Cover Mon Top 10 de l'année 2014

Mon Top 10 de l'année 2014

Au programme : un Nolan interstellaire parce que ça relève de l'évidence intergalactique, une Rover abîmée et son importance dans un monde post-apocalyptique, Scarlett Johansson en voix artificielle qui mériterait sa place dans une version audio de Playboy, César et Andy Serkis refaisant des leurs ...

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10 films

créee il y a plus de 9 ans · modifiée il y a plus de 9 ans

Interstellar
7.9
1.

Interstellar (2014)

2 h 49 min. Sortie : 5 novembre 2014. Science-fiction, Drame, Aventure

Film de Christopher Nolan

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Pour le cinéma total de Nolan, qui à aucun moment n'oublie l'attente principale du spectateur : s'en prendre plein la poire. Pour la capacité de Nolan, relativement absente dans ses précédents films, à filmer l'humanité plutôt que des figures : sans les tourments sentimentaux et les errances métaphysiques de ses personnages, son space opéra, tout dantesque qu'il fut, n'aurait pas fonctionné. Pour les orgues massifs de Hans Zimmer qui, très tôt, inspire le même gigantisme que le Monolithe de Kubrik. Pour le travail phénoménal de Nathan Crawley, chef décorateur capable de conférer aux machines d'un récit de SF une authenticité renversante. Pour McConaughey, qui continue son irrésistible montée en puissance, McKenzie Foy, gamine pleine de chien, et leur duo, dans le fond comme dans la forme, qui constitue l'âme du film. Pour la ressemblance sidérante entre la petite actrice et la toujours intergalactiquement magnifique Jessica Chastain, "détail" (suffisamment rare) qui ajoute du corps à cette intense fuite du temps. Pour, comment dire, l'emballage : amateurs d'étoiles, Hollywood n'aura jamais si bien capturé l'immensité et le sublime de l'univers (my God, les anneaux de Saturne !). Pour le robot TARS, touche humoristique du film, mais aussi brillante idée de machine d'une fausse simplicité, et ingénieux hommage au monolith de 2001. Pour la scène-pivot où Cooper découvre les vingt années de vidéos de ses enfants, bouleversante : on n'avait pas vu ça depuis le Gunbuster d'Anno Hideaki, et l'idée est toujours aussi géniale. Pour Anne Hathaway (malgré sa coupe Playmobil, au moins signe d'intégrité de la part de Nolan) et ses larmes chaudes. Pour l'énoooorme scène de l'amarrage en rotation, showcase de la maîtrise technique nolanienne. Pour le climax à l'intérieur du trou noir, à la frontière du fantasmagorique, osé, surprenant, saisissant. Pour la fin, ouverte et exaltante - on ne s'attend pas à une suite, mais si Interstellar II voyait le jour, on se précipiterait en salle le jour de sa sortie. IS a pas mal de défauts : le basculement dans le thriller avec un Matt Damon psycho détonne avec le reste, les incohérences ou les insuffisances scientifiques sont nombreuses, et le personnage du fils de Cooper est sacrifié par le besoin de Nolan de créer un suspense artificiel. Mais quand IS, meilleur film de son réalisateur avec Insomnia, est inspiré, il embrase le ciel et hérisse le poil. Il renvoie aux origines du cinéma. Hop, première place.

The Rover
6.6
2.

The Rover (2014)

1 h 40 min. Sortie : 4 juin 2014 (France). Drame, Road movie

Film de David Michôd

Scaar_Alexander a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Pour l'ouverture hallucinante dans un bar en perdition sur fond de pop-music mandarine. Pour l'ambiance poisseuse et minérale, qui donne tout son sens au terme "crépusculaire". Pour la photographie somptueuse (donc) de Natasha Braier, qui exploite tout le potentiel de l'outback australien. Pour l'univers, post-apocalyptique sans l'apocalypse, ses références disparates à la prédominance économique chinoise encrant le film dans une réalité possible (un "simple" crac économique quasi-global), et rappelant Blade Runner. Pour ce qu'en fait David Michôd, dont la mise en scène à la fois maniérée et dépouillée donne à l'action de son film des allures titanesques. Pour le traitement sans concession de son principe sans concession : le dernier lien qui unit chaque homme à son humanité (la Rover). Pour l'effet terriblement excitant que cela produit sur l'action dans un premier temps. Pour nous rappeler ce monument des 80s qu'était The Hitcher, de par son atmosphère de lutte mythologique. Pour la performance douloureusement intense de Guy Pearce. Pour ses quelques éclats de moralité, véritables flammes jaillissant de-ci de-là au milieu de ce désert omniscient. Pour préférer (donc) la dépression au nihilisme. Pour la performance bluffante du vampire émotionnel, qui montre enfin de quoi il est capable dans ce rôle de simplet pas si demeuré que ça. Pour la scène-phare où il confesse le meurtre de sa femme, et la réflexion subséquente sur l'impunité totale, signe de la fin de la civilisation. Pour le twist final, qui ajoute une couche d'humanité à un récit qui en est déjà pétri, sans pour autant lui être tragiquement vital. Pour la rover. Rarement coeur aura tant battu sous des dehors aussi impitoyables. Hop, deuxième.

Her
7.6
3.

Her (2013)

2 h 06 min. Sortie : 19 mars 2014 (France). Drame, Romance, Science-fiction

Film de Spike Jonze

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Pour Joaquin Phoenix et son air de chien battu, accentué par sa moustache de cocker (oui, les cockers portent la moustache). Pour parvenir à réinventer l'histoire d'amour impossible (entre l'IA Samantha et le héros), tout en contant avec justesse le traumatisme d'une séparation, et obtenir au final un résultat bouleversant sans overdose de pathos. Pour la mélancolie à la fois douce et puissante de l'ensemble. Pour ne jamais trahir la simplicité de son postulat avec des tergiversations métaphysiques. Pour les divers thèmes que le film aborde avec une pertinence et une fraîcheur étonnants : solitude banalisée du consommateur entouré de bruit, fragilité de l'homme moderne et crise de sa virilité face à une femme qu'il idéalise, déconnexion consubstantielle du développement technologique dans une société sans transcendance, peur de la réalité qui en découle. Pour la direction artistique, phénoménale de sobriété sophistiquée, proposant un univers futuriste parfaitement crédible, à la fois lorgnant du côté du pop-art sixties, et du futur de demain. Pour la sublime photographie pastelle qui baigne le tout (de Hoyt van Hoytema, chef op de... Interstellar). Pour le casting féminin parfaitement complet. Pour la voix suave de Scarlett, et la performance de l'actrice, qui parvient à faire passer une riche palette d'émotions sans apparaitre un seul instant à l'écran. Pour la scène où l'IA Samantha emploie une nana un peu paumée pour coucher avec le héros, dont le malaise est réjouissant. Pour celle où l'ex, Rooney Mara, dit tout haut au héros ce que tout spectateur doté d'un minimum de bon sens pense tout bas. Pour nous rappeler un autre chef-d'oeuvre de romantisme mélancolique avec Joaquin Phoenix, le Two Lovers de James Gray. Pour être le meilleur film de Spike Jonze, point à la ligne.

La Planète des singes - L'Affrontement
6.4
4.

La Planète des singes - L'Affrontement (2014)

Dawn of the Planet of the Apes

2 h 10 min. Sortie : 30 juillet 2014 (France). Action, Drame, Science-fiction

Film de Matt Reeves

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Pour constituer un deuxième volet historiquement bien branlé. Pour conjuguer blockbuster remplissant généreusement le cahier des charges en matière de scènes choc et performance quasi-intimiste avec l'immense Andy Serkis. Sans surprise, pour le travail de motion capture et d'effets spéciaux absolument phénoménal. Pour donner l'impression de ressusciter le film d'aventure à l'ancienne. Pour le meilleur de la patte JJ Abrams, essentiellement grâce au duo gagnant que forment les virtuoses Matt Reeves, réalisateur dont on attend encore un mauvais films après les excellents Cloverfield et Let Me In, et le mythique compositeur de Lost Michael Giacchino (écouter le thème de César, ou encore la fin de Primates for life, et mourir - enfin, un peu). Pour tous les plans contenant César, qui te calme ta race mais d'une puissance que tu kiffes grave. Pour avoir refilé le (deuxième) premier rôle d'un film à 170 millions de dollars à un gars qui n'a pas une gueule de loverboy hollywoodien (l'excellent Jason Clarke). Pour le rythme impeccable. Pour le revival sensationnel de la crise des missiles cubains avec Malcolm/César à la place de Kennedy/Krouchtchev - passage plus inspiré que toute la partie de l'assaut sur le camp humain, hélas très mal branlée. Pour le génial orang-outan Maurice, déjà un élément fort du premier opus, et best sidekick ever. Pour l'amitié entre Malcolm et César, véritable coeur du film. Pour la promesse d'un troisième opus son et lumière. L'Affrontement n'est pas un chef-d'oeuvre, la faute à des problèmes d'écriture (dont celui précité), mais un grand film du genre qui mérite amplement sa place dans ce classement.

Les Combattants
6.8
5.

Les Combattants (2014)

1 h 38 min. Sortie : 20 août 2014 (France). Comédie romantique, Aventure

Film de Thomas Cailley

Scaar_Alexander a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour le nouveau et inespéré souffle sur le cinéma hexagonal. Pour faire marrer comme peu de films français l'ont fait récemment (la plupart des gags font mouche), notamment par un dynamitage caustique de la bienséance. Pour le charme irrésistible d'une belle âme ensoleillée. Pour le tempo comique impeccable. Pour l'originalité, réelle et impertinente, de l'ensemble, proposition de cinéma unique qui combine bidasserie décalée (toute la partie dans le camp d'entrainement est hilarante) et romance en fin de compte ultra-touchante - parce que sans ça, ce serait "juste" marrant. Pour le duo-collision Arnaud/Madeline, entre le buddy movie et la romance autiste, mélange dont ne seraient pas capables nos amis outre-Atlantique. Pour un fantasme de retour à la vie sauvage aussi lucide qu'excitant. Pour Adèle Haenel, topissime en grande fille qui ne sait pas où se mettre et n'attend au fond qu'un prince charmant suffisamment fou pour oser l'emballer, et Kevin Azaïs, excellent en candide courageux. Pour le généreux paysage aquitain, et la photographie riche en couleurs qui le met en valeur. Pour le dernier quart qui, s'il fait basculer le récit dans un sérieux attendu, le fait avec talent, et donne l'occasion d'une scène de bravoure aussi inattendue que captivante (quand Arnaud s'efforce de sauver Madeleine des vapeurs asphyxiantes de l'incendie). Pour la scène géniale où Madeleine dit, d'un ton assez détaché, qu'on va tous crever. Pour incarner, au-delà de tout ça, et l'air de rien, l'errance mal formulée d'une jeunesse en quête d'absolu. Pour le fait d'être un premier film (Thomas Cailley est à suivre de très près) alors que c'est si maîtrisé. Ou bien parce que. Cinquième place.

A Most Violent Year
6.8
6.

A Most Violent Year (2014)

2 h 05 min. Sortie : 31 décembre 2014 (France). Drame, Film noir, Gangster

Film de J.C. Chandor

Scaar_Alexander a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Pour nous proposer un anti-film de gangster qui remplace les pétoires et les call-girls par le business et les douloureuses concessions. Pour la radioscopie chirurgicale de l'échec moral du capitalisme libéral, critique tout en évitant la moraline militantiste. Pour son propos intelligent sur la fragilité et la préciosité de l'intégrité dans les sociétés humaines. Pour le refus de JC Chandor de céder au spectacularisme : du début à la fin, vous n'aurez qu'un simple entrepreneur luttant pour conclure un deal, et vous en ferez ce que vous voudrez. Pour l'infusion aussi lente qu'excitante. Pour l'exception à la règle précitée avec une scène de course-poursuite bluffante. Pour la photographie somptueuse du petit gars qui nous avait fait aimer l'un peu mou Ain't them bodies saint, sa très faible exposition rappelant par instants la lumière réelle de Barry Lyndon. Pour la performance oscarisable d'Oscar Isaac (ho ho), monstrueuse de self-control martyrisé pour une variante réaliste de Michael Corleone. Pour la flamboyante Jessica Chastain (ici blondie), parfaite en Lady McBeth un brin capricieuse. Pour le duo formidable que forment les deux acteurs, et leur couple, authentique et sexy en diable. Pour nous rappeler avec une certaine pertinence et une prestance irrésistible, ce dès le premier quart d'heure, les cinémas d'un Friedkin et d'un Lumet. Pour la BO du talentueux et inclassable Alex Ebert (écouter son premier album solo sorti il y a quelques années), minimaliste et atmosphérique, qui accentue l'effet fin 70s/début 80s. Pour constituer un des rares polars américains récents approchant la qualité du cinéma de James Gray (on pense à The Yards et We Own The Night). Pour Albert Brooks, excellent second couteau, qui ajoute un petit côté Drive à l'ensemble (ok, c'est tiré par les cheveux). On adhère tellement qu'on lui refile la place du pourtant terrible Nightcrawler.

I Origins
7.1
7.

I Origins (2014)

1 h 46 min. Sortie : 24 septembre 2014 (France). Drame, Science-fiction

Film de Mike Cahill

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Pour son identité et son caractère uniques, qualité suffisamment rare dans le cinéma actuel pour être mentionnée en premier. Pour sa love story, aussi séduisante dans son développement trivial qu'impressionnante dans son dénouement, et portée par des personnages authentiques. Pour la performance intense de Michael Pitt, toujours bon dans les rôles d'écorchés vifs, et le naturel de la jeune Àstrid, sans lequel le couple n'aurait pas autant d'impact. Pour conjuguer le tout avec un propos intellectuellement stimulant sur le besoin de transcendance et de sens dans l'existence des hommes, et les eaux mystiques dans lesquelles le film barbotte par instants. Pour parvenir à parler de choses scientifiques sans être rasoir au bout de cinq secondes. Inversement, pour nous rappeler que le cinéma de SF américain peut proposer autre chose que des blockbusters plus ou moins débiles. Pour la charmante Brit "j'ai mon QI inscrit sur le front" Marling, qui s'était déjà associée à Cahill sur le mésestimé et tout aussi singulier Another Earth.

John Wick
6.4
8.

John Wick (2014)

1 h 41 min. Sortie : 29 octobre 2014 (France). Action, Thriller, Policier

Film de Chad Stahelski et David Leitch

Scaar_Alexander a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Pour le fait qu'au rayon action, John Wick déchire sa maman. Pour ce qui est le meilleur film de vengeance qu'Hollywood a pu nous offrir de récente mémoire. Pour le fait qu'il ne se prend jamais au sérieux tout en prenant parfaitement au sérieux le sérieux cardiaque de son personnage principal. Pour sa façon maline d'assumer les codes et jouer toutes les cartes du genre avec une ingénuité réjouissante. Pour la déconne nochalante qui donne au tout sa saveur impériale. Pour avoir ENFIN su diriger Keanu Reeves. Pour lee reboot et reboost du gunfight (l'idée est pourtant simple : un héros qui ne rate jamais sa cible !) : qui aurait cru pouvoir encore être étonné par des scènes de fusillades, en 2014 ? Pour les chorégraphies solides (même si un peu répétitives). Pour le travail de caméra, pour une fois épargné par la maladie de Parkinson : on comprend tout ce qu'il se passe. Pour les situations génialement absurdes (l'hôtel à assassins, idée topissime). JW est le nouveau must du divertissement d'action, au niveau d'un Taken, une certaine élégance baroque typiquement new-yorkaise en plus. Sa place dans un top 10 irritera sans doute certains esprits germanopratins-compatibles ; rien à foutre.

Under the Skin
6.3
9.

Under the Skin (2013)

1 h 48 min. Sortie : 25 juin 2014 (France). Science-fiction, Thriller, Drame

Film de Jonathan Glazer

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Pour Scarlett, transfigurée, sa tignasse noir corbeau, son regard, d'habitude malicieux, ici à glacer le sang, le travail effectué sur sa gestuelle et les infimes fluctuations de son expression, et la façon dont Glazer la filme, ainsi que ses formes généreuses, chargée d'un érotisme étrangement asexué. Pour la séquence prégénérique, à tomber par terre. Pour la réalisation du mésestimé Glazer (son Birth est un quasi-chef-d'oeuvre), qui envoie tout ce qu'il a au rayon maîtrise des volumes et de l'espace cinématographique. Pour Scarlett. Pour un cinéma qui ne laisse pas indifférent (euphémisme), sans pour autant le faire avec paresse (point ici de recours au "shock value"). Pour les fulgurances qui émaillent cette étrange odyssée faite de beaucoup d'attente (la scène sous-marine, qui parvient à susciter un effroi viscéral). Pour l'exploitation de son fascinant personnage, ses difficultés d'adaptation, son rapport à son corps - ça aurait pu aller plus loin, mais c'est déjà pas mal. Pour l'absurdité cosmique qui caractérise la fin, WTF délectable pour qui apprécie ce sens de l'humour. Pour le fait qu'on ne saura jamais ce qu'il s'est passé. Pour Scarlett (on l'a déjà citée ?).

White God
6.5
10.

White God (2014)

Fehér Isten

1 h 59 min. Sortie : 3 décembre 2014 (France). Drame

Film de Kornél Mundruczó

Scaar_Alexander a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Pour l'idée, rien qu'elle, et le drame acéré et spectaculaire qui en découle. Pour le travail logistique, valant à lui seul la moyenne à White God : la chose parait peut-être simple comme ça, mais faire jouer des chiens, c'est presque aussi difficile que faire jouer Paris Hilton. Pour la mise en scène bluffante d'un Kornel Mundruczo, qui a refusé tout recours facile à la mystification plastico-numérique. Pour la parabole maline, et pas forcément associée à une lecture marxiste de la société, de l'exploitation du faible par une société moderne (on refusera d'y voir une dénonciation du vilain fascisme d'extrême-droite, contrairement à la bobo de Marianne), et la dénonciation de l'hypocrisie de cette dernière (au lieu de "cachez ce sein", "cachez ce chien"). Pour les multiples évocations du culte Animal Farm. Pour avoir pris au pied de la lettre l'expression "une vie de chien". Pour s'être dit "hey, et si on refaisait Les Oiseaux, mais aves des chiens ? Pour la débandade urbaine apocalyptique subséquente, des plus excitantes. Pour avoir osé ajouter une dose de slasher/horreur mystique (quand Hagen retrouve tous les cons qui l'ont maltraité pour les faire payer) à un récit autrement plus socio-réaliste et moins codifié : dans White God, vous avez un peu de tout. Pour la mimi Zsofia Psotta, intense en effrontée fragile et un brin asociale, son chienchien Hagen auquel le cinéaste parvient à conférer une âme réelle, et qui donne envie de s'en acheter un tout pareil malgré ses légères sautes d'humeur homicidaires, et le couple qu'ils forment alors qu'un monde les sépare pendant l'essentiel du film. Pour prendre à la gorge très tôt, et ne desserrer qu'à la toute fin. En parlant de ça, pour le plan final, apothéose sidérante. Pour proposer un cinéma primitif que l'on ne peut plus attendre de la part des Ricains depuis un bail. En gros, proposer quelque chose de parfaitement dépaysant.

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