Lectures 2021

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Un ouvrage intéressant bien qu'inégal qui entend comparer les trajectoires de Drumont, antisémite "fondateur", et de Zemmour, islamophobe (entre autres) qu'on ne présente plus. Si j'ai apprécié les analyses sur Drumont et l'écriture très claire de Noiriel, je reste sur ma faim en ce qui concerne Zemmour. Bien que Noiriel ait, à mon sens, assez justement brossé son portrait, il manque des éléments d'ordre plus politique. De même, opposer la science historique et l'idéologie, d'accord, pareillement pour la "vocation civique" des savoirs ou de la connaissance, mais le livre me laisse un désagréable goût d'inachevé. Allons au fond des choses ! Bon, les commentaires du site "Riposte laïque", cités vers la fin du livre, me donnaient déjà bien assez envie de vomir, il est vrai... La démarche de Noiriel était difficile, et le succès n'est donc pas total, à mon sens. En résumé : bon, succinct, mais peut-être un peu superficiel malgré tout.

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J'ai quand même appris des choses et potentiellement trouvé quelques stratégies d'organisation dans ce livre... Mais on reste dans le développement personnel, tous ces bouquins de self-help qui s'excitent sur la productivité et rabâchent les mêmes (fausses) citations d'hommes (pas de femmes évidemment) célèbres qui eux, au moins, avaient une vision. Ah oui, les déterminismes sociaux ne sont que des excuses qu'on se cherche, c'est vrai, j'imagine que toutes les sciences sociales sont bien moins fondées que les foutaises pseudo-managériales qui fascinent les jeunes entrepreneurs dynamiques et motivés. Bref, c'est une lecture qui est quand même intéressante parce que la méthode exposée peut finalement s'appliquer à des domaines extrêmement divers, et ça m'a aussi aidée à comprendre plus finement tout ce que je peux détester dans ce genre de bouquins (en les trouvant d'autant plus fascinants).

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Classique des classiques, impressionnant mastodonte. Difficile de ne pas mettre 10, ouvrage de référence pour toute la philosophie (avec la Physique). J'y reviendrai à coup sûr, même en ayant pris mon temps pour le lire (et le "ficher" autant que possible).

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Très court texte anti-cartésien de Diderot en réaction à une de ses lectures, qui montre aussi à quel point il estimait la chimie (face au galimatias théologico-métaphysique qu'il pouvait parfois rencontrer).

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Je suis déçue par ce livre dont j'attendais plus. C'est intéressant de suivre le parcours d'Isabelle Attard, j'aurais aimé avoir beaucoup plus de détails sur les quelques années qu'elle a passées en Suède par exemple. Ce livre n'est ni particulièrement bien écrit, ni précis, ni même très concis : je suggère plutôt les écrits de Francis Dupuis-Déri si vous souhaitez lire des introductions générales, claires et accessibles à l'anarchisme. Je ne dis pas que le parcours de Madame Attard est sans intérêt, et pour l'avoir écoutée plus d'une fois, c'est une femme que je respecte. Malheureusement, je suis de plus en plus fatiguée par les collapsos de tout genre et mes dents grinçaient un peu trop à la lecture de petites phrases apparemment innocentes. Je salue la démarche mais ma note reflète ma déception. :(

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Superbe lettre, présentation de Saunderson, exposition du problème de Molyneux, réponse de Diderot à celui-ci (avec les lectures de Condillac et de Locke)... Un beau texte de philosophie.

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Lu trop vite, malheureusement - à relire dans le détail un jour (dans l'édition de Colas Duflo). Beau texte de 1753, intéressant tant pour la philosophie diderotienne que pour l'histoire des sciences et des thématiques plus générales. Donne le vertige par son intelligence et sa finesse ; c'est vraiment chouette Diderot, d'autant plus qu'il questionne son lecteur au moins autant qu'il s'interroge lui-même sur ses propos. Agréable à lire.

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Assez court, intéressant à lire en relation avec la Physique et les Parties des animaux.

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Un roman déconcertant, surprenant. C'est peut-être bien le premier roman inachevé que je termine, paradoxalement, et même cette frustration devant l'absence de fin semble insensée. On ne comprend pas tout, pas grand-chose même, au fond, à la manière de K. qui pourtant semble comprendre davantage qu'on ne le pense. Personnages étranges, dialogues dignes d'un rêve froid qu'on refait en permanence : K. ne rencontre que des obstacles dans sa quête, et il est sans doute pour lui-même le plus grand d'entre eux. Ce n'est pas étonnant qu'on ait tant écrit sur ce roman cryptique qui se lit pourtant relativement bien : l'histoire avance autant qu'elle stagne. Kafka a aussi un humour ravageur qui a très bien marché sur moi. Je le recommande, aussi... déconcertée, oui, que je le sois par cette lecture.

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J'avais lu plusieurs de ces contes en primaire, ou au collège peut-être... Ils sont tour à tour comiques, étranges, cruels, surprenants. Une bonne lecture, mais je plains Delphine, Marinette (et tous les animaux de la ferme) d'avoir des parents ou maîtres aussi cruels. Dire que Marcel Aymé déclarait qu'ils étaient "pour les enfants âgés de 4 à 75 ans". Non non, ne lisez pas certains d'entre eux à des bambins de 4 ans O_o Très contente de les avoir enfin (re)lus néanmoins !

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Une (très courte) introduction à la métaphysique, comme son titre l'indique on ne peut plus clairement. Si vous n'avez aucune idée de ce qu'est ou de ce que fait la métaphysique contemporaine, je pense que c'est une première lecture adéquate. En revanche, je reste très nettement sur ma faim. C'est un peu trop plat : les bonnes questions sont posées, mais pourquoi ne pas développer davantage les auteurs évoqués ? Aristote, Hume, Locke, Kant, Lewis en plus, s'il vous plaît... Pourquoi s'arrêter systématiquement sur cette espèce de "peut-être que x, mais puisqu'y, peut-être que z, sauf que... " ? C'est un ouvrage assez frustrant car finalement, on se promène dans la métaphysique, mais on ne touche à rien, et on n'a pas le temps de voir ce qui nous entoure. Je trouve le livre de Lowe (A Survey Of Metaphysics) bien plus clair et intéressant, mais effectivement, il est plus long et s'adresse directement à des étudiants. Après tout, c'est justement une série conçue pour introduire à un sujet dont on ne connaît rien ; je ne suis donc pas le public cible. Mais pour quelqu'un qui reconnaît son ignorance, c'est sans doute une présentation admirable. J'ai hésité entre 6 et 7 mais je mets 7, parce que Mumford, en plus d'être pédagogue, n'est pas pédant. Lu en anglais.

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Mérite plutôt un 7,5/10 ou un 15/20. Lu en anglais, sous le nom de "Make it stick". Un ouvrage clair, récent et intéressant sur les meilleures stratégies d'apprentissage et de mémorisation, avec des exemples concrets dans des champs d'application très divers : en milieu scolaire et à l'université, mais aussi dans le monde du travail ou en tant que "life-long learner". Je recommande sa lecture à tou.te.s celleux qui veulent mieux apprendre et retenir. Les auteurs font un remarquable effort de pédagogie pour rendre le contenu des dernières études sur l'apprentissage accessible. En gros, relire ne sert à rien, mieux vaut se tester régulièrement sur le contenu qu'on doit apprendre, espacer ces tests dans le temps, et ne pas hésiter à mélanger les disciplines ou les types de problèmes qu'on doit résoudre. Toujours essayer de donner une solution avant d'aller vérifier la réponse, réfléchir à son apprentissage, et donner du sens à ce qu'on apprend. Chacun.e est maître.sse de son apprentissage.

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Une note à la hauteur de ma déception et de mon énervement. Il y a dans cette Anomalie des germes intéressants, ou plutôt amusants, mais qui sont balayés par un vent d’esbroufe. Pour la résumer en un mot, cette Anomalie est vaine. Je déteste ces digressions pseudo-philosophiques et pseudo-scientifiques qui font passer ce roman pour plus intelligent qu'il ne l'est. La plume de Le Tellier n'est pas mauvaise, la galerie de personnages brossée me plaisait. Mais qu'est-ce que c'est que ces références incessantes et inutiles à la culture populaire contemporaine, si ce n'est un moyen lâche et facile de flatter son lectorat et de signer pour une adaptation en série télé ? Fin bâclée, exécution ratée. Et surtout, ne vous attendez pas à de la SF. Votre chemin, vous pouvez passer.

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10/10 parce qu'il répond exactement à mes attentes. Pema Chödrön est claire, aide à comprendre les obstacles qu'on peut rencontrer dans la pratique de la méditation. Une lecture essentielle, pragmatique, limpide, très apaisante sans jamais verser dans un new age douteux.

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Un gros recueil d'articles de Lévi-Strauss (le livre compte 17 chapitres), qui datent tous des années 1950. J'appréhendais cette lecture, il y a des passages complexes mais c'était beaucoup plus plaisant et intéressant que je ne l'aurais cru !!

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Spinoza cherche à montrer, dans ce traité, que la liberté de penser (de philosopher) n'est nuisible ni à la piété, ni à la sûreté de l'Etat : bien plus, elle est même utile, requise pour assurer cette dernière. Une excellente lecture qui me semble un peu délaissée. Très intéressant pour la philosophie politique et le rapport entre philosophie et religion et dès lors qu'on s'intéresse de près ou de loin à Spinoza ! A lire dans l'édition PUF (collection Epiméthée).

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J'avais le souvenir d'une pièce fantasque, loufoque et fabuleuse (j'en ai vu au moins une représentation), et j'ai été globalement déçue par cette lecture. J'adore Ionesco mais je n'avais jamais lu Beckett. Peut-être cette déception est-elle aussi due à mes conditions de lecture : dans le train, épuisée par une rude journée, avec la pression qui se relâche... J'aurais dû me rabattre sur un manga, je crois. Il y a quand même plusieurs des répliques de Vladimir et d'Estragon qui m'ont fait pouffer sous mon masque.

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Pas mal, sans être incroyable ou renversant. Donne un aperçu des thèses de Simone de Beauvoir. Plusieurs redites, une écriture ordinaire. J'ai trouvé que le format du livre et les références convoquées le rendaient plus scolaire qu'académique. Ça n'en reste pas moins un assez bon livre pour se faire quelques références philosophiques sur la soumission, ou en guise d'introduction contemporaine à Beauvoir sur ce problème.

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Ross était un intuitionniste moral du début du 20e siècle, admirateur de Prichard et de Moore. Un livre intéressant, pas révolutionnaire, mais plutôt bien conçu et intéressant sur le bien (good) et le devoir, ou le "juste" au sens de moralement correct (right). Ross a tout de même réussi à me convaincre de l'irréductibilité du devoir au bon. J'avais déjà des sympathies pour les théories pluralistes, qui prônent une pluralité des biens comme une pluralité des devoirs. Se lit relativement bien (sauf cet horrible chapitre IV).

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Un petit chapitre bien résumé par son titre mais qui ne s'y réduit pas. Schopenhauer distingue deux sortes de métaphysiques (i.e. la religion et la philosophie) et montre comment la métaphysique n'est pas au-delà ni hors de l'expérience. Bien au contraire, dans toute explication, dans toute physique, il y aurait une métaphysique résiduelle, même à l'insu du savant. On aura beau connaître "par le menu les intestins des vers intestinaux et la vermine de la vermine, la physique ne saurait se substituer à la métaphysique, car nous n'aurions sinon qu'une compréhension partielle de toute réalité : le besoin de sens, ce besoin de métaphysique, ne sera ainsi jamais comblé.

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Une lecture très intéressante et globalement plaisante. D'excellents articles qui ne manqueront pas de faire sourire ("Nos amis et nous", coucou les profems). J'ai bien aimé les études sur la transmission et le travail domestique / ménager, avec leur distinction. J'ai hésité à mettre 7, parce que certaines choses sont un peu datées malgré l'actualité d'autres. Et puis Delphy fait parfois, peut-être, un tout petit peu preuve de mauvaise foi, je trouve qu'elle balaye un peu trop rapidement les arguments adverses. Je recommande tout de même cet ouvrage, et je pense que je lirai le second tome un jour ou l'autre.

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Amusant à lire juste après Delphy. J'ai hésité à mettre 6, mais l'essai sur Woolf et Sontag était prenant et enivrant. En fait, le titre n'a rien à voir avec le contenu, si l'on excepte le tout début (le terme de "mansplaining" n'est pas le fait de Solnit, d'ailleurs). Dans l'ensemble, c'est assez pauvre, même comme introduction féministe. Pas très intersectionnel, beaucoup d'idéalisme malvenu (j'en veux pour preuve "revolutions are, most of all, made up of ideas"). Mon premier Solnit, sans doute pas mon dernier, même si j'en attendais bien plus.

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Un libelle contre le capitalisme, les pulsions de mort, les infamies, la barbarie d'un présent qui met chacun.e aux prises avec tou.te.s les autres. La plume de Vaneigem est trop lourde pour moi. Je conçois parfaitement qu'on puisse sentir un souffle épique (pompeux par moments) planer au-dessus des lignes, mais ça m'a plus rebutée qu'autre chose. Et puis j'ai trouvé ça cliché : encore du gauchiste qui fait du pavé (à défaut de le jeter lors d'une manif) avec des mots précieux ou sibyllins à chaque coin de page... Y'a pas de mal à ça, mais oui, c'était une lecture assez peu plaisante, même en étant globalement d'accord avec le propos.

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Une lecture extrêmement claire et essentielle pour toutes les personnes blanches, et ce quelles que soient leurs opinions, et même si j'ai préféré "Why I'm no longer talking to white people about race" de Reni Eddo-Lodge. Il me semble que c'est un ouvrage assez introductif et basique, mais j'ai le sentiment que s'y trouvent des rappels toujours utiles, sur lesquels on n'aura jamais fini de s'éduquer (on = tout le monde, mais surtout on = nous, les blanc.he.s). Je recommande donc, vivement.

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Un court roman très doux, qui sent bon l'été. J'aime beaucoup cette attention si délicate portée aux détails, au décor, aux gestes du quotidien, aux moments simples et ordinaires - attention qui semble propre à de nombreux auteurs japonais. Il y a de quoi réenchanter un monde.

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Un peu daté, mais fait tomber quelques murs pour mieux contempler l'horizon incertain. Article d'une trentaine de pages dont je recommande la lecture à chaque femme.

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Une biographie qui se lit comme un roman, et qui aide tant à découvrir la vie et les aventures du curieux personnage qu'était l'un des plus brillants philosophes du XXe siècle que son œuvre. J'ai le sentiment d'avoir fait une première promenade extrêmement riche et féconde auprès des travaux de Wittgenstein grâce à Ray Monk, et me sens fin prête pour les aborder frontalement. Et même en guise de lecture de vacances, c'était excellent ! Je recommande à quiconque s'intéresse de près ou de loin à la vie et à l'œuvre de Ludwig.

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Une lecture très plaisante, même si le livre ne correspond pas à ce à quoi je m'attendais. James Hamblin ne manque pas d'humour et propose plutôt de courts essais qui ont trait à l'industrie cosmétique et au "skin-care" qu'un état de l'art de la littérature scientifique relative à la peau (et aux produits qu'on applique sur elle quotidiennement) et à l'hygiène. Ses éclaircissements (il est médecin) sont toutefois très appréciables.

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De bons conseils pour réussir ses projets personnels et accroître sa concentration. Cal Newport confirme sa place dans ma maigre liste d'auteurs de développement personnel qui peuvent "valoir la peine" qu'on se plonge dans leurs recettes.

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Incontournable. Ce n'est PAS une lecture agréable ou plaisante. Mais c'est très clair, précis, solide. Sauf, peut-être, la toute première partie, un peu historique, qui manque de consistance, mais c'est sans importance et ne sert qu'à introduire le sujet.
Des stats à connaître par cœur. Un livre vraiment central, et à mettre dans TOUTES les mains.