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14 livres

créee il y a plus d’un an · modifiée il y a 5 mois

Croire aux fauves
7.6

Croire aux fauves

Sortie : 10 octobre 2019 (France). Récit

livre de Nastassja Martin

Tsilia a mis 7/10.

Annotation :

«Everything is being recorded all the time, repétait-il. Les arbres, les animaux, les rivières, chaque partie du monde retient tout ce que l'on fait et tout ce que l'on dit, et même, parfois, ce que l'on rêve et ce que l'on pense. C'est pour ça qu'il faut faire très attention aux pensées que nous formulons, puisque le monde n'oublie rien, et que chacun des éléments qui le composent voit, entend, sait. Ce qui s'est passé, ce qui advient, ce qui se prépare. Il existe un qui-vive des êtres extérieurs aux hommes, toujours prêts à déborder leurs attentes. Aussi chaque forme-pensée que nous déposons hors de nous-même vient se mêler et s'ajouter aux anciennes histoires qui informent l'environnement, ainsi qu'aux dispositions de ceux qui le peuplent.»

Douleur
7.1

Douleur

Sortie : 16 février 2017 (France). Roman

livre de Zeruya Shalev

Tsilia a mis 7/10.

Annotation :

«La douleur serait donc un processus de défense, lui répète Micky tandis qu’ils roulent sur la voie sinueuse vers le haut de la colline. D’une manière générale, le système nerveux produit une douleur pour prévenir que quelque chose ne va pas dans l’organisme, mais s’il est lésé, il agit comme le détecteur de fumée qui continue à sonner après que le feu a été éteint. Tu as compris, c’est passionnant ! Il a même dit que, parfois, c’est la guérison qui engendre le problème. Le nerf blessé qui guérit se réveille et commence à émettre des signaux de détresse. Ça s’appelle une douleur post-traumatique.
-Je suis contente que ça t’enthousiasme autant, susurre-t-elle, parce que moi, ça me déprime.»

Réinventer l'amour
7.2

Réinventer l'amour (2021)

Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles

Sortie : 16 septembre 2021 (France). Essai, Culture & société

livre de Mona Chollet

Tsilia a mis 6/10.

Annotation :

«Les femmes aussi sont violentes, au moins psychologiquement", tel est l'argument classiquement utilisé pour nier la dimension de genre des violences au sein du couple. Il suggère que les victimes chercheraient les coups en maltraitant émotionnellement leurs compagnons, en visant là où ça fait mal, au point de le faire sortir de ses gonds. Or, il existe d'autres situations où les hommes peuvent subir des brimades et des humiliations, à commencer par le travail. Pour autant, les coups infligés à un supérieur hiérarchique, un contremaître ou un patron ne sont pas un fléau social et nous ne tenons pas un décompte d'homicides dont ceux-ci seraient régulièrement victimes. Pourquoi serait-il possible de contenir ses pulsions dans le contexte professionnel et pas face à une femme ? Et plus largement, pourquoi les hommes seraient-ils les seuls à ne pas pouvoir se maîtriser quand ils subissent un affront ou une humiliation ?»

[à propos de Normal People]
«Mais on dirait que celle-ci traduit une sorte de frilosité des scénaristes, comme si elles craignaient de ne rien trouver à raconter si Marianne et Connell n'avaient pas leur lot d'obstacles dressés entre eux. Elles semblent se raccrocher à ce ressort narratif éprouvé (et efficace, certes) qu'est l'anxiété suscitée chez le spectateur face à deux personnages qui s'aiment mais qui peinent à se rejoindre : vont-ils finir par admettre leur désir d'être ensemble, oui ou non ? "Il est beaucoup plus facile de parler de perte que de parler d'amour, écrit bell hooks. Il est plus facile d'exprimer la souffrance due à l'absence de l'amour que de décrire sa présente et sa signification dans nos vies."»

«Elle [Jane Ward] souligne une contradiction, en particulier : ces hommes sont censés éprouver un désir instinctif et irrépressible pour les femmes, et portant, bien souvent, le corps féminin doit présenter certains caractéristiques ou altérations bien précises pour trouver grâce à leurs yeux : il doit être jeune, mince, épilé, parfumé… Là encore, ils pourraient s’inspirer des lesbiennes, davantage capables de désirer une femme dans sa totalité, avec ses cicatrices, ses bourrelets, ses rides, son expérience, sa personnalité. Ainsi, conclut-elle, ils deviendraient « des hommes authentiquement hétérosexuels, et non des pseudo-hétérosexuels qui utilisent les femmes pour impressionner les autres hommes.»

Stupeur
6.8

Stupeur

Sortie : 17 août 2023 (France). Roman

livre de Zeruya Shalev

Tsilia a mis 7/10.

Annotation :

«Elle rouvre les yeux et voit sa mort planer au-dessus d'elle, une chauve-souris plus petite que ce qu'elle imaginait. Si menue, s'étonne-t-elle, se ratatinerait-elle avec l'âge?
Sans peur, elle lui sourit. Dans sa jeunesse, elle ne la craignait pas, ce n'est donc pas à son âge que cela va commencer.
Étrange, mais voilà que cette drôle de bestiole lui rend son sou-rire, s'adresse à elle en langage humain et lui pose sa question en voletant autour d’elle, « au nom de quoi as-tu vécu, Rachel ? Et pourquoi si longtemps ? »»

La Ballade du feu
7.6

La Ballade du feu (2023)

Sortie : 13 avril 2023. Roman

livre de Olivier Mak-Bouchard

Tsilia a mis 6/10.

Annotation :

«Si le lecteur veut comprendre le fin mot de ces trois histoires, il faut tout d'abord le mettre au courant d'une vieille légende.
Selon les croyances, un chat a la capacité d'absorber la malchance qui s'abat sur son maître. Quand le mauvais sort vous conduit à la mort, votre chat pourra renoncer à l'une de ses sept vies pour vous sauver.
Si votre chat vient à mourir, cela signifie qu'il aura déjà sauvé sept vies au cours de son existence et qu'il se sacrifie une dernière fois pour vous protéger.»

Mère
8.5

Mère (2022)

Sortie : 14 septembre 2022. Théâtre

livre de Wajdi Mouawad

Tsilia a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

«Je n’ai pas pleuré depuis la mort de ma mère.»

La vie sauve
5.6

La vie sauve

Sortie : 7 janvier 2005 (France). Roman

livre de Marie Desplechin et Lydie Violet

Tsilia a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

«Certains pensent que c'est la souffrance qui sépare les êtres. Nous savons que c'est la vie qui isole. Être, c'est être tout seul. Aussi, nous ne nous jetons pas stupidement les uns sur les autres, tirant la langue et bâtant de la queue, comme de bons chiens enthousiastes. Nous nous regardons à distance et avec amitié. Nous nous parlons avec économie et avec porte-voix. Nous sommes des naufragés, plantés sur nos îles minuscules. Mais nos îles sont voisines.»

L'Année de la pensée magique
7.2

L'Année de la pensée magique (2005)

The Year of the Magical Thinking

Sortie : septembre 2007 (France). Récit

livre de Joan Didion

Tsilia a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

«Le chagrin du deuil, en fin de compte, est un état qu'aucun ne connaît avant de l'avoir atteint. Nous envisageons (nous savons) qu'un de nos proche pourrait mourir, mais nous ne voyons pas au-delà des quelques jours ou semaines qui suivent immédiatement cette mort imaginée. Même de ces quelques jours ou semaines, nous nous faisons une idée erronée. Nous nous attendons peut-être, si la mort est soudaine, à ressentir un choc. Nous ne nous attendons pas à ce que ce choc oblitère tout, disloque le corps comme l'esprit. Nous nous attendons peut-être à être prostrés, inconsolables, fou de chagrin. Nous ne nous attendons pas à être littéralement fous, à être la cliente pas difficile qui croit que son mari va bientôt revenir et avoir besoin de chaussures.
Dans la version du deuil que nous imaginons, le principe sera celui de la "guérison". C'est un mouvement vers l'avant qui prévaudra. Ce sont les premiers jours qui seront les pires. Nous imaginons que le moment le plus éprouvant sera l'enterrement, après quoi il adviendra cette hypothétique guérison. Quant nous songeons à l’enterrement nous craignons de ne pas « y arriver », être à la hauteur, faire preuve de cette « force » qui entend-on dire invariablement est la réaction appropriée face à la mort. Nous nous attendons à devoir rassembler notre courage pour ce moment : serai-je capable de saluer les gens, serai-je capable de quitter la scène, serai-je même capable de m’habiller ce jour-là ? Nous n’avons aucun moyen de savoir que ces questions ne se poseront pas ; que les funérailles en elles-mêmes seront un événement anodin, une sorte de régression narcotique que nous traversons enveloppés dans l’attention prodiguée par les autres, dans la gravité et le sens de l’instant.
Pas plus que nous ne pouvons avoir conscience à l’avance (et c’est là que réside la différence essentielle entre le deuil tel que nous l’imaginons et le deuil tel qu’il est vraiment) de l’absence infinie qui s’ensuit, le vide, l’exact opposé du sens, la succession interminable de ces moments où nous serons confrontés au contraire même du sens, à l’absurdité.»

Miss Islande
7.3

Miss Islande (2018)

Ungfrú Ísland

Sortie : septembre 2019 (France). Roman

livre de Auður Ava Ólafsdóttir

Tsilia a mis 7/10.

Annotation :

«Je suis tombée par hasard sur un nid d’aigle quand j’étais enceinte de toi, à cinq mois de grossesse, un creux de deux mètres tapissé de roseaux des sables au bord de la falaise, près de la rivière. Deux aiglons dodus s’y blottissaient, j’étais seule, l’aigle tournoyait au-dessus de moi et de son nid, il battait violemment des ailes, dont l’une était déplumée, mais ne m’attaqua pas. Je supposai que c’était la femelle. Elle me suivit tout du long jusqu’à la porte de la maison, une ombre noire au-dessus de ma tête comme un nuage qui passe devant le soleil. J’avais le sentiment que j’attendais un garçon. Je décidai de le baptiser Orn, Aigle.»

La Place
7.2

La Place (1984)

Sortie : 1984 (France). Roman

livre de Annie Ernaux

Tsilia a mis 7/10.

Annotation :

«Je ne me souviens plus du médecin de garde qui a constaté le décès. En quelques heures la figure de mon père est devenue méconnaissable. Vers la fin de l'après-midi je me suis trouvée seule dans la chambre. Le soleil glissait à travers les persiennes sur le linoléum. Ce n'était plus mon père. Le nez avait pris toute la place dans la figure creusée. Dans son costume bleu sombre lâche autour du corps, il ressemblait à un oiseau couché. Son visage d'homme aux yeux grand ouverts et fixes de l'heure suivant sa mort avait déjà disparu. Même celui-là, je ne le reverrais jamais.»

Passion simple
6.9

Passion simple (1992)

Sortie : janvier 1992. Roman

livre de Annie Ernaux

Tsilia a mis 6/10.

Annotation :

«Je ne comprenais pas que des gens cherchent dans le guide la date, l'explication de chaque tableau, toutes choses sans relation avec leur propre vie. L'usage que je faisais des œuvres d'art était seulement passionnel. Je retournais dans l'église de la Badia parce que c'était là que Dante avait rencontré Béatrice. Les fresques à demi effacées de Santa Croce me bouleversaient en raison de mon histoire qui deviendrait un jour comme elles, des lambeaux décolorés dans sa mémoire et dans la mienne.»

Yoga
6.6

Yoga (2020)

Sortie : 10 septembre 2020 (France). Roman

livre de Emmanuel Carrère

Tsilia a mis 5/10.

Annotation :

«Car le véritable, le seul enjeu de ce combat, le seul en jeu de la vie, c'est bien sûr l'amour, c'est la capacité d'aimer. Infirme que je suis j'ai tâché de l'étayer, cette capacité, par des disciplines qui, comme les arts martiaux, visent à faire advenir à l'intérieur de soi autre chose que l'ego. Trente-cinq ans d'écriture, trente ans de tai-chi, de yoga, de méditation pour faire advenir ce qu'il peut y avoir d'amour à l'intérieur de moi : personne ne pourra dire que je n'ai pas essayé, personne ne pourra dire que j'ai été paresseux, personne ne pourra dire que je ne me suis pas battu. "Rends-toi, mon cœur, écrit Michaux, nous avons assez lutté. Et que ma vie s'arrête. On a pas été des lâches. On a fait ce qu'on a pu." Ça oui, on a fait ce qu'on a pu, et on ne peut pas dire qu'il ait servi à grand-chose, le long et inégal combat, mais j'ai tout de même conscience que quand je pense cela se sont les pensées de la nuit, les pensées de la folie et de la maladie, et que ce ne sont pas toujours mes pensées.»

«Mon amie Ruth Zylberman m'envoie ces deux courtes lettres d'un garçon de huit ans à sa grand-mère pendant les purges de 1936 en union soviétique. Voici la première : "Chère Babouchka, je ne suis pas encore mort. Tu es la seule personne que j'aie au monde et je suis la seule personne que tu aies. Si je ne meurs pas, quand je serai grand et que tu seras très très vieille, je travaillerai et prendrai soin de toi. Ton petit-fils, Gavrik." Et la seconde : "Chère Babouchka, je ne suis pas mort cette fois non plus. Il ne s'agit pas de la fois dont je t'ai parlé dans ma dernière lettre. Je continue à na pas mourir."»

«En même temps, ajoute Atiq, en s'adressant toujours à moi, ils savent très bien qu'ils le seront, séparés, et ce serait déjà beau si au moins deux d'entre eux parvenaient à rester ensemble. C'est émouvant et cruel, chez ce garçon de dix-sept ans, cette façon de ne pas se bercer d'illusion, cette conscience que la vie est une machine à séparer.»

L'Énigme du retour
7.6

L'Énigme du retour

Sortie : 2 septembre 2009 (France). Roman

livre de Dany Laferrière

Tsilia a mis 8/10.

Annotation :

«Sous mes paupières ces images brûlées
par le soleil de l'enfance.
Le temps file à une si folle vitesse
qu'elle fait de ma vie un magma de couleurs.
C'est ainsi que passe la nuit polaire.»

«La nuque d'un lecteur debout au fond.
Son profil gauche.
Mâchoire serrée.
Concentration massive.
Il s'apprête à changer de siècle.
Là, sous mes yeux.
Sans bruit.»

«Dès que j'arrivais dans un nouvel appartement
je disposais mes bouquins sur la table.
Tous déjà lu et relus.
Je n'achetais un livre que
si l'envie de le lire était plus fort
que la faim qui me tenaillait.
(...)
Un jour j'ai acheté un livre
sans en avoir un pressant besoin.
Il est resté trois mois sans être ouvert
sur la petit table de cuisine
parmi les oignons et les carottes.
Aujourd'hui je constate qu'il me reste à lire
une bonne moitié de ma bibliothèque.»

Le Cri des oiseaux fous
7.8

Le Cri des oiseaux fous (2000)

Sortie : 13 septembre 2002 (France). Roman

livre de Dany Laferrière

Tsilia a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

«Ce que j’aime, c’est écrire. Rendre une ambiance avec des mots. Faire vivre une situation avec des phrases. Je suis fou des mots. J’ai un cahier plein de mots rutilants (mais les plus beaux sont les plus simples). Leur sens se trouve caché dans leur musique. Des mots comme lune, mer, ciel, jaune ou cœur. J’aime le mot étincelle, qui me fait penser à une pluie d’étoiles. Et tout de suite mon enfance m’éclate à la tête. Je ne sais pas pourquoi, je pense constamment à mon enfance.»

Tsilia

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