Cover Mes sorties ciné et visionnages streaming 2023
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131 films

créée il y a plus de 2 ans · modifiée il y a 7 mois
Venez voir
6.5

Venez voir (2021)

Tenéis que venir a verla

1 h 04 min. Sortie : 4 janvier 2023 (France). Comédie, Drame

Film de Jonás Trueba

Full Metal Critic a mis 5/10.

Annotation :

N'ayant pas vu d'autres films de Trueba, dont le célébré Eva en août, je me garderai de faire une généralité sur le pauvre homme... mais là, on frôle l'arnaque conceptuelle, avec cette caricature de film indé, cérébral pour être cérébral, à la fois presque ridiculement court (à peine une heure) et archi-précieux. Pas qu'il n'y ait rien à en tirer, le film propose une peinture juste du trentenaire classe moyenne péri-urbain de 2023 (enfin, plutôt 2021, puisque ça a été explicitement tourné en plein COVID !), les personnages sont bien croqués et bien interprétés, à commencer par celui joué par la somptueuse Itsaso Arana, et le malaise du bourgeois hédoniste cherchant (pompeusement) à justifier son manque d'enfant est par moment joliment retranscrit (c'est ainsi que j'ai supporté ces discussions sur Peter Sloterdijk et Rainer Maria Rilke)... mais c'est bien peu, même pour un film si court, et ce qui reste de Venez noir, c'est le genre de cinéma qui a besoin de son blabla pour être apprécié, et une toute fin aux airs de mise en abyme du pauvre qui rappelle celle de Babylon. C'est dommage parce que le film de Trueba n'est pas laid à voir, et fait un bel usage des plans larges, notamment celui, long, de la très fraîche partie de ping-pong. On voit le potentiel...

Nostalgia
6.2

Nostalgia (2022)

1 h 57 min. Sortie : 4 janvier 2023 (France). Drame

Film de Mario Martone

Full Metal Critic a mis 7/10.

Annotation :

Un très bon film, drame au genre insaisissable, peut-être la raison pour laquelle tant de gens ne l'ont pas compris. Ce qui suit la rencontre au sommet avec l'intimidant personnage du parrain aux abois est un peu prévisible, mais j'ai vu dans cette prévisibilité la dimension de tragédie grecque qu'a Nostalgia, film sur la nostalgie... dans ce qu'elle a de plus dangereux : ce chœur chaleureux et trompeur qui saisit l'amertume des hommes et leur fait voir dans le retour aux origines l'unique planche de salut, alors que la vie n'est qu'une perpétuelle révolution du futur en présent. Le protagoniste de Nostalgia, joué par un Pierfrancesco Faviro brillant comme à son habitude, est une figure tragique, minée par une crise d'ordre existentiel, qu'il dissimule sous la volonté en apparence simple de revoir son ami d'enfance. On lui dit de se tailler vite fait, tout le monde s'accorde là-dessus, il n'y a même pas de débat, il a une femme super bien roulée qui l'attend de l'autre côté de la Méditerranée, mais plus rien d'autre n'importe que cette Naples en déréliction, dont le fait qu'elle n'a pas changé de gueule en quarante ans ne peut qu'accentuer son aliénation, sentiment renforcé par un besoin trop humain de connexion à ses racines que les habitants de la ville ne peuvent comprendre car eux ne l'ont jamais quittée. En gros, c'est deux heures d'un personnage aussi triste que formidable que le monde ne comprend pas, et qui en meurt. En bref, ce n'est donc PAS Cinéma Paradiso.

The Pale Blue Eye
6

The Pale Blue Eye (2022)

2 h 08 min. Sortie : 6 janvier 2023 (France). Policier, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Scott Cooper

Full Metal Critic a mis 5/10.

Annotation :

Au rayon "films de cinéma qui sortent sur plateforme dans une indifférence quasi-totale", hélas de plus en plus volumineux, je prends The Pale Blue Eye. Je veux dire, on parle quand même d'un film de Scott Cooper, le réalisateur de Crazy Heart et Hostiles, interprété par Patrick Bate... euh, Christian Bale. Mais non. Netflix. Mimolette, comme plan. Parce qu'en plus, son film a, sans surprise, une sacrée putain de gueule, puisque Cooper a de nouveau collaboré avec son chef op Takayanagi Masanobu. L'auberge éclairée à la bougie... Poe s'éclairant à la faible lumière de sa lampe à huile avec, en arrière-plan, les ténèbres bleutés de la nuit... ajoutez à ça un travail esthétique d'excellent goût, comme ces costumes bleu dans la forêt sombre (oui, beaucoup de forêt, beaucoup de flammes, beaucoup de bleu)... superbes. Maintenant, est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Parce que 2h10, c'est long. Et la réponse est... "mouais". En partant de son pitch qui laisse attendre une version gothique des Hommes d'honneur, Cooper nous emmène dans une enquête qui se tient de bout en bout, mais, au final, aurait plus eu sa place dans un épisode de série, et son inteeeerminable épilogue centrée sur un twist superflu n'arrange rien. La seule vraie qualité de son scénario, c'est indéniablement l'amitié qui lie le protagoniste (Bale, pas QUE grave comme une crise cardiaque) avec Edgar Allan Poe, jour par un sensationnel Harry Melling (qui brillait déjà dans un médiocre film d'époque Netflix, Le Diable tout le temps). Ensemble, formant une camaraderie très à l'aise dans l'atmosphère inquiétante du film, ils compensent les couacs, comme ses personnages secondaires assez médiocres... et une Gillian Anderson catastrophique. Sauvent-ils pour autant le climax aux frontières du grand-guignolesque ? Pas forcément. Disons donc que The Pale Blue Eye est à la fois, de loin, le modèle du film de cinéma qui mérite mieux qu'une plateforme, et, de près, le modèle du film de cinéma qui, en fait, mérite sa plateforme.

The Novice
6.5

The Novice (2021)

1 h 37 min. Sortie : 11 janvier 2023 (France). Drame, Sport

Film de Lauren Hadaway

Full Metal Critic a mis 6/10.

Annotation :

Alors, oui, mais non... mais pourquoi pas, bien qu'on se demande... allez, quand même, hum, hein ? The Novice laisse un peu perplexe, captivé en certains endroits, refroidis en d'autres, signes d'un film dont la réalisatrice-scénariste n'avait pas une idée CLAIRE de ce qu'elle racontait contrairement à Chazelle sur Whiplash ou à Aronofsky sur Black Swan, les deux illustres références qui reviennent inlassablement en tête. Une chose est sûre, Isabelle "Esther" Fuhrman excelle, son implication physique élève sa performance, et c'est d'autant plus admirable que son personnage n'a pas grand-chose de sympathique. Mais justement... 'un peu casse-gueule, de prétendre captiver avec la névrose d'un personnage antipathique. La piste pour entrer dans le film, c'est que Hadaway s'est complètement foutue de son personnage, c'est pourquoi l'on ne sait rien d'elle, de ses motivations, et que son portrait manque parfois de cohérence ; la protagoniste du film, ce n'est pas elle, mais sa névrose. Son obsession vénéneuse, qu'on ne comprendra jamais, puisque comme le dit Brill (personnage qui aurait été au coeur de l'histoire dans un film plus conventionnel), elle n'a pas besoin de sa médaille, elle a déjà tout. C'est un film sur l'obsession et son mystère, donc, mais aussi sur le vide. Le truc, c'est qu'on aura juste ça. Enfin, ça et une romance LGBTQXYZ dont on se contrefout. Et Hadaway, totalement dévouée à l'exploration hermétique de sa névrose chérie, filme le tout avec un mélange d'inspiration (excellente bande son) (la BO est méga-atmosphérique) et de prétention (c'est parfois très poseur) sans jamais filmer l'aviron avec la générosité que ce sport décidément très photogénique méritait (en même temps, le personnage d'Alex s'intéresse-t-il seulement à l'aviron ?). "Legs, body, arms"... les bestioles qui grouillent dans la tête de l'héroïne névrotique... ça produit son effet. Parfois. Il y a des belles répliques, comme "être relax devrait être un privilège". D'autres fois, ça fait un peu Black Swan du pauvre (avec le corbeau mascotte à la place du cygne). Donc 6. Et en même temps, envie de mettre un 7... peut-être pas mérité. Frustration !

Babylon
7.3

Babylon (2022)

3 h 09 min. Sortie : 18 janvier 2023 (France). Comédie dramatique, Historique

Film de Damien Chazelle

Full Metal Critic a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le dernier acte de Babylon a beau avoir ses couacs (notamment des dernières minutes méta superflues qui sortent un peu du film davantage qu'elles ne transcendent), et le terme de chef-d'oeuvre a beau être galvaudé, rien à cirer : Babylon est un chef-d'oeuvre. J'ai été très impressionné par Whiplash, belle entrée en scène de Chazelle, mais j'ai trouvé La La Land un peu artificiel - tout en étant charmant -, et First Man m'a laissé froid (la critique a encensé celui-là aussi, je sais)... Babylon a remis les compteurs à zéro en me renversant comme peu de films l'ont fait ces derniers temps, foisonnant, par moment parfaitement enivrant, doté d'une première heure qui m'a inspiré à plusieurs reprises la remarque suivante, alors que ses minutes grandioses passaient : "c'est un des meilleurs putains de trucs que j'ai vus de ma vie", techniquement impressionnantes (mais ça, on pouvait s'y attendre), sublimées par un magnifique usage du 35mm et du cinémascope, très souvent hilarantes. Puis après, ça devient plus sérieux... rempli de morceaux de moments inoubliables, mais plus sérieux... car après tout, Babylon n'est rien de moins qu'un monument sur la fin d'un monde. Une fin de monde qui bouleverse, notamment à travers le personnage de star du muet interprété avec une grande finesse par Brad Pitt, et à travers le destin tragique de celui interprété par Margot Robbie. Certains critiquent le basculement dans le thriller cauchemardesque dans le 3ème acte avec un Tobey Maguire glauquissime ; cette partie, quoique démesurée, est au contraire l'étape finale de la chute de la Babylone des années 20. La fin de partie... est une partie simplement déménagée dans la marge par l'Hollywood puritain des années 30. Non, vraiment, exceptionnel.
Note : le film a beau avoir pour protagoniste - du moins un des trois principaux - un Latino, évoquer la question noire à travers un personnage important, et inclure une lesbienne asiat, à aucun moment cette "inclusion" n'aura des airs de Justice sociale car elle n'a rien d'artificiel, zéro forceps, ici. C'est l'histoire ; pas de la médiocre idéologie.

Retour à Séoul
6.2

Retour à Séoul (2022)

1 h 59 min. Sortie : 25 janvier 2023. Drame

Film de Davy Chou

Full Metal Critic a mis 6/10.

Annotation :

Voilà un film intéressant et singulier sur un sujet fascinant PARCE QUE complexe, et donc bien casse-gueule, et dont l'actrice (Park Ji-min, pas mal sans être une "révélation") s'en sort joliment dans un rôle difficile. Problème, le focus du film sur sa protagoniste assez antipathique (que ce soit justifié par la psychologie et le contexte n'empêche pas ce désagréable sentiment), se contentant d'évoquer sa "francité" sans s'arrêter jamais ou presque dessus (si, il y a également le personnage d'André et ses missiles... au moins joué par un Louis-Do de Lencquesaing toujours top), restreint l'exploration philosophique du thème : une scène avec la mère, zéro retour au pays, fifille a beau se dire française à quelques reprises (notamment pour envoyer bouler sa "famille" coréenne trop collante), elle a parfois l'air plus apatride qu'autre chose, en phase avec la mise en scène de Davy Chou, qui manque un peu d'élan et dont la caméra ne sait parfois pas où se placer. Et c'est là que le bat blesse : le film fait comme si elle avait le cul entre deux chaises (cf. la fin supeeeer-dramatique en pleine montagne), alors que désolé, mais au risque de choquer les obsédés de l'identité, non, c'est une petite Française. Du coup, la quête symbolique de la mère a beau fonctionner (elle), on a parfois du mal à tolérer l'attitude de sale gamine ingrate de cette héroïne qui se donne des airs d'écorchée vive nihiliste, avec le passage Millenium Mambo, et se fait surtout des films (cf. le moment où elle dit à son mec, énième figure masculine ne ressemblant à rien, qu'elle pourrait le zapper de sa vie en une second, wow, comment elle en impose, la Freddie (?)), et autour de laquelle aucun personnage secondaire ne compte vraiment (les Coréens sont des vignettes). Les images de Davy Chou sont dans l'ensemble séduisantes, mais elles servent une compréhension moyennement convaincante du sujet. Bref, c'est pas mal parce que ça profite de l'appel d'air de son héroïne et sait parfois raconter des vérités par la force de la mise en scène, mais mineur.
Sur le même sujet, Lion, de Garth Davis, est infiniment plus convaincant et dramatiquement riche.

TÁR
6.7

TÁR (2022)

2 h 38 min. Sortie : 25 janvier 2023 (France). Drame, Musique

Film de Todd Field

Full Metal Critic a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le film serait totalement catastrophique qu'il mériterait malgré tout d'être vu pour la seule performance sidérante et habitée de Cate Blanchett, décidément une des actrices transformatrices les plus imposantes que le cinéma US a en rayon (pourquoi n'a-t-elle jamais jouée d'officier SS ?). Il n'est PAS totalement catastrophique. Même pas un peu. L'interminable générique d'intro laisse craindre la branlette d'auteur, mais le reste sera garanti à 98% sans chichi poseurs. Si vanité il y a, ce sera celle d'une protagoniste sur le point d'exploser en plein vol. Todd Field, lui, en flagrante pleine maîtrise de son sujet et de son héroïne, n'oublie pour autant jamais son public. Ses trois premières scènes, pourtant de longs dialogues, sont passionnantes. Son portrait de Tar est aussi généreux et maîtrisé que celui de l'actrice. Ses scènes orchestrales sont saisissantes (le film a zéro bande originale), comme son travail évidemment élaboré sur le son, qui profite à ses incursions aux frontières de l'horreur (raccord avec les stalkers, non ?), en phase avec l'état psychique de Tar, et sa réalisation navigue intelligemment entre le gros plan massif et le théâtre filmé où l'héroïne n'est qu'un rouage du plan. Il s'essaie même à une représentation du rêve que n'aurait pas renié Jonathan Glazer. Le tout au service d'un grand récit sur le caractère corrupteur du pouvoir, qui a la qualité de ne pas limiter ce dernier à la figure masculine - on tient là même une inversion des genres -, et sur la nature sans issue de la quête de perfection, partie qui rappelle Black Swan ("it was perfect") comme le rapport avec l'assistante m'a rappelé Sils Maria (que du bon). Au chapitre négatifs, le dernier tiers, la chute de la protagoniste, impressionne moins, à force d'ellipses, de scènes trop courtes (dans un film de 2h30 !), et de poncifs de ce genre d'histoires. Field a parfois la main lourde (la citation de Shopenhauer, la scène avec le frère...). Par ailleurs, la critique de la cancel culture est louable (comme le réjouissant démontage live du robot "bipoc pangender"), mais n'est-elle pas superflue, le suicide du personnage de Krista ne suffisait-il pas comme déclencheur ? Ceci étant, Tar conte plus un effondrement social à l'ère de #metoo et des RS qu'une descente aux enfers. D'ailleurs, à la fin, son héroïne n'est pas finie, au contraire, même... Après les brillants In The Bedroom et Little Children, revoir Todd Field fait du bien.

Vaincre ou mourir
3.9

Vaincre ou mourir (2023)

1 h 40 min. Sortie : 25 janvier 2023. Action, Drame, Historique

Film de Paul Mignot et Vincent Mottez

Full Metal Critic a mis 3/10.

Annotation :

En conservateur classique suffisamment érudit pour savoir POURQUOI il est "droitard", sensible à la cause (perdue) royaliste et familier de la Vendée, j'attendais VRAIMENT de voir Vaincre ou mourir (il faut choisir). Les premières images, diffusées à l'automne, m'avaient bluffé. Je pensais que c'était une pub de trente secondes pour le Puy, moi, une pub bien chiadée, mais une pub quand même, et quand j'ai appris que le Puy avait produit deux heures de ça ? C'était une sacrée surprise. Une épopée historique de droite. Vous pensez bien. Bref, j'attendais donc de le voir... mais tout autant de voir, tout court. Eeeeet j'ai vu. Eeeeeeeeet ils n'ont pas vaincu. Je pourrais faire comme certains natios, me mentir à moi-même et trouver ça génial, comme les jeunes conservateurs amerloques ont soudain trouvé le rap de Kanye West génial quand il a commencé à soutenir le Donald. Non. Je ne vais pas en dire du mal, auprès de personne, voilà comment je soutiendrai la cause - en plus d'avoir payé pour la place. Et c'est tout. Parce que... c'était mauvais. Genre... plus mauvais que le rap de Kanye West.
Ok, juste pour dire, malgré tout : la raison pour laquelle j'y ai cru, en voyant la bande-annonce, c'est parce que Vaincre ou mourir a deux qualités : une plutôt belle photographie et des costumes soignés. Allez, ajoutons-y un choix d'acteurs correct, à commencer par celui de Fitoussi, un des rares qui en tirent quelque chose (l'acteur qui joue Charrette donne tout ce qu'il a, et l'actrice qui joue Marie-Adélaïde de la Rochefoucauld aurait dû être bien plus employée !), et l'illusion est créée. Le temps d'une bande-annonce. Passez au film, et le désastre se révèle dans toute sa désastrosité (new mot), à commencer par une mise en scène qui, étrangère à la notion de "show don't tell", fait reposer toute la dramaturgie d'un scénario atrocement décousu et elliptique sur une voix-off nullissime : le spectateur est tenu à distance de tout, de l'action aux personnages, jusqu'au bout, à l'exception peut-être de LA scène de bataille (les autres sont sucrées), étonnamment réussie, rien ne marche. On n'ose imaginer ce qu'un Philippe de Broca et un George Delerue (référence à Chouans !) auraient fait d'un tel sujet.

Mayday
5.7

Mayday (2023)

Plane

1 h 47 min. Sortie : 25 janvier 2023 (France). Action, Thriller

Film de Jean-Francois Richet

Full Metal Critic a mis 6/10.

Annotation :

Bon, ben c'était plutôt fun ! Quand j'ai vu pour la première fois l'affiche du film sur le web, je me suis dit : génial, un nanar d'action avec Gerard Butler, limite direct-to-video. Sauf que non. La présence derrière la caméra de notre Jean-François Richet national aurait dû me mettre la puce aux tympans : quand le gars s'en va jouer les faiseurs hollywoodiens, c'est généralement pour un résultat au minimum sympa (son remake d'Assaut, Blood Father...), et Mayday ne déroge pas à la règle. Il est même bien plus réussi que BF. C'est un film de bourrin, avec des héros musclés, et des méchants patibulaires, et du zigouillage sans fioritures, comme on s'en tapait à la pelle il y a trente ans, mais bien moins de nos jours, et Butler assure le show... bien appuyé par Mike Colter, dont je ne suis pourtant pas fan. Après la très impressionnante première partie, qui va du décollage planplan à l'atterrissage super tendu (un crash sans électricité, ça ne court pas les rues) (tout comme un crash finissant en non-crash), le film fait presque du temps réel : ils se retrouvent paumés sur l'île, les passagers sont pris en otages par les méchants patibulaires, les gentils sauvent la mise en zigouillant ces derniers, ça tire de partout, Butler redémarre son coucou, the end, zéro gras, développement des persos minimal (on n'a même pas d'amorce d'idylle avec la belle hôtesse !), juste du boum-boum testostéroné et, bien sûr, entre chaque scène de boum-boum, de la bonne tension. Parce que Richet est décidément bon en tension. Et c'est ce qui rend le spectacle si agréable. Et généreux. Parce que le film ne dure pas non plus 1h20 (ce n'est pas Commando) (son rythme n'en est pas moins soutenu), ce qui veut dire qu'on en a pour son argent, avec des scènes d'action généralement bien filmées malgré un léger abus de caméra à l'épaule. Après, au chapitre des doléances, le scénario n'évite ni les clichés (notamment du côté des passagers), ni les moments débiles (le commandant ne demande pas aux passagers d'aller se planquer dans la jungle, par exemple...), donc le cinéphile amateur de boum-boum MAIS pas pour autant prêt à laisser son cerveau à l'entrée devra faire quelques efforts. Mais ce ne sera pas pour rien. Et le même cinéphile exigeant pourra dire que ce qui fait le charme du film, son côté expéditif, fait le problème d'une histoire à laquelle il manque peut-être UN rebondissement. C'est pourquoi l'on n'a pas affaire à un classique. Juste du bon popcorn !

La Famille Asada
7.1

La Famille Asada (2020)

Asada-ke!

2 h 07 min. Sortie : 25 janvier 2023 (France). Comédie dramatique, Comédie

Film de Ryôta Nakano

Full Metal Critic a mis 6/10.

Annotation :

Ce n'est pas parce que les sentiments sont bons que la meringue est digeste. Ok, j'exagère, la meringue des Asada EST digeste. C'est juste qu'on en a déjà goûté mille, des comme elle, surtout quand on connaît le cinéma et la fiction télé japonais. Déjà, son pitch a beau être assez original, avec son photographe-remonteur de moral, le film n'en collectionne pas moins les... clichés (j'aime beaucoup Fubuki Jun, mais l'amusante mère jap qui porte la culotte, on a vu ça 10 000 fois), et sa positive attitude, d'un gaga typiquement nippon, fait vite artificiel. Vue sa filmo, il semble que le réalisateur Nakano soit un spécialiste des tartes à la crème familiales : sa façon de souligner le pathos de chaque moment est parfois d'un lourdingue assez télévisuel, on a l'impression de mater un drama. Sans doute ne suis-je pas le public visé : l'idée même de déguiser son vieux père en pompier parce qu'il a jadis rêvé d'en devenir un en croyant que la photo-souvenir va régler le problème m'a paru ridicule. Les petites mises en scène sont marrantes (en yakuzas, en salarymen bourrés, en sentai...), mais tout cela est assez puéril. Et concernant le "don" du protagoniste, je n'ai été ébahi ni par sa pluie de pétales de cerisier, ni par la famille du petit leucémique portant le même t-shirt au motif arc-en-ciel (rôôôh). La famille Asada, je parle cette fois de la famille et non du film, n'est pas un argument contre : ses membres sont joliment brossés, en plus d'être joliment campés, notamment par les deux talentueux ex-jeunes bôgosses de "j-drama" (il y en a) Ninomiya et Tsumabuki (aaaah, Orange Days !), même si Nanako ne la raconte pas toujours adroitement (utiliser la voix-off du grand-frère au début pour l'oublier après, WTF ?)... dirait-on non à un petit séjour chez elle en cas de voyage au Japon ? Non. Je vous l'ai dit, la meringue n'est pas mauvaise. Mais ce n'est vraiment qu'au bout d'une heure que le film devient intéressant, en abordant le tremblement de terre de 2011. Là, le protagoniste devient plus qu'un sympathique candide (à la non-idylle elle aussi assez convenue, sauvée par le naturel de Kuroki Haru), là, l'émotion est, à quelques reprises, suscitée. Mais plus l'ambition est grande, plus vite les limites du réalisateur sont atteintes. On n'ose imaginer ce qu'aurait fait un Tsutsumi Yukikiko d'un tel projet...
PS : concernant la catchphrase de l'affiche... "amusez-vous, on n'a qu'une vie" ? Ils sont sérieux, les mecs ? Mais non, suis-je bête : ils s'amusent !

Aftersun
7.2

Aftersun (2022)

1 h 42 min. Sortie : 1 février 2023 (France). Drame

Film de Charlotte Wells

Full Metal Critic a mis 9/10.

Annotation :

Petit chef-d'oeuvre, l'air de rien. Une expérience qui n'en semble pas une, de loin... plutôt quelque chose d'une agréable petite balade aux airs de comédie dramatique douce-amère... puis en devient une, progressivement, mais sûrement, irrésistiblement, jusqu'à atteindre l'inoubliable. Où quasiment rien de dramatique ne se passe à l'écran, car une bonne partie du film vous réchauffera le coeur, et où pourtant le tragique menace d'apparaître, au détour du moindre sourire, du câlin le plus trivial.
Un des plus beaux personnages de père que j'ai vus au cinéma depuis un bail, ne serait-ce que parce qu'on voit à la fois le père ET l'homme... le père du point de vue de sa fille, responsable, aimant et positif, et l'homme dans l'intimité, c'est-à-dire tout ce qu'il n'a pas le droit d'être en présence de sa fille, POUR sa fille. Et parfois, les deux apparaissent. Et là, ça fait mal.
La découverte d'une môme absolument sensationnelle, l'adorable Frankie Corio, qui a une alchimie tout pareil avec l'impeccable Paul Mescal (là aussi, un des plus beaux portraits père-fille vus depuis un bail). La caméra de Wells est si forte, et son écriture si modestement juste, que de simples plans de ces deux-là en train de passer leurs vacances d'été peuvent être débordants d'émotion.
Une belle réflexion sur la subjectivité du souvenir et sur l'inévitabilité du subjectif à travers cette tension sans cesse alimentée entre les enregistrement vidéos des vacances (la réalité) et les souvenirs de la protagoniste adulte. Le superbe travail de montage a embrassé cette subjectivité pour très tôt immerger le spectateur dans un état de transe ballotée par le tumulte de la mémoire. On est dans la tête de Sophie, dans le vif de ses souvenirs.
Aftersun, film indé qui n'a pas volé ses échos critiques pour une fois, est le genre de film tellement bon que je l'aurais souhaité parfait, pour n'avoir AUCUNE critique à émettre. Parce qu'il y en a, et c'est essentiellement limité aux deux scènes que l'on a de Sophie adulte, jouée par une actrice assez inadaptée, et idéologiquement problématiques pour moi, mais passons.
Oh, et l'actrice s'en sort quand même très bien dans les brefs passages oniriques qui traversent le film jusqu'à un climax sidérant sur Under Pressure, à jamais associé à ce film...
Et puis, quand on revient à Paul Mescal et Frankie Corio, ensemble, à la fois heureux et plus que ça, et heureux et moins que ça, donnant vite l'impression de ne PAS jouer... tout au sujet d'Aftersun devient

Pour la France
6.3

Pour la France (2022)

1 h 53 min. Sortie : 8 février 2023. Drame

Film de Rachid Hami

Full Metal Critic a mis 7/10.

Annotation :

Excellente surprise. Après avoir vu la bande-annonce (très) trompeuse, on s'attend à une sorte de croisement franco-maghrébin des Hommes d'honneur et du Déshonneur d'Elizabeth Campbell (les cinéphiles trentenaires et plus reconnaitront peut-être le thriller avec John Travolta et Madeleine Stowe), avec enquête au cœur de l'académie militaire, bâtons dans les roues, confrontations à des recrues suspectes, huiles antipathiques et procès à rebondissements... à la place, on a un portrait presque intimiste, brassant un tas de thèmes différents (à commencer bien sûr par celui de l'identité, mais aussi le rapport complexe de l'Algérie à la France, le sens du sentiment patriotique, etc.), d'une âme tourmentée jouée par le décidément toujours génial Karim Leklou. Et surtout, on a un tableau d'une nuance rare, et même inattendue de la part d'un film au sujet si casse-gueule : je craignais qu'il joue la carte antiraciste victimaire avec les méchants Blancs et l'islamophobie systémique, auquel cas je l'aurais envoyé bouler, peu importe ses qualités techniques ou la perf de Leklou... à la place, on a un film... presque républicain. Nos personnages sont des Français musulmans, mais le film n'aborde pas tout à travers le prisme de leur islamité. LA scène où un personnage secondaire suggère que le petit frère a été tué parce qu'il est musulman n'est pas racoleuse, mais au contraire réaliste, car en réalité, ce serait forcément envisagé par certains, mais au final, il n'est affirmé à aucun moment que c'est le cas ; le problème tient à cette tradition généralement crétine du bizutage. Mais de toute façon, ce n'est que secondaire (trop ? On aurait aimé en savoir un peu plus...). L'important, c'est le drame familial, porté par ses acteurs, notamment celle qui joue superbement la mère, ce qui les rapproche, ce qui les sépare, et rend si complémentaires les deux frères (toute la partie à Taipei est super). Enfants de la tragique histoire commune de la France et de l'Algérie...

Quelqu'un que j'ai bien connu
5.1

Quelqu'un que j'ai bien connu (2023)

Somebody I Used To Know

1 h 46 min. Sortie : 10 février 2023. Comédie romantique

Film de Dave Franco

Full Metal Critic a mis 5/10.

Annotation :

Première dans l'histoire récente d'Alison Brie : la voilà dans un film pas totalement foireux, son premier depuis Sleeping With Other People (2015 !) ! C'était pourtant devenu une quasi-malédiction, cf. le récent Spin Me Round. Et c'est pourtant réalisé par Dave Franco, qui avait très, très mal démarré sa carrière de metteur en scène avec le calamiteux The Rental, en 2020. Avec Somebody I Used to Know, sorte de Mariage de mon meilleur ami en moins neuneu, on a une comédie dramatique sans prétention qui atteint globalement sa cible. Ça démarre un peu mal, avec de l'humour qui tombe à plat ("your genitals or mine?"), le goût inexplicable de Brie pour le scato régressif (le chat qui gerbe dans l'avion), et de la provoc à deux balles (la mère septuagénaire qui se fait brouter le gazon) (sympa de retrouver la Julie Hagerty d'Airplane, ceci dit !)... Brie, toujours la septième merveille du monde à 40 ans, fait le show, et c'est toujours marrant d'entendre Annie jurer, mais on craint qu'elle soit la seule bonne chose du film... puis ça démarre enfin (ouf) lors de la réception familiale, à l'occasion de laquelle se réforme le légendaire couple Brie/Danny Pudi, soit un grand moment pour tout amateur de Community, qui formera un des points forts du reste du film. L'autre étant que ce dernier n'a rien à voir avec Le mariage de mon meilleur ami puisqu'ici, la future mariée n'est pas à la ramasse, elle grille très vite les motivations de l'héroïne, et le trio que les deux nanas composent avec un futur marié complètement perdu donne quelque chose d'intéressant dramatiquement : ces personnages sont complexes, il n'y a ni gentil, ni méchant. Franco, qui n'était pas du tout à la hauteur d'un film de genre, se révèle ici plus à l'aise. Ce qui ne veut pas dire que lui et Brie sont devenus de brillants auteurs : tout le message sur l'accomplissement personnel passe aux forceps, avec à la clef un message limite (c'est le mec qui doit changer...) rappelant qu'ils sont "woke", et la partie nudiste n'est qu'une occasion pour Brie de soulager ses pulsions exhibitionistes (ses lolos le méritent encore tout à fait)... enfin. Dans l'ensemble, c'est donc mineur, mais assez charmant, et ne repose pas ENTIÈREMENT sur son colossal fantasme érotique sur pattes.

La Montagne
6.4

La Montagne (2022)

1 h 52 min. Sortie : 1 février 2023. Drame, Fantastique, Romance

Film de Thomas Salvador

Full Metal Critic a mis 8/10.

Annotation :

Splendide à regarder de bout en bout, immersif dans son approche limite documentaire de l'alpinisme, à la fois minimaliste et rempli à ras-bord, intense et incroyablement reposant, comme l'est le cadre naturel pour son protagoniste murakamien en quête du sens de la vie, carrément hypnotique dans son dernier acte surnaturel, pour une histoire située entre La Panthère des neiges et un Abyss à l'envers (:D), avec en prime la beauté placide d'une Louise Bourgoin, figure pure de l'amour (voir sa réaction au bras lumineux) dans une romance qui n'est PAS superflue... humblement unique.
PS : en revanche, non, les gars, ce n'est pas parce qu'un truc se passe dans la nature que ça en fait automatiquement une "fable écolo", merci.

Ant-Man et la Guêpe - Quantumania
4.4

Ant-Man et la Guêpe - Quantumania (2023)

Ant-Man and the Wasp: Quantumania

2 h 04 min. Sortie : 15 février 2023 (France). Action, Aventure, Comédie

Film de Peyton Reed

Full Metal Critic a mis 3/10.

Annotation :

Ce film est une catastrophe. Pas méprisable comme Thor: Love & Thunder, mais devant ce foirage interdimensionnel, on a quand même l'impression que Disney embauche intentionnellement des grosses tâches pour écrire ses films, partant du principe que la blagounette permanente sert à entretenir le spectateur dans un état d'amusement abrutissant, que la dramaturgie arrive en dernier, que plus il y a de boum-boum coloré, mieux c'est, et que moins la mise en scène court le risque d'avoir une once de caractère, mieux c'est. Car c'est l'effet que produit ce troisième Ant-Man, dont le réalisateur Peyton Reed, qui avait fait un boulot acceptable sur le premier sympathique Ant-Man, est ici totalement dépassé, et dont la musique archi-générique une illustration du manque de caractère susmentionné. Et je me considère bon public, hein, après tout, je me tape TOUS ces putains de films du MCU depuis près de quinze ans. C'est juste qu'avant, les films du MCU était des films de superhéros avec de l'humour, plus ou moins bien dosé (respectivement, Iron Man et Iron Man 3), alors que ces derniers temps, on a affaire à des bouffonneries causant vaguement de superhéros. Rien à cirer de rien, d'un Paul Rudd en pilote automatique au personnage de la fille comme par hasard géniale et casse-cou joué par une minette insipide (rappelant celle de Doctor Strange 2) (le scénario entier est débile), en passant par l'exploration façon Star Wars du pauvre d'un monde quantique en plastique, peu importe la bonne qualité des CGI (zéro émerveillement). Et le pire, avec ce 3ème Ant-Man, c'est que comme Thor 4, son humour se plante 95% du temps. L'encéphalogramme s'active au bout d'une heure quand apparait enfin, face à Michelle Pfeiffer (très bien conservée mais un peu trop présente), l'antagoniste, joué par un Jonathan Majors charismatique (tel qu'on l'a vu à la fin de Loki)... pour se désactiver progressivement, au point de ridiculiser ce dernier dans un troisième acte boum-boum grand-guignolesque, et de nous interloquer à son sujet : c'est LUI, le grand méchant à venir... ?! Nah. On s'en fout. Le retour totalement WTF de Darren disant "I'm not a dick" dit tout sur l'importance que donne le studio au film. Mieux : quand l'espèce de créature-gelée pousse un cri de guerre en courant vers l'ennemi avec la horde de résistants, on a l'impression de voir une pub M&M's. Voilà.
PS : oh, et l'espèce de cheffe de la résistante en cosplay Senua de Hellblade : aouch.

The Fabelmans
7.2

The Fabelmans (2022)

2 h 31 min. Sortie : 22 février 2023 (France). Drame, Biopic

Film de Steven Spielberg

Full Metal Critic a mis 6/10.

Annotation :

Spielberg, à mes yeux, n'avait fait que deux bons films depuis Munich, sorti en 2005 : Lincoln et Ready Player One... films que je ne considère cependant même pas comme des classiques de sa filmo. The Fabelmans est le troisième. Et lui non plus n'est pas un CLASSIQUE. C'est un joli film, dont les amateurs hardcore du cinéaste apprécieront l'aspect autobiographique, et plein de beaux moments, mais dans l'ensemble plan-plan, qui ne bouscule que très peu en termes de mise en scène, et ne raconte rien de neuf. Il m'a un peu rappelé le joli mais ennuyeux Armageddon Times de James Gray, à cet égard. Sa première moitié est pourtant sympatoche. Tout ce qui a trait au cinéma et ce qu'en fait le jeune protagoniste est sympa (mon dieu, ces effets spéciaux, Spielberg était un génie !), bien que bien trop peu développé ; ce dernier (en parlant de lui) est une révélation ; le drama avec les parents fonctionne si l'on trouve crédible Paul Dano en père de lycéen et n'a aucun problème avec la tronche de poupée en silicone de Michelle Williams (les deux acteurs se démènent)... et la scène avec Judd Hirsch, quoiqu'aux gros sabots, est marquante. Mais la seconde moitié est nettement moins convaincante, alors que je m'attendais à l'INVERSE étant donné qu'elle se passe en Californie (toute la genèse avec Firelight, etc. !), car une fois la caméra de l'ado rangée dans un tiroir, laissant comprendre que le film n'aura en fait que très peu parlé de cinéma, Spielberg et son scénariste n'ont pas grand-chose d'intéressant à raconter : les clichés s'accumulent, toute l'intrigue avec les vauriens du lycée est nullissime, certaines scènes dramatiques sont surécrites (dont une avec Julia Butters, dont j'attendais plus !)... en dehors de l'hilarante copine fan de Jésus Christ (jolie révélation que cette Chloe East), c'est beaucoup de meh. ET, bien sûr, de la dernière scène, formidable, avec John Ford. Mais... c'est cérébral. C'est surtout pour les gens qui aiment le cinéma. Ce n'est pas émotionnel, ni universel, comme E.T., et je le cite parce que certains critiques visiblement fans de cinéma consensuel ont hissé les Fabelmans à ce niveau...
En gros : The Fabelmans, un touchant drame parlant occasionnellement de cinéma et ne cassant pas trois pattes à un canard. Ce qui veut dire que si vous cherchez une ode vibrante et visuellement stimulante au cinéma, tournez-vous plutôt vers Babylon.

Chevalier Noir
6.3

Chevalier Noir (2022)

1 h 42 min. Sortie : 22 février 2023. Drame

Film de Emad Aleebrahim-Dehkordi

Full Metal Critic a mis 6/10.

Annotation :

Alors, le cinéma iranien continue d'intriguer, nerveux, alerte, aventureux... mais ce n'est pas avec Chevalier Noir qu'il franchira un nouveau palier. C'est bien foutu et immersif, parfois borderline documentaire, la direction d'acteurs et les performances sont excellentes (et la ravissante Masoumeh Beygi m'a envoyé de sérieuses ondes hepburniennes avec son foulard porté à l'européenne), on croit à ce qu'il se passe et on y est impliqué émotionnellement, ce qui est déjà très bien, mais... et puis... euh... ah, c'est tout ? C'est ça, l'histoire ? Vous êtes sûrs que ce n'est pas l'avant-dernier épisode plutôt que le dernier ? Un peu beaucoup maigrichonne, cette histoire de grand-frère qui break vaguement bad sur un vague fond de lutte des classes. Et ironiquement bien avare en conséquences, pour un film dont le générique de fin se clot sur "TOUT N'EST QU'HÉRITAGE"...

The Son
6.2

The Son (2022)

2 h 03 min. Sortie : 1 mars 2023 (France). Drame

Film de Florian Zeller

Full Metal Critic a mis 4/10.

Annotation :

Un second film (exercice toujours périlleux, surtout après un premier encensé) très, très, très loin de la virtuosité scénaristique et même cinématique de The Father. Faire un film sur la dépression (on comprend très vite que c'est de ça qu'il s'agit) n'est pas une mince affaire, c'est très honorable, et loin de moi l'idée d'en attendre quelque chose d'agréable à regarder, après tout, j'ai adoré The Father... mais là où The Son se viande totalement, c'est en croyant qu'un dépressif ne peut QU'ÊTRE un boulet chouineur (le film aurait dû s'intituler The Boulet...), et en refilant le rôle du fils à une endive dirigée par Zeller en adéquation avec ce postulat à la con. Ça chouine, ça chouine, jusqu'à la nausée, et Hugh Jackman a beau faire du mieux qu'il peut (et il le fait très, très bien) dans ce rôle de père impuissant, c'est très vite rasoir. Tout n'est pas mauvais, hein. Jackman, d'abord, et son personnage d'homme rationnel qui croit capable de tout régler par la raison ("everything will go back to normal !"). Le reste du casting, ensuite. Une partie très juste de l'exploration de ce qu'est être père, ou plus généralement parent (que vaut-on si l'on lâche sa progéniture, et en même temps, jusqu'à quand peut-on la suivre dans sa dégringolade ?). "Love will NOT be enough". Ce n'est pas totalement à la ramasse. Mais à quelques nuances près, que c'est du gros ouvrage... la mise en scène ringardissime, ascendant xavierdolanesque, de la scène de danse... le suicide qu'on voit venir à cent kilomètres... et LA scène avec Hopkins, dans un rôle de gros fils de pute tellement maléfique qu'on finit par ne pas y croire... on se demande vraiment si c'est Zeller qui a vraiment écrit ça.
Note : tu m'étonnes, que Hugh ait troqué Laura Dern pour Vanessa Kirby...

Empire of Light
6.5

Empire of Light (2022)

1 h 59 min. Sortie : 1 mars 2023 (France). Drame, Romance

Film de Sam Mendes

Full Metal Critic a mis 3/10.

Annotation :

Alors, euh. Le concert d'éloge à l'égard de ce film me laisse juste... pantois. Certes, il a tout ce qu'il faut pour offrir à la critique de quoi se mast... de quoi s'émerveiller, de jolies images correctement composées, une performance supposément à Oscar, et un discours progressiste rabâché à l'envi... mais les gens normaux ? Sérieusement, les gars ?
Ce machin est imbitable. Deux heures d'un drama sans saveur, censé bouleverser avec son "retour à la vie" cousu de fil blanc... sauf que non, pour cause de scénario raté à la narration éparpillée (aucune sous-intrigue ne mène nulle part de dramatiquement fort, ça finit sans vraiment finir) (la condition clinique de la protagoniste est au mieux survolée), d'une romance improbable, aux personnages caricaturaux (le jeune et fringuant protagoniste est quasi-parfait, le patron joué par Firth est une ordure, hop) (mention à la scène improbable des frites), pour ne rien dire d'intéressant au final, enfoncer une porte ouverte sur l'amitié et l'espoir ? Deux heures de chouinerie antiraciste (franchement, le film devrait s'intituler Empire of Inclusiveness) désespérément cliché, et sans AUCUN rapport avec le cinéma (Mendes n'essaie même pas d'articuler le bordel, il voulait juste placer ça), allant jusqu'à suggérer à demi-mot que l'Angleterre d'aujourd'hui serait encore un enfer pour la communauté noire ("it's not going away !!!") (Mendes a voulu faire son Mississipi Burning ou quoi ?) ? Deux heures d'une mise en scène terne et ampoulée - comble de l'ironie, vu le titre -, à tel point qu'on se demande en quoi le cinéaste a eu besoin d'impliquer Roger Deakins (la photo est jolie et donne lieu à quelques beaux moments, mais... ROGER DEAKINS ?!), dans un film qui attend une heure et demi pour donner l'IMPRESSION de commencer à parler de cinéma... sauf que les vilains skinheads débarquent hélas deux minutes plus tard, comme c'est dommage !? Deux heures d'une supposée déclaration d'amour à la dimension rassembleuse de la salle obscure, et donc à la magie du cinéma... dont l'héroïne attend la toute fin pour réaliser qu'en fait, les films, c'est super-bien ? Deux heures d'une thérapie dont je n'ai eu rien à cirer, personnellement.
Que la cinéphilie européenne soit en pamoison devant les Fabelmans de Spielberg, autre déclaration d'amour un peu maigrichonne au cinéma (beaucoup de drama familial pour peu de cinéma, bien que mille fois plus que dans ce machin-ci), soit. Mais ÇA ? Non.

Operation Fortune - Ruse de guerre
5.2

Operation Fortune - Ruse de guerre (2022)

1 h 54 min. Sortie : 7 avril 2023 (France). Action, Comédie, Thriller

Film de Guy Ritchie

Full Metal Critic a mis 6/10.

Annotation :

C'est un Ritchie un chouïa tire-au-flanc qu'on se tape avec Operation Fortune, film que j'aurai attendu un an (cause reports incessants dus à la guerre en Ukraine) pour, au final, pas grand-chose... ou presque. Dans l'ensemble, c'est du gros ouvrage. L'intrigue, ce qui est censé nous tenir en haleine, le pourquoi de telle infiltration et les motivations de tel personnage : rien à cirer (on peut néanmoins lui reconnaitre qu'elle reste claire du début à la fin !)... quitte à prendre un comédie d'espionnage parodique, autant lui préférer l'autrement plus solide The Man from U.N.C.L.E. ; l'action n'est pas mal fichue, à l'image des scènes pétage de rotules de Statham, mais n'a absolument rien d'original ni de stimulant sur le plan technique ; à une exception près, on ne peut même pas compter sur le quota de "gueules" dont le cinéma de Ritchie est pourtant friand (le méchant MÉCHANT ne ressemble à rien)... en se basant sur ces fondamentaux, on qualifierait tout au plus Operation Fortune de stathamerie standard mal déguisée en comédie d'espionnage exotique - en gros, d'entertainment acceptable mais oubliable du samedi soir. C'est sans compter deux choses : a) la performance géniale de Hugh Grant, qui a clairement pris son pied à jouer cet antagoniste flamboyant et pas siiiii méchant que ça (excellente imitation de Michael Caine), et b) le glamour nonchalant de la toujours topissime Aubrey Plaza, qui tire le meilleur d'un rôle assez avare en répliques qui font mouche, mais qui lui fait au moins jouer quelque chose d'UN PEU différent de la Aubrey Plaza classique (et mon dieu, ces tenues qu'on lui a fait porter... cette nana... mamma mia). Twist : ce qui élève Operation Fortune quelque petits crans au-dessus de l'inepte moyenne, ce n'est donc pas tant son boum-boum que ses quelques personnages réussis (oui parce que d'autres ne sont même pas introduits correctement par un scénario un peu amateur, comme J.J.). Et si le film inspire la moindre once d'émotion, ce n'est pas tant dans la partie thriller (zéro tension, on n'a pas peur pour nos personnages, leurs relations sont assez monotones, et Statham a bieeeen trop joué le sien) que dans la partie "Unbearable Weight of Massive Talent", l'amitié qui se forme entre la star hollywoodienne ('fait du bien de revoir Josh Hartnett !) et le milliardaire evil joué par Grant. Là, il se passe quelque chose. Alors... c'est un peu le bordel, mais allez, on prend. De justesse.

The Whale
6.9

The Whale (2022)

1 h 57 min. Sortie : 8 mars 2023 (France). Drame

Film de Darren Aronofsky

Full Metal Critic a mis 7/10.

Annotation :

Ouais, ben... même quand Aronofsky foire à moitié son coup, ce qui est presque le cas ici (disons que c'est inégal, notamment parce que dès que ça cause religion, tolérance et homosexualité, c'est incroyablement plat, même si les scènes du jeune Thomas n'en pâtissent pas TROP), le con parvient à pondre quelque chose de PLUS intéressant que la majorité des films, parce qu'il sait filmer, créer des atmosphères qui aspirent son public, et bricoler des scènes inoubliables (je fais partie des pro-Mother, au passage un film bien supérieur à TW), comme celle qui confronte le protagoniste à son ex-épouse, jouée par une Samantha Morton phénoménale as always (Hong Chau a beau être mimi et touchante, Morton est la MVP). Pas particulièrement excité au début malgré la performance assurément brillante de Fraser (Aronofsky a toujours été un grand directeur d'acteurs), attendant de voir si ça n'allait pas virer à l'"humiliation porn" (le héros s'en prend plein la gueule), si la pièce de théâtre avait quelque chose d'intéressant à raconter, et si la dramaturgie allait fonctionner, je me suis, à la fin, retrouvé comme un con à chialer en même temps que Fraser et la mimi Sadie Sink (elle aussi excellente dans un intéressant rôle de génération Z archi-névrosée, qui m'a rappelé une autre fille ado de protagoniste aronofskien, celle de The Wrestler !), face à un twist qui paie au centuple sur le plan dramatique (la révélation de l'auteur du poème), sous les assauts d'un drame bien, bien éreintant, presque claustro, avec le format carré 4:3... et j'ai appris à me fier à mes émotions (!). Ce que raconte le film n'est pas à 100% convaincant (cf. les griefs précités, plus le propos tarte sur le fait d'être soi-même...), je pense notamment au cheminement du protagoniste (pourquoi une telle évolution pour le pire ?), et à l'intérêt de faire du personnage de sa fille quelqu'un de potentiellement "evil", et les effets mélodramatiques parfois un peu lourdingues, comme ça arrive parfois avec Aro, d'où le 7 au lieu d'un 8, mais il tient suffisamment la route pour qu'opère la magie de la réalisation (cf. toute fin visuellement bouleversante), au service d'une "belle" histoire de suicide long de plusieurs années d'agonie ("I don't think anyone can save anyone") sur le poids du regret, bien aidé par la puissante musique de Simonsen. Pour le coup, on a un buzz en bonne partie mérité. Plus de commentaires sur le fond bientôt.

Mon crime
6.1

Mon crime (2022)

1 h 42 min. Sortie : 8 mars 2023. Comédie, Policier

Film de François Ozon

Full Metal Critic a mis 5/10.

Annotation :

Un pensum féministe post-#metoo (on a même droit à l'écart salarial), dont les dialogues trèèèès peu inspirés font à quelques reprises dans la misandrie crasse (cf. les "instincts bestiaux des hommes" ou encore "la société française "gangrenée par les hommes"... c'est bien simple, jusqu'à la révélation en dernière partie que le perso joué par Boon est un homme intègre, ils sont quasiment tous tantôt lubriques, tantôt incapables, tantôt les deux), déguisé en comédie poussive aux gags surannés, dont un sur dix fait mouche, et qui n'a rien d'une "screwball comedy" contrairement à ce que prétendent les critiques pour se la jouer (une screwball comedy, c'est l'Impossible Monsieur Bébé ou le génial Le Grand saut, où il y a du comique de geste et de la vraie loufoquerie). Le montage et la musique, qui en fait des tonnes dans le malicieux et l'enjoué, tentent de compenser la mise en scène ampoulée d'Ozon (qui n'est clairement pas dans son élément) pour lui insuffler un semblant de dynamisme... et ne réussit que très modérément (ah oui, et mention à certaines répliques qui n'ont aucun sens, comme "elle a voulu nous faire comprendre par son acte de légitime défense"). Le pire est que l'histoire de ne se donne même pas la peine d'un twist de dernier acte : cinéma paresseux de ravis de la crèche.
Seul le casting rend le film regardable, à commencer par l'exquis duo d'actrices principales (merci au moment de nudité totalement gratuite) et le toujours formidable André Dussolier (Lucchini, lui, écope des dialogues les plus ridicules, comme "ce crime n'est pas libre") ; Huppert s'en sortant tout juste, elle, en Cruella sympa (elle croise même des dalmatiens...).
Bref, ça aurait pu être un Chicago à la française - sans la dimension musicale évidemment -, c'est tout, sauf exaltant.
Complètement accablé par les éloges critiques. Parler d'amoralité et d'incorrection au sujet d'un film qui embrasse une idéologie féministe dominante est ridicule (comme avec Dexter...). Parler de LUBITSCH ?! Zéro honte. Bande à part parle du "triomphe de la sororité" : voilà qui tape dans le mille. Ridiculement, mais dans le mille.

Scream VI
5.1

Scream VI (2023)

2 h 03 min. Sortie : 8 mars 2023 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett

Full Metal Critic a mis 2/10.

Annotation :

Ce machin est la pire suite qu'Hollywood a engendré dans toute sa médiocrité la plus remarquable depuis Jurassic World: Dominion. C'est tellement mauvais que ça fait passer le Vème volet (pardon, "Scream") pour un truc regardable et Scream III pour un chef-d'oeuvre, c'est dire.
Le 7,3/10 de ce film est une des plus remarquables aberrations qui m'ont été données de constater dans l'histoire des notes de films. Il me sidère bieeeen plus encore que la nullité crasse de ce qui est probablement la pire suite hollywoodienne depuis Jurassic World: Dominion ; je sais, ça va chuter, là, on a eu tous les fanboys, mais quand même, putain.
Comment est-ce que ces gars ont pu réaliser le topissime Ready or Not ?

Crazy Bear
4.8

Crazy Bear (2023)

Cocaine Bear

1 h 35 min. Sortie : 15 mars 2023 (France). Comédie, Thriller, Policier

Film de Elizabeth Banks

Full Metal Critic a mis 5/10.

Annotation :

Clarifions les choses au sujet de la valeur de ce Cocaine Bear (total soutien au distributeur français dans sa décision de remplacer "cocaine" par "crazy", parce que franchement, comment est-ce que le Français moyen aurait pu deviner que la traduction de "cocaine" est "cocaïne" ?) : contrairement à ce que certains suggèrent, que ce soit un film amusant n'est PAS une surprise. Il faudrait avoir un QI de moule pour ne rien tirer d'une histoire d'ours sous coke débaroulant des pèlerins dans un parc forestier. Ce qui n'est PAS le cas d'Elizabeth Banks (notamment parce qu'il faut au moins 30 de QI pour régurgiter correctement le laïus dément de la secte woke). Noooon, la surprise aurait été que Cocaine Bear s'avère être un vrai petit classique du film de monstre pas si bête et assez méchant... ce que Banks n'a pas su faire, sans surprise. C'était sympatoche. On n'a peur à aucun moment (sérieusement ?) mais certains moments gores sont réussis (j'ai bien dit certains, car un paquet puent les CGI bâclés), et ont rit parfois, notamment avec le gamin, qui est hilarant. Tant qu'on n'attend pas de l'ours qu'il nous fasse oublier ses CGI à lui, et qu'on l'accepte comme une espèce de toon, il ne marche pas trop mal ; il ne faut pour autant pas trop attendre de l'équipe des VFX, qui n'a pas su lui donner de vraie personnalité. En gros, moui, pas non, ce n'est pas une merde du type The Meg ou Sharknado. Mais ce n'est pas bien plus que ça. Je placerai volontiers le casting dans la catégorie des plus, ils se sont beaucoup amusés (nous, à moitié, vus que tous les gags ne passent pas), et revoir la belle Keri Russel est toujours un plaisir, mais ils paient aussi la très mauvaise idée qu'a eue Banks de remplir de personnages un film d'1h30. Aucun n'a le temps de s'extraire de sa vignette, et du coup, à chaque fois que Banks essaie de faire AUTRE CHOSE qu'une farce d'horreur, comme à la fin, censée être touchante, on s'en contrefout (Ray Liotta méritait mieux que ça). Bref. Sitôt vu, sitôt oublié.

De grandes espérances
6.2

De grandes espérances (2022)

1 h 45 min. Sortie : 22 mars 2023. Drame

Film de Sylvain Desclous

Full Metal Critic a mis 5/10.

Annotation :

Moui, c'est pas mal, mais pas très certain de ce que ça veut être, entre le thriller à engrenage et le portrait engagé politiquement (avec une vision bien caricaturale de l'opposition entre droite et gauche sur le sujet des entreprises autogérées... on tient un film de socialistes, en fait), deux dimensions qui font mauvais ménage parce que le blabla de la seconde n'apporte RIEN à la première, soit l'essentiel... sans oublier la brève, inquiétante dérive de l'héroïne vers la folie qui n'aboutit à rien (WTF)... Autant le premier acte, avec le barrage en sucette façon Les Nouveaux Sauvages (crime mal filmé, au passage, mais bon), et le second, où la tension monde avec la tête de noeud qui joue l'ex, ont leurs bons moments, autant le 3ème est branlé n'importe comment et fait pschiiiiit, ne laissant au spectateur que l'exquise et convaincante Rebecca Marder pour faire marchouiller le drame. Un bon enseignement de l'histoire : on ne fait pas mieux que les liens du sang (beau personnage de père laissé pour compte... jusqu'à ce que). Bref. Trop inégal pour être réussi, mais assez intéressant pour valoir le coup.

Sur les chemins noirs
5.9

Sur les chemins noirs (2022)

1 h 35 min. Sortie : 22 mars 2023. Drame, Road movie

Film de Denis Imbert

Full Metal Critic a mis 6/10.

Annotation :

SLCN fait le job. Voilà ce que je peux en dire : on a un Dujardin juste en alter-Tesson, ses airs méditatifs sur fond de panoramas naturels passent comme des lettres à la poste, on fait une jolie ballade en sa compagnie et a l'occasion d'apprécier la beauté des paysages de France et de se rappeler que le Français n'a pas besoin d'aller à l'autre bout du monde pour en prendre plein la vue, on a les mots de l'écrivain-aventurier lus avec conviction, on a même le propos anti-Progrès qui ne pourra QUE contenter le spectateur conservateur... mais c'est ce que j'appellerai le minimum syndical. Dujardin fait le job, mais sa voix-off ne convainc pas entièrement car les mots susmentionnés de Tesson ont une sonorité qui ne semble adaptée qu'à sa voix - ça marche du tonnerre dans La Panthère des neiges, par exemple -, et parce que tous les choix de passage ne convainquent pas ("la chaleur du calcaire, qui est l'odeur de la lumière"...). Le dépaysement est là parce que, putain, avec ces paysages, manquerait plus que l'inverse... mais le film ne réserve même pas TANT de plans inoubliables que ça, c'est même par moments un peu télévisuel (mais du BON télévisuel, hein !)... et en fait, le problème est que la mise en scène de Denis Imbert manque d'ambition. C'est très sage. Comme la narration en flashback, pas une mauvaise idée (important, de voir la différence entre les deux Tesson), mais pas toujours inspirée. La seconde moitié du film, qui multiplie les belles intrusions dans la solitude volontaire du protagoniste (comme celle de Jonathan Zaccaï, TOUJOURS impeccable), est à la fois plus réussie et moins intéressante parce que l'idée est de fasciner dans la solitude face à l'immensité. Donc... manque d'ambition. On est assez loin de la force sauvage du Wild de Jean-Marc Vallée qui, lui, fait ressentir avec autrement plus de puissance l'épreuve vitale de la traversée, son impact psychique, sa tourmente existentielle, etc., dans un écrin unique et un traitement des flashbacks d'une grande originalité, viscérale. Donc... ça fait le job, mais ça aurait dû être BIEN plus.

John Wick - Chapitre 4
6.5

John Wick - Chapitre 4 (2023)

John Wick: Chapter 4

2 h 49 min. Sortie : 22 mars 2023 (France). Action, Thriller, Policier

Film de Chad Stahelski

Full Metal Critic a mis 5/10.

Annotation :

Ouais, c'est un gros "meh" pour moi. Face à ce film, dont le consensus dithyrambique qui le caractérise me donne l'impression d'être un alien en ce monde (un peu comme face à Avatar), j'ai eu l'impression de voir une espèce de suite bricolée en quelques heures par une poignée de collégiens extatiques fans du premier volet... et surtout très peu doués - ce qui est plutôt raccord avec le CV des scénaristes. Parabellum était déjà une douche froide après deux opus géniaux (aaaaah, Halle)... avec ce final (d'une... "quadrilogie" ?), on est dans la continuité de la connerie régressive qui prend tout ce qui faisait leur charme, et... ben, n'y comprend pas grand-chose, en fait ("Et allez, moi j'dis, on leur donne des arcs !" "Ouais, trop démente, ton idée !"). L'intrigue est dénuée d'inventivité à l'exception du duel final, les dialogues sont truffés de grands moments de nullité (ah, ce dernier échange devant la tombe !), l'antagoniste sardonique sort tout droit d'un mauvais dessin animé, les clichés s'accumulent, la durée fleuve s'explique par l'étirement en longueur de pratiquement toutes les scènes, DONT les scènes d'action, dont beaucoup manquent d'inventivité, l'invincibilité de Wick transformé en supersoldier endommage la dramaturgie (la chute du 4ème étage est presque aussi ridicule que celle à la fin de Parabellum)...
La saga aurait dû être une duologie.

Apaches
5.2

Apaches (2021)

1 h 35 min. Sortie : 29 mars 2023. Drame, Thriller, Historique

Film de Romain Quirot

Full Metal Critic a mis 4/10.

Annotation :

Un petit film dont l'envie de proposer au public un cinéma de genre ambitieux donne envie de l'aimer... et qui ne manque pas de quelques belles scènes, témoignages du savoir-faire formel de Quirot et ses camarades... et dont la présence au sommet du casting de la sublimissime Alice Isaaz devrait lui valoir la moyenne... mais c'est juste trop mal foutu. Trop mal écrit. Trop improbablement puéril - ils auraient dix ans de moins que ça passerait, à la limite. Quirot a envie de raconter son histoire de vengeance et de châtiments au croisement de Gangs of NY, Mort ou Vif et Kill Bill, mais d'une part, il se donne une putain d'heure et demi... et d'autre part, quand bien même il se serait donné trois heures, il est fort probable que ça n'aurait pas réglé le problème car ça aurait donné le même film, foutu n'importe comment par un réalisateur qui ne sait pas vraiment comment raconter son machin, mal dialogué, aux personnages mal caractérisés, tout juste porté par son casting (Niels Schneider a un vrai charisme et son duo avec Isaaz méritait mieux) et des fulgurances visuelles trompeuses. Meh.
PS : au rayon inspirations, c'est moi, ou le gars ne peut qu'avoir vu Arcane avant d'écrire le scénario de son film ?

Je verrai toujours vos visages
7.5

Je verrai toujours vos visages (2023)

1 h 58 min. Sortie : 29 mars 2023. Drame

Film de Jeanne Herry

Full Metal Critic a mis 7/10.

Annotation :

Un très beau film aux sérieux airs de documentaire, presque sans accompagnement musical, fascinant par son propos, social dans ce que le terme a de plus noble, et brillamment interprété, à commencer par la Exarchopoulos (magnifique face à face avec Quenard), et le reubeu qui joue Nassim, intense révélation du film. Un drame si juste, si justement dépeint et joué, qu'on accepte même de mettre de côté tout cynisme : non, ça n'est pas un "vous n'aurez pas ma haine", et oui, c'est arrivé, aussi est-il encore autorisé d'être optimiste, dans notre monde exténué de ne rien comprendre. On aurait aimé que le film dure plus longtemps pour donner davantage le temps d'exister aux participants, tous pleins d'un beau potentiel, et à des liens de se former entre eux... et l'on aurait respecté que Herry aille au bout de la logique et confronte nos victimes à des VRAIES ordures, des tueurs, des violeurs... mais peut-être n'est-ce pas arrivé en vrai ? Mérite investigations. Dans tous les cas, ça laisse remué, et ça, est un très bon signe.

Tetris
6.7

Tetris (2023)

1 h 58 min. Sortie : 31 mars 2023. Biopic, Drame, Historique

Film de Jon S. Baird

Full Metal Critic a mis 6/10.

Annotation :

Une très surprenante petite surprise. Sans vouloir en faire des tonnes parce que le film n'est pas non plus une réussite éclatante, sa petite réussite est un rappel fort divertissant du pouvoir du storytelling et de la dramaturgie. Et du talent de Taron Egerton.

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