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30 livres

créee il y a 4 mois · modifiée il y a 20 jours

La Malédiction
7

La Malédiction (2023)

Les Jumeaux Crochemort , tome 1

Sortie : 21 juin 2023. Roman, Jeunesse, Fantastique

livre de Cassandra O'Donnell

Quentin_Tournon a mis 7/10.

Annotation :

En soit, il s’agit d’un roman jeunesse qui fonctionne assez bien, mais souffre de ses facilités. Je précise toutefois que je n’ai pas ressenti le syndrome du « C’est pour les enfants donc c’est pas grave si tout n’a pas de sens » que je trouve trop souvent dans la littérature jeunesse. Mais attaquons les choses dans l’ordre. Déjà, parlons personnages. Les jumeaux qui donnent leur nom à la saga sont plutôt attachants, avec une dynamique qui, si elle n’est pas d’une originalité fracassante, fonctionne bien sans être cliché. Ici on suivra donc Silence, cynique et solitaire (et visiblement possédée par une entité peu sympathique), véritable personnage principal du roman, et son frère Oriel, social et réfléchi, qui fait plus office de soutien. Le duo fonctionne bien, leur complicité et leur attachement mutuel sont crédibles sans en faire trop, et même individuellement les personnages fonctionnent bien, à l’exception d’un défaut (qui fait partie d’un problème plus large) : les deux ont clairement conscience d’être des personnages de roman. A plusieurs moments leurs réflexions semblent uniquement motivées par des considérations narratives. Je caricature un peu mais on a par moment l’impression que leur logique pour s’enfuir c’est « Si on quitte le scénario on aura plus de problème ». Le reste des personnages est toutefois plus complexe. Dans l’ensemble je salue la volonté de les humaniser, même les plus antipathiques et de ne jamais se bloquer sur une conception monodimensionnelle. Toutefois, et si certains arrivent à être très réussis en peu de temps, l’ensemble est gâché par un « défaut directement lié à l’intrigue : c’est purement et simplement un tome d’introduction. Tout le roman ne sert qu’à mettre en place le contexte et la trame, mais manque d’un contenu propre, et sa lecture sans la suite n’a qu’un intérêt limité. C’est d’autant plus dommage que l’auteure fait beaucoup d’efforts pour mettre en avant l’aspect mystérieux de l’environnement, mais lâche aussi trop d’informations, ce qui fait que l’on peut facilement comprendre l’ensemble, les mystères ne concernant que des détails. Pour le coup le roman en fait trop sur l’aspect mystérieux, l’ambiance de ville reculée et hantée (qui m’a évoqué Insmouth par exemple) est par trop exagéré pour être purement crédible, d’autant que la ville est trop grande, en taille comme en population, pour qu’on ressente vraiment l’isolement. Cela concerne également l’aspect horrifique. Là encore l’équilibre entre frontal et s

L'Illusion
6.1

L'Illusion (2020)

Sortie : 28 octobre 2020. Roman

livre de Maxime Chattam

Quentin_Tournon a mis 6/10.

Annotation :

Un thriller assez riche et touffu, qui brasse les pistes et les différents sujets avec une certaine réussite. Le lecteur est parfaitement identifié au personnage principal, perdu comme lui, et trompé comme lui. Sauf que cela se fait au prix de quelques tricheries de narration. Plusieurs fois l’auteur nous fait le coup du rêve, de l’hallucination, ce qui fait qu’il est parfois difficile de suivre l’histoire, et on finit par se laisser porter en mode automatique, sans chercher à décortiquer l’intrigue par nous-même, nous contentant d’attendre la fin. Ce n’est pas forcément aidé par un personnage principal très générique en soit, peu intéressant et qui semble par moment trop conscient d’être un personnage de roman. Ses réactions et ses interrogations semblent souvent trop dirigées par des considérations narratives. L’ensemble le distingue des personnages secondaires, qui représente une galerie des personnalités marquées, qui leur donne l’avantage d’être facilement distinguables les uns des autres. Petit point gênant par contre sur les personnages féminins, qui semblent moins travaillés, malgré une certaine importance dans l’histoire, et rentrent beaucoup plus dans les clichés, tant dans leurs personnalités que dans leurs usages narratifs. On trouvera beaucoup plus d’intérêt dans le style de l’auteur, qui réussit bien ses descriptions, et ses atmosphères, donnant vie à cet environnement et à l’angoisse qui en ressort.

La Huitième Fille
7.4

La Huitième Fille (1987)

Les Annales du Disque-Monde, tome 3

Equal Rites

Sortie : 1994 (France). Roman, Fantasy

livre de Terry Pratchett

Quentin_Tournon a mis 7/10.

Annotation :

Toujours le même problème avec Pratchett chez moi. Le livre est clairement léger et humoristique, une légèreté qui rend parfois difficile d’être pris de façon premier degré dans l’histoire qui nous est racontée. Ici par exemple, si les personnages peuvent être intéressants et agréables à suivre, ici par exemple la petite Eskarina, fameuse huitième fille en question, à la personnalité attachante et qui est une héroïne solide. Mais l’humour crée une certaine distance, leurs enjeux, leur psychologie et leurs évolutions étant tournés à la blague. Donc même si on prend du plaisir à les suivre, l’implication émotionnelle reste très limitée, et on se retrouve avec un œil distant. De la même façon l’histoire est très bien conçue, marche bien avec des péripéties riches et intéressantes, mais il y a toujours cet aspect humoristique qui vient rendre le tout assez peu conséquent. L’humour peut justifier des deus ex machina et des résolutions excessivement faciles aux évènements. Alors on se dira que l’ouvrage bénéficie au moins d’une bonne tranche d’humour qui divertit bien, mais, et j’admets que c’est très subjectif, l’humour est finalement assez léger. On ne rit jamais à gorge déployée, tout au plus la lecture apporte des sourires. On sent que l’humour est référencé, et qu’il touche beaucoup aux clichés de la fantasy, mais souvent il consiste principalement à faire remarquer que quelque chose est un stéréotype. Bref la cohabitation entre sérieux et humour ne me touche toujours pas, et j’ai l’impression encore une fois de passer à côté de l’intérêt des romans de Pratchett. Toutefois on retrouve toujours ses qualités, notamment une imagination riche et foisonnante, qui offre un univers passionnant et vivant, et une plume très plaisante et agréable à lire.

La chasseuse de trolls
6.5

La chasseuse de trolls (2012)

Stallo

Sortie : 13 mars 2019 (France). Roman, Aventures

livre de Stefan Spjut

Quentin_Tournon a mis 5/10.

Annotation :

Thriller mêlé de fantastique, le roman baigne dans une ambiance pesante et sombre, qui réussit par beaucoup d’aspects à nous porter. On peut déjà louer les personnages, réussis et intéressants, avec une vie propre. On passe beaucoup de temps dans leur intimité et leur quotidien, à voir leurs réflexions, leurs motivations et leurs doutes. Les scènes les plus prenantes ne sont finalement pas celles qui concernent le scénario et l’univers, mais celles plus ordinaires avec les personnages qui interagissent. N’allez toutefois pas croire que le reste ne fonctionne pas, notamment l’aspect mythologique, traité avec une gravité et un respect passionnant, et un très bon dosage entre en révéler trop et pas assez. Toutefois le livre souffre de sa longueur, se dispersant beaucoup et traînant par moment la patte, et finit par perdre l’attention du lecteur. Celle longueur se prête d’autant moins que le sujet collerait davantage avec un rythme plus soutenu, mettant en avant l’aspect urgence de la situation. Un rythme plus lent pourrait faire ressortir l’aspect suspense et mystère, mais l’aspect très quotidien, voire banal de la narration limite cette approche. Si on se prend à apprécier la lecture de certains passages, je trouve que l’ensemble fonctionne de façon plus incomplète et je regrette un peu, c’est vraiment un livre que j’aurais adoré aimer.

Le Vampire

Le Vampire (1931)

Une enquête de Kogorō Akechi

Kyūketsuki

Sortie : 27 mars 2017 (France). Policier

livre de Edogawa Ranpo

Quentin_Tournon a mis 7/10.

Annotation :

L’auteur était un grand passionné d’Edgar Allan Poe et Conan Doyle et on le ressent. L’ambiance, l’intrigue, les personnages, tout cela évoque directement ces influences, mais l’ensemble peine à exister en dehors, si ce n’est par son cadre géographique (encore que la passion de Ranpo pour l’occident nuance cette donnée) et historique. L’intrigue se disperse beaucoup, multipliant les évènements, parfois de façon assez confuse, rendant le déroulé des faits difficiles à suivre, et les relations entre les différentes scènes sont parfois ténues. On retrouve le même problème dans les personnages, nombreux, et avec une narration qui passe sans cesse de l’un à l’autre, rendant difficile de trouver un fil conducteur. En fait on se retrouve à un moment à se demander qui est le personnage principal et quelle est l’intrigue principale. De part ses inspirations un peu trop directes, le roman souffre aussi d’éléments (en termes de scénario ou de personnages) assez convenus, voire clichés. Au final, on est assez peu pris dedans, et si le mystère est bien ficelé et donne envie d’en connaître l’issue (avec un rebondissement final bienvenu), je ne peux m’empêcher de trouver que l’ensemble peine à donner un vrai sentiment de réel, tout en cherchant à s’y ancrer. Bref cela manque un peu de naturel, et le style de l’auteur, qui précise bien à chaque fois (et de façon très exagéré) les émotions qu’est sensé ressentir le lecteur, ajoute un aspect très faux au roman.

Les Maîtres enlumineurs
7.5

Les Maîtres enlumineurs (2018)

Les Maîtres enlumineurs, tome 1

Foundryside

Sortie : 31 mars 2021 (France). Fantasy

livre de Robert Jackson Bennett

Quentin_Tournon a mis 8/10.

Annotation :

Dans l’ensemble j’ai trouvé la lecture très plaisante. Il y a un très bon mélange entre originalité et classicisme. Le cadre est assez classique, mais bien construit et vivant, et surtout très crédible et solide. Bien que l’on connaisse déjà ce genre d’univers, on prend plaisir à le voir vivre et on s’intéresse à ses arcanes et son fonctionnement. De fait l’aspect classique n’est même pas un défaut, permettant de mettre l’univers en place rapidement et efficacement, pour se concentrer sur les spécificités. La plus grande originalité viendra du concept d’enluminure. S’il m’a fallu un peu de temps pour comprendre concrètement le principe, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il fonctionne très bien, et surtout est utilisé avec beaucoup d’intelligence et d’imagination. L’idée est simple, mais les applications sont riches, et bien exploitées au sein de l’intrigue. D’une façon générale, l’auteur semble avoir parfaitement conscience de ce qui est original dans son récit et de ce qui relève du classique, et sait toujours sur quoi insister et sur quoi passer plus vite. De fait même si le livre est assez épais, on ne voit pas les pages passer et la lecture est à la fois très facile et très agréable. On doit aussi ce sentiment aux personnages, attachants et bien pensés, et si aucun n’est d’une originalité bouleversante (à part peut être la clef, un concept intéressant et bien exploité), tous donnent envie de les suivre.

L'Archipel en feu
6.8

L'Archipel en feu (1884)

Sortie : 1884 (France). Roman

livre de Jules Verne

Quentin_Tournon a mis 7/10.

Annotation :

Parmi ces romans où Jules Verne avait clairement plus envie de parler d’un cadre géographique et/ou d’un contexte que de raconter à proprement parler une histoire. Ici donc nous avons une présentation très détaillée de la Grèce, ses paysages, son mode de vie et surtout sa lutte pour l’indépendance. Le romantisme de cette cause a clairement parlé à Verne, à laquelle il a ajouté sa détestation pour l’esclavage, et le roman sert surtout à en faire la promotion au grand public. On retrouve la plume de Verne, son sens de la narration et de la description. Les amateurs aimeront, mais ceux qui ont plus de mal avec son style auront bien du mal à rentrer dedans. Il faut dire que l’histoire en elle-même semble assez secondaire. En soit elle n’est pas mauvaise, bien que d’un classicisme consommé, même pour Verne, mais elle n’occupe qu’un tiers du livre, le reste étant dédié aux descriptions et au contexte. Les personnages obéissent à la même règle. Les héros ont toutes les qualités verniennes classiques, tandis que les méchants sont de purs repoussoirs, servant surtout à mettre en avant les qualités des héros. Autant dire qu’on ne trouvera pas de nuance dans cette histoire, d’autant que l’alignement moral de chaque personnage se traduit par son allégeance ou non à la cause indépendantiste. Pour le reste c’est un récit vernien classique, avec une bonne dose d’aventure, une couche de dépaysement et une histoire qui n’hésite pas à s’appuyer sur les coïncidences et les hasards pour avancer. Les fans de Jules Verne apprécieront (ça se lit très vite) mais en dehors ce n’est clairement pas son œuvre la plus intéressante.

Déesse de la mort

Déesse de la mort (2022)

L'Agence Lovecraft, tome 2

Sortie : 14 avril 2022. Roman, Jeunesse

livre de Jean-Luc Marcastel

Annotation :

Dans la continuité du premier ouvrage, on en retrouve les défauts et les qualités. L’analyse sera toutefois assez rapide. Le principal défaut est l’aspect presque inconséquent de l’ouvrage. Tout semble traité avec légèreté. N’allez pas croire que le roman n’aborde pas de sujets sérieux, ou le fait par-dessus la jambe. Non ce qui est grave est traité avec gravité, notamment en ce qui concerne les traumatismes des personnages principaux. Mais l’ampleur que devrait avoir l’univers ne se ressent que peu. Cela est je pense dû au fait que les dialogues veulent être très rapides et dynamiques, sauf que du coup des révélations graves donnent l’impression d’être de simples nouvelles. Ainsi par exemple, les créatures issues des écrits lovecraftiens, dont en théorie l’existence même est censée remettre en question notre perception du monde et de ses lois, sont traitées comme un simple bestiaire, sans mystère ni aspect inconcevable. Il s’agit d’un des travers habituels des ouvrages voulant reprendre l’univers de Lovecraft (c’est toi que je regarde James Lovegrove) mais ici le filtre “littérature jeunesse” qui s’ajoute par-dessus le renforce. Cet aspect se voit très bien sur plusieurs plans et pas seulement ceux tirés de Lovecraft. Par exemple, les relations entre les personnages sont traitées avec un aspect très premier degré, les rendant d’autant plus artificielles. Bref malgré les efforts de l’auteur pour iconiser les personnages (pour quelqu’un qui emprunte à Jules Verne, Conan Doyle et Lovecraft c’est le minimum) la sauce prend mal, et si le style est agréable à lire, l’univers intéressant et les personnages attachants, on a du mal à ressentir l’ampleur que devrait avoir l’histoire.

La Route d'où l'on ne revient pas
6.6

La Route d'où l'on ne revient pas (1988)

Sortie : 17 octobre 2018 (France). Nouvelle

livre de Andrzej Sapkowski

Quentin_Tournon a mis 7/10.

Annotation :

Initialement cette nouvelle n’avait aucun lien avec la saga du Sorceleur et n’y a été intégrée qu’après son écriture (sur décision de l’éditeur enfin bref ce n’est pas la question). Et pour le coup, en tant que grand fan du travail de Sapkowski, je dois admettre que la nouvelle est un cran en dessous du reste de son niveau. Il n’y a pas la vie, les personnages organiques et les dialogues savoureux que j’aime tant habituellement dans son œuvre. L’histoire ici est beaucoup plus classique, condensée et finalement assez simple. Pas de grandes implications morales, pas de réflexions philosophiques ou politiques, juste une histoire simple, qui esquive par moment le manichéisme, mais pas de trop loin non plus. Je dois lui trouver toutefois une qualité certaine : une ambiance pulp qui a ravit l’amateur de Conan en moi. J’en attendais plus de la part de Sapkowski, mais le résultat fonctionne bien. C’est juste très simple, et il faut aimer le style de l’auteur (ce qui est mon cas, mais je sais que tout le monde ne partage pas mon avis sur le sujet). En somme, si vous avez aimé le Sorceleur (au moins les nouvelles) c’est un ajout sympathique, dans le cas contraire il est peu probable que cette nouvelle vous plaise.

La cité et ses esclaves

La cité et ses esclaves (2019)

Institution, fictions, expériences

Sortie : 10 octobre 2019. Essai, Histoire

livre de Paulin Ismard

Annotation :

Bon c’est toujours très compliqué de critiquer des ouvrages de ce genre, surtout sans tomber dans une analyse universitaire. Je commencerai donc par dire qu’il s’agit d’une lecture assez intéressante, qui permet de mieux comprendre cette réalité sombre mais incontournable de l’histoire antique. L’approche, qui s’intéresse autant au statut juridique qu’à la notion d’individu de l’esclave, mais aussi aux pratiques concernant l’usage de leur capacité de travail (notamment un passage très intéressant sur la location des esclaves), est originale et permet de mieux percevoir ces pratiques. Toutefois comme souvent il faut accepter un style très lourd et souvent peu invitant, inhérent à l’aspect scientifique de l’ouvrage. Il ne s’agit clairement pas d’un travail de médiation, mais de recherches brutes. Donc si les idées générales sont claires et facilement lisibles, les éléments plus subtils demanderont une lecture plus attentive. Bref il s’agit d’un ouvrage intéressant, qui mérite d’être lu, mais dont la lecture peut être exigeante.

Le Complot des corbeaux
7.6

Le Complot des corbeaux (2017)

Les Sœurs Carmines, tome 1

Sortie : 16 mars 2017 (France). Roman, Jeunesse

livre de Ariel Holzl

Quentin_Tournon a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Excellente découverte pour moi. Il y a longtemps que je n’avais pas dévoré un roman aussi vite et aussi facilement. Déjà il faut saluer la plume d’Ariel Holzl, dynamique et efficace, mais qui sait aussi poser ses ambiances, sans jamais pourtant casser le rythme. L’histoire se déroule très bien, tout en introduisant cet univers un peu particulier et en étoffant ses personnages, dont un certain nombre auraient pu rester au stade de clichés (c’est toi que je regarde Tristabelle). Il faut sur ce sujet louer la qualité des personnages. L’immense majorité sont très réussis, en positifs comme en négatifs. Évidemment le trio qui porte le livre sont les trois sœurs. Merry, qui est au centre de ce tome, est une très bonne héroïne, que l’on a envie de suivre. Tristabelle est en apparence plus clichée (et beaucoup plus détestable) mais a aussi l’occasion de montrer sa face plus humaine, et même son comportement de pimbêche peut s’apprécier, allant avec l’humour générale du roman. Mais celle des trois qui brille le plus (en tout cas de mon point de vue) c’est Dolorine, la plus jeune des trois. Une enfant étrange, qui semble dans son monde, qui mélange une très grande innocence mais aussi avec des aspects plus sinistres. C’est, j’ai trouvé, le personnage le plus attachant du roman, mais aussi celui qui illustre le mieux le ton du roman, avec un équilibre brillant entre légèreté et humour d’un côté, et ambiance sombre voire sordide par moment. Cette ambiance est parfaitement tenue tout du long, collant aux personnages, à l’intrigue (qui contient juste ce qu’il faut de politique tordue pour que j’y trouve mon compte) et à l’univers, intrigant et riche.

Les nombreuses vies de Cthulhu
6.7

Les nombreuses vies de Cthulhu

Sortie : 2008 (France). Roman

livre de Patrick Marcel

Quentin_Tournon a mis 6/10.

Annotation :

J’avoue que le contenu m’a surpris, voire dérouté. Étant (à la longue vous le savez) un très TRÈS grand amateurs de l’œuvre de Lovecraft et de la mythologie autour de ses écrits (deux choses à distinguer d’ailleurs je le rappelle je connaissais déjà bien le contenu, et pour le coup, le mélange avec d’autres univers a été très bien venu pour moi. Toutefois j’admets avoir été décontenancé par l’approche. Le récit se veut cohérent, majoritairement chronologique, et semble vouloir raconter cette mythologie comme une histoire, avec une structure adaptée. Le problème vient de cette volonté, qui repose sur le fait de révéler les éléments de l’univers. Or les personnes connaissant déjà bien ces récits se sentiront moins investi (ça a été clairement mon cas). A l’inverse, les gens curieux de découvrir l’œuvre de Lovecraft se verront révéler sans pitié les intrigues de ses récits. Bref j’avoue qu’après ma lecture je ne suis pas totalement sûr de savoir à qui s’adresse le livre. En soit ce n’est pas une catastrophe, le style est bon, et l’univers que Patrick Marcel crée est plaisant, mais l’ensemble manque peut être d’un vrai point d’accroche pour le lecteur.

Le Déchronologue
7.4

Le Déchronologue (2009)

Sortie : mars 2009. Roman

livre de Stéphane Beauverger

Quentin_Tournon a mis 6/10.

Annotation :

Résumé difficile à faire, car l’histoire est, je le dis directement, difficile à suivre. Déjà les chapitres sont dans un ordre mélangé, suivant le personnage à différentes étapes de sa vie, dans des situations et des états d’esprit différents. Certains relèvent d’histoires de pirates classiques, tandis que d’autres relèvent de la science-fiction (ou du fantastique, ce point comme d’autres n’est pas forcément clair). Sans hésiter, j’ai préféré la première ambiance, des récits de pirates et de corsaire, dans un contexte historique passionnant et très bien exploité (notamment l’influence des guerres de religions). Les passages concernant les failles temporelles et le Déchronologue ne sont pas mauvais en soi, mais le choix de l’auteur de raconter ça sous cette forme, sans suivre une narration linéaire, nous prive d’une introduction claire de ses éléments, pourtant assez complexes et originaux. Bref on ne tarde pas à décrocher, et malgré le fait que chaque chapitre commence par une date censée nous permettre de le resituer, on peine souvent à s’y retrouver dans l’histoire du personnage principal, et l’implication du lecteur en souffre. C’est d’autant plus rageant que l’histoire est intéressante, les personnages attachants, l’ambiance et le contexte très réussis, l’univers et ses principes originaux et surtout, le style très réussi, notamment au niveau des dialogues, particulièrement savoureux avec leur langage très particulier.

Dagon, le dieu-poisson

Dagon, le dieu-poisson

Sortie : avril 1994 (France). Roman

livre de Fred Chappell

Quentin_Tournon a mis 6/10.

Annotation :

Bon, je ne cache pas que je me suis lancé dans cette lecture à partir du titre, et sans rien d’autre en savoir. Au final on est plus sur un roman psychologique que sur un franc récit horrifique, et en soit ce n’est pas un problème, bien au contraire, les récits lovecraftiens se prêtent bien à ce genre d’histoire. Là le souci vient davantage des personnages, assez peu creusés et relativement peu appréciables dès le début (et ça s’aggrave très vite), et du style, plutôt froid et distant, qui pousse peu à l’empathie pour leurs destins. C’est très dommage et le résultat est assez froid et distant, me poussant à le lire sans aucune implication émotionnelle. Je déplore aussi que l’aspect mythologique (sur lequel je fais toujours la même fixette parce que oui dès qu’on me met le début d’une référence à Lovecraft je ne réponds plus de moi) soit traité de façon assez peu passionnante, avec une emphase certaine, mais aussi un côté très simple et premier degré qui la déconstruit un peu. Finalement, heureusement que le roman est assez court, et que le style de l’auteur fonctionne assez bien car je n’ai pas réussi à rentrer dans le récit, malgré tous les attraits qu’il avait pour me plaire.

Cœur d'acier, tome 1
7.4

Cœur d'acier, tome 1 (2013)

Steelheart

Sortie : 3 janvier 2014 (France). Roman

livre de Brandon Sanderson

Quentin_Tournon a mis 7/10.

Annotation :

Dans l’ensemble j’ai apprécié la lecture, notamment grâce à la plume de Sanderson, qui nous porte facilement et qui tient très bien son rythme et sa tension. Ce style nous permet de s’investir malgré une histoire très classique en soit, qui repose sur une situation de base assez convenue. Clairement de ce point de vue, le roman manque peut être de twists, ou tout du moins de vraies évolutions. Là l’objectif de base est annoncé début et n’évoluera pas de tout le récit. Bon pour être tout à fait honnête, étant donné qu’il s’agit du tome 1 d’une trilogie, ce n’est pas un défaut très grave, mais ça donne juste un aspect très plan-plan à cette lecture. Ce sentiment se retrouve aussi chez les personnages. Déjà David lui-même est un personnage principal très basique, avec une motivation simple, qui ne varie que très peu, trop peu d’ailleurs, malgré une tentative de questionnement intéressante, mais qui ne mène nul part (une fois qu’on a renversé le tyran qui opprime la ville, qu’est ce qui empêche la société de sombrer dans le chaos à cause des luttes de pouvoirs ?). Toutefois, il s’avère au final un personnage très monolithique, avec une motivation unique, une assurance trop affirmée et une connaissance sans faille de son univers, à la limite de l’artificiel (je vous jure qu’on attend le moment où il va simplement se tromper). Les personnages autour de lui sont assez plaisants, à l’exception de Megan, honteusement caricaturale et très peu intéressante.

Hyperion 1
8.3

Hyperion 1

Science-fiction

livre de Dan Simmons

Quentin_Tournon a mis 8/10.

Bloodsilver
6.8

Bloodsilver (2006)

Sortie : novembre 2006 (France). Roman

livre de Wayne Barrow (2), Johan Heliot, Xavier Mauméjean et Wayne Barrow

Quentin_Tournon a mis 7/10.

Annotation :

La forme particulière du roman rend sa lecture inégale. Certains des récits sont très prenants, avec des personnages iconiques et riches (dont certains totalement historiques) tandis que d’autres capteront moins l’intérêt. Passer ainsi d’un récit à l’autre empêche souvent d’être pleinement pris dedans, nous laissant à voir l’ensemble d’un œil distant, d’autant que les personnages que l’on suit sont assez souvent peu sympathiques, voire franchement détestables ou condamnables. A l’inverse parfois, on finit une histoire frustré de ne pas en avoir la suite. Finalement ce qui est le plus intéressant à suivre c’est cet univers particulier, son évolution, tant sociale que politique. Le fait de coller à l’histoire réelle est parfois une balle dans le pied des récits, mais les particularités qui naissent sont elles franchement intéressantes. Il y a tout un parallèle plutôt réussi, et par moment surprenant, entre le vampirisme et l’abolition de l’esclavage. D’une façon générale, le livre traite la question vampirique par différents aspects et de façon assez large. Intrigues politiques et contrôle de la presse, liens avec les populations amérindiennes, braquages de banques pour récupérer l’argent nécessaire à la chasse aux vampires… Bref les auteurs proposent un panel très intéressant, et la création d’univers qui en découle, avec cet équilibre étrange entre cohérence historique et créations originales, est clairement l’intérêt numéro un de la lecture.

Carnaval
7.1

Carnaval

The axeman's Jazz

Sortie : 13 mai 2015 (France). Roman

livre de Ray Celestin

Quentin_Tournon a mis 7/10.

Annotation :

Basé sur un fait divers étrange et encore mystérieux mais tout à fait réel, le roman nous propose de suivre un certains nombre de personnages dans cette quête. Michael Talbot, le policier intègre, Luca D’Andrea, son ancien patron, flic ripoux tout juste sorti de prison, Ida et Lewis, détectives de l’agence Pinkerton… C’est d’abord et avant tout leurs histoires que le roman raconte, avec une vraie efficacité. Malgré le mystère des crimes et leur aspect extraordinaire qui l’accompagne, malgré l’odeur de paranormal (lié au vaudou) qui plane dessus, on se prend à s’intéresser principalement à ces personnages. Beaucoup d’effort est mis pour les humaniser, les rendre vivants et surtout nous aider à s’y attacher. La structure du récit est d’ailleurs très bien faite de ce point de vue là, alternant rapidement de l’un à l’autre, entre présent et flash-back, tournant autour de thématiques riches et intéressantes. Le choix de chapitres courts, passant d’un personnage à l’autre donne un vrai dynamisme. Et si l’on s’attend dès le début à ce que les parcours se rejoignent, cela n’arrive que tardivement et de façon incomplète, chaque personnage obtenant une partie de la solution. Sans cette structure, la conclusion finale aurait pu paraître simple, alors même qu’elle est en réalité bien construite, très intéressante et tout à fait cohérente avec les thèmes soulevés par les différents personnages.

Sorcier d'empire
7

Sorcier d'empire (2023)

Ars Obscura, tome 1

Sortie : 15 mars 2023. Roman, Science-fiction, Fantastique

livre de François Baranger

Quentin_Tournon a mis 7/10.

Annotation :

En vrai j’ai assez peu de choses à reprocher à ce roman. Les personnages sont réussis, tous suffisamment attachants ou intéressants pour donner envie de les suivre, et les intrigues qui se tissent autour sont très réussies. L’univers est bien conçu, à la fois proche du notre et radicalement différent, et se dévoile petit à petit (parfois un peu trop lentement, à plusieurs moments on a l’impression que des cartes nous manquent pour tout comprendre). Cet environnement rend très intéressantes les intrigues politiques (mes préférées), et leurs implications dans les intrigues personnelles. Au final je pense que ce qui m’a le plus perdu c’est la grande quantité de personnages et surtout l’aspect épars de leurs histoires. On a parfois du mal à voir les fils communs, et même si on suit les histoires, le tableau d’ensemble met du temps à apparaître. C’est peut-être pour ça que j’ai eu autant de mal à être pris dedans. Je ne serai vraiment dire objectivement ce qui m’a perdu, mais j’ai fait une bonne partie du roman, que je m’attendais à adorer pourtant, mais j’ai eu un regard distant. Bref je suis un peu passé à coté, ça m’embête et j’espère que la suite me plaira mieux.

La Guerre des trois rois
5.4

La Guerre des trois rois (2020)

Sortie : 29 mai 2020. Roman, Fantasy

livre de Jean-Laurent Del Socorro

Quentin_Tournon a mis 8/10.

Annotation :

Court roman mais très bien mené, et magnifiquement illustré. Vu la longueur on n’aura pas de développement extraordinaire ou très poussé, mais ce qui est fait est très bien fait, et même un peu plus. Le récit est d’une remarquable efficacité, résumant parfaitement un contexte historique pourtant pas évident, posant les enjeux (politiques, personnels ou sociaux) avec beaucoup de fluidité et donnant vie aux personnages sans difficultés. L’intrusion du fantastique est peut être le point le plus téléphoné, d’autant que son importance dans le récit est primordiale. Là ça arrive assez vite et même si l’explication est encore une fois d’une grande efficacité, son intrusion dans le récit fait très précipité. Toutefois à ce détail près (et encore une fois c’est un bien petit défaut), il s’agit d’une excellente lecture, avec des personnages réussis et attachants et une ambiance propre et très bien menée. Un vrai plaisir.

Défaillances systèmes
6.7

Défaillances systèmes (2017)

Journal d'un Assasynth, tome 1

All Systems Red

Sortie : 25 avril 2019 (France). Roman

livre de Martha Wells

Quentin_Tournon a mis 7/10.

Les Rivières de Londres - Le Dernier Apprenti Sorcier, tome 1
7

Les Rivières de Londres - Le Dernier Apprenti Sorcier, tome 1

Rivers of London

Sortie : 2010 (France). Roman

livre de Ben Aaronovitch

Quentin_Tournon a mis 6/10.

Annotation :

Dans l’esprit on est face à un roman très classique. La découverte du monde fantastique, sous couvert d’une enquête policière. Bien évidemment, classique ne veut pas dire inintéressant, et le pitch avait ceci de prometteur. Je dois juste signaler que j’ai été trompé par la couverture, je ne m’attendais pas à un cadre contemporain. C’est probablement ma faute mais le début m’a fait bizarre, et cela a peut être joué (au moins en partie) sur ma difficulté à rentrer dans l’histoire. L’autre point qui a joué c’est le personnage principal. Il y a une volonté assez visible de sortir de l’image sur super-flic ultra-doué, et c’est assez intéressant et plaisant. Sauf qu’en dehors de cette originalité, le personnage n’est pas passionnant. Il fait plutôt balourd, suiveur plus qu’acteur et avec une étrange fascination pour les voitures. Bref il semble plutôt être là pour être témoin de l’histoire qu’en être le moteur. Cette approche est valide en cela que le roman semble surtout s’intéresser à mettre en avant son univers. Là encore c’est un choix valable, et l’univers présenté est assez travaillé, mais manque peut être d’une vraie originalité ou d’une ambiance plus marquée. En effet c’est le plus gros reproche que j’ai à faire au roman, l’ambiance fait souvent trop distante. Dès que le fantastique est annoncé, il est traité avec une franche banalité, sans aura mais sans non plus passer à une froide approche scientifique. Je regrette donc cet entre-deux, qui donne une impression d’inconséquence tant de l’intrigue, que dans l’univers.

Quand le Lys terrassait la Rose

Quand le Lys terrassait la Rose

Sortie : 24 janvier 2019 (France). Histoire

livre de Daniel de Montplaisir

Quentin_Tournon a mis 7/10.

Annotation :

Bon avec ce genre de livre il est nécessaire de s’interroger sur l’auteur et ses intentions. Daniel de Montplaisir est, plus qu’un historien, un conseiller politique, proche des milieux royalistes légitimistes. Ce simple constat met donc une immense distance avec le récit qui va nous être fait. La mise en place suffisait en réalité à nous mettre la puce à l’oreille. Briser les idées reçues sur l’histoire est toujours une entreprise louable en soit, mais la description sonne d’avantage comme un récit sur fond de chauvinisme mal placé. Et effectivement il y a de ça. On sent une volonté très « cocorico » de montrer un catalogue de victoires « françaises ». Sur ce point d’ailleurs l’idée de France et d’Angleterre n’est jamais réellement discutée. Même si l’auteur a l’honnêteté de reconnaître que ces concepts ne vont pas forcément de soit, il n’hésite pas à les placer dans des contextes anachroniques. Ainsi faire de la conquête de l’Angleterre par Guillaume de Normande une invasion française est au mieux discutable. De la même façon, affirmer que l’on « convient généralement de retenir le 10 août 843 comme dans de naissance de la France » est pour le coup franchement faux. Mais le vrai problème vient lorsqu’il met sous le tapis des défaites « françaises » en les qualifiant de guerres privées entre dynasties et pas d’affrontement nationaux (ce qu’il ne fait jamais pour les défaites « anglaises », vous voyez le problème ?). Bref il est très clair que l’ouvrage manque d’une vraie rigueur scientifique, et que les opinions (politiques ou autre) de l’auteur débordent sur son travail de recherche. C’est très dommage car cela jette le discrédit sur un ouvrage sinon assez réussi. Le style est très plaisant, les récits bien racontés, et le livre a le mérite de s’intéresser à des épisodes souvent négligés de l’histoire de France. En somme il est dommage qu’il soit autant marqué par les partis pris de son auteur, car avec une approche plus neutre il aurait été un excellent ouvrage de vulgarisation.

La Fille du docteur Moreau

La Fille du docteur Moreau (2022)

The Daughter of Doctor Moreau

Sortie : 18 janvier 2023 (France). Roman, Fantastique

livre de Silvia Moreno-Garcia

Quentin_Tournon a mis 8/10.

Annotation :

Réécriture du roman H.G. Wells, le roman est toutefois très loin d’un plagiat. L’histoire, les thématiques et même les personnages (y compris ceux repris) sont originaux. La proposition est elle intéressante ? Plutôt oui, bien que le fond ne soit pas aussi fort que chez Wells. On suit deux personnages, Carolta, qui donne son titre au roman, une jeune femme assez naïve, ayant grandi dans un monde fermé et protecteur, et qui nous offre un récit de passage à l’âge adulte assez classique mais réussi, et Montgomery Laughton, aventurier alcoolique et hanté par son passé, servant de bras droit au docteur, et qui nous offre un récit de reprise en main assez classique mais réussi. Oui je me répète volontairement, mais ça résume bien mon avis sur l’ouvrage, il est assez classique mais réussi. Ces deux personnages portent le roman, et il faut un moment pour les apprécier, n’étant pas très sympathiques en début de récit. Leurs évolutions vous l’aurez compris ne surprendrons personnes, mais rendent les personnages plus plaisants, l’attachement venant avec le temps. Les personnages secondaires sont plus simples à appréhender, certains étant vraiment sympathiques, d’autre foncièrement antipathiques, d’autres un peu plus entre les deux, et je pense que ce n’est pas un spoil que de dire qu’aucun ne surprendra vraiment le lecteur. Toutefois, même pour les plus abjecte, l’auteure arrivera toujours à apporter un minimum d’humanité, ce qui fait que même les pires ordures sonnent réelles. Tout ceci est au service d’une intrigue somme toute simple mais assez complète, qui n’ignore aucun des aspects qu’elle peut aborder, et même si elle ne va pas forcément en profondeur sur tous, ils ont le mérite d’être là.

Le Dieu oiseau
6.7

Le Dieu oiseau (2018)

Sortie : 29 mars 2018. Roman

livre de Aurélie Wellenstein

Quentin_Tournon a mis 8/10.

Nord contre sud
6.4

Nord contre sud (1887)

Sortie : 1887 (France). Roman

livre de Jules Verne

Quentin_Tournon a mis 7/10.

Annotation :

Roman très intéressant par ses prises de positions dans ce cadre. On sait que Jules Verne était foncièrement révulsé par l’esclavage, et qu’il avait l’habitude d’exprimer sa haine contre cette pratique dans son œuvre. On retrouve cela ici, où il prend évidemment pleinement et sans ambage le partie du Nord, insistant sur le fait que l’abolition était le seul et unique enjeu du conflit (position questionnable mais là n’est pas la question). On a donc une vision très manichéenne et binaire du conflit, ce qui n’est pas un soucis en soit, surtout pour un ouvrage de cet âge. Ce qui est vraiment intéressant c’est de voir cette prise de position mêlée avec la vision du monde de Verne. Ainsi, s’il s’élève de toute son âme contre l’esclavage, il présente comme souvent une situation de quasi servitude volontaire, où les personnes noires obéissent de leur plein gré à leurs « maîtres » blancs, comme dans une hiérarchie naturelle. Cela ne surprendra pas les lecteurs habitués de Verne, mais dans ce cadre mérite d’être noté, et il y a de quoi faire grincer les dents de nos jours. Ces considérations mises à part, le roman reste assez bon dans le référentiel vernien. Les personnages sont très classiques (sans surprise) mais on les suit sans déplaisir, d’autant que l’intrigue fonctionne bien, avec son lot d’action et de rebondissement (dont un twist final peut être prévisible de nos jours mais bien conçu). On retrouve aussi le style de Verne, aussi doué pour les passages de description et de pédagogie que pour les récits d’aventure. Bref si le roman ne se hisse pas au sommet des œuvres de l’auteur, il reste une vraie réussite.

Moi, Claude
7.6

Moi, Claude (1934)

I, Claudius

Sortie : 23 mars 1987 (France). Roman, Récit

livre de Robert Graves

Quentin_Tournon a mis 7/10.

La Cité de Jade

La Cité de Jade (2017)

Les Os Emeraude - tome 1

Jade City

Sortie : 31 août 2023 (France). Roman, Fantasy

livre de Fonda Lee

Quentin_Tournon a mis 8/10.

La Maison aux pattes de poulet

La Maison aux pattes de poulet (2023)

Thistlefoot

Sortie : 31 janvier 2024 (France). Roman

livre de GennaRose Nethercott

Quentin_Tournon a mis 6/10.

La Colo de tous les dangers
6.1

La Colo de tous les dangers (1995)

The Horror at Camp Jellyjam

Sortie : 15 septembre 1998 (France). Roman, Jeunesse, Fantastique

livre de R. L. Stine

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