Cover Les films sifflés et les critiques magnifiques qui les défendent...

Les films sifflés et les critiques magnifiques qui les défendent...

Je suis intimement persuadée qu'un film ne peut pas se regarder qu'une fois. En fonction de ce que nous sommes pendant la lecture .. en fonction de notre âge, de notre fatigue, de notre humeur, de notre culture générale, de notre état émotionnel .. notre vision change. Et la perception de l'ensemble ...

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12 films

créee il y a environ 7 ans · modifiée il y a environ 7 ans

Blanche-Neige et les Sept Nains
6.8
1.

Blanche-Neige et les Sept Nains (1937)

Snow White and the Seven Dwarfs

1 h 23 min. Sortie : 4 mai 1938 (France). Animation, Fantastique, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de William Cottrell, David Hand, Wilfred Jackson, Larry Morey, Perce Pearce et Ben Sharpsteen

Anouche Pelka a mis 10/10.

Annotation :

Blanche Neige et les sept nains, c'est un monstre sacré dans l'animation et le cinéma en général. C'est le film d'animation patriarche qui a permis tous les films Disney à venir, les dessins animés concurrents, les anime japonaises, Tout.

C'est le pari fou de Walt Disney de remplir une salle de cinéma avec des personnages de carbone sur papier, de peinture et de bruitages.

Mais au delà du mythe, qu'est-il réellement ? N'est ce pas un simple dinosaure qu'il faut voir pour "se faire une éducation" ? que nenni !

Blanche Neige et les sept nains, pourtant d'un âge quasi canonique aujourd'hui, supporte encore la comparaison avec les dessins animés d'aujourd'hui, et pour beaucoup les surpasse.

Au niveau du dessin et de l'animation tout d'abord : Walt Disney n'avait qu'un essai, il a donc ciselé son futur chef d'œuvre. Chaque plan, chaque paysage est un tableau majestueux, riche de couleurs et de détails. Chaque mouvement bénéficie d'une animation soignée, dynamique et crédible. Chaque personnage est incroyablement travaillé dans les mimiques, les postures, les mouvements caractéristiques à chacun. Les bruitages accompagnent magnifiquement l'ensemble. Quant à la musique et aux chansons, elles peuplent notre imaginaire.

Le scénario, connu de tous, est pourtant touchant et emporte l'enfant que nous sommes restés. On rit devant les bêtises de simplet, on s'amuse de la bougonnerie de grincheux, on s'émeut de la candeur de Blanche Neige, on frémit devant la terrible reine transformée en sorcière.

On est loin de l'expérimentation ou du travail à la chaîne. On fait face au travail perpétuel d'un bataillon d'artistes dévoués à faire l'histoire du cinéma et proposer un film qui lancera un genre. Et une telle dose de travail et de talent transpire encore aujourd'hui de la pellicule pour notre plus grand plaisir.

A voir, et pas seulement pour dire "Je l'ai vu".
< @Hypérion

Roméo et Juliette
7.1
2.

Roméo et Juliette (1968)

Romeo e Giulietta

2 h 18 min. Sortie : 25 septembre 1968 (France). Drame, Romance

Film de Franco Zeffirelli

Anouche Pelka a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

(...)Mais il y a deux choses qui font de ce Roméo et Juliette autre chose qu’une adaptation un peu timide et pantouflarde.

Déjà, la musique de Nino Rota. Sublime. Hallucinante. Qui reste dans la tête pendant des mois.

Et surtout, SURTOUT, la scène de la première rencontre :
(Pour ceux qui connaissent déjà, juste en dessous :
http://www.youtube.com/watch?v=0nYG_wQMheg )

Juste pour cette scène, le film vaut la peine d’être vu.
Toute l’essence de la pièce est résumée en cinq petites minutes parfaites de bout en bout, sur une musique belle à pleurer. L’amour brutal, inévitable de deux « star-crossed lovers » qui ne peuvent faire autrement que s’aimer et mourir (comme le dit la chanson en fond, toute rose, comme les amants, fleurit puis se fane). Et le thème de Rota intervenant au premier baiser, comme pour rappeler que le destin est au bout du chemin.

Alors oui, devant une scène pareille, on oublie le côté académique, peut-être même un peu plan-plan du film. On verse sa larme, et on met gentiment cette scène parmi les meilleures de tous les temps. Et je pèse mes mots.< @Tibère Lechat

Peggy Sue s'est mariée
6.5
3.

Peggy Sue s'est mariée (1986)

Peggy Sue Got Married

1 h 40 min. Sortie : 7 janvier 1987 (France). Romance, Comédie dramatique

Film de Francis Ford Coppola

Anouche Pelka a mis 8/10.

Annotation :

La vraie beauté du film c'est de réussir à traiter de thèmes qui doivent hanter chaque adulte, enfin personne entre deux âges on va dire, (entre 30 et 50 ans) ce que l'on a pas fait durant notre jeunesse, nos rêves qui n'ont pas abouti, mais aussi des remords par rapport à certaines actions, la peur de ne pas avoir fait les bons choix de vie, ou bien que ces choix qui sont résolument les bons ne tournent pas comme il faut à cause de mauvais concours de circonstances, ou bien de maladresses. Enfin c'est un sujet qui m'intéresse et me touche assez. Il y a une sorte de sincérité qui se dégage des personnages et ça c'est fascinant. . Et le film parlant de thèmes universels, capte le spectateur et le met dans un état mélancolique et quelque sorte c'est un film qui fait un grand bien.
En bonus la musique de John Barry
>@gimliamideselfes

Akira
7.9
4.

Akira (1988)

2 h 04 min. Sortie : 8 mai 1991 (France). Animation, Science-fiction

Long-métrage d'animation de Katsuhiro Ôtomo

Anouche Pelka a mis 10/10.

Annotation :

(...)Mais voilà, le problème, c'est qu'à l'époque, on trouvait rien, mais rien de rien,le néant! Et puis Bang 1990! Putain, les années 90... Je sais pas vous dire à quel point je les vomis, je sais pas vous dire à quel point je les aime. C'est en 1990 qu'on a commencé à entendre comme un murmure...Akira...
J'ai du voir Akira pour la première fois en 1992. On a regardé ça chez French avec toute la bande par une après midi ensoleillée, enfermé dans son salon, les rideaux clos. On allait enfin le voir ce truc. On l'a vu... C'était indescriptible. On l'a revu, comme ça, tout de suite. C'était toujours indescriptible. C'était un claque phénoménale sur tous les points et c'était aussi incompréhensible tout en ayant du sens. ça parlait de tellement de truc, ça parlait de nous, et ça nous parlait. J'ai revu Akira hier soir... C'était indescriptible...Akira a tout changé dans l'histoire de l'animation japonaise et de l'animation tout court, comme dans l'histoire de la publication de bande dessinée en France et en Belgique. Akira a ouvert les portes d'un monde nouveau. On s'est aperçu que ce film de 1988 était peut-être par sa richesse visuelle, son univers dystopique, et les thèmes qu'il aborde l'un des plus grands films de science-fiction jamais réalisé.C'est à ce moment là que l'opinion sur le Manga a commencé à s'inverser. Certains "manga" pouvaient aussi être de l'art. Akira est au manga et à l'animation japonaise un peu ce qu'a été Rashomon (toute proportion gardée) pour le cinéma japonais.Je l'ai revu hier, c'est une expérience toujours aussi intense. Il n'a pas pris la moindre ride. Il est toujours aussi riche. il continue à envoyer,à secouer sévère. Un film sans concession. Des longues minutes de dialogues d'une part, un violence sèche, explosive, graphique d'autre part. Des séquences absolument culte à ne plus savoir les compter Une bande originale minimaliste obsédante faite de percussions et de voix qui laissent la place à de longs moments de silence pesant. ... <@Samu-L ...SUITE EN BAS

Le Cercle des poètes disparus
7.5
5.

Le Cercle des poètes disparus (1989)

Dead Poets Society

2 h 08 min. Sortie : 17 janvier 1990 (France). Drame

Film de Peter Weir

Anouche Pelka a mis 9/10.

Annotation :

Classique du 7e art pour moult cinéphiles, Le Cercle des Poètes Disparus est un film symbole d’une jeunesse en quête de rêve et de liberté, bridée par les ambitions de leurs pères et par une institution pour qui la carrière et le prestige des hautes fonctions passent au-dessus de la culture et des aspirations personnelles. Cette recherche de soi est une étape pour tout un chacun, les passions amoureuses, l’émancipation et les désirs représentant des passages obligés vers la vie d’adulte.
Voix idéale de la conscience culturelle, le professeur de littérature John Keating incarne le mentor et guide poétique que nous rêvons tous d’avoir. Devant la caméra de Peter Weir, Robin Williams, au sommet de son art, campe ce personnage emblématique avec force et sincérité. Sa sensibilité irradie l’écran et contamine le casting juvénile.
Groupe hétérogène aux membres caractéristiques, ces poètes disparus combattent chacun leur Némésis. Tous portés par l’amour pour la vie, pour une fille ou pour un art, ces étudiants de la prestigieuse et austère académie de Welton évoluent et grandissent pour devenir les hommes qu’ils désirent être. Les jeunes Robert Sean Leonard, Ethan Hawke, Josh Charles et Gale Hansen se partagent l’affiche, allant jusqu’à être sur un pied d’égalité avec Robin Williams. Un casting de grands talents pour une histoire tout aussi belle que tragique, au sublime final devenu mythique.
« C’est dans ses rêves que l’homme trouve la liberté, cela fut, est, et restera la vérité ». C’est en cette citation que réside le message du Cercle des Poètes Disparus. Un récit qui résonne encore aujourd’hui et dont les thèmes restent d’actualité. Un incontournable pour tout amoureux du cinéma et défenseur de la liberté de choix.
< @Tom Left


'Et je sors du film, debout sur la table,
Fière qu’il y ait des hommes qui osent exister,
Attraper des étoiles dans leurs vies envolées
Et colorer leurs yeux de larmes édulcorées
Pour voir à travers elles leur avenir avancer.

Ô capitaine, mon capitaine !
Que j'ai bien fait de te revoir. ♥'
<@Cerys

Thelma et Louise
7.5
6.

Thelma et Louise (1991)

Thelma and Louise

2 h 09 min. Sortie : 29 mai 1991 (France). Road movie, Drame, Aventure

Film de Ridley Scott

Anouche Pelka a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Terminé le triste simulacre de poussière et de frustration, se taire, baisser les yeux.
Maintenant la vie peut commencer.
Louise et Thelma, c’est l’amitié flamboyante, définitive, scellée dans la douleur.
Une histoire d’amour platonique qui nique toutes les conventions, enfantée avec la liberté comme promesse, longtemps fantasmée, échappée de la boîte qui l’emprisonnait et qu’elles n’osaient même pas regarder, de peur, sans doute, de s’y brûler les ailes.
Aujourd’hui, elles caressent le velours de son écrin, en la contemplant s’envoler dans le ciel.
Un rêve fou pour celles qui n’y ont pas droit, loin des châteaux de cartes, fou comme un cheval sauvage qu’on voudrait entraver. Un canasson de colère, traqué et qui galope à perdre haleine, sans même un regard en arrière, droit devant et file aussi vite que le vent, l’écume de mousse blanche qui gonfle au coin de ses lèvres tuméfiées.
Ne jamais s’arrêter, sous peine de ne jamais repartir.
De ruades en accalmies, et quand il se cabre parfois, on dirait qu’il danse. Il tourne, tourne et tourne encore, aveuglé par l’odeur de l’échappée-belle.
Périple délesté des soumissions, le pli pris par les années d’allégeance aux mâles dominants, enfin repassé par le bras de cette alliance sacrifice.
Vois-tu cette fin ? Arrêtée sur une image fixe, presque paisible après le feu et le sang. Un cliché, comme un polaroid de cet instant précieux où deux anges suspendus épousent le firmament. Comme une photo de mariage, préambule à la chute certaine.Elles flottent mais ne tombent pas, unies pour l’éternité dans cet élan figé. Puisque après avoir goûté à cet alcool, saoulées par ce voyage sur le souffle qui nettoie tout, sans entraves, elles savent, dans un regard qu’elle partagent, que rien ne sera jamais plus comme avant.
< @DjeeVanCleef

La Leçon de piano
7.3
7.

La Leçon de piano (1993)

The Piano

2 h 01 min. Sortie : 19 mai 1993 (France). Drame, Romance, Musique

Film de Jane Campion

Anouche Pelka a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Xavier Dolan disait sur un plateau de télévision que ce film avait changé sa vie. Il voue un culte à Jane Campion et ça se ressent dans ses films. Cette musique au-dessus de tout qui insuffle un magnétisme très puissant aux scènes, cette prédominance de la femme et de ses doutes, leur esprit éreinté et leur grandeur aussi, cette chaleur dans l'amour qui brise les chaînes et s'empare du cœur et en contrôle chaque battement. Je crois que Xavier Dolan essaie de comprendre et de déchiffrer la vie comme un labyrinthe où il ne tenterait pas de trouver la sortie mais se contenterait d'avancer pas à pas. Il y a un peu de Campion en Dolan.
Parenthèse terminée, La leçon de piano est une leçon d'espoir. C'est aussi un hurlement silencieux qui déchire l'eau, les cieux et les corps torturés à ses côtés. Car si les hommes qu'elle côtoie ont aussi leurs problèmes, la magnifique Ada interprétée par Holly Hunter ne veut plus se relever, seulement continuer son existence et respirer au rythme de son piano. Et pourtant, dans ces marécages qui embourbent son avenir, et alors qu'elle n'a plus besoin de personne si ce n'est de sa fille sur qui elle compte presque d'égal à égal et contrainte au mariage arrangé par son père, la jeune mère incomprise va rencontrer un homme perdu et dur qui va la faire renaître. De sa désillusion rejaillira l'espoir.
Superbe mise en scène, du piano et la nature, un Harvey Keitel très bestial, de très étonnantes complexités jusqu'aux tréfonds de l'âme, faits rarissimes pour un film, pour un scénario plutôt sobre mais intense et bourré d'émotions. Un film et un état de grâce où la caméra n'est plus seulement là pour le désir de la réalisatrice d'en faire un objet cinématographique mais comme écho à son cœur et à sa volonté de laisser une trace, de partager une sensation si vive qu'elle en deviendrait presque une douleur. Un énorme coup de cœur.Une femme muette de l'extérieur mais qui me parle tellement, qui nous parle tellement. Lorsque le cinéma touche de si près le feu ardent de nos vies, c'est prodigieux. La plus belle chose qui puisse m'arriver quand je regarde un film d'une telle ampleur émotionnelle, c'est de me sentir vivant. C'est ce que ce film véhicule et c'est pourquoi il détient ma note maximale. Lorsqu'il s'agit de stimuler des émotions inégalables et dont il n'existe pas de mots au plus profond de moi, j'appelle ça une leçon de cinéma.
<@EvyNadler

Pulp Fiction
8.3
8.

Pulp Fiction (1994)

2 h 34 min. Sortie : 26 octobre 1994 (France). Gangster, Comédie

Film de Quentin Tarantino

Anouche Pelka a mis 10/10.

Annotation :

"Pulp Fiction", presque 15 ans plus tard, est devenu un film "mythique", ayant généré à lui seul toute une sous-culture - souvent désastreuse - , tellement parodié par tous que certaines de ses scènes les plus frappantes se vont vues peu à peu vidées de leur impact émotionnel initial. Il est d'autant plus important de le regarder aujourd'hui avec le recul qu'impose sa réputation et sa marque sur la "culture pop" actuelle. Que voit-on alors ? Un Tarantino pas encore maniériste, capable de regarder ses personnages sans les enfermer dans ces concepts décadents, au troisième degré, qui caractérisent ses films récents - même les meilleurs -, mais au contraire inspiré dans sa construction d'un récit aussi complexe qu'excitant. Des dialogues qui se savourent comme rarement ça aura été le cas, et qui transcendent finalement les clichés auxquels leur célébrité les a réduits. Et surtout des acteurs magnifiques et magnifiquement dirigés, visiblement au comble du plaisir dans ces rôles aussi déjantés que terriblement humains. [Critique écrite en 2008]
<@Eric Pokespagne

Eyes Wide Shut
7.4
9.

Eyes Wide Shut (1999)

2 h 39 min. Sortie : 15 septembre 1999 (France). Drame, Thriller

Film de Stanley Kubrick

Anouche Pelka a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

(...)En Juillet 2011, a lieu (enfin !) l'exposition Kubrick à Paris. Une foule d'admirateurs, de cinéphiles, d'étudiants, d'universitaires se presse. Dans un forum, Christiane Kubrick, pressée de questions, sur "Eyes wide shut", prend le micro et dit (verbatim) :

Stanley ne s'est jamais confié, même à moi, sur l'exacte signification de ses oeuvres. Sauf sur un point : concernant ce dernier film, qui n'est en aucun cas un film testamentaire - il se voyait vivre encore vingt ans - il m'a dit : ce qui m'intéresse ici, c'est de décrire par quel mystère on peut être amené à faire autant de mal à un être que l'on aime... "

Il nous reste juste un mot à dire, après longues réflexions : lorsque Dr Bill assure à sa femme qu'il l'aimera toujours, elle lui répond que ce mot lui fait peur.
Mais peut-être pas dans le sens où on l'entend communément. Ce toujours- là doit s'associer à une des obsessions du grand cinéaste et philosophe : ce "toujours" est celui de l'éternité de la non-existence qui rappelle une de nos interrogations les plus profondes et les plus incompréhensibles : mourir c'est impossible. Aimer est la dernière alternative.
<@Bernard Blaise Posso

Les Triplettes de Belleville
7
10.

Les Triplettes de Belleville (2003)

1 h 20 min. Sortie : 11 juin 2003 (France). Animation, Comédie

Long-métrage d'animation de Sylvain Chomet

Anouche Pelka a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je suis véritablement tombé sous le charme de ce dessin animé . Il nous transporte dans un univers grisâtre, d'un calme presque angoissant. L'enfant est gros, triste et introverti. Son chien Bruno lui ressemble presque. Sa seule occupation est d'aboyer après les trains, il est vrai très nombreux, passant devant sa fenêtre. Madame Souza, vieille femme laide et engluée dans son petit train-train ordinaire, veille sur la triste destinée de ces deux créatures. Tout à coup, c'est l'explosion, le vélo est arrivé! L'entraînement est dur et fastidieux sous les coups de sifflets à roulette de Madame Souza, manager improvisée. Le départ du Tour arrive et les muscles sont tendus. Malheureusement Champion, en compagnie de quelques autres, fait parti des attardés du peloton et une mafia veille sur eux. C'est alors que l'Amérique apparaît à Champion au travers d'une salle de jeux quelque peu spéciale, dans laquelle des paris se font sur quelques coureurs dopés et martyrisés, installés sur des home-trainers. Si la mafia veille, Madame Souza et Bruno aussi . Perdus dans la grande ville, ils font alors connaissance des" Triplettes de Belleville" , trois mangeuses de grenouilles, comme les français. Elles vont héberger la tante et le chien à leur façon, très particulière. Puis les recherches pour retrouver Champion et arrêter les affreux trafiquants vont commencer et vont se dérouler dans une véritable folie de fusillades et de courses-poursuites.

Ce qu'a réalisé Sylvain Chomet atteint le sublime en matière de dessins animés. On ressort complètement ébahi d'un tel déluge d'aventures inattendues, de gags dans lesquels se retrouvent un flot d'ironie, de trouvailles, de clins d'oeil et de folie. Tout est passé en revue en matière de cyclisme: la mafia, le dopage, le peu de cas fait des coureurs et la déchéance pour les moins forts, ceux que l'on appelle les anonymes du peloton. Les dessins sont tout à fait surréalistes et d'une splendeur absolue. Ils font ressortir à merveille les sentiments des personnages presque muets et l'atmosphère de cette histoire d'une manière fort drôle mais également émouvante et subtile. De plus cette folle équipée est rythmée par une musique jubilatoire de "M" avec une interprétation déchaînée des "Triplettes de Belleville" façon 78 tours, et croyez-moi, celle-ci vaut son pesant d'or!

Ne manquez surtout pas ce petit chef-d'oeuvre de Sylvain Chomet car vous passeriez à côté d'un grand moment de folie, de tendresse et d'humour.

L'Illusionniste
7
11.

L'Illusionniste (2010)

1 h 20 min. Sortie : 16 juin 2010. Animation, Drame, Fantastique

Long-métrage d'animation de Sylvain Chomet

Anouche Pelka a mis 9/10.

Annotation :

Bel hommage que Sylvain Chomet rend à ce magicien au charme intemporel qu'est Tati : un film d'animation touché par la grâce, l'humour et la poésie, un condensé de vie et d'émotion teinté d'un fort parfum de nostalgie : celui d'un monde qui s'éteint mais qui renaît grâce à l'amour d'un "père" pour sa "fille", laquelle il va protéger, gâter, transformant le vilain petit canard en une jeune fille prête à voler de ses propres ailes, ayant trouvé son Prince Charmant : une réussite qu'il eût été dommage de manquer.

Le Discours d'un roi
7.4
12.

Le Discours d'un roi (2010)

The King's Speech

1 h 58 min. Sortie : 2 février 2011 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Tom Hooper

Anouche Pelka a mis 8/10.

Annotation :

Une mise en scène dans le plus pur classicisme, certes, mais une histoire bouleversante, celle du sauvetage d'un homme en détresse confronté depuis son plus jeune âge à la douleur d'être bègue: une enfance à la dure, face à l'exigence légitime d'un père et surtout d'un souverain, le roi George V ne tolérant aucune faiblesse pour ses fils : les genoux cagneux ça se redresse, la sensibilité excessive ça se soigne !

Albert dit Bertie l'apprendra à ses dépens, ayant perdu toute confiance en lui et affecté d'un énorme complexe d'infériorité.
Colin Firth s'est emparé du rôle avec une merveilleuse sincérité et l'on suit, haletants, le parcours de celui qui suite à l'abdication par amour, de son frère, le brillant et léger Edouard VIII, va devoir vaincre ses peurs et son handicap pour devenir Roi et prononcer sans bégayer le discours tant attendu : convaincre le peuple anglais de déclarer la guerre à Hitler.

Le portrait de deux hommes, deux personnalités que tout oppose en apparence, voilà qui constitue la plus grande réussite du film : Lionel Logue, thérapeute australien anti-conformiste, Geoffrey Rush absolument éblouissant dans ce personnage que rien ne rebute, mais surtout formidablement humain, va prendre ce futur roi à bras le corps et peu à peu lui redonner confiance, véritable chef d'orchestre aidant le souverain à accoucher de ce discours et le dirigeant avec patience et dextérité.
Un moment d'émotion très fort : superbe film et bel hommage rendu au père de l'actuelle Reine Elizabeth.

< @Aurea ·

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