La politique de l'adaptation

Annotation :

Bahoui, j'viens de finir Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? et j'ai envie de baisser ma note parce que la plupart des trucs intéressants du bouquin ne sont pas dans le film.
Ou alors, je laisse le "inspiré par" prendre le dessus et je m'en fous ?

(je compte revoir le film bientôt pour me refaire une opinion)

Annotation :

Et quand on n'a pas lu le bouquin, dénigre-t-on quand même l'étirement à des fins monétaires ou profite-t-on d'une trilogie sympathique ?

Annotation :

L'avis de zombiraptor !

"[ceci ne constitue pas une participation, j'écris comme ça, je réfléchis à écriture haute en fait]

Et pour parler de Philip K. Dick, le défi principal d'un film, je pense, est de reconstituer un pan de l'univers de l'auteur plutôt que de retranscrire l'oeuvre précise à l'écran. Blade Runner fait le choix de la fresque contemplative assez proche de l'imagerie du type, Total Recall, partant également assez loin par moments de la nouvelle "Souvenirs à vendre" lui se rapproche plus de l'esprit général de Dick tout en créant un univers tout à fait dans le ton (et se place à mon sens devant Blade Runner pour ce qui est de la retranscription de Dick à l'écran)
Retranscrire un univers n'est pas vraiment aisé, c'est une forme de synthèse. Par exemple je trouve que l'épuration en décors naturels poussiéreux et poisseux de John Milius pour Conan le Barbare est plus dans le ton des écrits de Howard que le numérique suintant de Jackson l'est pour les récits de Tolkien (surtout dans les derniers)
Spielberg a pris énormément de libertés de récit pour Jaws, Jurassic Park et Le Monde Perdu par exemple, les amputant de pans entiers de leur déroulement. Pour Jaws il a à mon sens très bien fait. Pour Jurassic Park aussi d'ailleurs, qui reste un bouquin parfois très différent dans ses péripéties et surtout bien à part, qui se redécouvre extérieurement avec plaisir pour un fan de sauriens. Paychek, Cujo, Shining, Lolita, Dagon, Les Trois Mousquetaires, Au Bord de l'eau, Le Roman de Renard, Max et les Maximonstres, La Planète des Singes, Le Pont de la rivière Kwai, Guet Apens... et tellement d'autres... Tous ont donné des films qui sont tous plus ou moins à prendre séparément des oeuvres d'origine. Certains s'imposent la fidélité (ce qui les enlise souvent), d'autres sont ouvertement très libres (ceux là ont en général ma préférence, puisque je pars du principe que le cinéma peut ne pas se cantonner à de l'illustration), d'autres ont du mal à faire leur choix...

En gros, ça dépend !"

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L'avis de Dröm !

"Je juge la qualité d'une adaptation que sur une question "M'a telle donné envie de lire (ou relire) l'oeuvre original ?". Mais dans ce cas, un excellent film n'est pas forcement une excellente adaptation, je pense a Shining par exemple, que j'aime surtout pour la patte de Kubrick et pas tellement pour le ton de Stephen King. En revanche Misery est une adaptation réussite, on y reconnait vraiment la plume de King ce qui donne envie de lire l’œuvre original pour en avoir plus. Une nouvelle question se pose donc : est ce qu'une bonne adaptation est préférable à une véritable réappropriation ? En sachant que Shining est bien plus intéressant et pertinent que Misery (je parle des films)."