
The Assassin (2015)
Nie Yinniang
1 h 45 min. Sortie : 9 mars 2016 (France). Arts martiaux, Drame
Film de Hou Hsiao-Hsien