Lectures 2025

Annotation :

Très instructif pour embrasser le monde de l'Inde classique dans sa formation, sa diversité religieuse et sa richesse culturelle ; à recommander selon moi à ceux qui ont déjà un pied dans l'étude de l'Inde / de l'hindouisme car certaines choses pourraient sembler à mon avis trop allusives.

Annotation :

Malpertuis bâtit un mystère autour d’une maison lugubre et labyrinthique en reprenant les codes du roman fantastique. Trouvés inopinément dans un couvent par un cambrioleur et consignés par lui, des documents dévoilent et augmentent tout à la fois l’énigme de la demeure et de ses habitants. Différentes voix parlent, mais ne disent les choses que partiellement, par ignorance, ou au contraire en connaissance de cause, dans le secret partagé de quelques scélérats impliqués dans l’affaire et initiés à la magie. Le lecteur finit par comprendre que la “capture des dieux” par les ancêtres Doucedame-le-Vieil et Anselme Grandsire, missionnés par Cassave, était une aventure bel et bien réelle et concrète.
Jean Ray invente une destinée sordide à des dieux diminués, dérobés au souvenir éteint du monde gréco-romain. Les humains eux continuent de payer le prix de leurs prétentions amoureuses hubristiques et personne, ni dieu ni Homme, ne peut échapper au Destin. Outre une narration régulièrement saisissante qui le rend efficace dans son genre, j’ai trouvé dans ce roman quelque chose qui a su éveiller une sorte de malaise, comme une gêne face à des obscurités qui seraient vraiment effroyables et ignobles. Les petits dieux pénates ou l’extinction fatale des lampes me semblaient familiers des cauchemars ordinaires.
J’ai moins apprécié certaines parties du roman. Peut-être que la façon de traiter des aléas sentimentaux entre Jean-Jacques, la Furie et la Gorgone (certes, l’on sait cependant qu’il y en a, des scènes de ménage, chez les divinités grecques) m’a paru un peu maladroite, que le spectaculaire (la lutte entre les créatures monstrueuses qui conduit à la mort du jeune homme par pétrification) l’aura emporté sur l’étrange et le malsain un peu malheureusement.
Il reste qu’il s’agit d’un roman fort singulier, complexe et doté d’une belle écriture. Une fois lu, il donne l’impression d’être forcément à relire, afin que l’on revienne sur les éclats qu’il conserve au détour d’un regard, d’une pièce à moitié vide et dans les oubliettes hantées par des dieux en baudruche.

Annotation :

Celui de l'auteur que j'ai le moins apprécié pour le moment, mais lecture savoureuse malgré tout. Thomas Hardy et ses personnages complexes ancrés dans la nature et le cycle des saisons, jamais bons au point de ne jamais être agaçants, jamais totalement mauvais au point de ne jamais pouvoir s'émouvoir ni se montrer justes ; sa manière de traiter des sentiments amoureux, dont la naissance et l'extinction doivent tant aux circonstances, aux "riens" croisés ou ratés en chemin, ce qui rend leur roman particulièrement réaliste et intéressant. Entre les déclarations naïves et les désillusions brutales, le délire amoureux de l'un des soupirants de la belle Bethsabée infuse une note assez inquiétante.

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Roman inachevé et nébuleux. Le style de Henry James est intéressant, mais ici le propos est souvent difficilement compréhensible.

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Une relecture (la première d'une œuvre depuis longtemps). Premier Woolf lu il y a des années, je conserve une petite fascination pour ce roman d'une journée qui mêle pensées secrètes, aspirations intimes et représentation théâtrale, avec irruption de l'Histoire.

Annotation :

Une relation épistolaire entre un fonctionnaire pauvre et une jeune femme orpheline, qui voit se développer entre les deux un fort sentiment de solidarité, et davantage. Allusions à des scandales, des menaces ou des drames et déclarations à demi mots confèrent une inquiétude à ces échanges, jusqu'à la catastrophe finale. Par le mariage, la jeune femme échappe à son protecteur, l'ultime lettre du fonctionnaire, sans réponse, exprime son désarroi face au silence à venir. Car lui, le copiste, vit d'écriture, écrit pour écrire. La réflexion sur la littérature qui se mêle à la correspondance se termine ainsi, sur une perte et une exclamation sans retour.