Cover Le fil d'actu : une plaque tournante

Le fil d'actu : une plaque tournante

Évidemment mais il faut avoir les bons éclaireurs. Des éclaireurs compétents qui produisent des avis qu'on pourrait qualifier d'incroyables à un point où cliquer sur envie de voir devient une habitude. J'ajoute également les avis positifs et négatifs que j'ai trouvé amusant et que j'ai envie de ...

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126 films

créee il y a environ 5 ans · modifiée il y a 15 jours

Felidae
7

Felidae (1994)

1 h 22 min. Sortie : 3 juin 2008 (France). Animation, Épouvante-Horreur, Thriller

Long-métrage d'animation de Michael Schaack

Annotation :

Je commence avec le petit Nick, je dis petit mais si ça se trouve il est plus vieux que moi (ah non). Son avis sur ce film m'a définitivement donné envie de faire cette liste donc c'est normal que je commence avec lui.

Son avis :

"Ce à quoi j'assistais n'avait rien d'une séquence des Aristochats", dit à un moment le héros félin du film. Amis des chats, vous êtes prévenus, il faut avoir l'estomac accroché si vous avez du mal à soutenir la violence sur ces pauvres bêtes, car ici elles sont égorgées, décapitées, électrocutées et subissent des expérimentations bien repoussantes. Felidae est un film d'animation intéressant dans lequel les chats se retrouvent empêtrés dans une histoire de meurtre en série, pour un résultat au morbide plutôt fascinant.

L'alchimie entre ces dessins fluides et enfantins et cet univers crasseux mêlant sexe, sectes, violence graphique et intrigue lugubre est terriblement détonnant. Tout est à hauteur de chat, quand l'homme est impliqué, il reste généralement sans visage distinct, et la façon dont il est impliqué renvoie à des thèmes joyeusement macabres. L'intrigue façon enquête est intéressante et son côté mystérieux fonctionne mais au final le scénario est le majeur défaut de l'entreprise, fatalement précipité et laissant du coup un certain arrière-goût en se disant qu'il aurait pu aller plus loin dans le développement.

Mais ne serait-ce que pour cette association improbable entre le film animalier et le polar à l'atmosphère très peu accueillante, donnant droit à quelques séquences sacrément cauchemardesques (littéralement), ce film d'animation mérite de ressortir de l'oubli, si on est prêt à accepter une telle proposition."

Colombiana
5.1

Colombiana (2011)

1 h 48 min. Sortie : 27 juillet 2011. Action, Policier, Drame

Film de Olivier Megaton

Annotation :

On reste sur Nick avec cette fois un avis assez amusant.

Son avis :

"C'est l'histoire de Luc Besson qui un jour s'est rappelé qu'il avait réalisé Léon, et qui s'est dit ensuite qu'un si bon film, ça faisait sans doute tache dans le potager qui lui sert de filmographie, alors il s'est dit tiens, pourquoi pas en écrire la version ratée avec aucune émotion et dix tonnes d'incohérences et de débilités la minute, là après on se sentira mieux avec soi-même.

L'avantage de ce film c'est que c'est systématiquement débile mais que c'est toujours inattendu (tous clichés mis à part et bon sang qu'il y en a). 10 premières minutes, la petite fille toute timide se transforme en un éclair en une ninja warrior rapide comme le vent et insaisissable par tout un cartel. 15 minutes après, Luc Besson nous rappelle que l'école c'est important au travers d'une scène où l'oncle tire gratuitement sur quelqu'un qui conduit dans la rue, devant une dizaine de témoins choqués mais pas suffisamment pour remarquer d'où viennent les coups alors que le gars ne cache même pas son flingue. Et des trucs comme ça, il y en a TOUT LE TEMPS.

Ainsi, tant de moments de grâce comme ce repérage de l'héroïne grâce à une magnifique photo prise depuis un portable, ce duel où l'héroïne se bat avec deux brosses à dents, ce final improbable avec des chiens visiblement capables de réagir à une parole prononcée au téléphone, et j'en passe et des pires, auront vite fait d'achever les neurones du spectateur qui aura eu le malheur d'avoir oublié de les désactiver en lançant le film. Pour le reste, c'est filmé par l'assistant café et on a constamment envie de baffer l'"héroïne" si on le pouvait."

An Elephant Sitting Still
7.9

An Elephant Sitting Still (2019)

Da xiang xi di er zuo

3 h 50 min. Sortie : 9 janvier 2019 (France). Drame

Film de Hu Bo

Οrion l'a mis en envie.

Annotation :

L'avis de Peaky :

"Le réalisateur s’est suicidé juste après avoir fini ce film. A 29 ans, c’était son premier long métrage. Sans nul doute que ce destin tragique aura attiré les regards. J’ai d’abord pensé qu’on en faisait trop par rapport à cette mort. Mais en voyant le film, il est difficile de ne pas y voir un côte autobiographique, et cela joue sur la compréhension du film et sur les émotions.

C’est le film le plus sombre que j’ai pu voir. 4 heures de misère, sans aucun espoir. On est dans le Nord de la Chine, c’est le vide sur terre comme dans les regards. On est tellement habitué à la misère qu’on ne ressent plus rien. Les grand-père est un poids pour sa famille et se fait jeter, le père s’est suicidé parce qu’il ne pouvait pas subvenir aux besoins de sa famille, le mari cocu se suicide aussi, le fils se fait volé par son beau-père après s’être fait tabassé à l’école. Même le chien s’est fait bouffé. Les pires 24 heures ne semblent être que routine.

Le style de Hu Bo rajoute encore ce pessimisme sans issue. Les personnages sont régulièrement filmés de l’arrière dans leurs déplacements. Les plans fixes peuvent durer facilement dix minutes sans coupures, des vrais plans-séquences peuvent rallonger la longueur. Il n’y a pas de triche, il y a un vrai plan séquence de littéralement 20 minutes qui t'étouffe complètement. La vie c’est de la merde et puis c’est tout.

4 heures et pas une ligne de générique, ni de début ni de milieu ni de fin, comme si on n’avait pas vu un film mais une part de vie. De l’aube au crépuscule, on passe de vie misérable à encore plus misérable, dans une virtuosité et une choralité exemplaire.

4 heures et pas un sourire, pas un rire si ce n’est un rire nerveux, un rire de folie, un rire de désespoir. A peine le bout d’un rêve stupide donc, aller voir ce foutu éléphant qui reste sur ses fesses toute la journée. Un rêve qui parait pourtant irréalisable, tant il semble impossible d’échapper à cette foutue ville, autant qu’il est impossible d’échapper à sa condition.

Alors après tout ça, faut être fort mentalement pour le voir d’une traite. Tu rages au début de la lenteur et de l’inaction mais au fil des heures tu prends conscience de la puissance du projet et les 4 heures semblent n'être que trop peu. J’en ressors vide comme jamais, mais le vide n’aura jamais été puissant. La fin semble comme une vie qui s’arrête. Une vie qui s’arrête…"

Mektoub, My Love : Canto uno
7.1

Mektoub, My Love : Canto uno (2018)

3 h 01 min. Sortie : 21 mars 2018 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Abdellatif Kechiche

Οrion a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'a mis en envie.

Annotation :

Nonore qui m'a donné envie de revoir ce film.

"Avec Abdellatif Kéchiche, on se ballade dans la vie des autres qui se confondent aux nôtres. Tantôt, le cinéaste se place du côté d’Amin, personnage taiseux et juste, tantôt c’est aux spectateurs et spectatrices de se situer au milieu des conversations. Le film foisonne et vit. Je commentais Mr. Nobody plus tôt en le définissant comme verrouillé, et c’est tout l’inverse du long-métrage d’Abdellatif Kéchiche, si je peux me permettre la comparaison. Le réalisateur ne choisit pas pour nous, il nous laisse écouter cette jeune fille plutôt que ce jeune homme, il nous laisse regarder ceci plutôt que cela. Bien entendu, parfois, le metteur en scène resurgit, impose son point de vue mais cela arrive tout de même très peu. Le reste du temps, il y a ce tourbillon d’images, de dialogues au naturel déstabilisant, de protagonistes qui s’en vont et reviennent selon leur envie. Qu’est-ce que les personnages de Mektoub My Love : Canto Uno sont libres ! C’est comme si la caméra n’était pas là, pour eux, alors qu’elle est tout le temps présente, pour nous. Abdellatif Kéchiche fait mine de citer les textes religieux, alors qu’en fait, il se fait lui-aussi peintre, notamment en ce qui concerne les femmes. Ce sont les magnifiques peintures de William Bouguereau qui s’animent, ces femmes avec des formes, qui cherchent le plaisir. Il est évident que ça peut poser un problème comme tout le cinéma de cet auteur soulève des questionnements importants pour les cinéphiles. Je devais compléter cette annotation par un certain désappointement mais ces quelques mots suffiront. Abdellatif Kéchiche est un auteur et à ce titre, c’est un artiste. Il est peut-être mauvais pour les uns, excellent pour les autres. Je crois d’ailleurs qu’il y a les adorateurs de films, d’un côté, et les amoureux du cinéma, de l’autre, et ce sont les reproches multiples adressés à ce cinéaste qui me le font rendre de plus en plus compte."

Happy End
7.7

Happy End (1967)

Stastný konec

1 h 11 min. Sortie : 1 septembre 1967 (Tchéquie). Comédie, Expérimental, Policier

Film de Oldřich Lipský

Οrion l'a mis en envie.

Annotation :

L'avis de Nick :

"Christopher Nolan, avec son Memento, proposait de commencer son film par la fin et de remonter les événements petit à petit à chaque fois après une séquence de quelques minutes. Oldřich Lipský, avec son Happy End, propose de commencer son film par la fin, sauf que lui monte littéralement son film à l'envers et bâtit une toute autre intrigue que celle initiée par le métrage à l'endroit. Et le résultat est du génie à l'état brut.

Ça faisait un moment que je ne m'étais pas autant marré devant un film. Toute cette construction à l'envers mais déclenchant une tonne de double sens, c'est juste à mourir de rire. Le génie du film est d'avoir du sens, quelque soit celui où on le prend. A l'endroit, une histoire d'amour qui finit mal, et à l'envers aussi, mais tout cela, c'est une question de point de vue. Ce film réussit l'exploit de retourner le cerveau mais en même temps de ne jamais perdre. Il est tout simplement fendard de bout en bout et on se surprend à rire d'une intrigue finalement plutôt macabre.

Et toute cette construction à l'envers génère non seulement des dialogues et situations aussi absurdes qu'imprévisibles (j'avais peur que le concept devienne répétitif mais il trouve le moyen de toujours se renouveler et de rester constamment hilarant) mais aussi une mise en scène aux petits oignons sachant comment exploiter le délire à la perfection pour encore plus de trouvailles mémorables (le "rangement de chambre", l'homme donnant "naissance" à sa femme). Vraiment, une incroyable découverte, qui fait rire et qui, mine de rien, sait aussi faire réfléchir sur le côté absurde de la vie, à l'endroit ou à l'envers."

Captain Marvel
5.6

Captain Marvel (2019)

2 h 04 min. Sortie : 6 mars 2019 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Anna Boden et Ryan Fleck

Οrion a mis 5/10.

Annotation :

MatthieuS et son avis hilarant surtout à la fin.

"J'ai ressenti un peu ce qu'avait ressenti une grande majorité devant Ant Man 2, c'est-à-dire un film assez creux avec peu d'enjeux, des personnages qui ne procurent rien et un engouement trop simple.
Dans le fond, beaucoup de choses m'ont plu dans ce film : j'adore la prise à revers (que je ne peux pas dévoiler ici à cause de l'évident spoiler) que nous propose le film, en nous faisant changer notre regard sur la guerre. J'aime beaucoup certaines idées de SF (notamment l'Intelligence, drôle de personnage vachement bien trouvé), la ville dans le monde des Kree a fière allure (dommage qu'on ne la voit que si peu). Bref un paysage globalement positif.

A côté de ça et des points négatifs que j'ai pointé plus haut, rien n'a été au niveau de Brie Larson et de... son manque évident de charisme ? Je ne sais pas si c'est l'acting ou tout simplement le fait qu'un mollusque soit plus impressionnant qu'elle, mais ça ne passe pas pour moi. C'est dommage pour un personnage censé représenter une menace pour Thanos (je pense que son orteil est plus charismatique que Brie Larson), ça fait tâche."

93Drake :

https://www.senscritique.com/activity/612343/12707583

Celle que vous croyez
6.2

Celle que vous croyez (2019)

1 h 41 min. Sortie : 27 février 2019. Drame, Romance

Film de Safy Nebbou

Annotation :

Edelwice :

Ce qu'il y a de marquant dans Celle que vous croyez et qui a tout de suite attiré mon attention pour ne plus la lâcher ensuite, outre la performance assez exceptionnelle de Juliette Binoche dans ce qui est un de ses meilleurs rôles récents, c'est la réalisation de Safy Nebbou qui s'articule entièrement autour d'un grand principe dont il ne se départira jamais : la retenue. Avec le directeur de la photographie, il compose une ambiance feutrée (je n'ai pas trouvé de meilleur mot pour la caractériser mais il est plutôt adéquat), souvent nocturne et bleutée lorsque Claire devient Clara et se perd la nuit dans cette double identité qui la fait vivre plus intensément que jamais et dans ces conversations avec Alex. La scène d'ouverture, le visage entier de Claire plongé sous l'eau, donne tout de suite le ton. Cette ambiance, feutrée, est prolongée dans et par la très belle musique d'Ibrahim Maalouf, certes moins lyrique que dans Vers la lumière de Naomi Kawase car faisant écho à la retenue de la réalisation, qui accompagne sublimement la mélancolie existentielle de Claire, sa "renaissance" par le mensonge et la fiction en général, ses espoirs, ses déceptions et ses blessures.

https://youtu.be/K5JVC5DYqZc

Juliette Binoche incarne un personnage fascinant et lui donne toute la profondeur et l'expressivité requises. Le réalisateur, en nous faisant épouser intimement le point de vue de Claire, exclut ainsi toute forme de jugement. Et cela avant même les révélations que le film nous réserve et qui changent forcément notre façon de penser, l'histoire et le personnage, jusque là. J'ai trouvé que le film interrogeait le poids du mensonge, et de la fiction par extension encore une fois, ainsi que la psychologie humaine avec beaucoup de finesse et de sensibilité. Les réseaux sociaux ne sont qu'un prisme qui reflète notre époque et la solitude qui la singularise, utilisé pour parler de ces sujets passionnants que le film réussit à traiter sans trop en dire, juste ce qu'il faut, et en laissant un espace de réflexion fort appréciable au spectateur.

"Même dans l'imaginaire, vous vous interdisez le bonheur"

Funan
7

Funan (2019)

1 h 22 min. Sortie : 6 mars 2019. Animation, Drame

Long-métrage d'animation de Denis Do

Οrion a mis 5/10.

Green Book - Sur les routes du Sud
7.5

Green Book - Sur les routes du Sud (2018)

Green Book

2 h 10 min. Sortie : 23 janvier 2019 (France). Drame, Biopic, Road movie

Film de Peter Farrelly

Annotation :

LapinouBleu :

"Encore dans le mood "films asiatiques avec de la baston et beaucoup de sang" je pensais regarder un autre long-métrage du genre. Cependant, contrairement à ce que l'on croit : les prises en otages n'arrivent pas qu'aux autres...
Je me suis retrouvée là, assise, l'air outré et les épaules baissées... face à une longue œuvre de deux heures où les personnages passent leur temps à conduire et à gaiement dialoguer. Ah. Shit.

Bon, j'avoue, je suis vite ressortie de cette expression de dépit.
Green Book m'offrait tout ce que j'aime cinématographiquement et il aurait été dommage de gâcher ça pour si peu. Les Indonésiens peuvent attendre après tout.

Alors, Green Book qu'est-ce que c'est ?
- Une photographie parfaite, mettant en valeur paysages étasuniens et acteurs époustouflants par un travail de cadrage (tiens, ça faisait longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de m'exprimer avec ce mot), et de large colorimétrie.
- Des acteurs impliqués.
- Une intrigue plus que passionnante.
- Une morale utopique sublime.
- Des passages de légèreté humoristique d'un naturel frappant.
- De la musique d'une qualité divine qui ferait hérisser les poils de bras des plus insensibles au piano et au jazz.

En gros, tout est travaillé et tout est réussi.
Et même quand on pas envie de le regarder Green Book sait nous ensorceler et se faire aimer."

Point limite
8.4

Point limite (1964)

Fail-Safe

1 h 52 min. Sortie : 25 février 1965 (France). Drame, Thriller

Film de Sidney Lumet

Οrion l'a mis en envie.

Annotation :

Tonto :

"Bon bah je regardais ce film avec l'espoir de pouvoir le montrer à mes élèves de 3e, mais là, honnêtement, je suis pas sûr que j'aurais le courage de montrer un film aussi radical à des gamins de 14 ans...

Ce film me laisse littéralement sans voix (mais les yeux tout mouillés). Ca fait une éternité que j'avais pas vécu une expérience aussi intense ! Tout est immense, dans ce film : la réalisation de Lumet, le jeu des acteurs (il n'y a pas de mots pour décrire le génie d'Henry Fonda), l'écriture des personnages, le propos d'une intelligence incroyable et d'une résonnance toujours aussi forte aujourd'hui, la tension hallucinante...
Je prenais "12 hommes en colère" pour LE chef-d'oeuvre de Lumet, mais je me trompais. Il avait fait encore mieux.

J'avais trouvé "Le Chant du loup" extrêmement éprouvant, mais en fait, c'était tout mignon, tout doux, à côté de ce que je viens de voir..."

Jusqu'à la garde
7.5

Jusqu'à la garde (2018)

1 h 33 min. Sortie : 7 février 2018. Drame

Film de Xavier Legrand

Οrion a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Nonore :

"Jusqu’à la garde est un film sur les portes. Elles sont ouvertes, fermées, franchies, passées, trouées, et surtout, sans cesse filmées. Seuil d’un nouveau territoire, la porte peut aussi bien être une jonction qu’une séparation. Xavier Legrand s’amuse avec cette frontière ; la peur ne surgit que lorsque quelqu’un passe derrière la porte : quand le petit garçon (meilleur acteur du film et une performance qui m’a personnellement bouleversée) s’installe dans la voiture de son père, quand, durant l’anniversaire de la grande sœur, la porte de la salle est constamment filmée par-dessus les têtes dansantes, parce que la mère est dehors, certainement en danger, sans réellement voir ce danger. La peur agit avant tout quand le père pénètre un lieu où il n’est pas admis, que ce soit lorsqu’il viole pour la première fois l’appartement de la mère, ou plus tard, plus violemment, quand il tire sur cette porte-bouclier. On pourrait également commenter l’engueulade avec les parents du père : une nouvelle fois, c’est la porte qui signe la fin de la relation, puisqu’une fois dehors, le père ne revient plus à l’intérieur de la maison. Pénétrer une maison, un appartement, c’est se sentir légitime d’appartenir au foyer qui l’occupe et c’est ce que recherche le père, ce qui en fait un personnage loin d’être manichéen. Il n’y aura plus qu’à repenser au dernier plan pour comprendre que la porte est une protection de l’intime et qu’il fut brisé par le fusil, bien sûr, et par le regard de cette voyeuse. La porte se referme enfin pour plus de tranquillité."

Donnie Darko
7.5

Donnie Darko (2001)

1 h 53 min. Sortie : 30 janvier 2002 (France). Drame, Science-fiction

Film de Richard Kelly

Οrion a mis 8/10.

Annotation :

Mad Gump :

"Donnie Darko est un film que j'avais beaucoup aimé quand je l'ai vu (il y a quoi, bien 5-6 ans), mais avec le temps le film est peu à peu sorti de ma mémoire et j'ai fini par en garder le souvenir d'un film bon mais lointain et secondaire dans ma vie de cinéphile.
Quelle bonne idée ce fut de le revoir. Donnie Darko est un film envoûtant, étrange, oppressant, décalé, à la manière d'un Lynch version teenage movie qui réussit à toucher quand il le souhaite (la relation Donnie/Gretchen et surtout cette fin, bon sang cette fin).
Et puis il y a Donnie, cet électron libre, complètement jeté et pourtant tellement attachant, schizophrène et pourtant terriblement lucide dans cet environnement bien-pensant et puritain. Jake Gillenhaal est évidemment parfait dans son rôle et habite son personnage de cette aura de folie et d'humanité.
Tout n'est pas parfait, le film est parfois confus, mais dans l'ensemble, quel film !"

Le Jour le plus long
7.3

Le Jour le plus long (1962)

The Longest Day

2 h 58 min. Sortie : 25 septembre 1962 (France). Guerre

Film de Ken Annakin, Andrew Marton et Bernhard Wicki

Οrion a mis 6/10.

Annotation :

C'est qu'il me donne presque envie de le revoir le Peaky :

"Le débarquement en Normandie. Henry Fonda. John Wayne. Clint Eastwood. Connery. Mitchum. Bourvil. Paul Anka. J’en passe.

Potentiellement un des plus grands films de guerre, tant la cinématographie en jette plein les yeux. L’ambition est démesurée, les figurants dévalent littéralement par milliers sur le littoral normand, à travers ses campagnes et villages, à coup de plans séquences aériens hallucinants.

Ambition démesurée dans l’équipe : pas moins de cinq réalisateurs différents, un casting de fou. Ambition dans ce qu’il veut raconter aussi ; on prend un maximum de points de vue différents, qu’il soit allemand, français, américain, britannique ou irlandais. Toute une série d’intervenants sont mis en lumière, jusqu’au département météo. Cela permet une analyse historique, tactique et géopolitique du conflit assez intéressante. D’autant que bon nombres de soldats reprennent leur rôle et que de nombreux conseillers techniques et militaires (y compris Eisenhower) apportent leur appui.

C’est Dunkirk avant l’heure. Aucune romantisation, aucune dramatisation du conflit. Juste la guerre assourdissante. On ne connait rien des innombrables personnages, simple chair à canon dans un espoir de liberté qui les dépasse. Du coup, comme dans le film de Nolan, on reste un peu extérieur au film.

Alors c’est vrai que ça manque cruellement de tension, ce qui est assez grave pour un tel sujet. Mais il faut le prendre pour ce qu’il est : la reconstitution de guerre la plus ambitieuse, à la fois dans la chronologie des événements mais aussi visuellement avec des scènes monumentales dans leur ampleur et la technique déployée. Plus qu’un documentaire, un vrai classique du cinéma."

La Colline des hommes perdus
8.1

La Colline des hommes perdus (1965)

The Hill

2 h 03 min. Sortie : 11 juin 1965 (France). Drame, Guerre

Film de Sidney Lumet

Annotation :

Nick à nouveau !

"Il n'y a pas à dire, Sidney Lumet est quelqu'un de très fort pour instaurer une tension de tous les diables dans ses films. Après le système judiciaire de Douze hommes en colère et le conflit nucléaire de Point Limite, le réalisateur prend place dans un camp disciplinaire et c'est tout autant stressant de bout en bout avec un vrai sens de la progression. Même si Lumet sait quelques fois égayer son récit en laissant entrevoir quelques beaux moments d'humanité et de rires entre compagnons, l'horreur n'est jamais très loin.

Le récit se déroule uniquement dans ce camp à la fois vaste et étroit, le réalisateur nous colle au plus près de ses personnages et on ressent avec eux ce sentiment d'enfermement, de liberté compromise, cette sensation d'être constamment dirigé, sans être libre de faire les actions que l'on souhaite, presque constamment encadré. Et avec ce jeu de progression, on voit l'effet à long terme sur les personnalités des prisonniers de ce camp, l'étau se resserre, les mentalités explosent et l'aliénation fait surface. La fin est proprement poignante, d'un pessimisme qui serre la gorge, où la violence humaine l'a emporté sur le reste.

Sidney Lumet fait briller ses personnages, ses acteurs, et sa caméra déborde d'ingéniosité. La colline des hommes perdus est un pamphlet contre le côté aliénant de l'armée bourré de tension, prenant son temps mais n'étant jamais ennuyeux, montrant l'humain sous toutes ses facettes au travers de ses différents personnages, pour le meilleur comme pour le pire."

Call Me by Your Name
7.2

Call Me by Your Name (2018)

2 h 11 min. Sortie : 28 février 2018 (France). Drame, Romance

Film de Luca Guadagnino

Οrion l'a mis en envie.

Annotation :

Edelwice :

"Mon 9 n'est absolument pas réfléchi mais les notes revêtent de moins en moins d'importance et de signification à mes yeux de toute façon.

L'omnipotence terrassante de Call Me by Your Name ne m'est pas apparue pendant la projection mais après coup. Je n'ai pas arrêté de penser au film après l'avoir vu, à tel point que j'en ai mal dormi à cause de toutes les pensées qui se bousculaient dans ma tête.

C'est la première fois qu'une histoire d'amour entre deux hommes me touche à ce point, même s'il serait idiot de réduire le film à une simple romance homosexuelle tant cet aspect n'est à aucun moment appuyé. Sa simplicité touchante, sa tendresse douce-amère, sa sensualité réconfortante et son cadre estival font de Call Me by Your Name une expérience inédite pour moi.

Par le déroulement de son récit, le film de Luca Guadagnino m'évoque Carol de Todd Haynes. Les deux films partagent en effet cette même sensibilité et cette subtilité renversantes de beauté et de justesse qui profitent dans les deux cas d'une première heure servant surtout d'exposition nécessaire à la naissance de l'amour véritable. Dans Carol c'était la sobriété, dans Call Me by Your Name c'est plus une ambiance et une atmosphère dues au cadre de l'histoire : une villa charmante lors d'un été en Italie du Nord, un lieu apparaissant comme hors du temps. Si seulement...

Timothée Chalamet est exceptionnel. Voilà, c'est dit. L'alchimie de sa relation avec Armie Hammer est une évidence à l'écran, mais c'est vraiment la performance du plus jeune qui m'a marqué. La justesse de son jeu est impressionnante au regard de son âge et de son rôle qui est tout sauf évident, à l'image du magnifique plan-séquence final durant lequel je n'ai pas pu détourner les yeux de son visage. C'est une des plus belles scènes qu'il m'ait été donné de voir au cinéma. C'était très fort, indéniablement. Cette fin, regard caméra, fait prendre conscience de tout le propos du film. On se remémore l'expérience intense qu'on vient de vivre, comme Elio...

Je vais m'arrêter là même si j'ai l'impression d'en avoir dit si peu, d'avoir à peine effleuré mon ressenti. C'est vraiment terrible d'être limité à ce point par les mots. Le film est loin d'être parfait mais je n'ai qu'un mot qui me vient à l'esprit : merci.
En attendant, je trouve consolation dans les mots des autres : "Beau et déchirant comme un premier amour"."

La Passion de Jeanne d'Arc
8

La Passion de Jeanne d'Arc (1928)

1 h 40 min. Sortie : 25 octobre 1928. Drame, Historique, Muet

Film de Carl Theodor Dreyer

Annotation :

Nick_Cortex !

"L'histoire de Jeanne d'Arc est un sujet que je trouve souvent intéressant dans ses exploitations par les médias. Carl Theodor Dreyer, avec son film, prend non seulement le parti de rendre la chose intéressante : il la rend bouleversante. La Passion de Jeanne d'Arc est un torrent d'émotion qui brille dans son approche de Jeanne, comme dit dans l'introduction "sans casque ni armure, simplement humaine", bien que, en quelque sorte, divinisée par la caméra de Dreyer.

Le film avait été prévu au départ comme un film parlant, ce qui n'a pas eu lieu en raison de l'équipement technique, mais finalement, c'est peut-être mieux ainsi. Ça permet à Dreyer de raconter son intrigue majoritairement par la force de ses images, des visages qu'il filme. Notamment Jeanne, merveilleusement interprétée par Maria Falconetti, qui en dit long avec ses yeux humides, exorbités, son visage qui laisse apparaître des émotions pures et spontanées, et qui reflète la pression constante que Jeanne subit, que ses accusateurs lui infligent. Rien que ce jeu des visages est déjà bouleversant.

Dreyer fait preuve d'une énorme sympathie envers Jeanne, il la déifie au travers de sa caméra et de ses choix de plans. La pression qu'elle subit tout le long du film est si forte, face à une justice aveugle et bornée, lui posant des questions ridicules et la tourmentant en la prenant de haut, que son exécution agit presque comme une libération pour elle, mais élément déclencheur d'une révolte du peuple. Sa mise à mort est une des scènes les plus fortes que j'ai vu : elle prend son temps et scotche, glace le sang et est sublimement filmée, entre le cadrage sur Jeanne et les travellings sur le peuple, c'est terriblement bien exécuté.

Ce film est formidable, il a l'effet d'un bon coup de poing dans le ventre. Les images montrées par Carl Theodor Dreyer sont d'une force phénoménale, il en dit long avec peu d'intertitres, il fascine de bout en bout. On est écrasé par la pression en même temps que Jeanne, qui montrera avec conviction la force de sa foi face à la pression de ses accusateurs. Brillant et poignant"

Amanda
6.8

Amanda (2018)

1 h 47 min. Sortie : 21 novembre 2018. Drame

Film de Mikhaël Hers

Οrion l'a mis en envie.

Annotation :

Peaky :

"Infiniment beau.

J’étais prêt à dire au début que ça faisait du bien d’avoir un film où tu es juste « bien », où tu te laisses porter doucement. Et puis paf, retournement de situation. Je ne m’y attendais tellement pas.

Traiter avec autant d’humilité, de sobriété et de justesse un sujet aussi grave, j’ai trouvé ça terriblement beau. C’est l’exemple parfait d’un film qui arrive à émouvoir sans jamais en rajouter. Il n’y a pas une seule petite louche de pathos. Du coup, balancé entre des émotions justes, on a une ambiance mélancolique, douce-amère qui nous porte. Et j’adore ça. C’est « vrai », à la limite tu oublies que c’est un film.

Même la manière dont Hers filme Paris est « naturelle ». Ces travellings le long de la Seine à vélo, le sourire aux lèvres, cette course pour arriver à l’école à temps… Il n’y a jamais d’artifices, jamais de triche.

Puis le « Elvis has left the building » à la fin, il m’a terrassé comme rarement. Procurer autant d’émotions en faisant une métaphore entre le tennis et la résilience post-traumatique, c’est beau. Infiniment beau."

L'Homme qui rétrécit
7.6

L'Homme qui rétrécit (1957)

The Incredible Shrinking Man

1 h 21 min. Sortie : 17 mai 1957 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de Jack Arnold

Silent Voice
7.4

Silent Voice (2016)

Koe no Katachi

2 h 09 min. Sortie : 22 août 2018 (France). Animation, Drame, Romance

Long-métrage d'animation de Naoko Yamada

Οrion a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Peaky :

"Je n’avais pas ressenti ça depuis The Man from Nowhere. La première demi-heure est d’une cruauté, d’une violence incroyable. La réaction physique est lourde. A serrer du poing de façon incontrôlée, à écarquiller les yeux, à se recroqueviller sur soi-même. L’arc rédemptif qui suit est plus doux, dans une quête vers un bonheur contagieux. Le film aurait pu s’arrêter là-dessus d’ailleurs, après une heure follement remplie et qui se suffisait à elle-même.

Et en même temps, je ne voulais pas le quitter ce film, j’étais bien. Après un interlude calme, la deuxième heure nous replonge dans une violence qui fait mal. On a fait un saut dans le temps, les personnages ont évolué et à partir de là, c’est une montage russe d’émotions. La rédemption sera totale ou ne sera pas.

L’animation est jolie même si classique, et contient des partis pris forts qui fonctionnent. Par exemple, Ishida n’ose pas regarder les autres dans les yeux. Et pour représenter cela, il y a des croix sur le visage des gens, croix qui s’enlèvent lorsqu’il reprend espoir. La voix silencieuse ne fait ainsi pas seulement référence à la surdité mais aussi à Ishida, qui ne trouve pas sa place et se ferme du monde.

Que ce soit dans les thèmes (le harcèlement scolaire, l’exclusion, l’intégration de l’handicap dans notre société, la dépression), les personnages, le message, ça m’a bouleversé. Faut pas me faire ça à moi."

Le Cid
6.8

Le Cid (1961)

El Cid

3 h 02 min. Sortie : 21 février 1962 (France). Aventure, Biopic, Drame

Film de Anthony Mann

Annotation :

Tonto :

"Impressionnant ! Anthony Mann signe une grande fresque historique et épique, portée par un Charlton Heston au sommet. Fort de ses 3h, le film accuse quelques longueurs, mais dans l'ensemble, ça se suit bien, et on ne s'emmerde jamais trop longtemps...
Tentant de restituer (plus ou moins) fidèlement l'histoire vraie derrière la célèbre pièce de Corneille, Mann parvient à faire revivre le Moyen-Âge grâce à une reconstitution historique grandiose, pas forcément d'un réalisme extrême, mais qui fourmille de tant de détails qu'on y croit sans problèmes. Visuellement, les plans, les décors, les costumes les couleurs, c'est un régal pour les yeux ! Sans compter la magnifique scène de bataille finale... Quelle belle époque que l'époque des figurants !

A côté de ça, le contexte historique est bien présentée, et bon dieu, qu'est-ce que ça fait plaisir de voir un film de 1961 qui prend à ce point le temps de développer les caractères des personnages qu'il met en scène, et de présenter un contexte à ce point dénué de manichéisme. A aucun moment, on ne rentre dans la dialectique des méchants espagnols contre les gentils musulmans où l'inverse, au contraire, les relations amicales entre les uns et les autres sont admirablement montrées, sans idéalisme pour autant, les mauvais se trouvant d'un côté (Herbert Lom, toujours aussi génial) comme de l'autre.
Autre point très positif : le personnage du Cid lui-même, qui se taille évidemment la part du lion, et ses relations avec son roi. Figure typique du chevalier dans toute sa splendeur, Le Cid est un héros incroyablement mesuré : s'éloignant de son roi quand celui-ci prend les bonnes décisions mais toujours fidèle à son souverain, il nous offre une belle réflexion sur l'honneur et la loyauté, qui achève de faire de ce film un petit bijou."

Les Plages d'Agnès
7.5

Les Plages d'Agnès (2008)

1 h 50 min. Sortie : 17 décembre 2008 (France).

Documentaire de Agnès Varda

Annotation :

Nonore :

"Très belle autobiographie, même s’il manque le dernier chapitre de la vie d’Agnès Varda, il demeure une originalité plastique tirée des références que la cinéaste et photographe a intégrées durant son parcours. Les découpages, les montages, les collages rappellent évidemment Picasso et Magritte que la réalisatrice cite souvent dans ce documentaire aussi touchant qu’amusant. Ce que Picasso faisait avec ses tableaux, Varda l’accomplit avec des miroirs ; ce que Magritte exprimait avec des nuages, Varda le dessine avec les plages qui commentent l’ensemble de sa vie, de sa naissance à ses expositions des années 2000. Contée par la voix mais aussi par les images, les petites histoires personnelles de la metteuse en scène s’imbriquent les unes avec les autres avec un sens très pointu du montage. Le film ne paie pas de mine mais il reste exigent dans la restitution de la mémoire – quand celle-ci est généralement brouillonne – et dans les effets esthétiques obtenus, inventifs, créatifs, photographiques ou cinématographiques. Si Agnès Varda parle évidemment d’elle, encore une fois, elle parle avant tout des autres, qui ont été à ses côtés ou qu’elle a rencontrés. Sans oublier la paire de fesses, le zizi et la zézette."

Témoin à charge
7.9

Témoin à charge (1957)

Witness for the Prosecution

1 h 56 min. Sortie : 19 février 1958 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Billy Wilder

Annotation :

Peaky :

"J’ai toujours un petit faible pour les films de « court room », haut lieu de joutes verbales où l’éloquence est une arme redoutable. Et pour cause, l’avocat principal est d’une indécence langagière délicieuse, très étonnante pour l’époque. Les dialogues de son personnage sont exceptionnels. C’est un bon vivant qui ne vit que pour son métier et particulièrement pour les meurtres difficiles à plaider.

Et les circonstances de ce meurtre, les dessous de cette affaire épineuse, elles sont bien plus farfelues qu’elles n’y paraissent. Le dénouement est absolument impossible à prédire. Pendant les vingt dernières minutes, on se fait retourner comme des crêpes à n’en plus finir. Les twists s’enchaînent d’une façon imprévisible, tout en maintenant une cohérence certaine.

J’avais marquer dans un premier temps comme défaut le « surjeu » de certains personnages, mais même cet argument est irrecevable étant donné les explications finales.

De toute façon, Billy Wilder serait-il seulement capable, avec toute la bonne volonté du monde, de faire un mauvais film ? Six nominations aux Oscars pour ce film (Marlène Dietrich fut effondrée de ne pas être nominée), une comparaison au maître Hitchcock et un adoubement d’Agatha Christie, précisant que ce fut le seul film adapté d’une de ses histoires qu’elle apprécie."

La Prophétie de l'horloge
5.4

La Prophétie de l'horloge (2018)

The House with a Clock in Its Walls

1 h 46 min. Sortie : 26 septembre 2018 (France). Comédie, Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Eli Roth

Annotation :

Edelwice :

"Je suis assez étonné par la sortie tout en discrétion du film, au vu du casting, et de son accueil pour le moins mitigé, pour ne pas dire froid. Peut-être que les circonstances ont joué en sa faveur mais je n'ai pas à me justifier de toute façon, j'ai adoré et puis c'est tout.

La Prophétie de l'horloge est un excellent film fantastique jeunesse. Je ne sais pas si les enfants ont vraiment peur en le regardant mais je trouve qu'il y a une super ambiance, à la croisée du gothique et du kitsch, aussi bien inquiétante qu'intrigante. On est transporté dans un monde plein de magie, d'enchantements et de secrets terrifiants pendant un peu moins de deux heures, et on le quitte le sourire aux lèvres car on a passé un super moment.

Si l'histoire du film ne révolutionne rien dans le genre du fantastique, elle a au moins le mérite d'être très bien menée de bout en bout, d'être particulièrement intéressante et assez différente de ce qu'on a l'habitude de voir. Tout ce qui concerne l'antagoniste et ses motivations est ainsi le bienvenu, surtout dans un film pour enfants.
Je trouve néanmoins dommage que l'histoire se fourvoie dans la relation entre Lewis et Tarby, pour le coup artificielle et vraiment clichée, surtout quand le "seul" deuil que vit le héros aurait suffi (et ça aurait été bien plus pertinent ET percutant) à justifier les péripéties du film. Mais c'est pour moi le seul gros défaut.

La Prophétie de l'horloge séduit surtout par son duo Cate Blanchett/Jack Black qui sont tous deux excellents en mages farfelus, voisin et voisine à la relation platonique, et qui volent clairement la vedette à l'acteur qui incarne le héros. Leurs personnages m'ont touché, m'ont amusé, j'étais plein d'empathie et de sympathie pour eux. Ils s'éclatent à leur donner vie et ça se voit, leurs regards sont très expressifs. La scène du magasin de bonbons, pour n'en citer qu'une mais il y en a bien d'autres, m'a bien fait rire.
Bref, c'était léger mais tout sauf stupide et infantilisant, les décors (surtout le manoir) contribuent largement à l'ambiance, aux petits oignons, du film et j'ai adoré, voilà."

Okko et les fantômes
6.6

Okko et les fantômes (2018)

Waka Okami wa Shōgakusei!

1 h 35 min. Sortie : 12 septembre 2018 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Kitaro Kosaka

Annotation :

Edelwice :

"Enfantin pour mieux épouser une forme de simplicité désarmante mais juste et d'une grande sensibilité, Okko et les fantômes est un film qui sait aller à l'essentiel tout en ménageant un espace nécessaire à l'émotion, véritablement saisissante par moments. L'aspect graphique du long métrage semble d'ailleurs faire écho à cette apparente légèreté qui s'oppose à la gravité et au sérieux des thèmes abordés, à savoir le deuil, ses conséquences et les façons de le vivre. Le chara design est ainsi très enfantin (et assez particulier, le trait est simpliste et rappelle les dessins d'enfants, j'ai eu du mal à m'y habituer), jurant presque avec les décors franchement beaux (l'endroit secret, l'auberge de Gros Noeux Roses). On voit donc la simplicité en premier lieu mais cette simplicité est le support d'une touchante et sincère variation sur le deuil et plus particulièrement l'étape du déni (selon les 5 phases du deuil théorisées par la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross que j'admire pour son travail qu'elle a dédié en grande partie à la fin de vie). Les fantômes que voit Okko servent en quelque sorte de substitut à ses deux parents qu'elle vient de perdre dans un tragique accident de voiture, jusqu'à ce qu'elle réalise pleinement leur disparition. L'information est passée mais elle ne l'a pas encore entièrement digérée. C'est d'ailleurs ce qui explique son comportement parfois un peu à côté de la plaque, faisant comme si de rien n'était, mais en réalité tout à fait logique. Car dans ses rêves, ses parents sont vivants : les rêves deviennent sa réalité tandis que la réalité se transforme en un rêve, un cauchemar, dont le sens lui échappe. En développant la situation de plusieurs clients de l'auberge dont s'occupe Okko, le film montre que le deuil est avant tout une expérience personnelle qui peut s'exprimer de manière très différente d'une personne à une autre. Reste que j'ai eu un peu de mal avec la narration et que j'ai trouvé l'exécution parfois bancale voire étrange, mais Okko et les fantômes est un beau film qui réussit largement ce qu'il entreprend."

Monsieur Link
6.6

Monsieur Link (2019)

Missing Link

1 h 35 min. Sortie : 17 avril 2019 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Chris Butler

Annotation :

Nick :

"Les films du studio Laika sortent à des distances aussi éloignées que judicieuses pour permettre à chaque fois de peaufiner le prochain bébé. Après Kubo, au tour du chaînon manquant de faire son entrée pour une aventure qui s'impose comme un divertissement hautement recommandable pour les enfants en cette période de vacances. A la fois assez différent mais pourtant très proche des autres œuvres du studio, à l'image de l'éponyme monsieur Link et son rapport avec les humains, ce film est une petite merveille.

Et c'est avec plaisir qu'il nous embarque dans une aventure au dépaysement garanti, à la croisée d'un Indiana Jones et d'une oeuvre de Jules Vernes, avec même un Lionel Frost rappelant l'attachante arrogance d'un Sherlock Holmes, accompagné de son Watson poilu, maladroit et touchant. On voyage autour du monde, dans la jungle, la forêt et les montagnes enneigées, tout ceci par le biais d'une animation fluide et disposant du charme inimitable de la stop-motion bien travaillée, et on sourit comme un enfant devant l'étonnante candeur du sasquatch, porte ouverte à une sensibilité intime qu'on ne voyait pas forcément venir mais qui fonctionne.

Bon enfant mais jamais bête, le métrage offre un beau choc des cultures bourré d'humour et de tendresse, ode à la différence se permettant également de taper sur les éternels défauts de l'homme cherchant à tout prix la reconnaissance au détriment du reste, et osant demander qui, finalement, est le plus évolué dans l'histoire. Rempli d'âme, de cœur et de sens de l'aventure, un film qui fait du bien."

L'Effrontée
6.5

L'Effrontée (1985)

1 h 36 min. Sortie : 11 décembre 1985. Comédie, Drame, Romance

Film de Claude Miller

Οrion l'a mis en envie.

Annotation :

Peaky :

"Naissance des pieuvres.

Le parallèle avec le film de Sciamma est frappant (celui-ci en devient même un remake). Deux films sur la transition délicate et explosive entre l’enfance et l’adolescence. Deux filles qui explorent et s’explorent. Deux filles qui essaient de comprendre le monde mais que personne ne semblent comprendre. Il y a même ce rapport à la piscine, lieu de révolution et révélation de puberté. Et on va pas s’en cacher, ce sont deux de mes films français préférés.

L’effrontée, c’est pour moi le film qui dépeint le mieux ce qu’on appelle de façon assez barbare « la crise d’adolescence ». Ça bouillonne à l’intérieur, ça chauffe à blanc. Tout se bouscule, la jalousie, l’ennui, la colère, l'embryon d'une sexualité. C’est tellement juste qu’on n’en oublie que c’est un film. La volonté de conserver les ratés et les gamelles n’y est pas étrangère. J’en ai croiser des petits monstres et je retrouve vraiment ce qu’un gamin de cet âge pourrait dire.

Il y a cette fine limite où Charlotte peut un instant paraître tel un enfant naïf, incompris et l’instant d’après se transformer en ado rebelle. Il y a cette fine limite aussi entre l’amour et le désamour dans sa relation avec ses proches. Les insultes et les crises peuvent pleuvoir, elles dissimulent un lien irremplaçable. Charlotte Gainsbourg est exceptionnelle dans ce rôle. C’est ce qui se passe quand on met des acteurs qui ont l’âge de leur personnage, elle joue presque son propre rôle.

Outre tout ça, l’esthétique est lumineuse, calibrée, les plans restent en tête. La musique de Ricchi e Poveri donne une pêche incroyable.

L’effrontée, c’est un tourbillon d’émotions violentes qui se fracassent dans la tête d’une gamine qui découvre le monde et se découvre elle-même. Douce claque."

Genèse
6.5

Genèse (2019)

2 h 09 min. Sortie : 10 avril 2019. Drame

Film de Philippe Lesage

Οrion l'a mis en envie.

Annotation :

Ed le vice :

"Edelwice
Pourquoi l'amour est si compliqué ?

Si l'amour est la promesse d'un bonheur que la plupart recherche pour combler un manque, une solitude pesante et lancinante (voir à cet égard la très belle scène où Guillaume se fraye un chemin entre les couples à une soirée, tentant une timide approche auprès d'une fille qui se soldera par un échec), il est aussi la promesse de désillusions et de frustrations qui vont s'accumuler chez les deux personnages principaux jusqu'à gagner progressivement le spectateur lors de certaines scènes terribles. Et ce sont justement les désillusions et les frustrations qui intéressent Philippe Lesage. La caméra n'aura de cesse de suivre les deux personnages, le réalisateur n'hésitant pas à utiliser le hors champ pour mieux capter les émotions des acteurs. On ne verra ainsi jamais les parents des deux adolescents.

Charlotte et Guillaume se cherchent. Elle fait des allers-retours, allant d'un point à un autre, d'un garçon à un autre pour finalement revenir au point de départ, à l'image de ces deux séquences où elle est dans un train, une aller et l'autre retour. Lui tourne en rond, littéralement lorsqu'il fait des tours de terrain en courant, libéré lorsqu'il quitte le cercle mais découvrant par là-même l'amertume qui le hantera. Tous deux sont perdus et ne savent pas quoi faire de leurs émotions et de leurs sentiments, trop complexes pour être pleinement appréhendés à un âge où l'on doute constamment.
Charlotte cherche l'amour sans jamais le trouver. Elle veut aimer autant qu'elle veut être aimée, mais ce sont les déceptions et les personnes qui veulent profiter d'elle qui l'attendent. Guillaume ne goûtera pas à l'amour, comprenant en même temps que ses sentiments qu'il n'y aura pas le droit. Des sanglots douloureux, une confession courageuse et audacieuse (scène sublime) scellant une amitié, et une larme solitaire déchirante. Car l'amour est compliqué, il est fait d'attirances qui ne sont pas forcément réciproques, de désirs qui ne sont pas toujours partagés, d'erreurs qu'il est parfois difficile de surmonter...

La dernière partie, étonnante, renoue avec une forme d'innocence du sentiment amoureux qui fait autant de bien, surtout après ce qu'on vient de voir, qu'elle bouleverse profondément par sa pureté. Le dernier plan regard caméra achève de nous rendre complice de l'idylle touchante des deux jeunes adolescents. L'amour est compliqué mais il est beau, douloureux et si beau à la fois."

Jurassic World: Fallen Kingdom
5.1

Jurassic World: Fallen Kingdom (2018)

2 h 08 min. Sortie : 6 juin 2018. Action, Aventure, Science-fiction

Film de J. A. Bayona

Οrion a mis 2/10.

Annotation :

Nonore :

"Grosse chiasse de dinosaure, celui-ci, repérée, dès l’annonce du titre, absolument affreuse. L’intérêt des thématiques déployées se noie dans la nullité scénaristique, la multiplication des dialogues sans saveur, et l’abondance des explosions qui ne font bander que Michael Bay. Tout respire la lourdeur indigeste, à l’image de cette bande originale atrophiant les chœurs les plus majestueux, d’une paresse sans égale, et qui, fait totalement honteux, se débarrasse de la splendeur du thème de John Williams. Peu de cadres se retiennent, à l’exception de quelques uns, maigrement inspirés mais au-dessus de cette mascarade cinématographique à la photographie hideuse et aux effets numériques immondes. Les personnages sont d’une pauvreté absolue, inintéressants, clichés … etc, et ils ne dégagent que l’amateurisme des comédiens. Ce surjeu, mon Dieu … Ce sont des allégories de la connerie. Alors, certes, le réalisateur s’appuie sur quelques effets de style du grand Steven Spielberg, mais sans atteindre sa virtuosité, et surtout la magie monstrueuse que porte le premier Jurassic Park. Même Colin Trevorrow parvenait, entre deux placements de produits, à rendre la supercherie amusante, avec un scénario plus simple, et donc plus clair, moins superflu. Ici, non seulement tout se prévoit, grâce à une campagne publicitaire déroutante, mais en plus, la partie narrative la plus fascinante – sur l’île – se fait ridiculiser par la tournure des événements. Les dinosaures, mélange de terreur et d’émerveillement, ne sont plus que des automates, et le film ne rend pas justice aux idéologies écologiques et anti-spécistes. Même la grosse « pile de merde » du premier épisode semble plus regardable (
https://78.media.tumblr.com/tumblr_m758moyBGG1rsmws3o1_500.gif)."

Battleship
4.1

Battleship (2012)

2 h 10 min. Sortie : 11 avril 2012 (France). Action, Science-fiction, Guerre

Film de Peter Berg

Οrion a mis 2/10.

Annotation :

Nick :

"Très probablement un des films les plus cons que j'ai vu. Et mine de rien, ça rend Battleship presque fascinant, c'est typiquement un nouveau mètre étalon dans l'échelle du blockbuster crétin et bourratif. Tellement que je ne sais pas par où commencer en fait... Dès le début on a le loser idiot qui fout en l'air sa vie, alors son frère le force à aller dans la marine. Et puis il y a les aliens qui veulent dominer ou détruire la Terre pour une raison quelconque (des motivations ? Pour quoi faire ?), et finalement c'est presque un parcours initiatique pour le "héros" parce que grâce à ça, sa vie est remise sur les rails, on peut dire merci aux aliens.

Bon ça c'est une chose. Ensuite, comme dans tout blockbuster américain ultra forcé sur le patriotisme qui se respecte, Battleship nous rappelle à quel point l'Amérique est forte. Même si elle est entourée et s'allie au Japon éventuellement, enfin quand même, le drapeau américain est toujours dans le coin. Tellement beau qu'on a même le USS Missouri et les vétérans qui l'accompagnent (qui sortent d'on ne sait où et qui arrivent en mode L'étoffe des héros), peut-être pour dire que la nouvelle artillerie ne vaut rien face à l'ancienne, allez savoir, ainsi qu'un ancien lieutenant-colonel avec deux jambes artificielles, qui rejoignent la castagne. A ce point-là on ne peut plus rien faire sinon être dépité ou rire un bon coup (de dépit).

Moi je me suis énormément marré finalement, c'est ce qui sauve le film de la note minimale, aussi alarmant vis-à-vis de l'intelligence de certains scénaristes hollywoodiens soit-il. Il est tellement idiot, il y a minimum une connerie par minute, il y a des aliens qui veulent conquérir la Terre alors qu'ils craignent la lumière du Soleil, il y a Rihanna aussi crédible en second maître que moi quand je fais du ballet, il y a des boules métalliques qui détruisent tout dans des scènes visuellement immondes, il y a une tentative désespérée de rappeler à un moment que ce film est tiré du jeu de la bataille navale, bref, il y a tellement de choses qui ne vont pas que j'ai fini par craquer dans un rire presque constant jusqu'au bout. Je m'inquiète, parfois."

Punch-Drunk Love - Ivre d'amour
6.9

Punch-Drunk Love - Ivre d'amour (2002)

Punch-Drunk Love

1 h 35 min. Sortie : 22 janvier 2003 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Paul Thomas Anderson

Οrion

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