L'univers bordélique et pittoresque des chansons de Thiéfaine: tentative d'élucider le poète méconnu.

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Janvier 1978

Premier opus d'une trilogie au style très folk et acoustique, non dénué d'humour et de surréalisme, le style et la production tranchent aujourd'hui avec le Thiéfaine « rock » moderne. La pochette de l'album n'est pas sans rappeler l'affiche du film documentaire "Titicut Follies", de Frederick Wiseman (1967).

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C’était une de ses premières compositions lors de rêveries en lycée à Dôle. Thiéfaine mentionne que c'est « la seule que ma mère a entendue, car elle est décédée peu de temps après ». Elle a donc été composée avant 1972.

Le style est très différent de l’écriture actuelle, romantique mais déjà cynique et désabusé. C'est malgré son âge une des chansons incontournables que le public attend en concert.

"Et moi je reste hermétique, indifférent à tes envies..." il amorce la dimension énigmatique, fermée, de son discours poétique.

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Chantée avec un accent comtois exagéré, la chanson vante sur un ton humoristique la cancoillotte, un fromage à pâte fondue typique de la Franche-Comté.

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Il est, par ailleurs, grand amateur de Dinky toys, spécifiquement les voitures de pompier. En tant que pyrophobe, cette passion lui a servi de thérapie.

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En dépit du style d'écriture peu académique de Thiéfaine rendant le disque difficilement abordable (se vendant à quelques 3000 exemplaires l'année de sa sortie), La Fille du coupeur de joints passe sur quelques radios et deviendra au fil des années un des classiques de l'artiste.

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Février 1979

Deuxième opus du « triptyque folk », toujours très acoustique, où un rock un peu plus violent fait toutefois ses premières incursions.

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En 1975, Thiéfaine, dont la carrière débute encore, rentre chez son père dans le Jura ; le chanteur est décharné, avec des ganglions « gros comme des œufs » sur les membres. Des docteurs parisiens l'ont testé pour le cancer et la tuberculose, sans rien détecter. Cette terreur du cancer lui inspire la chanson, qui évoque longuement les centrales nucléaires ("Alligator 427" étant le nom de code attribué par les Américains à la bombe atomique). La maladie de Thiéfaine, diagnostiquée par le médecin familial, se révèle être une carence en vitamines liée à la malnutrition.

Lors des concerts de la tournée VIXI Tour XVII qui démarre en avril 2015, le chanteur introduit la chanson sur scène en disant qu'il l'a écrite au début des années 1970 après avoir manifesté contre la centrale nucléaire de Fessenheim, plus ancienne centrale de France dont la fermeture annoncée depuis plusieurs années n'était toujours pas effective. Bien que Thiéfaine n'ait jamais parlé de cette anecdote auparavant, l'hypothèse est séduisante. En effet si la chanson a été publiée en 1979 sur son deuxième album, elle a été écrite en 1975 soit avant qu'il n'obtienne un contrat discographique.

Devenu un incontournable, ce titre est présent sur la majorité des disques live de Thiéfaine.

En janvier 2007, on retrouve cette chanson illustrée dans l'ouvrage Les Chansons illustrées de Thiéfaine, une bande dessinée où se côtoient de nombreux dessinateurs. Alligators 427 y est illustrée par Cromwell.

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Avril 1980

Ce disque est le dernier opus du « triptyque folk » commencé par son premier album avec le groupe Machin. Il s'agit également du premier où le guitariste Claude Mairet apparaît en tant que compositeur ; place qu'il occupera davantage sur les albums suivants.

Dans la version live 2006 de Psychanalyse du singe, le riff exécuté par Yan Péchin semble fortement s'inspirer de celui d'Hendrix sur Foxy Lady.

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Le morceau aborde les pratiques BDSM sous un angle humoristique.

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"Comme un chien dans un cimetière" est intitulé d'après le titre du premier spectacle de l'artiste, encore inconnu, en 1973, avec de nombreux titres qui seront édités plus tard.

"Téléphone à la météo"
Météo = ce qui est au dessus de nous. Sous-entendu: Dieu

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1981

Bien qu'il soit toujours enregistré avec l'ensemble folk du groupe Machin, le disque, comme son titre l'indique ("Dernières balises avant mutation"), est voulu comme une rupture dans la direction musicale de l'artiste. Premier disque résolument rock, la collaboration avec Claude Mairet introduit un son plus violent ; tandis que les textes du chanteur se font moins humoristiques que par le passé. L'album rencontre assez vite un grand succès et devient disque d'or en quelques mois.

La pochette de l'album a été réalisée par Docteur Faust (Max Ruiz et Anne Carlier).

"Le crapaud qui gueulait 'je t'aime' a fini planté sur une croix"
Au-delà de l'évidente référence biblique, on dénomine aussi le rapport sexuel (eros). Le crapaud est une figure retrouvée dans Les Chants de Maldoror de Lautréamont.

"Les dieux changent le beurre en vaseline et les prophètes jouent Dracula
S'il vous reste un fond d'margarine, j'en aurai besoin pour ma coda"
Référence au Festin nu, de William Burroughs.

113 est le symbole du Christ immolé sur la Croix. Le chiffre pourrait, par ailleurs, faire allusion aux 114 sourates du Coran. La chanson montrerait donc tout ce qu'on peut faire au nom de Dieu.
Dans le Coran, ces 113 sourates sont également évoqués.

"De l'influence de la maladie sur l'écriture" aurait pu être le titre, puisque la première version a été écrite une dizaine d'années avant dans ce cadre désagréable.

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Les vers "Le futur te sniffe à rebours te plantant sur un look rétro, Te reste-t-il assez d'amour pour prendre ton dernier mélo ?" font référence au Dernier Métro, de Truffaut.

Avant de l'entamer en concert en 2006, Thiéfaine propose de remplacer La Marseillaise par Narcisse 81, ce qui semble tout à fait cohérent avec l'idée de narcissisme.

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"Un vieux soleil glacé retraverse la nuit"
L'opus suivant répondra à ce vers, et c'est un monument.

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1982

Son deuxième album résolument rock, une nouvelle fois composé par Claude Mairet.

Le titre évoque un passé ancestral (le Soleil, astre ancien, vénéré dans tous les cultes dits-primitifs et notamment au Mexique, d'où revient tout juste HFT à l'époque) et un avenir hypothétique, rappelant un titre d'oeuvre de science-fiction (HFT est un ultra-fan de "Soleil vert").

À de nombreuses reprises, le morceau évoque le précédent Alligators 427 (avec la médicalisation d'un monde en souffrance), dont l'ouverture offre une couleur religieuse, laissant place à l'écoute de moutons et d'un berger - tel Dieu rappelant ses brebis auprès de lui.

L'évocation de Chihuahua, ville mexicaine au pied de la Sierra Madre, renvoie au culte solaire des Mayas, inventeur du calendrier solaire de 365 jours. Celle de Singapour, où se trouve un des tout premiers ports du monde, fait le lien avec l'Arche de Noé.

La dernière phrase du dernier couplet ("Mais dans les souterrains les rêveurs sont perdants, serions-nous condamnés à nous sentir trop lourds") fait directement allusion à Céline.

Dans l'ensemble, l'album est porté par les déclinaisons autour du soleil.

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Cette chanson est une des plus populaires du répertoire d'Hubert-Félix Thiéfaine. Selon ses dires, le "Sebasto" du titre fait référence au Boulevard Sébastopol à Paris.

Il y prend le contrepied de la légende de la Lorelei - traité d'antan par Heine et Apollinaire entre autres - en la mettant en scène dans la chair d'une prostituée. Loin du Romantisme allemand ou de la mythologie grecque antique, les charmes de la sirène Lorelei opèrent toujours mais de façon beaucoup plus prosaïque. Il ne s'agit plus de d'entraîner le marin ébloui dans sa propre perdition, mais au contraire, d'y partager cette fois-ci, les plaisirs charnels et peut-être même une forme de salut pour ses deux âmes solitaires et à la dérive. L'auteur propose une Lorelei réaliste, ancrée dans une réalité crue, contemporaine, dans une fin de millénaire où le désenchantement de la culture populaire se dérobe face aux rêves individuels et éclatés.

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@lolodu87
"Autoroutes, jeudi d'automne, avec levers "Elle m'envoie des cartes postales de son asile", j'y vois une chanson sur la solitude et la détresse des personnes hospitalisées."

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Dans l'ouverture, parlée, HFT anticipe sa disparition. L'intéressé a en effet confié qu'il souhait être crématisé et qu'on "balance ses cendres".

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Devenue une chanson emblématique de Thiéfaine, on la retrouve sur quasi-tous les lives et compilations de l'auteur.

La chanson fait référence à de nombreux auteurs, dont Baudelaire, Lautréamont, et Hölderlin.

Les thèmes abordés sont typiques du lyrisme de Thiéfaine : la folie, avec la consommation de drogues en filigrane. Les paroles allégoriques évoquent de nombreux symboles ou sous-thèmes : la psychose hallucinatoire, l'usage de stupéfiants, la solitude et le psychonautisme, toujours teintées d'allusions à la culture chrétienne.

N.b: depuis longtemps ma chanson et mon album préférés.

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Carole Fredericks apparaît dans les coeurs (ainsi que ceux de Selexine et Ganja)

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Carole Fredericks apparaît dans les coeurs (ainsi que ceux de Exit to Chatagoune-Goune)

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1984

"Alambic / Sortie Sud" est le premier album sans le groupe Machin et le seul où Hubert-Félix Thiéfaine ne signe aucune musique. En effet, à la suite d’un accident de moto, il est dans l'incapacité de composer à la guitare et signe donc tous les titres avec Claude Mairet, d'où la publication du disque sous le nom de « Thiéfaine / Mairet ».