Le grand récit de la Guerre de Troie !

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Alors voilà, le point de départ est assez simple, bien que très éparpillé dans les livres, ça commence par un pari, trois déesses veulent savoir laquelle d'elle est la plus belle, alors elle demande à un pâtre troyen (si si), fils de Priam, Paris. Paris choisit Aphrodite (contre Athéna et Héra) qui lui promet la main et l'amour d'Hélène ; il part donc la rejoindre auprès de son mari, la séduit et l'enlève.

Ménélas, très en colère, en appel à son frère, Agamemnon, bien plus puissant que lui, et ensemble ils réunissent les grands royaumes grecs dans une armée grandiose qui va détruire la ville de Troie. Il faut expliquer, que les rois grecs avaient un pacte, qui datait de l'époque où ils étaient tous amoureux d'Hélène (fille de Zeus, représente, notons au passage que Clytemnestre est sa soeur, qu'elles aussi les soeurs des Dioscures), elle choisirait son mari, et personne n'aurait le droit de lui voler, et si quelqu'un venait la voler, tous s'allierait pour récupérer la fille (c'est l'antiquité, la vie des femmes, tu vois).

Quoi qu'il en soit, l'armée est réunie, les bâteaux sont prêts à partir, il ne manque que le vent, et pour que le vent se lève, et les portes sur les côtes troyennes, il faut sacrifier la fille d'Agamemnon, la fille pour sauver la belle soeur, sale histoire qui commence mal.

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Dix ans plus tard, la guerre traîne en longueur, il serait temps d'en finir. Le livre commence le jour où Ménélas confisque la promise-butin d'Achille qui décide alors de ne plus se battre, ce dont Hector, prince troyen, frère de Priam, profite pour tenter enfin de repousser l'armée grecque à la mer.

Le livre se déroule sur six jours et autant de nuits pendant lesquels Dieux et humains vont s'affronter sans relâche jusqu'à..!

(A mon goût, le meilleur de la littérature antique à ce jour.)

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(Notons cet épisode évoqué dans l'Iliade, repris par Euripide où Ulysse et Diomède mènent une mission d'infiltration dans le camp troyen et se retrouver, par un étrange coup du destin, à massacrer le roi Rhésos, allié Thrace et trop généreux des Troyens.

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Peu après, la mort d'Achille, un oracle raconte qu'il faut l'arc et les flèches qu'Héraklès a légué à Philoctète pour prendre Troie, sauf que pour une histoire sordide mélant lâcheté et dégoût (et un peu de bétise), Philoctète avait été abandonné sur une île, à l'aller, genre, il y a dix ans. Seul Ulysse semble capable de réaliser la performance.

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Plus ou moins longtemps après (Poséidon passe vite sur la fin du siège, le cheval est évoquée, idée d'Ulysse, la mort de Priam, une des ses filles assassinées dans un temple, une autre, Cassandre ira avec Agamemnon, Andromaque la femme d'Hector, est offerte par Ménélas au fils d'Achille, Neptolème ; elle arrive la pauvrette, avec sa belle-mère, Hécube, désespérée, et, lové dans l'immense bouclier d'Hector, leur fils, Astynax, qui sera jeté du haut des remparts. La pièce se termine sur le corps déchiqueté de cet enfant, dernière victime des grecs qu'on hésite de plus en plus à qualifier de "camp des gentils".

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(Vers la fin de l'Iliade, c'est Ajax, le grand, le fils de Télamon (ce coup des deux Ajax, le grand, et le petit, fils d'Oïlée, c'est toute une aventure, c'est le plus ancien duo comique que je ne connaisse !) qui récupère le corps d'Achille, avec l'aide d'Athéna qui ne va pas tarder à la trahir.)

Au partage du butin, alors qu'il réclame les armes, Ajax est doublé par Ulysse (et ses grandioses fourberies). De dépit, Ajax devient fou, complètement fou, il massacre les autres chefs grecs, ou plutôt le crois, car ce n'est qu'un charme de la sorcière Athéna, en vrai, il tue des boeufs, mais dans un élan de culpabilité, il ne tardera pas à se jeter sur sa propre épée.

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Agamemnon a eu le bon gout de faire des sacrifices avant de partir, c'est lui qui arrivera le premier, sans encombre ; il a remporté Cassandre, qui lui a annoncé qu'il va mourir en rentrant chez lui, ça ne va pas tarder, sa femme, et l'amant de celle-ci l'attendent de pied ferme. Il aura tout juste le temps de déshabiller pour un bain bien mérité avant de mourir de la main de l'un ou de l'autre selon les versions.

(Pour le terrible enchaînement des vengeances voir la grande liste des Atrides.)

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Les navires sont partis, Ménélas depuis longtemps, puisqu'il s'en fout des sacrifices, et quelle galère l'attend, je vous raconte ; les autres se sont arrêtés sur la côte Thrace le temps de régler le problème. Pour le sacrifice on a décidé d’immoler Polyxène, fille délicate d'Hécube et Priam.

Puisqu'on est en Thrace, faisons un peu d'histoire-géo, la Thrace, c'est des voisins de Troie, des alliés, mais des barbares, des gens moins civilisés vous comprenez. C'est quand même là, que sentant venir sa fin, Priam a envoyé son fils, il y a quelques jours de ça, le roi de Thrace a fui le champ de bataille emportant l'enfant et suffisamment d'or pour assurer son avenir.

Donc il faut tuer la fille, Hécube pleure, pleure, ô pauvre femme, nulle n'a connue ton infortune, à Agamemnon elle refuse sa fille, mais voilà Ulysse, perfide, qui convainc la fille de s'offrir dignement au couteau, et elle accepte, refusant de mourir en esclave. Le sort d'Hécube empire, rappelons rapidement qu'Agamemnon et Ulysse étaient autrefois de ses amis, des amis de Priam, des habitués de la maison, c'est terrible l'amour. Hécube demande à mourir avec sa fille, Agamemnon refuse, Hécube veut se suicider. Elle part vers la mort, laissant sa fille aller à la sienne, quand on lui apporte le corps de son fils, celui qui était resté chez le Thrace, on l'a retrouvé sur une plage.

Agamemnon, miné par ses crimes, lui permet sa vengeance, que je vous laisse découvrir, et accepte qu'on brûle sa fils avec la fille, en honneur aux dieux, ce qui est une belle fin pour une femme qui a tout perdu. (Dans cette version c'est le roi Thrace qui annonce à Agamemnon son destin.)

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Huit ans, c'est aussi le temps qu'il faut à Ménélas pour rentrer chez lui, là encore, c'est très flou. Avec Hélène, sans Hélène, Hélène était-elle un fantôme créé par une déesse pour semer la discorde, une image qui se dissipe lorsque son mari la rejoint comme le raconte Euripide ? Les avis divergent.

Dans tous les cas, il parvient à rejoindre la terre grecque, parfois il y meurt sous les coups d'Oreste et d'Electre, parfois il est emporté à un grand âge.

Pour en savoir plus sur Ménélas, voir la liste des Atrides.

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Andromaque a été offerte à Neptolême, vous vous rappelez, la voilà avec lui dans un amour total, heureux, ils ont même un enfant totalement aimé, ça ne va pas du tout à la nouvelle, la femme que lui avait choisit son père, la jalouse Hermione a beaucoup de mal à accepter cette union païnne et joyeuse dans son propre lit, il faut préciser qu'Hermione c'est pas une rigolote, c'est la fille de Ménélas, elle a le sang rouge et violent, surtout depuis qu'elle pense qu'Andromaque lui a jeté un sort pour ne pas avoir d'enfants.

A partir de là, ça part en vrille, Neptolème part à Delphes offrir une offrande à Apollon qui a tué son père, Hermione devient folle, menace de tuer Andromaque, appelle son père, Ménélas, qui vient pour tuer l'enfant de sang troyen, Pélée, le vieillard courageux, père d'Achille, grand père du p'tit, se dresse, tremblant mais inflexible, s'il fait quoi que ce soit, c'est la guerre. (Et les Thessaliens, laissez moi vous le dire, ils font même peur aux Spartiates !) Ménélas s'en va donc, fâché, comme toujours. Quand arrive Oreste, le petit démon, il vient emporté Hermione, qu'il aime depuis toujours, et qu'elle ne s'inquiète pas pour son mari, il a tendu un piège à Neptolème, à Delphes, quelle tristesse pour Pélée de perdre deux générations, il va pour se suicider quand la belle et douce Thétys, sa déesse avec qui il a fait le petit Achille, vient le consoler.

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Le retour d'Ulysse, le plus détaillé, le plus long, dix ans, pour la patrie, (voir la liste sur l'Odyssée), c'est le seul qui semblait vraiment devoir vivre vieux.

(A un moment, on croise les autres héros, les morts, aux Enfers, c'est un triste rappel de la tragédie de ses destins gâchés.)