Mon Top 1966

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J'avais décidé de ne vous dévoiler la folie Bergman qui s'est emparée de moi il y a quelques longs mois uniquement quand je serais arrivé au bout de mon "marathon" qui consistait et consiste encore à tout tout tout voir ou revoir, mais tant pis je craque, je n'en peux plus de cacher cette histoire d'amour.

Et ça démarre fort, avec ma plus grande émotion en salles catégorie films restaurés depuis... ben je ne sais plus tellement ça m'a secoué.

Comme tous les génies Bergman était en avance sur son temps. Ce “Persona”, très à part dans sa filmographie, et très à part tout court, est esthétiquement sublime, troublant, déroutant et plus effrayant que 99% des films d’horreur actuels. Tous les méandres et vices du cerveau bergmanien y sont, saupoudrés d'un zeste de suspense hitchcockien.

Prodigieux, au même titre que le récital du duo Bibi Andersson - Liv Ullmann.

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Incontestablement LA plus grande émotion cinématographique de mon été 2017.

Un 20 août, un de mes petits cinémas adorés, une merveilleuse copie restaurée, l'un des plus grands films de la Nouvelle Vague, mouvement qui a à jamais changé ma façon de voir le cinéma, Godard, passion d'une vie, Léaud, que j'ai tant aimé voir grandir, vieillir et Chantal Goya, belle comme un cœur, mutine et fragile. Il était encore loin le temps du "Jeu de la vérité" (Funeste 13 décembre 1985)...

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Comme je le disais juste avant c'est absolument dégueulasse de mettre 7 à "Mouchette" et 10 à celui-ci, de me moquer gentiment de l'un et de crier au génie pour l'autre, puisqu'en gros Bresson a remplacé l'enfant par un âne et Monteverdi par Schubert.

Il y va tout autant à la truelle que dans le précédent, sauf que là on serait plus proche de "Rémi sans famille" que de "Jacquou", et entre nous le truc de l'animal maltraité et passif comme métaphore de la condition humaine, ce n'est pas d'une extrême finesse.

Mais il n'y a rien à faire, chez moi c'est comme ça, un plan,une scène peuvent me rendre fou et me faire oublier toutes mes réserves, et là je ne vais pas spoiler, mais Balthazar se couchant au rythme de la sonate n°20, ça m'a juste fracassé, c'est tout simplement l'une des plus belles choses que j'ai vues sur un écran de toute mon existence.

A tel point que dès le mot fin apparu j'ai relancé le film, et je me suis encore plus effondré la seconde fois. Et avant de sombrer comme une m... j'ai regardé le metteur en scène œuvrer, et parfois le terme "génie" n'est pas galvaudé.

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- Parce que Fassbinder et sa merveilleuse faculté à faire sourire du malheur
- Parce que Godard et la Nouvelle Vague
- Parce que le Noir & Blanc

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"L'Amour à la mer" de Guy Gilles, c'est un film à peine sorti en salles, à part au cultissime Mac Orlan, c'est la Nouvelle Vague et Proust (Exploit en 74 minutes), c'est une apparition de Jean-Pierre Léaud en gars du métro, c'est du noir & blanc et de la couleur, c'est Brest sous la pluie, c'est du spleen avec béret à pompon, c'est Geneviève Thénier de chez Demy.

"L'Amour à la mer" c'est la promesse du sublime inconnu, ou le connu de 127 autres chanceux plutôt d'accord avec moi...

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Quelle gifle de rattraper ce film culte qu’est "La Poursuite impitoyable", grandiose de nihilisme cruel. La décadence sans fard de l’Amérique superbement contée par Arthur Penn et où se croisent Brando, Redford, et une Jane Fonda au sommet de sa beauté et de son jeu. Le tout souligné par l'implacable BO de John Barry...

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La Nouvelle vague tchèque dans ce qu'elle a donné de plus beau, au même titre que "Les Amours d'une blonde" de Miloš Forman, tourné la même année.

C'est donc un film qui raconte une jeunesse perdue, sans idéal, en défiance et rupture permanentes, un acte politique fort baigné dans un noir et blanc d'une beauté sidérante.

Une rareté à découvrir de toute urgence...

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Je ne suis pas un inconditionnel de Marco Bellocchio que je trouve parfois très lourd dans le fond et dans la forme mais concernant son premier film je n'ai pas la moindre réserve tant il est impressionnant à tous les niveaux : radical, immoral, en un mot délicieux. On imagine facilement les réactions qu'il a pu provoquer à sa sortie car aujourd'hui encore il chatouille sévère.

Et puis il y a la sublime Paola Pitagora dont on peut regretter qu'elle n'ait pas connu une plus grande carrière. Actrice viscontienne en diable, faite pour la "Violence et (la) passion".

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Il faut se pincer pour croire que Yasuzô Masumura, sorte de mix fou entre Ôshima, Imamura et Wakamatsu, a bien signé ce film en 1966. Véritable OFNI violent, déviant, sexuel, dérangeant, sans jamais tomber dans le n'importe quoi car le regard qu'il pose sur la folie guerrière est passionnant, "L'Ange rouge" est un truc à faire passer tous les produits pseudo-provocateurs actuels pour du Oui-Oui.

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Ce Satyajit Ray assez méconnu m'a passionné, pour sa mise en abyme inattendue, ce qu'il raconte de la rédemption d'un homme obligé de revisiter son parcours, mais surtout par la beauté de la photographie et la mise en scène, jamais ostentatoire mais d'une précision à couper le souffle.

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Éternel...

http://www.senscritique.com/top/Les_meilleurs_films_avec_Louis_de_Funes/554004

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Miloš Forman se détache quelque peu de ses premiers films, surfant toujours une Nouvelle Vague, mais bien plus française cette fois, travaillant de plus en plus la forme. "Les Amours d'une blonde" raconte certes des choses, la politique et le sociétal ne sont jamais loin, mais c'est avant tout la beauté de la mise en scène et de la photographie qui frappent.

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Sous-titré "Introduction à l'anthropologie", cet ancien Imamura en mode Wakamatsu est une sacrée curiosité.

"Les plaisirs d'un homme, c'est manger et faire l'amour"...

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Pour qui aime à la fois Fassbinder et Rohmer, ce premier court du génie allemand ne peut être qu'une pure gourmandise, puisqu'il s'agit avant tout d'un hommage au magistral "Signe du lion" (1).

(1) http://www.senscritique.com/film/Le_Signe_du_lion/401579

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Étonnant et surtout dommage que ce Sydney Pollack soit si peu connu tant il est audacieux dans son concept (Huis-clos téléphonique) et particulièrement tendu. Sans parler du casting : Sidney Poitier, Telly Savalas et Anne Bancroft. En lisant ce dernier nom toute personne normalement constituée devrait instantanément mettre "30 minutes de sursis" dans ses envies.

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Beckett qui rencontre Buster Keaton et ne lui adresse pas la parole durant le tournage, Keaton qui refuse de regarder la caméra, à moins que ce ne soit l'inverse, et qui mourra juste après, un mur, une pièce, des perspectives déformées, des chats, un énorme clin d’œil à Buñuell, et même deux.

20 minutes de surréalisme, de folie créatrice...

NB : Si vous voulez en savoir plus je conseille vivement le doc tout aussi ofniesque, "Notfilm", de Ross Lipman.

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Je crois que "Le Vagabond de Tokyo" fait partie de ces nombreux films asiatiques et russes que j'ai vus il y a bien longtemps, avant que ces cinémas ne soient réellement "visibles" chez nous, donc sans sous-titres et bien souvent dans des copies immondes et même tronquées.

Cette fois le DVD HK offrait une restauration tout à fait honorable, les 82 minutes y étaient, et pourtant ce qui m'a subjugué ne doit finalement pas être bien éloigné de mes sensations de l'époque. En effet le polar est ici accessoire, Suzuki n'ayant qu'une obsession : faire le plan qui tue, travailler la couleur et le décor pour qu'ils deviennent l'image qui imprime à jamais la rétine.

C'est un cinéma de styliste autant que de chorégraphe, pas de conteur, et étonnamment il rejoint en cela une tradition japonaise qu'on retrouvera dans le plus bis des bis, dans ce qui est considéré comme bien moins noble alors qu'il recèle quelques trésors esthétiques, je veux parler du pinku eiga.

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Ce de Broca est un véritable OFNI dans le paysage du cinéma français toutes périodes confondues, il ne ressemble d'ailleurs à rien de réellement identifiable. Un peu de la folie des Monty Python mêlée à une insolence, une rage et un bordel très italiens, sans oublier un certain burlesque que rappelle un bel hommage à Harold Lloyd. C'est peut-être tout ça à la fois... ou rien. Mais une chose est certaine : c'est d'une liberté absolue.

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Le chambara est un genre qui peut rapidement m'ennuyer et si j'ai pu par instants me désintéresser du récit de ce "Sabre du mal" j'ai en revanche été en permanence subjugué par la beauté de ce noir et blanc, la virtuosité de la mise en scène, par le sens du plan qui n'est pas sans rappeler Mizoguchi.

Et puis il y a cette interminable scène finale, qui illustre parfaitement pourquoi on parle souvent de chorégraphie quand on évoque certains films d'action asiatiques, car là oui on est dans la danse, la transe, la folie d'un personnage et d'une caméra.

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Cette "Grande Course autour du monde" m'a rappelé "Un monde fou, fou, fou, fou" de Stanley Kramer. Mais là où ce dernier, au demeurant grand cinéaste politique, finissait par s'enliser dans cette débauche d'action, dans l'accumulation de gags et la frénésie du récit, Blake Edwards, orfèvre de la comédie, tient la distance, parvient à rendre l'hystérie supportable.

Et puis il y a ce casting dingue : Jack Lemmon, Peter Falk, Tony Curtis et surtout Natalie Wood, dans un registre où elle n'a pas été suffisamment utilisée.

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Je m'attendais à un "Das Boot" du pauvre mais c'est finalement bien plus que ça, en particulier grâce à une mise en scène intelligente et la personnalité trouble de ce capitaine à la main de fer, magistralement incarné par Richard Widmark. Sidney Poitier y est également remarquable.

Un film trop peu connu qui mérite véritablement le coup d’œil.

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Typique du Resnais des années 60, si différent de ce que sera ensuite son cinéma, politique et surtout d'une sensualité rare à l'époque, avec cette façon si particulière de filmer les corps, la peau.