Films découverts en 2020

Pavois d’Or : Il Etait une fois la Révolution

Prix d’Interprétation Masculine : Denis Podalydès dans Liberté-Oléron

Prix d’Interprétation Féminine : Laure Calamy dans Antoinette dans les Cévennes

Prix de la Mise en Scène : Madre

Prix du ...

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118 films

créee il y a plus de 4 ans · modifiée il y a presque 3 ans

Les Deux Papes
7

Les Deux Papes (2019)

The Two Popes

2 h 05 min. Sortie : 20 décembre 2019 (France). Drame

Film de Fernando Meirelles

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

L'intérêt du film réside dans le dialogue qu'il instaure entre deux visions bien distinctes de l’église et dont le rapprochement des représentants va s'effectuer subtilement par la mise en scène et la complicité palpable des interprètes.
Les dialogues sont de qualité et pour que peu que l'on adhère à la vision hagiographique du pape François, idéalisé au possible pour les besoins du scénario, on peut sans soucis adhérer au long-métrage.
Dommage qu'il se perd à montrer inutilement les deux élections pontificales, ainsi que la vie du futur Pape au Brésil au cours de séquences qui certes, aèrent le récit, mais n'apportent fondamentalement pas grand chose.

Ne coupez pas !
7.3

Ne coupez pas ! (2017)

Kamera o tomeru na!

1 h 36 min. Sortie : 24 avril 2019 (France). Comédie, Épouvante-Horreur

Film de Shin'ichirô Ueda

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Si au début du film on est intrigué devant ce plan-séquence d'une trentaine de minutes, bardé d'éléments étranges et nanardesques, la suite nous montre les coulisses de cet improbable projet cinématographique, racontant ainsi toutes les étapes de sa confection, jusqu'à nous faire revire le plan-séquence depuis l'envers du décor. Là où une série d'imprévus aboutiront à toutes les incongruités que nous avions su déceler dans la première partie.

Non content de déjouer nos attentes après plus d'un tiers de film, Ne Coupez pas penche aussi un oeil satirique sur le système de production japonais, ainsi qu'un discours plus globale sur le monde du cinéma en général. On prend surtout un plaisir certain à voir cette bande de branquignols faire face à mille imprévus, tout en essayant de continuer le spectacle pour aboutir à quelque chose de vaguement cohérent.

L'Extraordinaire Voyage de Marona
7.5

L'Extraordinaire Voyage de Marona (2020)

1 h 32 min. Sortie : 8 janvier 2020 (France). Animation, Drame, Expérimental

Long-métrage d'animation de Anca Damian

Alfred Tordu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Anca Damian met en scène la courte vie d'un chat passant de propriétaire en propriétaire et côtoyant de ce fait, tous les aspects de la nature humaine.
Un récit poétique dont chaque nouvelle rencontre donne à l'animal l'occasion d'explorer un univers graphique extrêmement marqué.
C'est là la force du long-métrage, sa beauté visuelle de tous les instants, donnant l'impression de contempler d'authentiques toiles de figuration libre sur grand écran.
En cela, L'extraordinaire Voyage de Marona m'a rappelé le formidable Feherlofia, avec une histoire certes moins attractive, mais encore plus de diversité graphique.

Chaplin
6.8

Chaplin (1992)

2 h 23 min. Sortie : 17 février 1993 (France). Biopic, Comédie dramatique

Film de Richard Attenborough

Alfred Tordu a mis 5/10.

Annotation :

Heureusement que l'histoire de Chaplin en soit est intéressante. Le film étant d'un classicisme ennuyeux, n'abordant jamais le cinéaste sous un angle précis et le rendant de fait lisse et insipide. Il faut dire que la prestation froide de Downey Jr n'aide pas à se prendre d'empathie pour le personnage.
J'ai eu l'occasion de voir des documentaires avec un bien meilleur storytelling que ce biopic fadasse.

Klaus
7.7

Klaus (2019)

1 h 36 min. Sortie : 15 novembre 2019 (France). Aventure, Comédie, Jeunesse

Long-métrage d'animation de Sergio Pablos et Carlos Martínez López

Alfred Tordu a mis 3/10.

Annotation :

Réalisé par un ancien de Walt Disney Animation, ce qui se fait clairement sentir, tant le long-métrage respire le Disney des années 90 par son ambiance, son animation et sa mise en scène.
De plus, la modélisation 3D de personnages et décors conçus en 2D donne au film un cachet particulier, notamment dans les textures, le rendant particulièrement agréable à l’œil.

Il n'en faut visiblement pas plus pour nos amis de la critique encensent ce dessin-animé espagnol qui a eu le mérite de concurrencer les grands studios d'animation sur leur propre terrain. Enfin presque, étant donné qu'il est exclusivement diffusé sur Netflix a l'international. Mais si la technique est en effet irréprochable, le scénario lui, est absolument affligeant.

Partant d'un concept sympathique, Sergio Pablos n'a pourtant accoucher que d'une histoire éculée, remplie de clichés récurrents du genre et avec en tête d'affiche, un personnage principal insupportable. Autant en VO qu'en VF d'ailleurs. La morale niaise et l'humour poussif auront eu raison de ma indulgence naturelle pour les films d'animation.

Uncut Gems
6.9

Uncut Gems (2019)

2 h 15 min. Sortie : 31 janvier 2020 (France). Thriller, Drame

Film de Josh Safdie et Benny Safdie

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Le concept aurait pu être poussé beaucoup plus loin, mais les frères Safdie parviennent néanmoins à nous mettre dans la tête d'Howard,un escroc notoire englué dans des sables mouvants d'emmerdes et luttant pour s'en défaire en se raccrochant à toutes les branches qu'il trouve, même les plus fragiles.
Howard pourrait être détestable, mais on se prend immédiatement d'empathie pour lui, devant l'ampleur de sa situation et l'énergie qu'il met à essayer de s'en sortir. La réussite du personnage est aussi à mettre au crédit d'Adam Sandler, étonnamment crédible dans un rôle à contre-emploi et qui porte le film seul sur ses épaules.

La mise en scène n'a rien d'exceptionnelle mais reste efficace. Le rythme nerveux du long-métrage, accentué par la profusion de dialogues et d'actions montrés à l'écran, tout ceci rend compte du quotidien d'Howard, constamment sous pression et sollicité de toutes parts. Le point d'orgue du film étant bien entendu son dernier tiers dans lequel il ne se passe pas grand chose, mais où la tension est maintenue d'une main de maître. Jamais un match de basket ne m'aura autant captivé depuis mes heures de gloire au stade Sabaté de Montpellier.

Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon
7.7

Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (1970)

Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto

1 h 55 min. Sortie : 16 octobre 1970 (France). Policier, Drame

Film de Elio Petri

Alfred Tordu a mis 5/10.

Annotation :

J'aurais dû adoré cette satire de la police qui dépeint des hommes de pouvoir imbus d'eux-mêmes, préférant s'acharner sur des opposants politiques plutôt que de soupçonner un des leurs, quand bien même ce dernier fait tout pour les mettre sur sa propre trace.
Or le propos du film paraît terriblement convenu et l'histoire est trop absurde pour être prise au sérieux, mais pas assez pour être réellement drôle.

Je me doute qu'en 70, le film avait une fraicheur inédite et devait bien plus résonner chez ses contemporains. Mais pour moi, il apparaît aujourd'hui daté, même si son message lui, reste intemporel.

Cléo de 5 à 7
7.4

Cléo de 5 à 7 (1962)

1 h 30 min. Sortie : 11 avril 1962. Comédie dramatique, Musique

Film de Agnès Varda

Alfred Tordu a mis 2/10.

Annotation :

Je trouvais l'idée du film assez belle et m'étais figuré un tout autre film. Mais comme avec La Pointe Courte, je retiens surtout de beaux plans au sein d'un film chiant, mal joué et dont les 90min semblent en durer dix mille tellement les scènes sont étirées alors qu'il ne s'y passe rien.

Je ne sais pas si j'ai vraiment bien compris les intentions de base. Mais si le but était de réaliser le portrait d'une femme de son époque, incomprise par son entourage de bourgeois pédants. Le résultat me semble foiré, étant donné que le caractère capricieux du personnage empêche tout attachement à son égard, surtout si au final on découvre qu'elle n'était effectivement pas malade et que c'était juste une pauvre petite en manque d'attention qui avait juste besoin de rencontrer le prince charmant.

Monsieur & Madame Adelman
7

Monsieur & Madame Adelman (2017)

2 h. Sortie : 8 mars 2017. Romance

Film de Nicolas Bedos

Alfred Tordu a mis 8/10.

Annotation :

En à peine 2h de film, Nicolas Bedos réussit à nous conter l'épopée d'un couple sur 40 années de vie commune. Décrivant une à une toutes les étapes par lesquelles passent deux amoureux transits au fil du temps. De l'excitation des débuts à l'attente inexorable de la mort, en passant par l'embourgeoisement, la vie de famille, les tromperies, la rupture ou la réconciliation. Le tout mêlé à la vie d'artiste que mène Mr Adelman qui connaîtra elle aussi bien des évolutions avec le temps et dont l'existence personnelle impactera nécessairement son oeuvre.

Si l'on peut reprocher à juste titre le cinéaste débutant de se vautrer allègrement dans des clichés éculés. Ce dernier parvient toujours à nous faire oublier la banalité apparente des situations qu'il met en scène, car il apporte systématiquement quelque chose de personnelle dans son écriture qui le distingue des autres.
Le film est très drôle, les dialogues y sont savoureux, les personnages parfaitement construits et il se dégage du script un sentiment de vécu et de vérité malgré les poncifs utilisés. Un sentiment qui nous donne l'impression d'être face à notre passé, notre présent ou notre futur et c'est la raison pour laquelle, le film résonne autant chez la plupart de ses admirateurs.
D'autant qu'il bénéficie d'un soin esthétique particulier, ce qui accentue la crédibilité de ce qui se joue pour nous à l'écran.

Jojo Rabbit
7.1

Jojo Rabbit (2019)

1 h 48 min. Sortie : 29 janvier 2020 (France). Comédie, Drame, Guerre

Film de Taika Waititi

Alfred Tordu a mis 3/10.

Annotation :

Heureusement qu'Hitler et Scarlett Johansson apparaissent ponctuellement pour nous décrocher un sourire, autrement qu'est ce qu'on s'emmerde...

Je peux me tromper, mais j'ai senti l'influence de Wes Anderson dans ce film. Par le choix des musiques, l’artificialité assumée de la direction artistique, le ton enfantin malgré la dureté du récit et la caméra fixe, filmant sur la même échelle de plan, le plus souvent en grand angle.
Sauf que chez Anderson, il y a un réel travail esthétique qui se sent dans la composition des plans, la direction d'acteurs ou le découpage. Chose qu'on ne retrouve absolument pas chez Waititi. Son film est extrêmement plat et manque cruellement de mise en scène (hormis quand il pompe les idées d’autrui).

Le scénario est quant à lui horriblement mal écrit. Comme tout bon film Enfer qui se respecte, l'histoire accumule les longueurs pour atteindre péniblement la barre excessive des 120min, créant des problèmes de rythme évidents qui le plombe considérablement.
La relation entre Jojo et Elsa ne fonctionne pas du tout car elle est très mal développée. Les deux interprètes n'ont aucune alchimie et pas suffisamment de scènes pour que l'on sente réellement une amitié se former entre eux. Le revirement de Jojo paraît trop soudain, mal amené et donc on y croit pas.
Mais le soucis majeur vient de la dramaturgie. Étant donné que tout est constamment dédramatisé et qu'aucune forme de danger ne pointe le bout de son nez avant un bon moment, le film est totalement dénué d'enjeux. Et quand il y a du danger, il est tourné en dérision par son réalisateur. La visite de la Gestapo n'est traitée que sous l'angle de la comédie, il ne s'en dégage aucune tension vu que rien n'est prit au sérieux dans cette séquence.

Mais le pire étant quand, après 1h30 où Taika Waititi a était en mode "lol les nazis", un tragique évènement survient brutalement et fait ainsi basculer le film dans le drame plus total.
En soit la scène fonctionne car elle est prise au sérieux, elle est inattendue même si elle avait été subtilement préparée en amont et la mère de Jojo était de toute façon le seul personnage pour qui on avait un minimum d'affection.
Reste que de basculer aussi frontalement dans le drame après 1h30 de pure gaudriole, tout ça pour repartir ensuite dans le même délire ; c'est extrêmement putassier en plus de rendre le film inconsistant dans ses intentions artistiques.

The Gentlemen
7.1

The Gentlemen (2019)

1 h 53 min. Sortie : 5 février 2020 (France). Action, Comédie, Gangster

Film de Guy Ritchie

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

L'histoire met du temps à démarrer, c'est du déjà vu et c'est assez creux mais bon en vrai c'est sympa. Les acteurs sont très bons et j'avoue être assez réceptif aux thrillers tarantinesques de ce genre.
Dans la liste des films à voir avec son daron, je vous le recommande.

Scream 2
5.7

Scream 2 (1997)

2 h. Sortie : 8 juillet 1998 (France). Épouvante-Horreur

Film de Wes Craven

Alfred Tordu a mis 3/10.

Annotation :

Cest assez amusant de voir les protagonistes se moquer des suites paresseuses et inutiles quand on voit la piètre qualité de Scream 2.
Ces mots résonnent comme un aveux d'échec de la part d'un réalisateur n'ayant pas réussi à se renouveler durant le court laps de temps séparant la sortie du premier et du second volet de sa saga.

L'histoire y est beaucoup moins réussit. Le mélange des tons ne fonctionnent plus, l'aspect méta se fait plus poussif et le film est plombé par des séquences de dialogues interminables et des sous-intrigues dont on se moque éperdument. Tout ça pour aboutir à un retournement ridicule avec beaucoup moins de sens que le précédant, ainsi qu'un final absolument nullissime.

Reste malgré tout quelques beaux élans de mise en scène, comme le meurtre au studio d'enregistrement, la scène en voiture ou la formidable séquence d'introduction jouant astucieusement avec le spectateur de 1997 en reproduisant le contexte dans lequel il regarde le long-métrage et en faisant le théâtre du premier meurtre.

1917
7.6

1917 (2019)

1 h 59 min. Sortie : 15 janvier 2020 (France). Drame, Guerre

Film de Sam Mendes

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Une histoire simple présentant une vision assez nuancée de la guerre. On y montre à la fois la franche camaraderie des soldats, le cadre désolé dans lequel ils évoluent et le danger imprévisible qui les guettent en permanence, le courage dont ils font preuve, ainsi que l’orgueil et l'inhumanité de leurs dirigeants.
L'objectif étant que tout le monde puisse être en accord avec les valeurs du long-métrage, le rendant de fait terriblement consensuel.

Mais son principal intérêt réside dans l'immersion qu'il propose au spectateur. Si le choix d'un unique plan séquence limite quelque peu la mise en scène de Sam Mendes, donnant par moments l'impression qu'il tente avant tout de bien cadrer l'action malgré ses contraintes techniques, forcé de reconnaître que le partit prit va avec l'idée que les soldats sont prisonniers d'un conflit sans fin, les contraignant à être toujours sur le qui-vive quoi qu'il advienne.

En outre, la réalisation joue habillement sur le hors champ et parvient à nous faire ressentir le temps qui passe, accentuant ainsi considérablement notre empathie pour les personnages lors de certaines scènes étant donné que, nous vivons avec eux leur souffrance en temps réel, sans que jamais rien ne soit ellipsé.

Queen & Slim
6.8

Queen & Slim (2019)

2 h 12 min. Sortie : 12 février 2020 (France). Drame, Romance, Thriller

Film de Melina Matsoukas

Alfred Tordu a mis 3/10.

Annotation :

J'aime bien le fait que les deux héros qui n'ont fait que se défendre face à une bavure dont ils furent les victimes, se retrouvent malgré eux porte-étendard de toute un mouvement de contestation contre le racisme et les violences policières, observant ainsi toutes les réactions, bonnes ou mauvaises que leur acte a suscité chez les personnes racisées.

Mais le reste est décevant. Malgré la sympathie des deux interprètes, leur romance est incroyable téléphonée. La réalisatrice abuse de ficelles scénaristiques bien visibles pour faire avancer son histoire et dramatise à outrance les moments clés du film, comme lors de son final beaucoup trop exagéré.
La cavale qui devait être le point fort du métrage est assez peu palpitante étant donné qu'un seul véritable obstacle ne se dresse sur leur route. Les rencontres qu'ils font tout au long de leur périple finissent par se ressembler et l'ambiance posée, presque mélancolique du film ne m'a pas convaincu. Surtout si l'on compare avec ce que promettait la bande-annonce.

Naqoyqatsi
6.1

Naqoyqatsi (2003)

1 h 29 min. Sortie : 21 janvier 2003 (États-Unis). Expérimental

Documentaire de Godfrey Reggio

Alfred Tordu a mis 2/10.

Annotation :

L'antithèse de Koyaanisqatsi.

Là où le premier film de Godfrey Reggio était limpide et nous faisait passer son message de manière sensorielle, par des moyens purement cinématographique. Naqoyqatsi est lui beaucoup plus cérébrale.
On assiste donc à un déluge d'images shitpost transformées sur Movavi, ainsi que des animations 3D à la pointe de la technologie... dans les années 90.
Tout cela pour un rendu laid, beaucoup plus abstrait et inutilement cryptique.

Le film est extrêmement brouillon, aucune réelle progression ne se fait sentir, tant est si bien que l'ennuie pointe rapidement le bout de son nez, à moins de jouer le jeu de la branlette intellectuelle.
Reste la musique de Philip Glass, toujours extraordinaire, même si elle a cette fois du mal à résonner aussi bien avec les images que par le passé.

Roubaix, une lumière
6.5

Roubaix, une lumière (2019)

1 h 59 min. Sortie : 21 août 2019. Thriller, Drame, Policier

Film de Arnaud Desplechin

Alfred Tordu a mis 4/10.

Annotation :

On m'explique l'intérêt d'adapter en long-métrage un documentaire déjà existant ?

Parce que oui, du coup, la qualité du film réside dans le réalisme des situations et des personnages qui y sont dépeints (même si la police semble quelque peu idéalisée). Mais la réalisation bancale et les dialogues très verbeux atténuent considérablement le naturalisme du récit. Et donc, quel est intérêt d'aller voir une vérité tronquée alors qu'on peut directement l'observer dans sa version d'origine ?

Si encore Desplechin avait profité de son partit prit pour étoffer les personnages secondaires ou avait prit une direction plus "cinématographique". Mais non. Le film s'enferme dans un entre-deux qui ne fonctionne pas.

Reste le casting impeccable. Sara Forestier en tête évidemment.

Le Cas Richard Jewell
7

Le Cas Richard Jewell (2019)

Richard Jewell

2 h 11 min. Sortie : 19 février 2020 (France). Biopic, Drame, Policier

Film de Clint Eastwood

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

Clint Eastwood n'a pas son pareil pour raconter l'histoire d'un innocent acculé par un système défaillant l'ayant prit pour cible. Le réalisateur arrive à nous prendre immédiatement d'empathie pour son héros, sans pour autant occulter les zones troubles de sa personne, afin de montrer plus tard comment chacune d'entre-elle lui portera préjudice.

Le film réussit ses principales intentions, servit par d'excellents acteurs malheureusement trop sous-exploités à Hollywood.
Dommage que les seconds-rôles, en particulier les antagonistes, soient traités de manière aussi caricaturale. Malgré la véracité de l'histoire et la réutilisation d'images d'archives accentuant la crédibilité du récit, Eastwood n'a eu pourtant aucun problème à tordre la réalité pour recourir à de grosses facilités d'écriture. Ces erreurs desservent malheureusement un scénario qui aurait pu être beaucoup plus émouvant.

Midnight Express
7.6

Midnight Express (1978)

2 h 01 min. Sortie : 13 septembre 1978 (France). Biopic, Drame, Thriller

Film de Alan Parker

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Pas subtile pour un sous et un chouia caricaturale dans sa représentation de la Turquie et du monde carcéral. Mais Alan Parker parvient malgré tout à nous faire ressentir l'évolution de son héros grâce à une parfaite maitrise de la mise en scène et de sa narration.

C'est justement parce qu'il n'a pas peur d'être excessif dans le traitement de son sujet qu'il réussit si bien à nous transmettre la psyché de Billy, petit dealer insignifiant piégé dans une univers lugubre, remplit de monstres violents et dont chaque porte de sortie disparaîtront les unes après les autres. Au point que Billy accepte son sort, basculant l'espace d'un instant dans un autre monde, présageant la folie lancinante de Pink Floyd : The Wall.

Tout est si bien incarné dans Midnight Express, y comprit les second-rôles pourtant peu étoffés, que l'on se laisse facilement emporté par le film malgré ses facilités.

Alice et le Maire
6.2

Alice et le Maire (2019)

1 h 43 min. Sortie : 2 octobre 2019 (France). Comédie dramatique

Film de Nicolas Pariser

Alfred Tordu a mis 5/10.

Annotation :

Alice, une philosophe bourrée d'idées mais sans perspective d'avenir est embauchée pour aider le maire de Lyon, homme politique de renom visant la présidentielle, mais totalement à court d'idées pour la suite de sa carrière.
La jeune fille tentera donc d'insuffler un nouveau souffle créatif à son vieux briscard de patron, même si ce dernier est constamment sollicité de toutes parts et s'entoure plus de communicants que d'intellectuels.

Le propos est assez évident mais il est plutôt bien développé. Le film donne lieu à des discussions intéressantes sur les idéaux que devrait porter la gauche de 2019, ce qui permet au maire sortant de se mettre à la page, même si il constatera également ses propres limites liées à son statut et d'autres facteurs qui le dépasse. Des échanges servit par un savoureux duo composé d'interprètes qui se complète à la perfection.

Mais il aurait fallut que le film se concentre exclusivement là-dessus au lieu de se perdre dans d'étirer son récit à outrance et de se perdre dans des sous-intrigues ennuyeuses.

En avant
6.8

En avant (2020)

Onward

1 h 42 min. Sortie : 4 mars 2020 (France). Animation, Comédie, Aventure

Long-métrage d'animation de Dan Scanlon

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

Premier projet réalisé sans la supervision de John Lasseter, dirigé par le réalisateur de Monstres Academy et sortant en catimini durant une période creuse, sans presque aucune promotion pour le soutenir. Le dernier Pixar sentait la catastrophe industrielle à tous les niveaux. La pandémie de Coronavirus ayant stoppé net sa course après seulement 1 semaine d'exploitation en salle ; il est donc partie pour être le plus gros échec du studio et logiquement le plus méconnu de leurs productions.
Et pourtant, moi qui m'attendait à un produit bancal type Le Voyage d'Arlo, qu'elle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai finalement découvert une histoire touchante de deuil et de transmission familiale dans un univers extrêmement singulier, le tout au sein d'un récit hilarant et riche en aventures. Soit, l'antithèse de Toy Story 4, donc...

Certes, l'intrigue est un peu trop rushée, les facilités d'écriture sont légions et les personnages secondaires sont quelque peu laissés sur le banc de touche, mais l'histoire fonctionne remarquablement bien, principalement grâce à la relation fraternelle qui y est dépeinte.
La thématique du deuil est abordée frontalement à travers le personnage de Ian qui peine à marcher dans les traces de son père, l'idéalisant à outrance alors qu'il ne l'a jamais connu. Heureusement, le patriarche a laissé une quête à ses deux enfants qui leur permettront de se découvrir et de se dépasser sous tous les angles, faisant également évoluer dans leur sillage, tout leur petit univers peuplé de créatures fantastiques, qui renoueront elles-mêmes avec leurs racines pour mieux s'épanouir dans leur vie respective.

La question de l'héritage et de sa transmission jalonne ainsi tous les aspects du long-métrage et elle est d'autant plus pertinente qu'elle fait écho à l'histoire personnelle du studio.
Car lors de la production de sa production, l'équipe de Pixar a dû également affronter le deuil de Maître Lasseter qui avait jusque là superviser tous leurs projets. Et à l'instar des protagonistes du film, ils ont tenté de revenir aux fondamentaux pour aller de l'avant, tout en volant cette fois de leurs propres ailes. C'est ce par ce prisme qu'En Avant apparaît alors bien moins anecdotique qu'il n'en a l'air.

Buñuel après l’Âge d’or
6.7

Buñuel après l’Âge d’or (2019)

Buñuel en el laberinto de las tortugas

1 h 20 min. Sortie : 19 juin 2019 (France). Drame, Biopic, Animation

Long-métrage d'animation de Salvador Simó

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

Sympathique dessin-animé qui, à travers le tournage de "Terres sans Pain", dresse le portrait d'un réalisateur partagé entre le devoir d'informer le grand public sur les conditions de vie calamiteuses dans les Hurdes ; et ses obsessions artistiques propres qui menacent de nuire à l'efficacité de son documentaire. Un dilemme éthique qui le poussera finalement à canaliser ses idées sans se renier, afin de donner du poids à une réalité que seul son sens de la mise en scène pourra représenter dans toute sa cruauté.
Dommage que la durée du film ne permette pas à son auteur d'approfondir davantage ses thématiques et ses personnages.

Convoi exceptionnel
4.5

Convoi exceptionnel (2019)

1 h 22 min. Sortie : 13 mars 2019. Comédie dramatique

Film de Bertrand Blier

Alfred Tordu a mis 2/10.

Annotation :

Si y en a qui veulent vraiment voir ce que c'est que le néant du cinéma, ben le voilà.

La Lutte des classes
5.6

La Lutte des classes (2019)

1 h 43 min. Sortie : 3 avril 2019. Comédie

Film de Michel Leclerc

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

Le film souffre d'un classicisme formel autant dans sa mise en scène que dans son écriture, mais se révèle en revanche pertinent et drôle sur le traitement de son sujet et la manière dont il dépeint les bobos gauchos piégés dans leurs contradictions idéologiques.
Ramzy y campe par ailleurs, l'un de ses meilleurs rôles.

Raoul Taburin
5.8

Raoul Taburin (2019)

1 h 30 min. Sortie : 17 avril 2019. Comédie

Film de Pierre Godeau

Alfred Tordu a mis 3/10.

Annotation :

J'apprécie l'aspect bande-dessinée hérité de l’œuvre originale de Sempé et qui se retrouve ici par la légèreté assumée de l'histoire et les costumes des personnages qui restent identiques quelque soit l'époque ou la situation.
Mais la fantaisie de l'histoire est totalement desservit par une réalisation plate et un scénario affreusement bancal. Aussi, même si on capte la poésie sous-jacente qui découle du récit, celle-ci ne transparaît jamais à l'écran.

L'Homme qui tua Liberty Valance
8

L'Homme qui tua Liberty Valance (1962)

The Man Who Shot Liberty Valance

2 h 03 min. Sortie : 3 octobre 1962 (France). Western

Film de John Ford

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Œuvre testamentaire dans laquelle John Ford met en scène la fin d'un monde dont il a lui-même contribué à forger la mythologie.

Dans ce film, ce ne sont plus les indiens, mais les habitants du Far West qui représentent la sauvagerie contre laquelle tentera de lutter le personnage de Ransom Stoddard, campé par James Stewart. Un avocat à la tête bien remplie mais totalement inadapté à un monde où règne surtout la loi du plus fort. En temps normal, le personnage de Tom Doniphon apparaîtrait logiquement comme le héros de l'histoire. Sauf que, contre toute attente et malgré l'importance de son rôle au sein du récit, celui-ci va complètement s'effacer au profit de Stoddard qui, en apportant l'éducation et la politique Shinbone, se révèlera être le meilleur remède contre la barbarie dont Liberty Valence n'est que le symptôme.

Ford dépeint ainsi une vision plus cynique du Far West, loin de son idéalisation mythologique et qui se retrouvera par la suite sur l'ensemble du Western Spaghetti.
Et sous cet angle, difficile de ne pas interpréter l'effacement et la mort concrète de la figure mythique de Jonh Wayne, comme un passage de relais à la nouvelle génération.

La Reine Margot
6.8

La Reine Margot (1994)

2 h 39 min. Sortie : 13 mai 1994. Biopic, Drame, Historique

Film de Patrice Chéreau

Alfred Tordu a mis 4/10.

Annotation :

Sex, meurtres, complots, trahisons et manipulations sont à l’œuvre dans ce Game of Thrones français certes, esthétiquement parfait, mais si outrancier dans sa dramatisation qu'il en devient risible, en plus d'être affreusement long.
De plus, si Patrice Chéreau avait semble t-il un talent indéniable pour composer ses plans et diriger avec brio ses comédiens, dès s'agit de filmer du mouvement, cela devient difficilement lisible et ça gâche les meilleurs moments du long-métrage.

Il était une fois en Amérique
8.4

Il était une fois en Amérique (1984)

Once Upon a Time in America

3 h 49 min. Sortie : 23 mai 1984. Drame, Gangster

Film de Sergio Leone

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Un peu déçu compte tenu de la longueur du métrage et de sa réputation. Que ce soit dans son récit, ses personnages ou dans sa vision du grand-banditisme, Il Était une fois en Amérique respire le classicisme à tous les étages. Et à titre de comparaison, je préfèrerais toujours l'approche de Scorsese dans Les Affranchis, abordant également la question des relations amicales et amoureuses au sein d'un univers mafieux ; que celle de Leone qui me laisse beaucoup plus apathique envers ses protagonistes et m'empêchent de pleinement adhérer au récit.

Cela dit, je reconnais que le film traite également très bien son sujet. Leone habitué aux effets de style clinquants qui devenaient selon moi beaucoup caricaturales dans "Il Etait une fois dans l'Ouest," opte cette fois-ci pour une mise en scène plus sobre mais tout aussi riche de sens. Les 4h passent étonnamment bien malgré un rythme assez lent pas toujours justifié et la narration non-linéaire apporte une réelle plus valu au film. Dans la mesure où, elle renforce notre curiosité pour l'histoire, tout en allant de paire avec l'état d'esprit du vieux De Niro, se remémorant sa vie avec regrets et nostalgie.

Les bourreaux meurent aussi
7.5

Les bourreaux meurent aussi (1943)

Hangmen Also Die

2 h 14 min. Sortie : 27 août 1947 (France). Drame, Thriller

Film de Fritz Lang

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Le film vaut le détour pour le jeu du chat et de la souris qui s'opère, entre les nazis parfaitement iconisés et d'honnêtes gens embarqués dans la résistance pour protéger le responsable d'un assassinat politique.
L'aspect propagandiste de l'oeuvre qui s'explique par son contexte de production, alourdit quelque peu le propos. Et l'on sera bien plus touché par le personnage d'Anna Lee, hésitant à trahir son camp pour protégé la vie de son père, que par cet immense groupe d'activistes tous dévoués à leur cause, sans exception.

Mais ce traitement peu réaliste de la résistance tchèque développe finalement bien l'idée que face à la machine nazie, il convient de lui opposait une machine tout aussi organisée pour la combattre et que par conséquent, l"unité et le sacrifice au nom du bien commun était de mise. Un message que Fritz Lang devait juger nécessaire de rappeler en 1943. Dommage que ce dernier ne le fasse pas plus passer par sa mise en scène. Le vieux bougre ne faisant qu'appliquer ses gimmicks habituels sans faire preuve d'une grande inventivité par rapport aux précédents films que j'ai pu voir de lui.

Il était une fois la révolution
7.9

Il était une fois la révolution (1971)

Giù la testa

2 h 37 min. Sortie : 29 mars 1972 (France). Western, Action, Drame

Film de Sergio Leone

Alfred Tordu a mis 9/10.

Annotation :

A mes yeux, le meilleur film sur la révolution. Tout y est, absolument tout.
L'homme du peuple s'engageant pour des motifs purement tribaux avant de prendre part au combat quand la situation l'affectera personnellement, ce même homme rabaisser par les élites révolutionnaires prétendants défendre les plus faibles tout en prenant toujours l'ascendant sur eux, le vieux révolutionnaire désabusé et l'amitié improbable mais qu'il nouera avec le personnage principal. Tout ceci est traité avec une rare intelligence au sein d'un western fleuve se donnant les moyens pour rendre à l'écran, l'ampleur de son sujet.
Assurément le film le plus spectaculaire de Sergio Leone, peut-être même son meilleur.

Contagion
5.8

Contagion (2011)

1 h 46 min. Sortie : 9 novembre 2011 (France). Catastrophe, Drame, Thriller

Film de Steven Soderbergh

Alfred Tordu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je ne m'attendais pas à ce que le film soit autant détesté ici. Que lui reproche t-on exactement ? Son aspect trop documentaire ? Son manque de fond ? Le fait qu'on arrive pas à se sentir concerné par tous ces évènements ? Pense tu c'est tellement éloigné de nous cette situation, comment est ce que ça pourrait nous atteindre.

A entendre ce genre de critiques, la fiction d’anticipation n'aurait aucun intérêt, quand bien même ils en portent d'autres aux nus, tout aussi réalistes et prémonitoires dans le traitement de leur sujet mais qui ont pour avantage d'avoir prouvé leur véracité avec le temps. Sauf que tout récit d'anticipation a pour but d'empêcher le pire. Si l'on avait prit la peine de regarder Contagion pour ce qu'il était vraiment, on aurait vu que le long-métrage montrait l’incapacité de notre société à gérer une pandémie de grande ampleur. Il mettait en exergue tous les failles du système, tous les comportements humains qui seraient à l'oeuvre dans pareille situation. Nous invitant de fait, à prendre des mesures pour éviter que la matérialisation de ce scénario.

Or à sa sortie, le film n'était pas en phase avec son époque. Ceux qui l'attendaient comme un film catastrophe ont été logiquement déçu du résultat. Soderberg ne montrant rien de spectaculaire, juste la froide et logique réalité possible. Une réalité imperceptible pour le grand public de 2011.
Aussi, les gens qui verront ce film maintenant, ne le verrons pas comme les spectateurs d'il y a 9ans. Ceux qui le reverront augmenteront d'eux-mêmes leur note et je vous garanti qu'on le retrouvera en première place du Top 111 des années 2010, d'ici 2021.

Alfred Tordu

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