Livres 2023

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(A) Je commence à nouveau l'année avec un recueil de Buzzati. Je ne sais pas si c'est le nombre, mais je les trouve moins percutantes que dans les Nouvelles étranges et inquiétantes. La religion est présente dans un nombre conséquent d'histoires, peut-être est-ce dû à sa nationalité. Malgré son humour habituel, on sent une préoccupation sur une fin du monde due à un conflit globalisé, qu'on peut aussi lire dans les idées noires de Franquin, un peu à la même époque. Et qui revient malheureusement de nos jours pour d'autres raisons.

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(T493) Je retrouve avec plaisir Wallace, dont l'Infinie Comédie m'intimide encore trop pour que je saute le pas. Sa bizarrerie poétique est toujours aussi agréable, même si j'ai eu plus de mal avec la dernière longue nouvelle, (qui fait à peu près la moitié du livre), sans doute plus personnelle car il y a beaucoup de réflexions sur la littérature, et la méta-littérature, je crois que Wallace discute avec lui-même et je me suis sentie un peu exclue. Cependant, j'aime toujours son humour et sa vision du monde unique, et j'ai hâte d'être prête pour sa grande œuvre.

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(1030) Enfin terminé ce monument d'érudition qu'est Les livres de Jacob. Ma première découverte de Tokarczuk, et j'y reviendrai avec plaisir. Le sujet pourrait paraitre un peu rébarbatif, surtout pour quelqu'un comme moi qui n'aime pas les livres historiques, mais le traitement rend le tout agréable et intéressant, j'ai même douté qu'il s'agisse d'une vraie histoire malgré le mécanisme sectaire finalement assez typique. Je regrette presque de ne pas écrire une critique pour l'appeler les versets sabbatiques tant j'y vois un parallèle dans la narration et les controverses théologiques. La multiplication des personnages est d'autant plus difficile à suivre qu'ils changent de prénom au gré de leurs voyage, mais les liens familiaux forment une toile fixe qui aide à resituer quand on est perdu. Je suis admirative de la quantité de recherches qu'à dû nécessiter la construction d'un tel ouvrage, et subjuguée par l'humour subtil du prix nobel.

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(A) Si je ne peux décemment critiquer le style mordant et élégant de Dostoïevski, j'ai du mal à comprendre le but de ce livre, malgré la préface. Le personnage principal est méprisable, ce qui est sans doute voulu, mais vues les longues réflexions semi-philosophiques, je ne sais pas à quel point Dostoïevski s'y identifie. Je ne pense pas que ça dise grand chose sur la culture russe de l'époque, on trouve toujours, et peut-être davantage, ce genre de perdant radical dans notre société. J'ai l'impression que ce genre de personnage Nietzschéen avant l'heure, est l'apanage des hommes, obsédés par une hiérarchie, et passant leur frustration d'outrages imaginaires sur des plus faibles qu'eux. Je pense que le débat entre volonté naturelle, et rationalité est une erreur, sachant que le striatum n'est plus adapté à la vie contemporaine, notre volonté peut avoir des élans contre-productifs, et la rationalité est capable de construire des réflexions desservant, elle aussi, la personne. Si c'est un anti-héros, il n'a pas le charisme pour que j'aie envie de lire ses confessions, et l'auteur ne se dissocie pas assez pour sentir une éventuelle critique.

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(A)Je n'étais pas super emballée car peu attirée par les romans d'aventure, mais c'est un classique, et j'avais le temps. Comme attendu, l'enjeu du trésor ne me fait pas frémir, pas plus que les échauffourées de vilains pirates. J'ai trouvé le tout plutôt puéril, les personnages ont des caractères mouvants, qui servent le récit et rendent le tout assez peu consistant.

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(T76) J'avais redécouvert Solanas dans une biographie de Warhol en bande dessinée. Je trouve cet "artiste" infect, et j'ai été bien contente qu'elle essaie de lui régler son compte. J'ai aussi été bluffée par la pertinence et la radicalité de son féminisme sans concessions. Dans la pièce, malheureusement il n'est pas question de proposer de modèle politique ou de faire une analyse de la société, ce sont des passes d'armes très drôles et provocantes mais moins profondes que ce que j'aurais voulu lire. C'est néanmoins très satisfaisant à lire.

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(A) Décevant livre qui ne compile que des aphorismes assez creux, qui relève plus de la théologie que de la philosophie. Ce qui est gênant, rhétoriquement, c'est qu'il brode des concepts en prenant des présupposés religieux sans les démontrer, c'est vraiment scrabreux d'un point de vue logique. Le seul passage que j'ai trouvé intéressant c'est celui où il parle du loisir, recherché par l'homme pour éviter de se confronter à l'idée de sa propre mortalité, mais même ça ce n'est pas follement original.

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(A) J'avais peu apprécié ma première lecteur de Woolf, j'ai souvent du mal avec les auteurs femmes que je trouve sentimentales et trop auto-centrées. Agréablement surprise, cette fois, malgré des thèmes très féminins, le bal, le mariage, je trouve une fraîcheur et une pertinence qui m'avait manqué lors de mon premier essai. Mrs Dalloway est un flux de pensée kaléidoscopique, qui tourne avec délicatesse autour du personnage éponyme. Les réflexions des personnages autour du quotidien, échappent miraculeusement à la banalité, sans pour autant tomber dans un excès philosophique pesant. J'aime la vérité dans les livres, non pas celle du réel, mais celle qui pourrait être, qui "sonne" vrai, et Woolf y parvient à merveille.

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(A) Ce livre me fait vraiment réfléchir sur la façon dont se distinguent les écrivains dans l'histoire. Je ne trouve aucune grâce à l'écriture de François René, dont les seuls mérites me semblent être son érudition et d'avoir été au bon endroit au bon moment, socialement et historiquement. Son style est fade et sa personnalité un peu méprisable, mais il a été porté par des mécènes qu'il savait flatter. Toutefois, il est intéressant de découvrir l'histoire de la révolution par d'autres voix que celles du peuple dont les représentants de l'espèce des Chateaubriand n'avait pas grand chose à carrer.

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(A) Je suis toujours aussi hermétique à Murakami, mais je le suis quand même assez souvent sur les œuvres japonaises, j'ai du mal à m'identifier aux personnages que je trouve très superficiels. Malgré la poésie du sujet, j'ai encore une impression de vide, que l'histoire n'est pas aboutie, ou peut-être suis-je passée à côté.

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(A) Sympathique bouquin, dans un univers semblable à celui de Minority report (pas lu mais vu), les enjeux sont intéressants et stimulants, mais j'ai trouvé la fin un peu abrupte. Dick est un des rares écrivains qui me fait apprécier la science fiction.

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(A) Je suis fascinée par ce roman, d'autant plus quand j'ai découvert à quel âge il avait été écrit. Mc Cullers a fait le tour de l'humanité, avec tendresse et sans concessions. C'est un livre sur l'incommunicabilité. Tout le monde est seul, même au sein de sa famille, de sa communauté, qu'on soit noir, communiste, sourd, homme ou femme, il reste une barrière indépassable qu'on croit parfois avoir disparu au gré de quelques hormones, mais cette impression n'est que temporaire. Chacun projette ses attente et ses désirs sur l'autre, Singer, le muet, permet à tous de l'imaginer comme le meilleur individu possible, car il ne peut répondre et décevoir les attentes, comme le font les gagas des animaux, pensant enfin être compris. Mais même lui, qui est le réceptacle des fantasmes de rapports sociaux, et en est conscient, ne peut s'empêcher de faire de même avec son alter égo grec et sourd-muet également, dans un total déni des défauts aussi énormes que le personnage. Je suis épatée par la justesse avec laquelle est décrite la condition noire, et les préoccupations communistes de certains protagonistes. Les caractères sont ciselés avec grâce, et tous transposables dans des problématiques plus contemporaines (genre, capitalisme, racisme), Jake, par exemple, ferait un superbe complotiste, le fait que son point de vue soit vrai ou faux, n'a finalement que peu d'importance. Elle fait écho avant l'heure à Dagerman disant que "notre besoin de consolation est impossible à rassasier".

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(A) Lehane arrive à mettre sa patte dans un polar classique des milieux mafieux de la fin de la seconde guerre aux US. Ses personnages sont touchants, bien écrits, la narration est haletante et une petite touche de fantastique donne au livre une originalité bienvenue.

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(T266) Saer réussit encore une fois un roman unique, un flux de pensée au fil d'une promenade dans les rues d'une ville sans nom. Une soirée d'anniversaire est décrite lors du dialogue entre les différents protagonistes, et nous tentons, aidés de Leto, le personnage principal et arlésienne de l'évènement, de la reconstruire au travers des différentes versions qui lui seront rapportées, embrumées par l'alcool, les inimitiés et la mauvaise foi des uns et des autres. L'auteur argentin fait preuve d'une intelligence presque terrifiante dans son decryptage behavioriste des relations sociales, les gestes anodins qui sont lourds de sens, les intentions mesquines derrière le choix de détails raconté, des attitudes qui raconte le contraire de ce qu'elle veut faire croire. Finalement je suis un peu déçue de la prolepse finale qui, bien que renforçant le personnage de Leto, nous sort de cette balade qui se suffisait à elle-même.

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(A) Nouvelle banale, dans un thème plutôt eculé et sans surprise. Le style est néanmoins agréable, mais les personnages sont trop caricaturaux à mon goût.

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(A) Bouquin très intéressant, tellement que je me rends compte qu'il a été bien grappillé par des vulgarisateurs que j’apprécie (Professeur Moustache, Axolotl, E-penser...) C'est plutôt exhaustif comme promis, et assez clair, même pour une novice. J'ai trouvé que l'humour était bien dosé, et rajoutait de la légèreté sans être agaçant, grâce aux petites anecdotes cocasses. J'ai moins apprécié que les chapitres aillent dans tous les sens, ce qui empêche d'aller en chercher un précisément quand on veut réviser un sujet en particulier. Bien sûr, en 16 ans il doit y avoir pas mal d'informations qui sont caduques, mais ce n'est pas tellement un problème car les chapitres sont plutôt généraux et Bryson sait prendre des pincettes quand c'est nécessaire. J'ai regretté aussi un défaut plutôt humain, de sous-estimer la contingence de certains évènements, comme lorsqu'il s'ébahit sur la chance que nous avons d'avoir la vie sur terre.

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(A) Pas désagréable, mais j'ai eu l'impression que l'auteur faisait beaucoup d'efforts pour maintenir un suspense qui tombe un peu à plat. Les personnages sont un peu caricaturaux, les riches narcissiques pour qui l'image est essentielle et en contrepoint Hubert, humble et vrai. Malgré les faiblesses, le mélange fonctionne et tient en haleine.

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(A) Après la lecture des carnets du sous-sol où j'ai été mal à l'aise devant le geignard nietzschéen, Dosotoïevski frappe à nouveau en mettant en scène un proto-incel tragique. L'histoire en elle-même n'est vraiment pas passionnante, si ce n'est qu'elle raconte cette obsession de cette catégorie masculine moderne, la terrible "friendzone". Il m'est difficile de détacher le personnage de l'auteur, étant donné que les romans sont écrits à la première personne et que le personnage masculin n'est pas nommé. Je ne comprends toujours pas l'intérêt de ce second livre, pas assez véhément pour une critique, et fade quoiqu'il en soit.

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(A) Un régal cette année ces autrices! J'ai beaucoup aimé cette expérience de lecture, bien qu'elle ait été assez angoissante pour moi. J'ai beau être dégourdie et faire attention à ma consommation et au gaspillage, ça semble dérisoire quant aux défis qui nous attendent quand notre civilisation arrivera inéluctablement à sa fin. ça fait pas le même effet de voir des chiffres et des tableaux que de lire les émotions et le quotidien de deux jeunes filles qui pensent que leur situation est transitoire et qu'il suffit d'attendre pour que le courant revienne. Hegland arrive très bien à dépeindre la transition entre deux mondes, pas seulement celui de la civilisation vers son absence, mais aussi le passage à l'âge adulte, avec douceur, mais sans se laisser berner par une nostalgie trompeuse qui embellirait cette période. Le récit est distillé en goutte-à-goutte, tout comme les protagonistes qui préservent leurs rations, on sait qu'un évènement est arrivé, mais sa narration arrivera plusieurs chapitres plus tard. Beau, vrai et nécessaire.

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(135) Recueil assez similaire à celui d'Unamuno, contes moralisateurs avec un peu de fantastique. Ceux-là sont plus nombreux et variés, et ont au moins l'avantage de nous faire connaître les mœurs anciennes chinoises plus exotiques pour moi.

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(108) Livre classique que je cherchais depuis longtemps, finalement ce sont des historiettes moralisatrices assez classiques de l'époque. Banal, sauf peut-être la première un peu poétique.

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(667) Je suis partagée quant à ce livre, à la fois, le style me déplait, il est inhabituel pour mes goûts, sans doute trop moderne, avec un côté cinématographique et "sympa" qui fait très easy reading. Cependant j'ai passé un très bon moment avec cette histoire rocambolesque, drôle et documentée. Une chronique familiale où la fatalitas finit par être transcendée. J'ai apprécié aussi que l'auteur ne tombe pas dans l'excès de propagande en restant dans l'histoire individuelle sans faire de leçon de morale.

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(A) Christian Bobin prend le pari de nous faire découvrir Le Creusot à travers ses yeux d'enfant introverti. L'usage frénétique des métaphores me semble peu naturel et pénible, et ne suffit pas à réenchanter les usines rouillées du décor. Sa tentative de sublimer l'ennui infantile par des envolées lyriques et des anges omniprésents qui auraient choisi sa destinée, sont rassurants pour lui mais peu convaincants en soi. L'expérience est cependant immersive, d'autant que j'ai écouté une version lue par l'auteur, car on est tout à fait saisi de l'ennui qu'inspirerait à tout être humain ce bled infâme. De la littérature de terroir sans l'authenticité exotique du terroir.

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(A) J'ai été au début échaudée par le personnage, qui m'a rappelé les sociopathes dépressifs des derniers Dostoïevski que j'ai lus. Un intellectuel torturé, qui croit que sa capacité réflexive en fait une personne fondamentalement supérieure, même éthiquement, alors que ce sont surtout des perdants radicaux qui mijotent dans une jalousie contemptrice. Leur narcissisme les étouffe en un Cogito ego sum. Je suis aussi souvent agacée que ce genre de personnage s'attache à l'image du loup qui est un animal profondément social. Heureusement un contre-point salvateur arrive rapidement, déjà par le narrateur et ensuite par la merveilleuse Hermine et leur relation résolument moderne. Celle-ci, dans une position de domination amoureuse décide de modeler Harry à sa guise, lui permettant de découvrir une vie plus simple, et le sortir de sa contemplation nombriliste. La partie fantastique rajoute encore une couche de distanciation et de poésie à ce récit psychologique profond.

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(T232) Les contes fantastiques de L'isle-Adam souffrent de la comparaison avec ses modèles (notamment Poe). Ses scènes d'exposition sont vraiment trop longues pour un dénouement que l'on comprend aux premiers paragraphes voire au titre. Le style est pour certaines nouvelles (Claire Lenoir surtout) affreusement fleuri, et parsemé de remarques misogynes, racistes, habituelles de l'époque, certes. En voici une complètement gratuite : "Voulant m'éviter, en cette excursion, toute occasion de penser ou de rencontrer des penseurs, je ne voyais guère sur la surface du globe, - (à l'exception de pays tout à fait rudimentaires), - oui, je ne voyais qu'une seule contrée dont le sol fantaisiste, artistique et oriental n'a jamais fourni de métaphysiciens à l'Humanité. A ce signalement, nous reconnaissons, n'est-il pas vrai? La Pénisinsule Ibérique." Malgré tout ces histoires ont un certain charme, Véra est plutôt réussie, plus courte et percutante.

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(275) Quand on a lu un Paasilinna, on les a tous lus. Le premier est agréable et marrant, et ensuite on se lasse. Sous un couvert pseudo cynique on a finalement des historiettes bienpensantes avec des personnages farfelus, dans un cadre bucolique. Très dispensable.

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(A) Je suis fascinée par la mer, et assez sensible au nature writing, particulièrement états-unien, je ne sais pourquoi. J'ai donc été particulièrement touchée par la poésie de ce combat entre un humble vieil et homme et les éléments, incarnés dans ce poisson à la volonté de vivre inimaginable. Il n'y a pourtant rien d'extraordinaire dans ce récit, comme quoi la vie suffit à faire de l'art.

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(A) Je n'étais pas très enthousiaste à l'idée de lire une des histoires d'amour les plus connues au monde. Je suis allergique au romantisme. Comme je le redoutais, j'ai trouvé ridicule cette idylle, passion basée uniquement sur le désir adolescent, et qui aurait sans doute été aussi passagère qu'intense. Heureusement pas de marivaudages peu crédibles, si ce n'est les adjuvants qui encouragent les désirs des deux protagonistes. Malgré cela, Shakespeare a une sorte de magie qui donne corps à l'histoire et m'a fait apprécier l'expérience.

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(A) Ce nouveau livre m'a permis de mieux cerner ce qui m'avait déplu dans Un automne à Pékin. Vian est un petit génie touche à tout, et j'avais déjà été épatée par sa créativité notamment avec les objets du quotidien, dotés d'intentionnalité, refusant de se plier à un simple emploi. Toutefois, il me semble que la vie que prennent ces bibelots est perfusée depuis les personnages, creux, sans aucune intériorité et n'ayant de place dans le récit que de manière complètement utilitaire. La vanne sur Jean-Sol Partre prend trop de place et finit par ressembler à un règlement de compte. Ce que je préfère dans les livres c'est le foisonnement narratif et la justesse psychologique, je ne peux donc que rester sur ma faim malgré la poésie indéniable de cet esprit libre, si Hesse a écrit de loup des steppes, Vian est le spécialiste du loup-phoque.

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(A) Second et dernier essai pour Ocampo. La première fois c'était un échange épistolaire et je l'avais trouvée froide, superficielle et bourgeoise. Bien que la galerie de personnages est variée et crédible, il n'y a pas grand chose de touchant car l'autrice reste à la surface des caractères. Je crois que je suis vraiment hermétique à ses écrits et à la personne qui semble en émaner.