Cover La non filmographie de l'Internationale Lettriste et Situationniste

La non filmographie de l'Internationale Lettriste et Situationniste

Photo : extrait de La société du spectacle de Guy Debord.

Liste de

17 films

créee il y a environ 5 ans · modifiée il y a environ 4 ans

Traité de bave et d'éternité
7.4

Traité de bave et d'éternité (1951)

2 h 03 min. Sortie : 25 janvier 1952 (France). Essai, Expérimental

Film de Isidore Isou

Blackfly l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Images tirées des dérives d'Isou à Paris, de rencontres avec des vedettes de l'époque, des photos de ses amis, souvent couvertes de rayures et de graffitis. Il paraît que le film a fait scandale à l'époque, a été considéré comme "film révolutionnaire".

Le film est déjà commencé ?
7.5

Le film est déjà commencé ? (1951)

1 h 02 min. Sortie : 7 décembre 1951. Essai, Art, Expérimental

Film de Maurice Lemaître

Blackfly a mis 8/10.

Annotation :

Syncinéma : ici, les interventions du public créent la bande sonore du film ; il s'agit "d'incorporer le dispositif cinématographique entier (salle, public, débats) dans le fait cinéma" (Introduction au cinéma de Guy Debord et de l'avant-garde situationniste)

Note de visionnage : La contrainte du spectateur par excellence. Ici, nous ne voyons pas un film, mais une séance de cinéma. Plus gribouillé, décousu que Traité de bave et d'éternité d'Isou,
"Le film est déjà commencé" pousse très clairement à se demander pourquoi nous sommes là, à le regarder. Il questionne les mondanités politiques qui entourent le cinéma, pourquoi voir un film - un loisir pour s'extirper du labeur ? -. Des pistes de réflexions fusent (un appel à la révolte de la jeunesse, par exemple), à la manière de 'Hurlements en faveur de Sade", des éclats de voix, d'Isou ou d'autres lettristes, des extraits décousus de films, puis le déroulé de cette fameuse séance de cinéma, purgatoire pour le spectateur venu se divertir -pour quoi ?-, entre seaux d'eau, poussières de tapis, queue déchaînée et voisins fumeurs et tapageurs.
Je peine à rester concentrée. Cette heure de visionnage était ardue. Voir un film s'autodétruire, griffonné, en négatif, décousu, désynchronisé (image/son), où les répliques peuvent être formulées en langue étrangère ou à l'envers...
Reste à se demander pourquoi je l'ai regardé.

L'Anticoncept
6

L'Anticoncept (1952)

1 h. Sortie : 11 février 1952. Expérimental, Essai

Film de Gil J. Wolman

Blackfly l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Vous avez détesté "Hurlement en faveur de Sade" ? Vous allez donc mépriser le film qui l'a inspiré, "l'Anticoncept" !
Il n'y a qu'un rond blanc sur un fond noir qui clignote de temps à autre. Et la bande son ? Hum. Tout d'abord, il s'agit d'une réflexion sur l'histoire du cinématographe, du fait que le cinéma tenterait ensuite de reproduire la réalité réelle ou romanesque. Puis que Isou serait arrivé en 1951 comme rupture en détruisant la photographie au profit du son ("le film a déjà commencé" de Lemaître l'évoque aussi). Or, Wolman va plus loin. Dans "Le traité de bave et d'éternité", il y avait au moins un semblant de trame. Ici, tout part en éclat dans une volonté d'aller au delà du sens et du langage en jouant sur les tonalités et les sons des mots. (le passage où Wolman hurle à plusieurs reprises "CACAHUÈTES !" étant celui qui a du susciter le fou rire de mes voisins, qui étaient dans le couloir juste à cet instant...).
Pourquoi je me torture devant ce genre de films au point de vouloir travailler dessus pour cette année de Master ? Cette question, je me la pose bien souvent, croyez-moi.

Note : Il devait être projeté sur ballon-sonde tandis que se jouerait des improvisations de poésie lettriste.

Hurlements en faveur de Sade
5.7

Hurlements en faveur de Sade (1952)

1 h 06 min. Sortie : 30 juin 1952. Expérimental, Essai

Film de Guy Debord

Annotation :

Le titre n'a rien à voir avec le contenu, ne vous attendez pas à des cris (quoique), à du Sade - dissolution du sujet chez Debord -, mais peut-être à une forme de sadisme à regarder ce film. Il est ardu à suivre, entre propos décousus et blancs interminables sous fond noir, censés nous pousser à réfléchir sur les propos précédemment entendus. Tout y fait pour contraindre le spectateur. Il faut croire que c'était réussi, pendant sa diffusion, le film a été hué, des gens se sont battus. Puis ici témoigne une vague féroce de "un" sur dix. En même temps, c'est une expérience désagréable. Soit elle pousse à la réflexion, soit à l'exaspération, on peut très vite taxer ce film de "conceptuel de mes deux".

Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps
7

Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps (1959)

20 min. Expérimental

Court-métrage de Guy Debord

Blackfly a mis 8/10.

Annotation :

Plutôt que de commencer le "non-cinéma" (faute de trouver un nom plus approprié) de Debord par le célèbre "La société du spectacle", je conseillerais peut-être de débuter par celui-ci, au final.

Peut-être parce que l'essentiel y est. La critique du documentaire dont le sujet est retreint et qui tente en vain de capter le réel (thème abordé de manière plus approfondie dans "La critique de la séparation"), l'appel à dépasser l'art, y compris le cinéma, pour se réapproprier le temps et mener une révolution du quotidien.
"Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps" est aussi le court-métrage de Debord le plus abordable par sa forme, le moins décousu, même si les blancs bavards à la "Hurlements en faveur de Sade" peuvent en déconcerter plus d'un.
Aussi, ce "non-film" retrace un peu la genèse de l'IS, l'errance de jeunes gens dans des bars, se retrouvant, qu'à moitié par le fruit du hasard et se demandant pourquoi veulent-ils se coucher si tard. Oiseaux de nuit qui déambulent.

Critique de la séparation
7.3

Critique de la séparation (1961)

17 min. Expérimental

Court-métrage documentaire de Guy Debord

Blackfly a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Critique singulière du cinéma, comme lieu du spectacle, de la mort, de la dépossession de la vie du spectateur. Le cinéma documentaire se pavanerait en présentant le vrai, à travers un sujet. Or, pour Debord, le vrai est sans sujet. La communication entre les êtres est lourde de confusion, ce que le cinéma ne retranscrit pas. Elle ne retranscrit pas le vrai, mais une illusion du vrai. Debord nourrit son propos en usant des photos, des vidéos d'une jeune fille qu'on ne connait pas et qu'il ne présentera pas, des personnes, de lieux que je ne connais point non plus. Ce film pose une interrogation : faut-il savoir qui sont ces gens pour mieux comprendre le propos de Debord ? Mais cette interrogation est erronée. Ce n'est pas un film. C'est ce que Debord décrit comme un monologue d'ivrogne. Il ne faut pas quêter un sens précis à ce "non film", mais une déclaration bourrue à la vie, à "l'émancipation du spectateur".
Et là, encore, je suis dans la quête de sens, probablement erronée.
Bref, je suis perdue.

Six films infinitésimaux et supertemporels

Six films infinitésimaux et supertemporels (1967)

10 min.

Court-métrage de Maurice Lemaître

Blackfly a mis 8/10.

Annotation :

Toujours vu dans le cadre d'une conférence à The film gallery à propos du cinéma de Maurice Lemaître.
Je n'avais vu que "Le film est déjà commencé" de Lemaître qui vise à contrarier le spectateur en mettant en scène une séance tout à fait désastreuse où le spectateur participe, est presque acteur. J'ignorais qu'il était allé encore plus loin dans "Six films infinitésimaux et supertemporels" où il invite le spectateur a imaginé des films, à en créer, en organisant des loteries où on vend des bobines vierges etc.

La dialectique peut-elle casser des briques ?
6.6

La dialectique peut-elle casser des briques ? (1973)

1 h 26 min. Sortie : 8 mars 1973. Comédie, Expérimental, Arts martiaux

Film de René Viénet et Tu Kuang-chi

Blackfly l'a mis en envie.

Les Filles de Kamaré

Les Filles de Kamaré (1974)

1 h 20 min. Sortie : 1 décembre 1974. Action, Érotique, Comédie

Film de René Viénet

Blackfly l'a mis en envie.

La Société du spectacle
7.2

La Société du spectacle (1974)

1 h 30 min. Sortie : 1 mai 1974. Expérimental, Société

Documentaire de Guy Debord

Blackfly a mis 8/10.

Annotation :

Vu en parallèle de ma lecture de la société du Spectacle.
La forme est très aride. Il s'agit d'extraits choisis de l'ouvrage en voix off avec un détournement pour le moins édifiant. Des images de femmes dénudées pour évoquer la question de la marchandise, des apparitions des politiciens de l'époque... Cet anti film m'a aidé à mieux comprendre la démarche de Guy Debord ainsi que certains passages que je trouvais ardu à comprendre, la forme étant parfois un peu ampoulée.

Voici une critique qui illustre à merveille mon ressenti sur ce "film" :
https://www.senscritique.com/film/La_Societe_du_spectacle/critique/148801050

Guy Debord, son art et son temps
6.4

Guy Debord, son art et son temps (1995)

1 h. Sortie : 9 janvier 1995.

Documentaire de Brigitte Cornand

Blackfly a mis 7/10.

Réfutation de tous les jugements [...] portés sur le film "La Société du spectacle"
7.2

Réfutation de tous les jugements [...] portés sur le film "La Société du spectacle" (1975)

Réfutation de tous les jugements, tant élogieux qu'hostiles, qui ont été jusqu'ici portés sur le film « La Société du spectacle

23 min. Essai

Court-métrage de Guy Debord

Blackfly a mis 8/10.

Annotation :

Oubliez le clash Cortex contre Cyprien, Debord dézingue ses détracteurs ! Et... Ses admirateurs, oui.
Il considère les uns trop abrutis pour comprendre sa démarche, les autres, des défenseurs du spectacle qui s'ignorent. Le tout avec sa voix monocorde aux relents d'un égotrip qui pourrait la rendre inaudible.
Debord ne veut aucune sympathie. Il est méprisant.
Néanmoins, après avoir vus quelques uns de ses films (dont le fameux "Société du spectacle"), on finit par s'y faire. Il maîtrise son image pour quelle soit la plus inabordable possible, que ce soit par son ton froid, son style d'écriture aussi ardu que thèses sur Feuerbach... Comme s'il faisait tout pour se rendre, ainsi que son oeuvre, la moins accessible possible à tous ceux qui cherchent l'agréable, le divertissement.
Car oui, je me gave peut-être, en bon philistin culturel, de Debord ou de l'Internationale Lettriste, on ne peut pas dire que ce soit divertissant, bien au contraire.
Ce court métrage, au-delà de son aspect "polémique", est révélateur du contexte politique de l'époque, de cette "gauche unie" qui n'aura rien foutu pour les révoltes au Portugal, pendant la Guerre d'Espagne... Une unité qui n'est que passivité et défense du spectacle.

In girum imus nocte et consumimur igni
7.1

In girum imus nocte et consumimur igni (1978)

1 h 40 min. Sortie : mars 1978. Expérimental

Documentaire de Guy Debord

Blackfly l'a mis en envie.

Film-annonce

Film-annonce (1993)

03 min.

Court-métrage de Maurice Lemaître

Blackfly l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Vu dans le cadre d'une conférence sur le cinéma de Maurice Lemaître à The Film Gallery. Pour celles et ceux qui ne le savent pas, je travaille sur le dépassement du cinéma par l'internationale lettriste et situationniste. Dans ce film annonce, Lemaître fait son autopromotion de manière assez drôle, en soulignant qu'il a inspiré Godard, Duras ou encore Resnais - là où l'internationale situationniste décrie le fait que leur cinéma ait inspiré ceux-ci - et en compilant des extraits de ses films.

Nada - Le dernier film

Nada - Le dernier film (1978)

03 min. Expérimental

Court-métrage de Maurice Lemaître

Blackfly l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Une expérience filmique gâchée par deux meufs qui passaient leur temps sur leur portable. J'ai du leur faire une réflexion à la fin du film. Et ne soyez pas mauvaise langue, elles avaient plus 25 ans que 15.
C'était un écran noir. La démarche de Lemaître visait à ce qu'on imagine un film à travers cet écran noir de sorte à ce qu'on sorte de notre passivité de spectateur et qu'on devienne créateur.

Blackfly

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