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Mubi : commentaires

Mon abonnement MUBI m'emmene à découvrir des films d'horizons et de genres divers et variés sur lesquels j'éprouve mon sens de l'analyse filmique. Cette liste recense, date et résume le compte rendu de mes séances depuis janvier 2022, et j'invite quiconque que cela puisse intéresser à échanger avec ...

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Liste de

174 films

créee il y a plus de 2 ans · modifiée il y a 3 jours

Le Sacrifice
7.7

Le Sacrifice (1986)

Offret

2 h 29 min. Sortie : 14 mai 1986 (France). Drame, Fantastique

Film de Andreï Tarkovski

Le débardeur ivre a mis 7/10.

Annotation :

(02/01/2022) Eschatologique af, et en même temps sa fin nous transporte vers une toute autre compréhension de ce qu'on croyait avoir déjà vainement compris. Impossible de savoir précisement ce qu'on a vu, et en même temps, le film est déjà bien plus limpide qu'Andrei Roublev. Niveau photographie et montage son en revanche, rien a redire, ça reste ahurissant de maitrise !

Chicken Run
6.8

Chicken Run (2000)

1 h 24 min. Sortie : 13 décembre 2000 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Peter Lord et Nick Park

Le débardeur ivre a mis 7/10.

Annotation :

Mais attendez...à la fin, y a quand même beaucoup de petits là. Est-ce que ça signifie que Mel Gibson s'est tapé tout le poulailler ?

Life Itself
6.8

Life Itself (2014)

1 h 56 min. Sortie : 4 juillet 2014 (États-Unis). Portrait, Cinéma

Documentaire de Steve James

Le débardeur ivre a mis 9/10.

Annotation :

(03/01/2022) Je ne connaissais Roger Erbert que par Chroma, et le découvrir dans toute sa nuance au terme d'un documentaire aussi beau m'a fait réaliser l'importance d'un tel homme (en même temps que son confrere Gene Siskel). Si tous les passages après son cancer de la thyrroide sont assez douloureux à regarder, ces instants offrent une profonde réflexion sur la vie elle même, et sur une réalité charnelle totale d'un homme qui - malgrès tout - réussit à survivre à son aphonisme en posant juste les bases de ce qui est aujourd'hui le blog et les réseaux sociaux. Un magnifique documentaire.

Punishment Park
7.7

Punishment Park (1971)

1 h 31 min. Sortie : 4 juillet 2007 (France). Drame, Thriller, Science-fiction

Film de Peter Watkins

Le débardeur ivre a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

90 minutes de serrage de bide. Film total sur la fascisation. Après ça, y a plus rien à raconter...Prodigieux.

The Burning Hell
4.2

The Burning Hell (1974)

58 min. Sortie : 1974 (États-Unis).

Documentaire de Ron Ormond

Le débardeur ivre a mis 7/10.

Annotation :

(08/01/2022)
Bien evidemment, noter un film pareil et le dégommer serait peu sportif de ma part. Il faudrait être sacrément con pour le comparer à Apocalypse Now, ça c'est sûr. D'autant que, au delà de l'aspect daté et du sujet qui ne parlera pas a grand monde, ce petit métrage de drive-in évangeliste réussit l'exploit de ne comporter aucune aberration de montage et très peu de fainéantise en terme de raccord ou d'effet. Le fait qu'il ait été réalisé par un cinéaste d'exploitation explique sans doute pourquoi il est si etonnament efficace malgré des lacunes evidentes en terme de casting, de maquillage, de costumes, et d'effets spéciaux. Mais à ce prix là, meme Kenneth Anger réalisait - plus ou moins à la même période et sur un point de vue radicalement différent - des films claqués au sol et pourtant lui on le considére comme un grand réal de films d'art et d'essai. Qu'est-ce qui le différencie, dans le fond, d'un Ron Ormond ? Très etonnant petit film en tout ca, pas ridicule pour un sou (sauf peut-être quand il te laisse des poteaux téléphonique sur des scènes de paraboles bibliques).

Spring Night, Summer Night
6.4

Spring Night, Summer Night (1967)

1 h 22 min. Sortie : juin 1967 (États-Unis).

Film de Joseph L. Anderson

Le débardeur ivre a mis 6/10.

Annotation :

J'aime bien l'idée que ce film aurait pu se conclure d'une maniere tout a fait "drive innesque", mais qu'au contraire le réalisateur ait choisi une conclusion si anticlimactic et poignante. On assiste plus au balet de personnages paumés, qu'à une réelle histoire bateau de consanguinité crasse et poisseuse. Le tout est traité avec une profonde dignité, vérité et une économie de moyen qui n'est pas sans rappeler ce cinéma de la nouvelle vague américaine dans l'histoire de laquelle ce film oublié, ranimé par Mubi et Nwr, a tout a fait sa place.

Meeting the man: James Baldwin in Paris
7.4

Meeting the man: James Baldwin in Paris (1970)

Meeting the Man

26 min. Sortie : 1970 (France). Biopic

Court-métrage documentaire de Terence Dixon

Le débardeur ivre a mis 7/10.

Annotation :

(09/01/2022)
"L'interview" d'un homme qui ne voulait pas être banalisé par une interview. Un cas d'école de confession impossible pour cause de dialectique différente entre celui qui interview (blanc et britannique) et celui qui est interviewé (noir et américain). Mais je me rends compte que même ça, préciser la couleur de peau et la nationalité des deux forces en présence est justement tout ce qui enrage Baldwin, et qui lui fait dire que toute cette entreprise de portrait ne peut fonctionner. Complexe.

La Source
7.6

La Source (1960)

Jungfrukällan

1 h 29 min. Sortie : 7 décembre 1960 (France). Drame

Film de Ingmar Bergman

Le débardeur ivre a mis 7/10.

Annotation :

(10/01/2022)
Il s'agirait apparemment du pionnier du rape and revenge (il aurait inspiré Wes Craven pour sa "Derniere maison sur la gauche").Le dernier acte de ce film est clairement le prototype de ce qui condifiera le genre, avec cette étonnante scène de préparation au combat et cette création d'un espace d'affrontement au sein même du foyer qui n'est pas sans rapeller les espaces de duel dans les westerns ou même dans les films de Tarantino (j'ai beaucoup pensé à la scène de conclusion de Once Upon a Time...in Hollywood par exemple, qui pourrais être vu comme un La Source de prévision avec toujours cette idée de venger l'innocence blonde). La touche mystique, chere au réalisateur du "Septieme Sceau", et son ancrage dans un univers médievale où subsiste des traces de paganisme forcent le spectateur à s'adapter à une mentalité bien précise et à considérer tous les evenements par le prisme d'un faisceau de valeurs qui aurait pu être celle de l'homme médieval face à une telle catastrophe existentielle. Intéressant.

This filthy world
7.2

This filthy world (2006)

1 h 26 min. Sortie : 24 novembre 2006 (États-Unis). Comédie, Sketches

Spectacle de Jeff Garlin

Le débardeur ivre a mis 6/10.

Annotation :

(16/01/2022)
Je découvre Waters avec ce one man show, ne connaissant jusqu'alors de lui que sa sulfureuse réputation . Le personnage est attachant, et rapelle par certains aspects son comparse Kenneth Anger. Il donne sincerement envie à ce que l'on s'interesse de plus près à sa filmographie. Bref, une bonne interprétation pour un spectacle qui se veut anticonformiste (ça ne réussit pas toujours mais, eh, qui suis je pour donner les bons ou les mauvais points ? Cette liste n'est pas faite pour dire j'aime bien ou j'aime pas...). Ce pour quoi je retiendrais le spectacle en tant que produit filmique en revanche, c'est avant tout pour la décharge de malaise que génerent chaques plans de coupe/réaction sur son public. En effet, sans tomber dans l'insulte ou les approximations rapides, on ressent tout l'élitisme bourgeois boheme. Bref, des plans, arythmiques qui nous rapellent que l'on est face à quelque chose d'exigeant. Ces vannes ultra réferencées ne passeraient pas face aux spectateurs de Dave Chapelle, Louis C.K ou Bill Burr. D'où la sortie d'un tel spectacle sur Mubi, sans doute.

Le Saint
6.1

Le Saint (1965)

Mahapurush

1 h 06 min. Sortie : 13 avril 1994 (France). Comédie dramatique

Film de Satyajit Ray

Le débardeur ivre a mis 8/10.

Annotation :

(17/01/2022)
66 minutes de fraicheur. Le film m'a fait penser par moments à une authentique comédie italienne, et je suis assez admiratif vis à vis de l'arsenal de procédés techniques utilisés par Satyajit Ray, ainsi que ceux plus narratifs que sont les flashbacks et les apartés. Pour ce qui est de la technique, il n'hésite pas à aller chercher du traveling et des zooms radicaux, à donner dans du dutch angle et autre panoramiques comiques. Bref, une plétoire d'inventivité au service d'une petite histoire très réjouissante, où personne n'est un idiot complet et où personne n'est un intellectuel total. Et je dois avouer essayer encore de faire bouger mes doigts dans des sens différents...Diantre ! En voilà un de pet de cerveau.

Gare centrale
7

Gare centrale (1958)

Bab el hadid

1 h 17 min. Sortie : 13 mars 1974 (France). Policier, Drame

Film de Youssef Chahine

Le débardeur ivre a mis 8/10.

Annotation :

(19/01/2022)
Observation radicale de la marginalité et de la solitude, ce film plus néorealiste que néoraliste propose tout d'abord une interprétation des plus solides entre un Youssef Chahine plus que convaincant en Chaplin décérebré et une Hind Rostom magnétique, érotique (pas étonnant qu'on l'ait surnommée la Marylin Monroe Egyptienne).
On a ici, en 1958 et en Egypte, une belle critique de notre mentalité contemporainne du "NotAllMen" et le film fait le pari de démolir progressivement nos aprioris attendris du personnage principal. Est-ce que cela en fait une oeuvre féministe pour autant ? Sans doute pas... C'est un petit film monde où l'on voit s'ébattre la lutte entre progressisme américanisé et conservatisme musulman au coeur de la société panarabique de la moitié du XXeme siecle. Un film très moderne dans lequel je vois une des sources d'inspiration (consciente ou inconsciente) de Scorcese pour son "Hugo Cabret". De plus, quelle énergie ! La scène de danse dans le train est follement entrainante - en plus d'être un incroyable coup de pub pour Coca-Cola.

La Dernière Piste
6.9

La Dernière Piste (2010)

Meek's Cutoff

1 h 44 min. Sortie : 22 juin 2011 (France). Western, Drame

Film de Kelly Reichardt

Le débardeur ivre a mis 8/10.

Annotation :

(24/01/2022)
Voilà ce qui arrive quand on joue à Oregon Trail sans tuto préalable !
Plus sérieusement, La Denière Piste est une oeuvre qui se comprend plus sous le prisme de l'expérience que du film à part entiere. Minéral, ce western assurément atypique déplace le cadre de l'évenement permanent que peut-être le film de genre vers le degré premier de la pyramide de Maslow (de la flotte, par pitié !), nous assurant d'emblée de nous lier avec ses personnages. Une atmosphere de deshydratation et donc de frustration permanente qui se termine bien logiquement par une conclusion qui nous est dérobé, nous emmenant en tant que spectateur à dépasser le cadre (pas étonnant que le film ait été filmé en 4/3) afin de créer une histoire qui perdure au delà de la derniere image, produisant un sentiment d'errance infini. Au delà de ça on découvre un Bruce Greenwood très convaincant malgrès une barbe postiche qui se ferait presque la malle, et une Zoe Kazan qui s'entraine ici pour son role si émouvant qu'elle tiendra quelques années plus tard devant la caméra des Freres Coen pour ce qui est assurément le segment le plus mémorable e et le plus attendrissant de "La Ballade de Buster Scruggs".

Paranoïa
6.4

Paranoïa (2018)

Unsane

1 h 38 min. Sortie : 11 juillet 2018 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Steven Soderbergh

Le débardeur ivre a mis 9/10.

Annotation :

(28/01/2022)
Si le diable n'est pas dans le détail dans ce film qui s'émancipe brillement du pattern surutilisé de la personne saine d'esprit finalement folle afin de pousser le spectateur à constater l'évidence qu'il a vainement musclé son cerveau de sceptiscisme au fil des années (a cause, entre autre, de "Fight Club" et "Shutter Island"), force est d'admettre que ce diable là est définitivement dans la négligence. La voilà la véritable némesis de ce long métrage, et c'est assez intéressant pour être souligné car c'est une négligence qui se produit des deux côtés de l'écran. Négligence d'une institution, et donc négligence d'un public qui va s'efforcer jusqu'au bout de nier l'élephant dans la piece. Techniquement, si le fait de tourner le film à l'Iphone 7plus peut apparaitre comme une aberration de bon gout, on accepte très vite ce partis pris. En résulte une image en aplat plus réelle que réelle qui déforme naturellement les visages et les environnement, à cause d'un capteur numérique qui est un concentré vertigineux de puissance que l'on pourrait qualifier de vaine (surtout pour l'usage qu'on en fait au quotidien). Donc beaucoup d'effets fish-eye qui mettent à mal la force naturel de notre oeil à accepter les images, nous poussant par la forme à assumer l'évidente évidence du scénario. Cela interiorisé, le film atteint un palier supérieur de qualité en faisant de son personnage principal non pas une vierge effarouchée luttant comme une damnée face à un parasite vicieux et une société fondamentalement nonchalante et foncierement "interessée", mais en faisant d'elle une femme blindée au point d'être parfois manipulatrice, souvent abjecte. Un personnage d'une nuance subtile que Claire Foy interprete avec brillo, prouvant une fois de plus l'exceptionnel qualité de son repertoire. En plus de ça, on retrouve même un Matt Damon qui vient faire un petit coucou devant la caméra de son copain Soderbergh, prouvant une fois de plus que ce sacripant semble prendre un malin plaisir dans ces roles de quelques minutes ou de quelques plans (à l'instar d'Interstellar, Deadpool 2 ou encore No Sudden Move). Et puis on retrouve aussi avec bonheur Jay Pharoah du Saturday Night Live, ainsi qu'une Juno Temple qui joue - une fois n'est pas coutume - les décerébréEs de premiere. Bref, un film très ingenieux.

Mother
7.7

Mother (2009)

Madeo

2 h 08 min. Sortie : 27 janvier 2010 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Bong Joon-Ho

Le débardeur ivre a mis 7/10.

Annotation :

(31/01/2022)
Si Mother est considéré comme le film "mineur" de la filmographie de Bong Joon-Ho, il est néanmoins une belle entrée sur son cinéma pour quiconque veut s'y intéresser. On y retrouve absolument tout : des persos moralement gris issus de la classe populaire, des destins déchirés, des high-kicks ratés et autres coups de rocher en pleine gueule. Ce qui fait l'une des forces incontestable de son cinéma surtout, à savoir ce talent dément pour le désamorcage acide des situations les plus horribles (comment peut on rendre la découverte d'un corps aussi drole, au juste ? J'en reviens pas d'avoir éclaté de rire...). Si l'aspect hybridation des genres à la The Host, Parasites et autres Memories of Murder est moins présent, le film n'en est pas moins riche et bouleversant. Avec son allure de vieille sorciere du quartier, Kim Hye-Ja rayonne dans toute cette grisaille. Le film s'ouvre et se ferme sur deux scènes mémorables, et de maniere générale, il est une énieme preuve que Bong Joon-Ho et le cinéma Coréen ont pigé un truc que nous n'avons malheureusement pas encore saisi vis à vis de la mise en scène et des sujets de nos films.

Bonjour
7.8

Bonjour (1959)

Ohayô

1 h 30 min. Sortie : 12 mai 1959 (Japon). Comédie

Film de Yasujirō Ozu

Le débardeur ivre a mis 9/10.

Annotation :

(01/02/2022)
Dire de ce film qu'il est mimi tout plein ça nous avancerait pas à grand chose et pourtant...moooh c'est tellement le cas !
C'est un petit conte charmant et innofensif brassant pêle mêle des thèmes tel que la modernité, l'enfance, et la famille. Et par famille entendons ici le foyer, filmé ici avec une tendresse et une chaleur captivante. Ce Japon de la fin des années 50 a semble tout droit sorti d'un film de Jacques Tati. Ozu joue sur les cadres fixes et les lignes de forces radicales de ces maisons si géotriquement alignées qu'elles en deviennent labyrinthique afin de nous faire prendre au mieux le pouls de cette communauté où la vie s'écoule sereinement, ponctué de ci de là par d'inventives flatulences . Et en parlant d'enfant, il est impossible de traiter de Bonjour sans parler du celebre Isamu, qui tient sur ses petites épaules toute la réputation du film. Avec sa petite bouille toute ronde et ses "I love you" ravageurs, le petit gredin nous ferait presque oublier que l'acteur qui le joue a aujourd'hui...69 balais !

Blanche
6.1

Blanche (1972)

1 h 32 min. Sortie : 1971 (France). Drame, Historique

Film de Walerian Borowczyk

Le débardeur ivre a mis 5/10.

Annotation :

(03/02/2022)
Il est certain qu'en terme de huis clos médieval, on a déjà vu plus funky (je vous conseilles, par exemple, le génial "Le Lion en Hiver" avec Peter O'Toole, Hephburn et Hopkins) mais ça n'empêche pas Walerian Borowczyk de fournir ici un joli exercice de style. Tout est rempart, cloison, et planches dans ce film ci, et tout est filmé dans une fadeur colorimétrique volontaire afin de conférer à ce chateau cette allure de cage décrépie où va venir s'entremêler un jeu de passion toujours très univoque (l'homme convoite la femme , la femme elle voudrait juste qu'on lui foute la paix). On retrouve au centre de cette histoire Michel Simon, ainsi que le papa de Lambert Wilson dans un film qui fleure bon les années 70. Et ce n'est que quelques années avant que Borowczyk ne se mette à filmer le grand méchant loup en train d'éjaculer sur des pieds de femme ! Chanceux que nous sommes, ici ça reste bien plus sobre.

Harakiri
8.6

Harakiri (1962)

Seppuku

2 h 13 min. Sortie : 24 juillet 1963 (France). Drame

Film de Masaki Kobayashi

Le débardeur ivre a mis 8/10.

Annotation :

(04/02/2022)
Quand j'ai lancé le film, je ne m'attendais pas à tomber sur un thriller psychologique avec un sous-texte social, et c'est pourtant ce que j'ai reçu . Et brillament reçu ! Bon, dans les faits, les choses sont un peu plus subtiles que ça avec Harakiri. Au travers d'une sorte d'impasse mexicaine (ou japonaise, à vous de voir) de 2h avec un type sur le point de s'embrocher se transformant en père Castor, on nous transporte dans le japon déconfit de l'ere Edo où la paix - cette maudite paix ! - a mis des centaines et des centaines de glorieux samourai sur la paille et les a transformé en ronin. Un terme qui n'a rien ici de sombre ou de ténèbreux vu que les mecs sont plus proches du clodo que du combattant sans maitre. Le film est un petit concentré de souffrance, de honte et de vengeance adroitement écrit et réalisé démontrant avec adresse toute la stupidité du bushido et de sa ritualisation faillible du suicide. On y trouve par ailleurs de l'action véritable, chose ironiquement absente d'un grand nombre de films de chanbara à cette époque. Des films pourtant très enclins à litaniser sur la notion de bravoure et où pourtant les coups de sabres sont expéditifs en plus d'être incolores. Non, là ça pisse le sang, ça s'enfonce des lames dans le bide, ça geint, ça se rate. Bref, ça traite avec brutalité de la mort ou de la non existence d'une époque fantasmée.

Perfumed Nightmare
6.8

Perfumed Nightmare (1977)

Mababangong bangungot

1 h 35 min. Sortie : juin 1977 (Philippines). Drame

Film de Kidlat Tahimik

Le débardeur ivre a mis 5/10.

Annotation :

(06/02/2022)
Un grain de pélicule roussi, des prises de vues exterieurs avec des gens réels de la réalité véritable, un mixage son babylonien qui semble courir après les images et un sujet à charge contre le colonialisme et l'impérialisme un peu "on the nose"...Oui, pas de doute, on est bien là dans le cinéma experimental et politique des années 70. Perfumed Nightmare est un film de la "nouvelle vague" Philippine (si cela est bien une réalité de l'histoire de l'art evidemment vu que je ne m'y connais pas en la matiere) qui rapellera par instant Dziga Vertov, par d'autres Easy Rider et qui de maniere générale vous donnera surtout envie de vous intéresser à l'histoire des Philippines et à son cinéma si méconnu. Ce film posséde une recherche plastique et sonore, et un sens de l'humour bien à lui. Ce Kidlat parait être un humain extraordinaire...mais par pitié mec, si tu me lis, ne me filme plus jamais aussi sereinement des circoncisions. Personne n'est jamais prêt à regarder une circoncision. Personne !

Burning
7.1

Burning (2018)

Beoning

2 h 28 min. Sortie : 29 août 2018 (France). Drame, Thriller, Film noir

Film de Lee Chang-Dong

Le débardeur ivre a mis 9/10.

Annotation :

(07/02/2022)
Difficile de saisir là où veut en venir ce film, au demeurant si magnifique. Des serres en plastiques qui crament comme épicentres d'un triangle de fascination morbide entre un aspirant écrivain, son amie d'enfance et un mystérieux playboy...Voilà qui ne manque certainement pas d'intriguer, et même si la fin est sujette à interprétations sur la nature même du réel, on ne peut renier au film sa propension à créer des instants de pure splendeur. Jun Jong-Seo incarne l'équlibre poétique du film car toutes ses apparitions sont à couper le souffle. Sa disparition à mi-parcours nous laisse comme Lee Jong-Su totalement déboussolé et plongé dans un univers gris dans lequel une quête de sens, meme la plus absurde qui soit, est tout ce qu'il nous reste dans les affres d'une société qui nous gomme. Le film parle donc avant tout au petit poète au chomage enfouis en chacun de nous. Celui qui attend desespérement d'être sauvé par la beauté.

Autre fois j’ai aimé une femme

Autre fois j’ai aimé une femme (1967)

22 min. Sortie : 1967 (États-Unis). Expérimental

Court-métrage de Edward Owens

Le débardeur ivre a mis 3/10.

Annotation :

(15/02/2022) Quand j'ai commencé cette liste, je me suis dit, mon vieux voilà une bonne occasion de te reconnecter avec tes bons reflexes d'analyse filmique, ne te laisse pas aller à la critique pestilentielle du "j'aime/j'aime pas" et tache toujours de trouver quelque chose aux oeuvres que tu regardes...Autant dire qu'Edward Owens met a mal mes principes ! C'est peut-être là que réside la particulirité de ce court-métrage. On est impatient face à son montage comme le serait notre conscience vis à vis de notre subconscience. Le rêve, surtout quand il est enfiévré comme c'est le cas ici, n'est après tout qu'une sucession de flashs plus ou moins tendacieux et plus ou moins sonores. En somme, Autre fois j'ai aimé une femme n'est pas une oeuvre comme les autres mais c'est un rêve mémorable.

Delirious
6.1

Delirious (2007)

1 h 47 min. Sortie : 4 juillet 2007 (France). Comédie dramatique

Film de Tom DiCillo

Le débardeur ivre a mis 6/10.

Annotation :

(25/02/2022) Raisonnement sur la médiocrité et l'amitié, Delirious est aussi un "cliché" de son époque et de son médium: le cinéma indé américain des années 2000. L'image fleure bon l'analogique (et c'est interessant de le préciser dans un film qui parle de paparazzi, et donc d'appareils photo), et le montage cut est encore très seventies. A la réal, c'est Tom Dicillo du génialissime "Ca tourne à Manhattan" et on retrouve dans les deux premiers roles Steve Buscemi et Michael Pitt qui joueront tous deux quelques années plus tard dans l'adulée Boardwalk Empire un rapport fraternité/haine qu'on trouve déjà ici. Michael Pitt...Voilà un acteur qui est lui aussi une vraie capsule temporelle pour cette époque de plus en plus lointaine où on parlait encore de MTV et où les écrans d'ordinateurs ressemblaient à des aquariums.

Pixote - La loi du plus faible
7.4

Pixote - La loi du plus faible (1980)

Pixote: A Lei do Mais Fraco

2 h 09 min. Sortie : 5 mai 1982 (France). Drame

Film de Hector Babenco

Le débardeur ivre a mis 9/10.

Annotation :

(04/03/2022) Les gueules sont sales, les pieds sont crades, y a un large éventail de fluide corporel, partout ça viol, ça bute des gosses et ça se prostitue...Et, en même temps, Pixote est sans doute le film qui parle au mieux de la condition des enfants. C'est un film qui, en même temps qu'il nous répugne et nous scandalise, nous rapelle à quel point l'enfance est le plus bel age dans la vie d'un individu. Les jeunes acteurs sont stupéfiants, l'image se donne les moyens de décoller du simple néo-réalisme de base pour s'offrir une recherche stylistique poussée. En clair, c'est une vraie petite pépite du cinéma Brésilien dans lequel on voit les prémisses du tout aussi colossal "La Cité De Dieu".

Halley
4.6

Halley (2012)

1 h 30 min. Sortie : 2012 (France). Drame, Épouvante-Horreur

Film de Sebastian Hofmann

Le débardeur ivre a mis 6/10.

Annotation :

(08/03/2022) Film sur la solitude et l'impitoyabilité du monde contemporain à l'égard de l'handicap physique et peut-être même de la maladie mentale, Halley est un joli travail de body horror. Avec ce minimalisme de découpage qui n'est pas sans rapeller un court-métrage d'étudiant en cinoche (ce qui n'est pas péjoratif vu qu'il y a véritablement une volonté de revenir à un fondamental scolaire dans l'agencement des plans afin de créer une ambiance visceralement anxiogène), on passe une heure vingt à fixer avec fascination tous ces arrachages de peaux mortes, et à détourner son regard sur les longs moments de rien. Comme on le ferait de l'existence d'une personne lambda, finalement.

Mange tes morts - Tu ne diras point
6.7

Mange tes morts - Tu ne diras point (2014)

1 h 34 min. Sortie : 17 septembre 2014 (France). Drame

Film de Jean-Charles Hue

Le débardeur ivre a mis 7/10.

Annotation :

(10/03/2022) Alors on pourrait s'arrêter vingt ans et déclamer des poèmes au cinéma vérité, et parler de "plongée en eaux trouble dans le monde des gens du voyage" tel un critique de Télérama et pour autant on aurait pas égratiné la profondeur réel du film. Au lieu de nous fournir une petite fenêtre faussement bienveillante sur le quotidien des gitans français au XXIeme siècle, Jean-Charles Hue nous propose surtout une histoire à la dramaturgie dénué de misérabilisme social, et c'est cela qui est à porter au crédit de sa réalisation et de son écriture. Cette écriture c'est celle de la rédemption impossible d'un électron libre, raccroché à une nostalgie nocive et poussiereuse (aussi poussiereuse que cet Alpina qu'il chérie tant) ; un éxilé dans sa propre communauté qui va offrir à ses freres le temps d'une virée nocturne un aperçu de la criminalité et donc du péché. En contractant la temporalité en a peine un week-end et en offrant au spectateur le luxe d'une lecture thématique, on sent donc que le milieu dans lequel le film évolue n'est finalement qu'un pretexte et c'est tant mieux dans le sens où cela crée une vraie dignité aux personnages qui sont mis en scène, et ne fait pas du long-métrage un simple et vulgaire "film de gitan". Mange tes morts réussit aussi l'exploit de rendre des acteurs non professionnels, avec en tête les membres de cet épatant clan Dorkel, plus convaincants que des acteurs pro. La coexistence entre les deux amplifie l'aspect résolument unique de la démarche du réalisateur, et fait donc de ce film un sincere instant de cinéma.

Des monstres et des hommes
6.5

Des monstres et des hommes (1998)

Pro Ourodov i Lioudiei

1 h 33 min. Sortie : 8 septembre 1999 (France). Drame

Film de Alekseï Balabanov

Le débardeur ivre a mis 9/10.

Annotation :

(11/03/2022) Mais quel est ce film étonnant, capable à la fois de dénoncer la vulgarité et d'en faire l'éloge ? Quel est ce prodige ? Des monstres et des hommes, c'est un peu une capsule temporelle sur pélicule réalisé cent quatre ans après la naissance de ce cinéma dont il nous dépeint ici les tortueuses prémisses. Ici, l'image est décatie, et il y a des cartons sauf que ceux ci (a cause de la présence du son) servent à souligner les non dits, à réveler des secrets et donc libérer de l'espace pour le fantasque et le coquin. Avec sa suprenante façon d'enchainer les situations d'une noirceur sidérale à un rythme jamais too much, à la maniere de ces graveleux métrages des origines où tout est poussé à son paroxysme afin de pétrifier le public , le film est aussi une crotte de nez jeté à la face de la bourgeoisie et du cinéma d'époque. Car, même si les protagonistes bourgeois sont tous vertueux et sont tourmentés par des prolos et des immigrés, on sent chez Balabanov une envie anarchiste de les humilier, de les dévêtir, et de les fesser devant le monde entier. Enfin, surtout les femmes et les gosses...C'est là où peut-être le film percute un peu trop le réel, et devient choquant d'une manière trans-temporelle. On peut ne pas être tout a fait d'accord avec le fond et la forme, mais on ne peut certainement pas dire du film qu'il ne réussit pas avec très peu de moyen à produire chez le spectateur un outrage primitif, anachronique, tel celui qui durent ressentir le spectateurs des premieres séances de l'histoire du cinéma.

Rashōmon
7.9

Rashōmon (1950)

1 h 28 min. Sortie : 18 avril 1952 (France). Policier, Drame

Film de Akira Kurosawa

Le débardeur ivre a mis 5/10.

Annotation :

(13/03/2022) Bon, j'avais écrit un paragraphe d'analyse sur Rashomon mais celui ci ne s'est pas enregistré. Tant pis. C'était pas mon meilleur de toute maniere...Voyez le tout de même.

Morphine
7

Morphine (2008)

Morfiy

1 h 52 min. Sortie : 27 novembre 2008 (Russie). Drame

Film de Alekseï Balabanov

Le débardeur ivre a mis 8/10.

Annotation :

(15/03/2022) Les camés ne changeront jamais , la Russie non plus...Ce serait un peu ça la proposition thématique de ce film à la noirceur dingue. Tout est affaire de transformations, de mue impossible. Tout reste figé, cyclique, des addictions du personnage principale (à la fameuse morphine ou aux femmes) au comportement des gens qu'il cotoie. Le peuple est dépeint comme un bande d'arriérés congénitaux, la bourgeoisie comme un vestige déphasé et mort vivant, et au milieu de tout cela s'articule l'existence lugubre de ce jeune et séduisant médecin, obligé de garder la face, trop fier et pincé pour oser prétendre qu'il a peur. Les scènes d'opérations sont de vrais bijoux (douces amputations et autres trachéotomies) et le tout est filmé dans un sépia subtil, entrecoupé de cartons qui séparent très régulierement les évenements en scènettes tel de courts slapsticks tragicomiques des années 10 sur lesquels viendraient s'écraser des notes de piano trop aigues ou trop graves. Et evidemment, comme dans "Des monstres et des hommes", tout cela se finit au cinéma. C'est encore très bien ! Je compte me faire plusieurs autres Balabanov, mais peut-être que je ne les inscrirais pas automatiquement ici. Je ne sais pas...Je verrais bien.

Le Temps du loup
5.8

Le Temps du loup (2003)

1 h 54 min. Sortie : 8 octobre 2003. Drame

Film de Michael Haneke

Le débardeur ivre a mis 5/10.

Annotation :

(20/03/2022) Je n'ais pas vu beaucoup d'Haneke, et je compte profiter de la restrospective Mubi qui lui est consacré afin de rattraper mon retard. Néanmoins, je retrouve des similitudes de rythme entre Le Temps du Loup et Amour. C'est ce tempo dentelé, ponctué d'instant choquant et de moments triviaux qui constitue le gros de l'architecture du réalisateur Autrichien. Ici, c'est de la post-apo pathétique et grise, anti-spectaculaire, un peu à la maniere de "La Route" de John Hillcoat mais avec un aspect plus huis clos, ancré dans la stagnation et l'attente. C'est peut-être cela, ce manque d'ambition graphique, qui fait par moment "dérailler" le film dans le trop théatrale. Un petit plus à la version pocket d'Anais Demoustier, qui était déjà une actrice très convaincante.

Nimic
5.5

Nimic (2019)

12 min. Sortie : 9 août 2019 (Suisse). Drame, Fantastique

Court-métrage de Yórgos Lánthimos

Le débardeur ivre a mis 6/10.

Annotation :

(02/04/2022) Douze minutes qui sont un concentré pur du cinema de Lanthimos. Pas grand chose d'autre à analyser si ce n'est que Daphné Patakia fait legit peur.

Paris, Texas
8

Paris, Texas (1984)

2 h 25 min. Sortie : 19 septembre 1984 (France). Drame, Road movie

Film de Wim Wenders

Le débardeur ivre a mis 8/10.

Annotation :

(05/04/2022) Parfois, un film devient iconique pour les bonnes raisons. La proposition de base, avec ce scnéario frolant le surréaliste d'un homme réaparaissant soudainement après avoir envoyé balader femme et enfant, est signé par le regretté Sam Shepard ; elle nous confère une fascinante impression de distance permanente, qu'elle soit entre les lieux, les gens et même les relations humaines tel que celles qui maillent les rapports dans cette famille qui se rapproche soudainement pour mieux s'éloigner. Les distances viennent s'insérer jusque dans les dialogues, avec une idée planante d'éloignement constant sous jacent, personnifié par la curiosité du petit Hunter pour tout ce qui a trait à l'histoire de l'univers, les distances astronomiques et les paradoxes temporels. La réalisation de Wim Wenders intensifie cela en créant un parallele entre les grands espaces qui composent le sud ouest Américain, et les présences de ses personnages qui se fuient dans le cadre ou sont séparés par des lignes franches, rendant chaque calin plus intense que jamais. On ajoute à cela la photographie prodigieusement envoutante de Robby Muller, la retenue de Harry Dean Stanton sans oublier la beauté émouvante de Nastassja Kinski (on m'avait prévenu que j'allais tomber amoureux). Oui, parfois, un film devient iconique pour les bonnes raisons. Celle la, Wim Wenders ne l'a pas volé.

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