Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

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La véritable responsable de la formule "prolétaires de tous les pays, unissez-vous". Noble désargentée, ouvrière coloriste, féministe, socialiste utopique, mystique illuminée : Tristan a eu une vie brève mais peu banale. Ce livre, paru à titre posthume en 1980, chronique le tour de France qu'elle entreprend à la manière des Compagnons afin d'aller au contact des ouvriers et de relater leurs vies et leurs aspirations. Foudroyée par la fièvre, affaiblie par les séquelles de violences exercées par son mari, elle s'éteint à Bordeaux en 1844 sans avoir le temps d'achever cette œuvre.

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Perdiguier livre un témoignage irremplaçable sur le monde des compagnons du devoir à un moment (la Restauration) où les chamailleries entre branches concurrentes menacent la survie du mouvement. Menuisier, ce livre paru en 1840 le rendit célèbre et inspira entre autres à Georges Sand, dont il était l'ami, son livre Le Compagnon du Tour de France (1840).

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Anthologie d'écrits ouvriers des années 1830 à 1850, avec, classés thématiquement : des tracts, articles, chansons... brève remise en contexte par le philosophe Jacques Rancière et l'historien Alain Faure.

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En 1830, alors qu'il a 15 ans, Nadaud effectue le premier de ses voyages à Paris depuis la Creuse, en compagnie de son père et d'autres maçons de son village. Le travail saisonnier (les maçons ne travaillent qu'à la belle saison) nécessite des allers-retours annuels entre le village et la ville, qu'il relate dans ses mémoires. Républicain, Nadaud finit par se fixer à Paris, et participe à la vie politique de la deuxième et troisième république, luttant pour améliorer la condition ouvrière.

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Ouvrier dans la laine dès l'age de 7 ans (c'était en 1840, avant le Code du travail) Truquin traverse le XIXe siècle en exerçant tous les métiers et en étant de toutes les révolutions. Exilé au Paraguay après la Commune de Lyon, il rédige en 1887 ces "Mémoires" qui se veulent un moyen de mobiliser les jeunes générations dans la lutte pour le socialisme. Truquin, contrairement à la majorité des auteur.e.s de la liste, restera toute sa vie ouvrier, sans connaitre ou chercher de gloire littéraire.

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Une anthologie des écrits d'Eugène Varlin, internationaliste, mutuelliste, féministe, BG et communard.

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Divers écrits d'ouvriers et d'ouvrières majoritairement saints-simoniens, commentés et reliés entre eux par le philosophe Jacques Rancière. Concerne surtout les années 1830 à 1890 si mes souvenirs sont bons.

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A partir de document écrits par Lucie Beaud, ouvrière tisseuse de la soierie genobloise au début du XXe siècle, l'historienne Michelle Perrot retrace la vie d'une ouvrière anonyme et combative.

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Fille d'un charpentier et d'une journalière, Audoux commence à travailler comme bergère avant de monter à Paris où elle se fait couturière. Son premier roman autobiographique, Marie Claire, reçoit le prix Femina en 1910 et est un succès public. Cette suite évoque plus précisément le travail en atelier d'Audoux, le premier volume étant surtout occupé par l'enfance et l'adolescence de l'auteure.

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Tout est dans le sous-titre : analyse par l'historien Xavier Vigna d'écrits ouvriers français au XXe siècle, avec des chapitres thématiques et de longues citations. Éclaire également les mécanismes qui poussent les prolétaires à prendre la plume.

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Fils d'un charpentier, Poulaille crée le mouvement de la "littérature prolétarienne" dans l'entre-deux-guerres, en gros une littérature par le peuple, pour le peuple, un peu dans l'esprit de cette liste : est écrivain prolétarien la personne nées de parents ouvriers ou paysans, autodidacte, idéalement encore engagé dans une activité manuelle et prenant pour sujet la vie de la classe laborieuse. Bref, « Pour parler de la misère, il faut l’avoir connue ». Poulaille s'y colle lui même avec son cycle romanesque, le pain quotidien, qui suit la vie d'une famille ouvrière et notamment de Loulou Magneux, double à peine déguisé de l'auteur.

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Fils d'une modiste et d'un cordonnier, handicapé par la tuberculose, Guilloux survit de petits boulots avant que ce premier roman semi-autobiographique ne lance sa carrière d'écrivain "prolétarien" dans l'entre-deux-guerres. Il s'inspire entre autres de son enfance passée dans les cercles socialistes, où son père militait.

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Mineur à 15 ans dans le borinage belge, figure importante de la littérature prolétarienne, ses œuvres se concentrent sur les 20 ans qu'il passa dans la mine, où il contracte la silicose qui finira par l'emporter.

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Figure majeure du réalisme socialiste (le corollaire un peu moins démocratique de la littérature prolétarienne), proche de Lénine puis de Staline qui en fait un des écrivains officiels du régime soviétique. Avant de devenir un des piliers de la propagande russe, il écrit dans les années 1910 son autobiographie en trois volumes (voir aussi Ma vie d'enfant (1914) et le dernier tome Mes universités (1923)). Orphelin à 10 ans, il est élevé par ses grands-parents teinturiers, quitte l'école à 12 ans et exerce divers métiers dans la Russie de la fin du XIXe siècle.

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Fils d'un cordonnier et d'une ouvrière de la chaussure, Guéhenno travaille lui même dans cette branche avant d'obtenir son bac et de mener une carrière universitaire et littéraire qui le mènera jusqu'à l'Académie Française en 1962. Ce livre autobiographique raconte ses jeunes années dans un milieu ouvrier breton, et notamment la grande grève de Fougères en 1907.

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Fils d'une famille paysanne sédentarisée par les hauts fourneaux du nord-est de la France, Navel découvre l'idéologie libertaire à Lyon, où sa famille s'était réfugiée pendant la grande guerre. Électron libre, il exerce mille métiers : ouvrier dans les grandes usines taylorisées, chez Citroën, dans l'aéronautique, mais aussi terrassier sur le chantier de l’exposition universelle de 1937, ouvrier agricole, et même apiculteur ! Ce récit autobiographique s'achève juste après les grèves de 1936 sur des pages magnifiques qui retranscrivent tout l'espoir que cette période a pu susciter chez les ouvriers et les ouvrières.

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Le futur historien et critique de la littérature prolétarienne livre un regard rétrospectif sur ses années d'errance entre Nantes, où il est manutentionnaire, aide-comptable, mécano, emballeur, et le Paris de l'après-guerre qui le voit manœuvre d'usine, peintre en bâtiment, et finalement bouquiniste. Livre écrit en 1953 alors qu'il avait 25 ans, de nombreux autres suivront.

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Hoggart est un pionnier des Cultural Studies anglaises avec son magistral The Uses of literacy (traduit en France en 1970 sous le titre pété "la culture du pauvre") qui repose en partie sur son expérience dans les quartiers populaires de Leeds. Cette autobiographie parue en 1988 pose un regard rétrospectif sur son enfance mais aussi sur sa condition de transfuge de classe.

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Agrégée de philo, gentiment illuminée, engagée à la gauche de la gauche, Simone Weil travaille six mois en usine entre 1934 et 1935, une expérience des cadences infernales et de la chaine qu'elle relate dans ses carnets d'usine publiés à titre posthume. Elle lance une tradition des intellectuel.les "établis" en usine, qui fleurira après mai 68 (voir plus bas).

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Issu de la classe moyenne (son père était comptable), normalien, maoïste, Linhart est à l'origine du mouvement des "établis" en usine, ces étudiant.e.s qui, à partir de 1967, choisissent de rejoindre les rangs de la classe ouvrière, pour quelques mois ou plusieurs années. Linhart lui même travaillera environ un an chez Citroën comme OS (Ouvrier Spécialisé), expérience dont il tire ce livre, qui dénonce la rationalisation qui bat son plein, la stupidité des chefs ("les grosses légumes"), et la marche implacable du "progrès" technique.

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Le récit de l'enfance de Charef, fils de terrassier et plus tard manœuvre lui même, passée dans les bidonvilles de Nanterre dans les années 1960.

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Encore un premier roman semi-autobiographique ! L'auteur prend pour cadre sa Nottingham natale, le héros travaille à l'usine de vélo qui employait le père de Sillitoe et où Sillitoe a lui même travaillé quatre ans. Arthur Seaton, le protagoniste, est tout comme Sillitoe un dragueur invétéré en colère contre la société étouffante des années 1950-60. Sillitoe s'inscrit (à son corps défendant) dans le mouvement des "jeunes hommes en colère" jeunes auteurs de la working class ayant pris la plume pour dénoncer leur situation.