Kelly Reichardt - Vus & Annotations

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Un film mélancolique et d'une grande simplicité où deux amis éloignés avec le temps décident de se retrouver un weekend pour aller camper. Reichardt s'attarde avec détails sur la transition entre urbanité et nature de l'Oregon. Son style minimaliste et subtile créé une oeuvre "zen" où l'on se laisse transporter par ce voyage. Son atmosphère légère cache quelque chose de plus triste : celle de la fin d'une amitié. On prend à coeur les quelques discussions des deux hommes, notamment celle autour d'un feu de camp, faisant penser d'une certaine manière à celle entre River Phoenix et Keenu Reaves dans "My Own Private Idaho". Ce long-métrage est aussi d'une grande tendresse comme cette scène où les deux amis vont se baigner dans une source d'eau chaude. Seule scène de lâcher-prise entre les deux personnages avant de retourner dans la réalité. Un beau film sur les joies du passé et les regrets.

Annotation :

Un beau film sur l'amitié entre une maîtresse et son chien, qu'elle perd dans une petite ville de l'Oregon alors qu'elle s'apprêtait à se rendre en Alaska pour chercher du travail. Wendy, exclu de la société et vivant comme une SDF est au centre d'un film fait d'errance et de pause. En s'attardant sur les détails visuels d'une petite ville typique américaine et sur les détails sonores de l'urbanité, la cinéaste nous immerge dans ce film au ton à la fois réaliste et réflexif. Une œuvre d'une grande sobriété qui ne tombe jamais dans le pathos ou le misérabilisme. On pense au cinéma de Wim Wenders et à l'esthétique des coloristes américains photographiant la banalité et le quotidien des petites villes américaines. Les retrouvailles entre les deux personnages est à la fois magique et poignante grâce à une progression tout en finesse entre bonheur et sacrifice. La fin se termine comme le début c'est-à-dire sur des plans de trains en mouvement mais où cette fois-ci Wendy rentre à l'intérieur d'un train, reflétant la transition éternelle d'une âme vagabonde.

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Western atypique au parfum des films de Monte Hellman, Reichardt avec son style minimaliste et sobre suit le parcours de trois familles chrétiennes qui veulent s'installer dans les plaines de l'Oregon. Guidés par Stephen Meek, un cowboy trompeur et ambigüe, les familles errent pendant des semaines dans le désert sans trouver d'eau. D'une beauté esthétique éblouissante, l'œuvre est au format en 1.33 comme pour mieux emprisonner ses personnages dans des paysages pourtant immenses. Captant avec attention le quotidien de ses familles réalisant des tâches domestiques, ils marchent, subissent et sont en attentes. Il découle alors un silence planant, notamment dans les séquences de nuits où s'émane le crépitement du feu de camp. La cinéaste fait écho à l'histoire houleuse entre les Amérindiens et les blancs américains dans une rencontre fait de non-dit entre les familles et un Indien, défendu par Émily (avec un regard final puissant entre eux deux en guise de conclusion). Par sa réalisation contemplative où s'octroient l'espoir d'un futur, le courage, l'espace, l'errance, la fatigue, les paysages et la mythologie de l'Ouest américain, Reichardt réalise un somptueux western très atypique.

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Nature épanouissante, forêt humidifiée par le climat de l'Oregon, rivière qui coule comme le lait d'une vache, goût pour la terre et sa cueillette, palpitation des odeurs de beignet, Reichardt réalise une oeuvre poétiquement sensorielle et en adéquation avec cette douce amitié qui se créait autour d'un même projet culinaire. La cinéaste nous caresse sobrement dans ce quotidien rudimentaire et d'une sereine paisibilité, mais elle couvre une grande violence historique sur les racines nomades de la civilisation américaine avec une chaleur délicatement funèbre.

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Comme à son habitude, la cinéaste offre un film doux et apaisant, lorgnant avec un minimalisme d'une précision limpide. L'anti-récit de Reichardt parle d'une artiste moyenne, renfermée et déprimée, qui prépare une exposition de sculpture. Comme le pigeon blessé qu'elle doit garder (il devient une sculpture en quelque sorte), Lizzie, n'arrive pas à voler de ses propres ailes et à être heureuse (mais elle réussira à s'ouvrir au monde), bloquée par ses problèmes amicaux et familiaux. L'auteur filme alors le quotidien d'une femme qui tente de figer les choses (comme son art), dans un monde constamment en mouvement, à l'image de son amie-rivale qui est antinomique au personnage, c'est-à-dire, joviale, confiante, mobile et qui réalise un art plus dynamique. C'est aussi un beau portrait solaire et simple d'une petite communauté artistique dans une bourgade tranquille.