Khâgne 2020-2021

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Juin 2020

Particulièrement intéressant du point de vue des axes au programme cette année (Lyrisme + Littérature et morale). Radiguet livre un récit court, nerveux et génial dans lequel se révèle un grand talent de psychologue : les accès de passion / jalousie du narrateur font l'objet de minutieuses descriptions. D'un point de vue lyrique, on trouve à plusieurs reprises (inamoramento au début du récit, commencement de la liaison adultère charnelle, grossesse) des passages très forts et intéressants (à relire et étudier plus en profondeur). Quant à la morale, le sujet même de l'oeuvre est provocant (jeunesse du narrateur, liaison adultère, grossesse, jalousie, rejet du couple par la petite bourgeoisie, faiblesse du père), mais Radiguet, par son talent de psychologue, livre également un nombre incalculable d'aphorismes et de maximes disséminés tout au long de l'ouvrage.

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Juin-Juillet 2020

Une claque, comme toujours avec Stendhal. A mon sens moins abouti que le R&N car plus diffus, improvisé, romanesque / rocambolesque, plus précipité parfois (à moins que cette précipitation ne soit moins bien maîtrisée). Cependant, comme toujours, des personnages à la psychologie intéressante, aux amours passionnantes (éternel dualisme entre la figure de la MILF maternante et de la Teen excitante, vous m'excuserez le parallèle, qui fait ici pendant au R&N), servis dans un contexte politique dense.
Il y a dans la Chartreuse, cette italianité que révérait Stendhal et qui donne à l'oeuvre un aspect plus souriant aux passions. La charge tragique de l'oeuvre est ainsi beaucoup plus douce que dans le R&N, et Stendhal se plaît à des écarts burlesques entre tragique et comique.
Ici, on est particulièrement touché par la finesse de l'auteur à dépeindre l'amour, souvent insaisissable à la conscience des personnages (Gina, Fabrice à sa recherche, Clélia jalouse malgré elle) mais omniprésent. Amour dont il ne suffit pas de prendre conscience mais qu'il faut encore exprimer, et c'est je crois, toute l'ambition de ce qu'on appelle lyrisme, que d'exprimer l'émotion, c'est-à-dire ce qui est strictement circonscrit à la sensation individuelle. Sur ce point, le roman est très intéressant : le regard, les alphabets, le langage floral (bouquets, orangers métaphore), les lettres, les sonnets.
Préface + dossier GF très intéressants.

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Juin-Juillet 2020

Un essai découpé en 18 leçons, originellement prononcées à Sciences Po par M. Manent, qui vise à familiariser le lecteur avec la philosophie politique. Dans ce sens, l'ouvrage est très clair et didactique, et analyse les propositions de grands noms de la philosophie (Tocqueville, Montesquieu, Weber etc) mais aussi des auteurs contemporains (Marcel Gauchet par ex). J'apprécie particulièrement le souci de contextualisation de l'auteur à l'aide d'exemples et de problématiques très contemporaines (économie, géopolitique, laïcité etc), qui réactualisent la pertinence de thèses philosophiques souvent édictées hors-sol.
Au centre de sa réflexion, le concept de séparation comme inhérent à la démocratie occidentale.
Surtout les chapitres : 1,2,3

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2020

Une synthèse rapide, claire et efficace sur la Guerre Froide. L'analyse de C. Durandin commence avec la victoire des Alliés et le double prestige américain et soviétique pour s'achever avec les conséquences de la chute de l'URSS et la politique russe contemporaine.
J'ai apprécié la limpidité des explication de C. Durandin qui résume (hélas parfois trop brièvement) les grands évènements de la guerre, mais aussi les grandes thématiques : pour une première approche, c'est amplement suffisant puisque cela permet d'avoir l'esprit clair sur un certain nombre de choses. On regrettera cependant que les évènements clés ne soient pas parfois plus fournis par rapport à certains passages que j'ai jugés plus anecdotiques.
D'un point de vue plus formel, le recours à des extraits d'ouvrages plus spécialisés sur le sujet, assez variés, et aux analyses de plusieurs historiens est le plus souvent éclairant et pertinent. Il est cependant dommage que l'ouvrage (c'est peut-être une particularité des Que sais-je?) ne présente ni index, cartes, chronologie ou notices biographiques.

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Juin 2020 (surtout pour la philo)

1984 c'est le genre de bouquin qu'on pense connaître sans l'avoir lu : on a tous entendu parler de la Novlangue et de Big Brother. Pour autant, ce n'est pas une lecture vaine, au contraire. D'abord, l'histoire d'amour entre Winston et Julia est très agréable et touchante. La présence du parti jusque dans la vie amoureuse, et surtout l'abjuration de l'amour, unique valeur qui restait à Winston à l'issue de son emprisonnement, m'ont remué. Par ailleurs, une des grandes forces du roman réside à mon sens dans le travail sur la psychologie des personnages.
Orwell, en présageant le contrôle du politique jusque sur les corps et les pensées des individus préfigure certaines analyses foucaldiennes. Il en résulte des pages magnifiques dans lesquelles Winston prend plaisir à contempler le beau (le chant de la lavandière, la forêt, le corps de Julia, l'amour) qui se présente à lui comme une échappatoire. Son rapport à ses pensées et à son corps s'émancipe dans ces moments-là de la chape de plomb du parti (on se souvient de la somatisation de son stress qui le blesse à la jambe et dont il guérit).
A ce propos, le culte du chef, la polarisation des opinions, la minute de la haine, les mensonges sur la situation économique, la domination des membres du parti, la Novlangue, la torture, les télécrans ou encore la police de la pensée sont autant d'éléments pertinents qui ne manquent pas de nous faire réfléchir sur les dérives possibles de tout système politique.
Enfin, les cyniques analyses géopolitiques sur les liens entre Eurasia, Estasia et Oceania ne manquent pas de rappeler la rivalité au dénouement impossible entre les deux grands (URSS / USA).
Bref, à relire en v.o pour profiter à 100% de la plume d'Orwell.

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Juillet 2020

Mon premier Chateaubriand et une excellente surprise ! Le récit, qui en soi n'est pas exceptionnel, est servi par une prose magnifique dans laquelle on retrouve les éléments conventionnels du romantisme. Les descriptions de la nature sont omniprésentes (et souvent magnifiques à l'instar du premier chapitre), la religion est dépeinte d'une façon touchante et sincère, l'amour est passionnel, tragique et disons-le, romantique.
Je trouve le livre particulièrement intéressant concernant le lyrisme (passions, amours, paysages) et le rapport littérature/morale (réexploration du mythe du bon sauvage, morale chrétienne superbe).

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Juillet 2020

Lu à la suite d'Atala, il s'agit pour moi d'une déception. Le schéma narratif très simple est un peu relou et le style quoique toujours travaillé, est bien moins flamboyant que dans Atala, voire frise le ridicule (cf l'exclamation de René suite aux aveux incestueusement platoniques d'Amélie). Narrativement, la forme ramassée de la nouvelle semble ici tout précipiter, là où dans Atala, une intrigue guère plus complexe se développait au fil de descriptions qui enrobaient le tout d'une atmosphère très plaisante.
J'ai cependant apprécié quelques passages traitant de la mélancolie et du mal de vivre de René qui m'ont semblé très pertinents. Dans ce sens, peut être utilisé selon les 3 axes du programmes : le prénom René est assez éloquent pour les rapports entre littérature et auteur, le recours au christianisme comme secours face à la faute (inceste, suicide) illustre le souci moral de Chateaubriand, enfin, la prose romantique suinte le lyrisme, quoique de manière bien moins exploitable à mon sens que dans Atala.

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Lu en février 2020, relu en

Un recueil court et inégal mais dans lequel transpire derrière les modèles l'originalité de Verlaine. On y trouve déjà sa manie de toucher au vers, son lyrisme si particulier car fade et mélancolique, sans réels accès passionnels.

Analyse plus poussée évidemment nécessaire.

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Juillet 2020

Un bon recueil dans la lignée des Poèmes Saturniens que j'avais déjà apprécié. Verlaine trouve ici davantage son style qui est plus mûr et original, davantage détaché des codes parnassiens parfois un peu lourdauds de son premier recueil. Néanmoins, je trouve l'ensemble un peu inégal, certaines pépites côtoient des poèmes qui ne me touchent que très peu.

Analyses plus poussées évidemment nécessaires.

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Juillet 2020

Un excellent recueil, plus long et fourni que les Romances. Une fois encore, à mon goût, Verlaine est trop inégal. Peut-être une partie de sa production a-t-elle mal vieilli? Toujours est-il que des perles (Crimen Amoris, Via Dolorosa, Epilogue et d'autres) côtoient des poèmes qui me laissent parfaitement insensibles (je pense en particulier à ses imitations moqueuses de Coppée). Un bon appoint à l'étude des recueils au programme.

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Août 2020

Un essai malgré lui sur le rapport entre le poète et son oeuvre qui ouvre de nombreuses pistes d'analyse. La solitude, l'attention au monde extérieur, l'accueil de celui-ci - sans désavantager ses beautés, ses simplicités au profit de ses malheurs -, la nécessité d'extérioriser par l'écriture. Ce livre, plus qu'un essai sur la création, est une invitation à un certain mode de vie, tourné vers la contemplation, et il s'y trouve des pages magnifiques que chacun devrait garder à l'esprit afin de conduire sa vie.
Au prisme de mes lectures verlainiennes, l'ouvrage révèle de nombreuses pistes d'analyses, en particulier en ce qui concerne la solitude, l'incompréhension du poète (je pense en particulier à son rapport conflictuel avec Mathilde) mais aussi la présence répétée des paysages (Londres, Bruxelles, les jardins des Poèmes Saturniens etc).

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Relu en guise de détente, le soir avant de m’endormir.
Un recueil hétéroclite dans lequel les expérimentations surréalistes (poèmes abscons, jeux sonores, écriture automatique, Rrose Sélavy) se mêlent à des poèmes très personnels, profondément lyriques et élégiaques (À la mystérieuse en particulier). J’ai fait un certain choix de poèmes à creuser en vue des dissertations.
À la relecture, je trouve une certaine correspondance de style entre certains poèmes de Desnos et de Char. Sûrement un peu fortuite, je pense en particulier à En sursaut.

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Septembre - Philosophie oral sciences humaines

Lu pour l’instant le premier chapitre : Le langage indirect et les voix du silence. Puissant, ardu parfois, mais d’une grande richesse et d’une grande beauté. Pour un premier contact avec Merleau-Ponty, je suis comblé.

Lu la note sur Machiavel, puissant.

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Juin

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Septembre - Oral Philo

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Septembre

Intro + chapitres 3 et 4

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Septembre

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Septembre