L’Échelle O'Malley
Compilation de groupes vus en concert qui m'ont marqués par leur son massif, l'agression sonore de celui ci et les risques de descentes d'organes qui vont avec. Bien évidemment un style va être sur-représenté dans cette liste, mais bon il y a des surprises. J'ai nommé cette liste en référence ...
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créée il y a environ 2 mois · modifiée il y a environ 2 moisInsurmountable (2022)
Sortie : 13 mai 2022 (France).
Album de Primitive Man
Annotation :
Doom / Sludge Metal - 6/10
Tombé dans la fosse à purin avec leur album Caustic, j'ai eu l'occasion à deux reprise de goûter à cette bombonne d'huile en live qu'est Primitive Man. Les deux fois étaient relativement similaire à savoir balourde, grasse, sans aucune forme de finesse ni de retenue sur les potards. Les silhouettes aussi lourdes que leurs composition nous délivre un Doom Sludge absolument abrutissant, dépourvu d'amour et de bon goût. Bonne expérience, on est toutefois plus sur un concours de "qui a la plus grosse". Ils ne plaisent pas à tout le monde, mais ils méritent toutefois une mention.
A Dawn to Fear (2019)
Sortie : 20 septembre 2019 (France). Post-Metal
Album de Cult of Luna
Annotation :
Post-Metal - 7/10
Bien que je n'allais pas voir Cult Of Luna pour la lourdeur du son, je m'attendais toutefois à un certain standing niveau qualité sonore de la part des Suédois. Quelle n'a pas été ma surprise de constater que la qualité ET la lourdeur était présente. Vu en plein air, j'ai été stupéfait par la qualité globale du concert du collectif sur scène, un son limpide, où chaque note est discernable et où chaque instrument a sa place. Mais quelle surprise de constater une vélocité comme j'en ai rarement rencontré pour un concert de ce style ! J'étais soufflé du début à la fin, en plus d'avoir droit à des accalmies invitant à l'envol spirituel. Le groupe mérite amplement sa réputation de tête d'affiche de la scène Post-Metal, tant la qualité studio et live est au rendez-vous à chaque fois.
Wizard Bloody Wizard (2017)
Sortie : 10 novembre 2017 (France).
Album de Electric Wizard
Annotation :
Doom Metal - 7,5/10 (entre 5 et 9,5 sur trois concerts)
Vu plusieurs fois, le groupe culte du Dorset est capable de souffler le chaud et le froid. Sur trois concerts il y en a eu deux vraiment marquant. Contrairement au premier, au Hellfest 2017 qui a été une véritable déception. Dieu merci j,'ai pu les revoir deux fois après ce verre d'eau tiède au son faiblard. De ces deux itérations je retiendrai particulièrement celui du Brutal Assault qui a été une véritable claque au son massif, flirtant sans aucun doute avec le seuil de la douleur. Quand le groupe est dans un bon soir, on est sur une machine voulant craquer la croûte terrestre, faisant vibrer les plaques tectoniques et exploser cette foutu planète avec son incroyable Funeralopolis. Malheureusement inconstant, le groupe est capable du pire comme du meilleur, soyez prévenus.
Transcanadian Anger (2018)
Sortie : 25 mai 2018 (France).
Album de Dopethrone
Annotation :
Sludge - 7,5/10
Qui a dit que le Sludge c'était forcément triste ? Certainement pas les québecois de Dopethrone ! Avec leur attitude déglingué d'alcooliques notoires et leurs références à toutes formes de drogues dures, Dopethrone pourrait facilement tombé dans les clichés larmoyant habituels. Il n'en est rien, car le trio a décidé d'en rire. Vu plusieurs fois sur scène, je garderais toujours un souvenir ému de la dernière fois que je les ai vu au feu Château 404 de Metz. Un espèce de hangar où il faisait plus froid dedans que dehors bien que nous étions en hiver. Expérience plus Punk que Doom, le groupe s'est installé et à jouer leurs tubes tout en servant des bières et du whisky à qui en voulait. Une ambiance décérébrée qui fait du bien. Le son ? Oui bon ben c'est gras et lourd, évidemment. On a vu pire. Par contre ils sont probablement le groupe le plus fun de tout ce classement !
Eyehategod (2014)
Sortie : 27 mai 2014 (France).
Album de Eyehategod
Dronevil a mis 8/10.
Annotation :
Sludge - 7,5/10
Aller voir Eyehategod c'est toujours agréable. Déjà parce qu'ils sont hyper constant en live, surtout depuis que le chanteur, Mike IX Williams a reçu sa greffe de foie kickstartée qu'il semble allégrement bousillé au nez et à la barbe de ceux qui l'ont financé. Mais aussi parce que ça décrasse les oreilles. Leur style Sludge teinté de blues du bayou joué hyper fort dans toutes les circonstances, sans se soucier de la bienséance, est désormais maîtrisé depuis plus de 30 ans. Certes ce n'est pas le plus agressifs des groupes présents dans ce top soniquement parlant, mais une mention est toutefois nécessaire tant ils sont au dessus de la moyenne en terme de lourdeur scénique. Ce qui est important dans un concert d'Eyehategod, c'est l'énergie dépravée de son bassiste à l'ouest, de Mike qui s'égosille dans le micro tout en faisant tourner le pieds de celui-ci, c'est l'ambiance punk nihiliste. Le son, eux, ils s'en branlent pas mal je pense, tant que c'est fort.
God Luck and Good Speed (2007)
Sortie : 31 juillet 2007 (France). Stoner Rock
Album de Weedeater
Annotation :
Doom Metal - 8/10
J'ai certes eu la chance de voir le groupe de crasseux au Roadburn 2018 pour une représentation du dit album en intégralité, mais j'ai surtout eu la chance de les voir une semaine plus tard au Farmer à Lyon, un tout petit bar qui a été bien vite complet ce soir là. S'il n'est surprenant pour personne que le son de la 013 pendant le Roadburn est d'une perfection sans égale, que ce soit lourd ou que ce soit fin, il est plus surprenant de noter que le concert du Farmer était relativement audible, en plus d'être bien gras comme il faut. À l'image du groupe, crade, ballourd et gras !
Mirror Reaper (2017)
Sortie : 20 octobre 2017 (France). Doom metal
Album de Bell Witch
Annotation :
Funeral Doom Metal - 8/10
Je me considère extrêmement chanceux d'avoir pu assister à une représentation en intégralité de ce chef-d’œuvre du metal moderne qu'est Mirror Reaper de Bell Witch, morceau de 1h20, joué au Roadburn 2018. Œuvre particulièrement touchante, émouvante, l'écoute peut même devenir pénible tant le chagrin de ces deux êtres en plein deuil est palpable. Alors en live, la salle se transforme en mausolée, et c'est toute l'audience qui pleure avec le groupe. Parmi les concerts les plus pénibles (pour de bonnes raisons) qu'il m'ai été donné de voir, la performance technique est elle aussi impressionnante. Car il est à noter qu'afin de créer un rendu massif, éthéré et vaporeux, Bell Witch ne sont que deux sur scène. Un bassiste six cordes / chanteur, et un batteur. Ce qui ajoute à la qualité de la performance. Quoiqu'il en soit, un son massif doublé d'une atmosphère larmoyante, ce qui était une première pour moi.
Musta seremonia (1993)
Sortie : 1993 (France).
Album de Rippikoulu
Annotation :
Death Doom Metal - 8/10
On change de registre avec les finlandais de Rippikoulu. Culte malgré une seule sortie majeure, une démo qui plus est, sortie en 1993, le groupe surfe sur cette vague depuis, se faisant toutefois assez rare en live. C'est donc une sacré chance que j'ai eu de pouvoir les voir, associé à une sacré surprise ! Ici les larsens sont remplacés par un souffle permanent dans le fonds des amplis, et les basses baveuses par un grondement caverneux. Les galops de la double pédale faisant sauter la cage thoracique et les rares accélérations faisant office de murs du son sont ici pour rappeler que l'on est face à un groupe de Death Metal. Cependant, le style étant volontiers plus lent et lourds, on se retrouve face à un groupe qui a bien décidé de nous envelopper de son ambiance putride faite son. Et ça marche comme aucun autre groupe de la scène. Une expérience unique pour peu que l'on soit friands de ce genre de réjouissance.
Our Raw Heart (2018)
Sortie : 7 février 2018 (France). Doom metal, Sludge Metal
Album de YOB
Dronevil a mis 8/10.
Annotation :
Doom Metal - 8/10 (moyenne de 7 et 9 sur deux concerts)
Vu deux fois en concert, je dois bien avouer que le rendu n'était pas le même. Une première fois pour la tournée d'Our Raw Heart qui était une pure folie, un son incroyablement lourd et vaporeux, une setlist incroyable faisant la part belle aux meilleurs morceaux de leurs discographie, sans oublier de rendre hommage à leur dernier album. Si je devais en rester là, le groupe serait bien plus haut dans cette liste. Seulement voilà, il y a eu cette dernière fois où Atma était mis en avant, album que j'aime le moins du groupe. C'était un très bon concert, cela va sans dire, cependant, j'étais assez hermétique à la setlist, sans compter sur le son bien moins lourd que cette première fois. Le groupe est capable de souffler le chaud et le moins chaud, il reste un incontournable en la matière. Je n'ai aucun doute sur leur talent à nous sortir un nouveau chef d’œuvre qui bouleversera ce top et bien d'autres cependant.
Mass VI (2017)
Sortie : 20 octobre 2017 (France). Post-Metal
Album de Amenra
Dronevil a mis 10/10.
Annotation :
Sludge / Post-Hardcore / Post-Metal - 8,5/10
La première fois que j'ai vu Amenra en concert, c'était en 2018. Je ne m'attendais à rien, j'étais simplement content de les voir. Je n'étais pas prêt pour une baffe de cette trempe. Car la force du groupe, c'est de jouer avec les contrastes, le silence puis l'explosion. Comme avec Boden en début de concert. On se laisse plonger dans l'ambiance morne de cette longue introduction, puis d'un coup tout pète ! Les lumières s'allument, les corps se meuvent et les esgourdes sont saturées. J'ai été soufflé par cette déflagration qui laissa une marque bien rouge et ne me quitta pas des jours durant. Au delà du son massif des belges, c'est bien la prestation scénique qui marque aussi. La présence de Colin sur scène, les films projetés, une setlist aux petits oignons. Mais à chaque fois que j'ai vu le groupe, c'est bien cette brutalité sonore qui me surprend, bien plus que certains grands noms du genre.
Absolutego (1996)
Sortie : 1996 (France). Noise, Doom metal
Album de Boris
Annotation :
Drone Metal - 9/10
Non je n'ai pas vu Boris pour la tournée 1996 d'Absolutego. En revanche, au Roadburn 2018, ces derniers sont venus nous ravir les esgourdes d'un live où cette première réalisation a été jouée, remaniée, réinventée sur scène avec un certain Stephen O'Malley. Certes j'aurais préféré voir d'autres albums de Boris joués en entier, celui ci étant résolument Drone et assez abstrait, à base d'ambiance méditative, de mur de son noise, de larsens assourdissants et de bourdonnements vrombissants. Toutefois, il était intéressant d'assister à ce concert pour comprendre la force de frappe brute du trio Japonais. Un son absolument massif faisant tout trembler, surtout vos fringues et le sol sous vos pieds, ainsi que vos tympans bien protégés par vos bouchons malheureusement insuffisant pour vous immuniser contre les acouphènes. Une marque de fabrique de Stephen O'Malley visiblement, mais aussi de Boris qui a grandement inspiré l'américain.
Anti Life (2018)
Sortie : 1 juin 2018 (France).
Album de Cult of Occult
Annotation :
Doom / Sludge Metal - 9,5/10
Ceux qui connaissent savent à quel point il n'existe pas de groupes moins accueillant à leurs prestation scénique que Cult Of Occult. Les Lyonnais alimentent volontiers une image de sales gosses vulgaires, alcooliques et toxicomanes, brandissant des doigts d'honneur en guise de salutation au public, jetant leurs canettes de bières dans la face de l'audience, le chanteur titubant dangereusement, menaçant de rendre son quatre heure sur qui aurais le malheur de se poster devant lui. Mais c'est bien cette attitude qui fait le charme du groupe. Ça et puis un son de bâtard. Parce qu'ils jouent fort les enfoirés, c'est n'importe quoi. Dieux merci les seules aigus audibles sont les larsens en début de concert qui font grésiller la caisse claire, sans quoi le son serait atroce. Sinon, le groupe nous assène son Doom Sludge balourd, ultra gras et misanthropique, qui donne cette impression que le plafond vient de nous tomber sur la tête. Chaque coup porté sur les instruments raisonnent douloureusement sur notre corps, faisant vibrer jusqu'à notre moelle épinière. Un inconditionnel pour qui aime ce genre de musique baveuse.
The Beggar (2023)
Sortie : 23 juin 2023 (France).
Album de Swans
Dronevil a mis 8/10.
Annotation :
Post-Rock / Experimental Rock - 9,5/10
Swans en live, c’est une expérience à part. Groupe en constante mutation, ils aiment les improvisations, les montées progressives et autres incantations chamaniques. Ce qui fait qu’aucuns de leurs concerts ne ressemblent à un autre, même au sein de la même tournée. Ce qui fait aussi que les concerts avoisinent souvent les trois heures. Malgré la prestation scénique assez sommaire, jouant assis, abandonnant tout spectacle de lumière, préférant prioriser la musique, un concert de Swans reste une expérience unique qui marquent les esprits. Et les tympans. Car pour en revenir au sujet de cette liste, Swans ça joue fort. Très fort. Comme son pote O’Malley, Michael Gira aime jouer avec le seuil de la douleur (les fameux 120 décibels) et il n’est pas rare que le compteur de la salle soit dans le rouge vif tout au long du concert affichant une moyenne de 119. Le tour de force étant de garder un son lisible et cristallin malgré la puissance de celui ci. Oui les fondations et les vêtements tremblent encore, mais ici c’est dans le torse que les choses se passent. On se sent délicieusement oppressé par la vélocité du son de Swans qui prends un malin plaisir à nous assourdir. Je ne venais pas pour une expérience aussi puissante soniquement parlant, j’en ressors complètement soufflé, bouleversé.
Revengeance (2016)
Sortie : 29 janvier 2016 (France). Sludge Metal, Doom metal
Album de Conan
Annotation :
Doom Metal - 10/10
Je parle beaucoup de "fondations qui tremblent" dans cette liste, mais jamais cette image n'aura été aussi vrai qu'avec Conan un après-midi d'été lors d'un festival dans la Exhaus de Trèves en Allemagne. Sans rentrer dans les détails, on s'approche plus du squat que de la salle de concert. Alors quand les pachydermes de Conan plantent leurs amplis et font vrombir les premières notes, sans déconner j'ai vraiment senti le sol du grenier trembler sous mes pieds. Avec mes potes on a vraiment commencé à s'inquiéter de la solidité des fondations, parce que tout tremblait, littéralement. Je ne parle même pas de nos tympans entourés de mousse qui vibraient malgré tout. Après cette expérience j'ai eu l'occasion de revoir le groupe dans une salle prévue à cet effet, me disant que le groupe ne pourrait pas reproduire une sensation de destruction massive similaire. Si, il le peut. La force de frappe des barbares est telle qu'ils sont capables de s'adapter à toute situation pour créer cette atmosphère vrombissante dans toutes les circonstances. Une expérience unique qui prend tout son sens en live.
Terminal (2018)
Sortie : 6 juillet 2018 (France). Doom metal, Sludge Metal
Album de Bongripper
Dronevil a mis 9/10.
Annotation :
Instrumental Doom / Sludge Metal - 11/10
Parmi les expériences soniques les plus invraisemblables qu'il m'ait été donné d'assister, les américains de Bongripper sont à une phalange d'égaler le maître en la matière. Si leur style se prête bien à l'exercice, je ne pensais pas une seconde vivre une expérience aussi transcendantale avec un son aussi titanesque et brutal. Du début à la fin du set, les fondations ont tremblées, mon jean vibrait et mes organes internes ont dû se déplacer. Car il n'y a eu aucun répit, aucun silence. Larsens au début, larsens en transition, larsens pendant les morceaux, larsens le matin, le midi, le soir, les dimanche et les jours fériés, explosion de la cage thoracique à base de martellement de fûts, riffs gras qui fait des gilis dans le ventre. La palette du son de Bongripper en live est tellement plus riche que ce que leur musique minimaliste laisse penser. Et leur gestion du set avec trois morceaux pour une heure de show est tellement parfaite, tellement vivante. J'en veux pour preuve ce final maîtrisé, où d'un geste, le son est entièrement coupé, la cacophonie se stop brutalement, et comme une fleur coupée de ses racines, un effet de sucions nous fait brutalement revenir à la réalité. Une réalité où on n'entends plus rien et où chaque concert après celui ci sera un peu plus fade.
Pyroclasts (2019)
Sortie : 23 octobre 2019 (France).
Album de Sunn O)))
Annotation :
Drone Metal - +∞/10 (les cieux)
La présence du duo de sorciers ne sera une surprise pour personne. En tout cas personne qui les a déjà vu, tant le groupe de Seattle a franchi les limites du réacteur de fusée qui décolle à côté d'un volcan en éruption. Je ne les ai vu qu'une fois et doux Jésus, ce concert sera à jamais gravé dans ma chair tant j'en sens encore les vibrations. Le disclaimer présent dans les toilettes de la salle pouvait être une blague, il ne l'était pas du tout. Mettez des bouchons, on franchis le seuil de la douleur avec Sunn O))) (120 décibels). Un simple effleurement des cordes de guitare suffit à faire vrombir la salle entière, à faire gronder le sol et trembler vos fringues, à pénétrer votre chair et à fissurer votre squelette. Ainsi, l'assistance se transforme en marée humaine piétinante, luttant contre les douleurs dorsales et les jambes lourdes. L'expérience offerte par le mur d'une vingtaine d'amplis n'est pas là pour frimer, mais pour vous faire voyager loin, aux confins de l'esprit, briser votre corps pour mieux vous transcender. Difficile d'imaginer que le son soit capable d'une telle magie, et pourtant grâce à Stephen O'Malley et Greg Anderson, ce qui peut s'apparenter à une torture devient une épreuve spirituelle transcendantale. Une expérience sonique comme aucune autre, si tant est que l'on soit ouvert.
To Be Cruel (2023)
Sortie : 19 mai 2023 (France).
Album de Khanate
Annotation :
Drone Metal - -∞/10 (les abysses)
Deuxième face d'une même pièce, Khanate est un autre groupe de l'illustre Stephen O'Malley que j'ai eu la chance de voir pour leur premier concert après 19 ans de silence. Dans cette salle du complexe 013 de Tilburg, haut lieu de la perfection acoustique européenne, tout est permis. C'est pourquoi Khanate a décidé de tout détruire. Si Sunn O))) invite à un envol spirituel, Khanate est plutôt là pour vous ancrer les deux pieds dans l'angoisse, la terreur et l'horreur de la folie psychotique. Si le premier ne s'encombre pas d'une batterie, préférant marteler son message à base de nappes, le deuxième en ajoute une volontiers afin de mieux vous écraser au sol et éviter tout éveil. La particularité de Khanate réside dans cette gestion des silences, des larsens, des chuchotements, créant une atmosphère inquiétante, étirant l'espace-temps tout en restant résolument assourdissant. Car je pourrais parler de l'ambiance malade pendant des heures, elle ne serait rien sans ce son massif, titanesque, colossal forgé par O'Malley et son équipe, dont les mauvaises intentions sont clairement de nous irradier de bruit et de fissurer nos tympans ainsi que l'édifice, en plus d'induire une crise d'angoisse. Une expérience diamétralement opposée à la précédente qui restera, malgré la noirceur du propos, LE son le plus pachydermique que je n'ai jamais connu. Une expérience sans pareil pour peu que l'on soi curieux et ouvert. Une anesthésie du conduit auditif malgré le port des bouchons.