Monuments du Hip-Hop

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1988

Commençons par ce qui est pour moi la "Trinité du hip-hop", alias trois morceaux qui définissent selon mon opinion tout ce qui est l'essence même du hip-hop.

"Night of the Living Baseheads", c'est deux choses : d'abord l’agressivité, caractéristique souvent attribuée au genre (parfois à tort).
Mais une agressivité recherchée. On ne fait pas que monter le son des instruments.
C'est là qu'intervient la deuxième caractéristique : l'art du sample.
Trouver les bons extraits d'autres morceaux, les mélanger à d'autres et créer au final une oeuvre tout à fait différente de ce qu'on a pu reprendre. C'est à dire : "la somme n'est pas simplement l'addition de ses parties".

Ici on a tout l'art du DJ Terminator X. C'est le chaos complet. Un titre ravageur, mais surtout insaisissable : la mélodie change sans arrêt tout comme le rythme. Les samples s'enchaînent avec génie sans qu'on ait le temps de comprendre ce qui se passe.

Mais attention à ne pas résumer le hip-hop à Public Enemy. C'est sûrement le groupe le plus agressif du genre, à tel point que c'en est presque inécoutable par moments.

http://www.youtube.com/watch?v=U8GbDYeKVZA

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1988

Second morceau : le titre-phare de Boogie Down Productions, le groupe de KRS-One et du regretté Scott La Rock.

Le hip-hop c'est aussi et surtout les textes, et l'art de les dire. Ici on a le must même. KRS-One dirige une charge monumentale contre ses ennemis, et amorce l'un des chefs d'oeuvre de l'egotrip, pratique extrêmement courante dans le hip-hop : sa valoriser à travers sa musique.

On a la démonstration du talent de Scott sur les samples, qui accompagnent avec brio le flow accéré de KRS-One.
Et au lieu de simplement débiter pourquoi il est le meilleur, ce dernier nous donne une véritable leçon. On comprend mieux pourquoi certains l'appellent "The Teacher".

Un morceau qui ne paye pas de mine à la première écoute, mais qui se révèle vraiment après.

"I think very deeply."

http://www.youtube.com/watch?v=R_YXUlRnSzc

(la pochette est une référence à une photo de Malcolm X : http://generations.fr/media/articles/malcolm-x-carbine-ebony-jpg.jpg )

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1991

Troisième et dernier morceau : le hit des Geto Boys.

Commençons par l'anecdote souvent répétée : l'histoire derrière la pochette quelque peu surprenante de l'album.
Bushwick Bill, celui assis sur le brancard, se disputait avec sa copine chez lui. La dispute a dégénérée et Bill s'est retrouvé avec une balle dans l'oeil. Ce qui ne l'a pas empêché à l'hôpital de prendre cette photo légendaire avec les membres du groupe. Geste qu'il regrette quelque peu aujourd'hui.

"Mind Playin' Tricks on Me" représente pour moi les morceaux hip-hop qui se démarquent des autres par leur concept. Dans celui-ci les membres des Geto Boys rappent à propos des différentes hallucinations et états dans lequel on peut se plonger, sous différentes influences : la drogue, le stress, la colère, etc...

Chaque couplet viendra d'un différent membre et racontera chacun une expérience. Chaque couplet aura donc son propre flow, sa propre ambiance. Parfois ironique, étrange ou même triste, ce morceau arrive à passer dans de nombreux stades tous bien différents. Ceci même si le sample d'Isaac Hayes, utilisé sans interruption derrière, ne donne pas l'impression d'une recherche particulière.

http://www.youtube.com/watch?v=jlF9350vGtg

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1979

Après ces trois grands classiques du genre, passons à d'autres morceaux de bravoure.

Spoonie Gee est un des vétérans du hip-hop, et l'on attribue même parfois l'origine du terme. (l'histoire de cette étymologie est régulièrement remise en cause)
Ce morceau date de 1979 donc on est vraiment dans le old-school du old-school.

Le membre fondateur des Treacherous Tree nous offre ici ce qui est pour moi le morceau de hip-hop le plus hypnotique qui existe.
Niveau instruments, on a des percussions, et c'est tout (hormis vers la fin). Spoonie Gee se lance alors dans un storytelling de malade, sur un flow inarrêtable et tournoyant pendant 5 minutes de folie.
Est-ce qu'il respire au moins pendant ce morceau ? On peut en douter.

http://www.youtube.com/watch?v=beyZXxKrAQQ&feature=kp

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1980

Alors certes, le hip-hop c'est beaucoup d'agressivité. Mais c'est aussi du fun !
Funky Four Plus One, un des satellites de la galaxie Sugarhill Gang, reprend un titre disco de "A Taste of Honey" et nous offre le titre le plus festif du hip-hop : "That's the Joint", régulièrement samplé par la suite. 9 minutes de pure joie.

Les Funky 4+1 n'auront pas une grande carrière, mais ils ont le mérite d'avoir eu dès le début dans leur groupe une MC de qualité, et un certain "Jazzy Jeff", qu'il ne faudra pas confondre avec celui qui fera sa carrière avec le Fresh Prince, Will Smith.

http://www.youtube.com/watch?v=FTJ6RrQoOxU

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1994

On change d'époque pour être ici dans l'âge d'or du G-Funk et du gangsta rap, une période parfois controversée : certains la voient comme le début de la fin du hip-hop. (avis auquel je n'adhère pas du tout)

Warren G, demi-frère de Dr.Dre, nous prouve que le hip-hop est aussi le genre idéal pour se poser. On a rarement vu une voix autant en accord avec l'ambiance d'un morceau, une voix "smooth" et un flow détendu.

http://www.youtube.com/watch?v=d86ZyAaYI_0

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1993

Dans la continuité du morceau précédent, on a ici la seconde facette d'Ice-Cube, autre ténor du gangsta rap. Si il est plus reconnu pour ses morceaux violents, il va aussi dans le hip-hop bien smooth comme il faut. Une ligne de basse monumentale, des synthés caractéristiques du G-Funk : tous les ingrédients sont là pour un chef d'oeuvre.

http://www.youtube.com/watch?v=JoxMx4-bT7M

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1992

Autant en profiter pour parler de l'autre tube de Ice Cube, l'étonnant "It Was a Good Day", où celui-ci nous raconte, comme le titre l'indique, une journée où tout fut parfait du début jusqu'à la fin. Juste avant de se reprendre et de faire
"Stop this shit. What the fuck am I thinking about ?"

Le morceau est célèbre pour son sample légendaire : le riff des Isley Brothers sur "Footsteps in the Dark". Un riff répété en boucle, tellement riche qu'on s'en lasse jamais.

http://www.youtube.com/watch?v=8CPlF-IEkXQ

(Il y a même eu des fans qui ont essayé d'identifier le jour exact dont parlait Ice Cube, extrait wiki :
"The only day where: Yo! MTV Raps was on air, it was a clear and smogless day in Los Angeles, beepers or pagers were commercially sold, Lakers beat the SuperSonics, and Ice Cube had no filming commitments was January 20, 1992." Deadspin followed up with some fact checking corroborating the claim.
However, bloggers have noted several errors in Strain's reasoning. For example, "it is unlikely that Ice Cube got 'a beep from Kim' for a booty call since the likely Kim, Ice Cube's fiancée by 1992, was eight-months pregnant at the time."
Due to these errors, an alternative date has been calculated by one blogger to have been November 30, 1988.
Ice Cube, however, has stated that the day described in the song is purely fictional")

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1994

On va pas se le cacher, le hip-hop est surtout un territoire dominé par les hommes, et la testostérone est de mise.
Pourtant cela n'empêche pas les rappeurs de parfois devenir plus sentimentaux, et de nous livrer de superbes morceaux, touchants sans être mielleux.

http://www.youtube.com/watch?v=sU09k5qzprM

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1994

Un morceau unique en son genre : Common (alors âgé de seulement 22 ans) nous raconte son amour pour une femme, et les chemins de vie que celle-ci a suivi. Tel un observateur à distance, Common analyse tous les aspects de celle-ci, ses avancées, ses fréquentations, ses erreurs. Ceci sur un instrumental hypnotique et éthéré, presque dépité.

Tout cela jusqu'au twist final : la femme était en fait une allégorie du hip-hop. Et Common se posait alors en juge de ses dérives.

http://www.youtube.com/watch?v=JxOZLCcke3A

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1991

N.W.A créera et popularisera le Gangsta Rap, mais ce sera Dr.Dre, un de ses membres, qui en solo lui donnera ses lettres de noblesse.
Son morceau le plus fameux contient toutes les caractéristiques du genre : une ambiance posée, des synthés suraigus, et un feeling poseur à mort.

http://www.youtube.com/watch?v=f_qJVAMVtqA

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1988

Titre phare du style évoqué précédemment, tellement agressif que le FBI surveillera de près le groupe, par peur d'une incitation à la haine.

http://www.youtube.com/watch?v=WiX7GTelTPM&feature=kp

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1992

Et alors que les émeutes de Los Angeles de 1992 secouent les Etats-Unis, le hip-hop répercute les tremblements. Ainsi le gangsta rap sera autant sur l'hédonisme que sur la difficulté du mode de vie dans les ghettos.

Lil' Ghetto Boy a un place assez spéciale sur l'album : le morceau possède une ambiance inquiétante mais non agressive, plus désenchantée. Il se démarque nettement des autres de l'album.

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1994

"It was all a dream !"
Et Biggie Smalls apparut.

1994 sera une année phare pour le hip-hop, de nombreux chefs d'oeuvre sortiront, dont le "Ready to Die" de Notorious B.I.G. Le gangsta rap prend un chemin particulier, la structure de l'album devient plus recherchée. Biggie se crée tout un personnage et chacun de ses morceaux explore une facette de sa personnalité et de son parcours. L'album peut autant avoir une ambiance cool qu'inquiétante et suicidaire.

"Juicy" est le tube évident, l'hymne de Biggie. Le sample derrière, "Juicy Fruit", est depuis un classique.

http://www.youtube.com/watch?v=CHio4lLOhKc

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1994

Je pourrais chroniquer chacun des morceaux de l'album vu leur qualité, mais je vais juste en prendre quelques-uns.

"Me & My Bitch" sort du lot par le concept utilisé : Biggie nous donne son idée de la femme parfaite, sans omettre cependant la misogynie inhérente à cette part du hip-hop.

Mais ici, on n'est pas dans le niais. Le morceau possède toujours cette ambiance fatale de l'album, où la mort semble être toute proche de Biggie et de son entourage. Le sample ici va parfaitement avec.

Ironique quand on sait qu'il sera assassiné en 1997.

"I saw my bitch dead with the gunshot to the heart
And I know it was meant for me.
I guess the niggas felt they had to kill the closest one to me.
And when I find em your life is to an end
They killed my best friend..."

http://www.youtube.com/watch?v=rueScMSnRP4

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1997

Mais le gangsta rap, avec son agressivité et son ton poseur assumé, amènera de nombreuses emmerdes entre des rappeurs et leurs crews.
En conséquence, les MC se doivent de faire des morceaux de bravoure dans lesquels ils dissent leurs adversaires. "Kick in the Door" en est un bon exemple, où Biggie insulte subliminalement les membres du Wu-Tang Clan, Nas, et également le producteur de son propre morceau (!)

Producteur connu sous le nom de DJ Premier, que nous verrons plus tard.

http://www.youtube.com/watch?v=aNwvHEme_JE&feature=kp

(commence à 1.14)

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1996

Et quand on parle de Biggie, on est obligé d'évoquer 2Pac et leur altercation légendaire, qui leur causa la mort à tous deux.

Tupac est aujourd'hui l'un des rappeurs les plus regrettés, et on comprend pourquoi en l'écoutant encore aujourd'hui. Il a laissé derrière lui une masse impressionnante de disques, tous dans un style assez personnel mais pourtant accessible.

Plus tourné vers les problèmes des afro-américains, Tupac peut autant passer de l'egotrip aux morceaux plus tragiques. Etant un représentant de la west-coast, son style est plus synthétique et funky que la east-coast, plus ou moins sombre.

Je mets California Love parce que c'est un hymne, le "Juicy" west coast

http://www.youtube.com/watch?v=uWbXQQG9B6c&feature=kp

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1993

Mais California Love est loin d'être le pinnacle de Tupac, celui-ci a tout comme Biggie de nombreux chefs d'oeuvre à son actif.

Keep Ya Head Up est un morceau d'espoir, porté par des samples superbes et des paroles qui le sont toutes autant. La représentation parfaite de la tendance des rappeurs à être "two-face", une part dure et l'autre plus touchante.

http://www.youtube.com/watch?v=8V0cfqqRYSs

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1995

Tupac fait ici peut-être ce qui est le plus bel hommage possible à sa mère.

http://www.youtube.com/watch?v=byyWQEYzS2A

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1988

Revenons un peu en arrière, dans la deuxième moitié des années 80. Un rappeur borgne à l'accent britannique débarque et devient le maître du storytelling, cette capacité à raconter des histoires dans un morceau.

Slick Rick est unique dans le monde du hip-hop, d'abord par sa voix ironique et inimitable, mais aussi pour son flow sinueux et son histoire particulière : à la suite d'une affaire judiciaire avec le service d'immigration des USA, et d'une tentative de meurtre, Slick Rick passera tout le début de la décennie 90 en prison. Il loupera toute l'évolution du hip-hop et ses albums auront du mal à suivre, si bien qu'aujourd'hui il est oublié du grand public.


Treat Her Like a Prostitute est l'exemple parfait de son style. Faites bien attention aux paroles pour comprendre le talent du Ruler !

http://www.youtube.com/watch?v=EFWlpvMCQIs

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1991

A Tribe Called Quest fait partie de ceux ayant cultivé l'art du sample. Au lieu d'en faire simplement une base rythmique ou mélodique, ils jouent sur le ambiances, trouvent des contrepoints aux paroles, font du sample un concept primordial dans la création d'un morceau hip-hop.

http://www.youtube.com/watch?v=F3PW2dXh0dk

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1990

Revenons donc sur le hip-hop et l'amour, à travers "Bonita Applebum", un des (nombreux) grands titres d'ATCQ.
Q-Tip et sa voix si reconnaissable déclare sa flamme sur un tempo posé et une ambiance chaude comme la braise.

Fer de lance des Native Tongues et de la Zulu Nation, le groupe s'illustrera comme étant celui qui donnera ses lettres de noblesse au jazz-rap.

http://www.youtube.com/watch?v=HU_4pf8BSQw&feature=kp

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1991

Autre maître dans l'art du sample : DJ Premier, la moitié de Gangstarr.
Primo se caractérise par son utilisation régulière de samples parlés : extraits de dialogues, films ou autres.
Le génie ici est que ces samples s'incrustent parfaitement dans le rythme/la mélodie, donnant une saveur unique et si personnelle à tous les morceaux produits par DJ Premier.

http://www.youtube.com/watch?v=VjI981ByTH0

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1998

En plus d'être un cratedigger de génie, c'est à dire un chercheur de samples obscurs mais excellents, DJ Premier est accompagné par un rappeur de talent : Guru.
Certains lui reprocheront son flow assez monotone. C'est pas totalement faux, mais l'alchimie avec les instrus de Primo compense le tout et fait de GangStarr un groupe à part dans la galaxie hip-hop.

Moment of Truth, leur avant-dernier album, sera leur sommet. Le groupe "met à jour ses formules", c'est à dire qu'il sort des ambiances jazzy un peu trop enfumées des albums précédents. Les featuring sont plus présents pour dynamiser le tout, un peu trop dirons certains.

"You Know My Steez" est l'exemple parfait de la maîtrise du groupe.


http://www.youtube.com/watch?v=J-ChwVjpnLE

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1998

Black Star, c'est Mos Def et Talib Kweli, qui poursuivront chacun une carrière solo florissante.
Leur premier album, coup d'essai et coup de maître à la fois, contient de nombreuses perles.

Mais "Brown Skin Lady" ressort du reste par son ambiance délicate, moment de grâce où les deux rappeurs expriment leur attirance pour les "fruitful, beautiful, smart, lovable, huggable (women)".

http://www.youtube.com/watch?v=WpBH_e519uY&feature=kp

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1999

Le premier album de Mos Def sera une autre réussite fantastique. Un enchaînement de morceaux inspirés d'une grande variété.
Parmi eux se dégage facilement Ms.Fat Booty, la plus accrocheuse du disque avec son sample d'Aretha Franklin. Un titre-signature qui ancrera définitivement Mos Def dans l'univers hip-hop...

http://www.youtube.com/watch?v=B-y-lS0YqF0

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1999

... ce qui ne l'empêche pas cependant de briller dans d'autres styles. Notamment ce passage jazz d'une grande douceur, où l'on retrouve un Mos Def apaisé incitant à la liberté.

http://www.youtube.com/watch?v=Pyp3vha8PNw

(sur lequel on retrouve will.i.am à la guitare. Oui, le hip-hop est un univers tellement connecté à lui seul que tout le monde connait tout le monde et peut potentiellement se retrouver sur n'importe quel album.)

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1981

On revient 18 ans en arrière pour évoquer une des meilleurs performances hip-hop à mon goût : le live des Cold Crush Brothers présent sur le fameux "Wild Style", film emblématique de la culture old school hip-hop.

Dès le début, ils ont tout compris : un rythme et une basse entêtante et syncopée, et surtout un jeu de groupe phénoménal : les rappeurs sont inarrêtables et délivrent leurs interventions avec une minutie impressionnante. On est juste bluffé par la maîtrise du groupe.
1981 et déjà toute la technique était présente.

http://youtu.be/vMksUpsuun4?t=46s

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1988

Un autre beat légendaire du hip hop old school : "Ego Trippin' " et sa batterie obsédante. Le groupe contient en son sein de futurs grands noms du rap, avec notammnt Kool Keith qui deviendra Dr.Octagon et ses fameuses expériences bizarroïdes.

http://www.youtube.com/watch?v=bAlsaFKtHuU

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1990

Un peu oublié aujourd'hui, Kool G Rap est pourtant un vétéran du hip-hop.
Il fut présent dans le collectif Juice Crew du Queensbridge, où l'on retrouvera des noms tels que Biz Markie, Marley Marl, ou encore Big Daddy Kane.
Le Queensbridge est un lieu fondateur du hip-hop, et possède en lui tout un univers avec ses codes et anecdotes.

"Streets of New York" est l'exemple-type de morceau décrivant les bas-fonds des villes et ses problèmes.