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Raoul Walsh - Commentaires

Cinéaste du mouvement, de l’intensité, de l’aventure, du théâtre de la vie et de la passion, serviteur fiévreux d’une grande tradition américaine du récit et du genre, qui nourrit le cinéma de son sens universel du spectacle, Walsh est un artiste passionnant, dont la filmographie compte notoirement ...

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19 films

créee il y a plus de 11 ans · modifiée il y a plus d’un an

Le Voleur de Bagdad
7.3

Le Voleur de Bagdad (1924)

The Thief of Bagdad

2 h 35 min. Sortie : 23 mars 1924 (États-Unis). Aventure, Fantastique, Romance

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

L’un des contes des "1001 Nuits" à l’américaine, ou une coloration complète de l’esprit original, un travestissement bondissant, une altération exotique et pailletée à la gloire du spectacle hollywoodien. Il est amusant de constater que la même année Fritz Lang réalisait "Les Nibelungen", qui partage bien des points communs avec cette fantaisie orientale. On y traverse des aventures périlleuses, on doit y triompher de dangers et d’épreuves aux quatre coins du monde, affronter des monstres énormes, conquérir des trésors, parcourir les sommets des cieux et les tréfonds des océans. Walsh orchestre tout cela avec inventivité et dynamisme, en s’appuyant sur des décors impressionnants (Bagdad est son architecture gigantesque) et en parvenant à créer quelques scènes d’un fructueux délire plastique.

La Piste des géants
7.5

La Piste des géants (1930)

The Big Trail

2 h 05 min. Sortie : 17 juin 1970 (France). Western

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Dans le vaste matériau romanesque brassé par l’œuvre de Walsh, un enjeu décisif ne cesse de se présenter : l’individu peut-il s’inventer lui-même ? La réponse donnée par ce film, qui fut le premier western épique du cinéma parlant, est affirmative. La caravane traversant la plaine, franchissant les flots déchaînés d’une rivière, descendant à pic de canyon au moyen de cordes et de treuils ou installée en cercle pour résister aux attaques indiennes, fait revivre les étapes et embûches spectaculaires de la conquête de l’Ouest. La boue, la pluie, la neige, les montagnes, les bisons forment une chaîne de dangers auxquels résiste le convoi d’émigrants. Mais s’il parvient à transmettre l’âpreté du combat engagé contre une nature hostile, le cinéaste est moins à l’aise dans pour gérer les incidents de la narration dramatique.

Les Fantastiques Années 20
7.8

Les Fantastiques Années 20 (1939)

The Roaring Twenties

1 h 46 min. Sortie : 27 juillet 1966 (France). Gangster, Drame, Thriller

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 9/10.

Annotation :

Des tranchées de la Grande Guerre à la levée de la Prohibition, trois trajectoires se tressent à la faveur de sauts et d’enchaînements effrénés, de procédés figuratifs aussi limpides que fulgurants, qui associent les individualités aux évolutions frénétiques de l’Histoire. Walsh privilégie la clarté d’un récit brassant un matériau hyperconsistant qui traverse quinze ans de réformisme (celui de la dépression), dépasse les enjeux rooseveltiens de ses idées pour s’inscrire pleinement au sein du processus inéluctable défini par la plupart des films suivants. Écartelé entre les valeurs sociales et un rêve impossible, fuyant le compromis pour mieux accepter finalement, tel le Doniphon de "Liberty Valance", son retrait d’un monde auquel il n’appartient plus, Cagney offre à ce film époustouflant une complexité, une intensité rares.

Une femme dangereuse
7

Une femme dangereuse (1940)

They Drive by Night

1 h 33 min. Sortie : 2 juillet 1947 (France). Policier

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Chez Walsh, les jugements moraux ne sauraient être définitifs, la réalité ne cessant de les démentir. Sa comédie humaine ne se divise pas en bons et en méchants, quand bien même la ligne de démarcation semble a priori toute tracée. La preuve en est faite avec cette chronique sociale qui, en dépeignant le quotidien nocturne des routiers et des transporteurs, transplante au sein de la province américaine un certain naturalisme noir à la française. Centre névralgique et véritable catalyseur du drame, le personnage complexe et ambigu d’Ida Lupino, lady Macbeth des faubourgs que l’actrice incarne avec un charme toxique et une détresse fébrile : une femme dangereuse en effet, rongée par sa passion et ses tourments, mais dont les desseins criminels n’étouffent pas le caractère pathétique.

La Grande Évasion
7.4

La Grande Évasion (1941)

High Sierra

1 h 40 min. Sortie : 26 novembre 1947 (France). Aventure, Gangster, Drame

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Bogart trouve son premier grand rôle en truand vieilli, préfigurant la figure du looser, au moment même où il triomphe en privé dans "Le Faucon Maltais". John Huston signe d’ailleurs le scénario de ce remarquable film noir, compact et haletant, dont la dimension tragique s’inscrit dans l’immensité à la fois ouverte et écrasante des cieux étoilés, d’une nature inviolée qui trouve son point d’orgue dans l’imposante masse montagneuse du final. Généreux inventeur de gestes, Walsh conçoit l’itinéraire fatal de son héros comme une marche vers la libération, et impose à son récit les éclats ultra-nerveux de sa mise en scène – la course-poursuite automobile, filmée en panoramiques heurtés et montée avec un dynamisme baroque, demeure à cet égard un sommet de virtuosité. Walsh est le McTiernan de son époque.
Top 10 Année 1941 :
https://urlz.fr/kefo

La Blonde framboise
7.6

La Blonde framboise (1941)

The Strawberry Blonde

1 h 39 min. Sortie : 3 avril 1967 (France). Comédie romantique

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Pour qui se fait de Walsh l’image d’un baroudeur impénitent, pour qui son cinéma est celui d’une soumission exclusive à l’action, le film a de quoi décontenancer. C’est la vie cocasse de jeunes gens plutôt tranquilles, entre flirts et petits boulots, qui est ici donnée à voir dans le cadre d’un début de siècle nostalgique, et selon une logique de tableaux, de cadres établis, de regards arrêtés qui pratique la désamorce permanente. Il y a bien quelques entourloupes mais aucune situation n’est jamais dramatisée, comme si le prisme de la mémoire agissait à la manière d’un réducteur de tension, comme si le cinéaste avait voulu réaliser une comédie musicale sans numéros musicaux : même arbitraire du mouvement suspendu, même légèreté s’immisçant au cœur du drame, même ostentation de l’artifice.

La Charge fantastique
7.6

La Charge fantastique (1941)

They Died with Their Boots On

2 h 20 min. Sortie : 15 octobre 1947 (France). Guerre, Western, Biopic

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

De son apprentissage indiscipliné à West Point à sa mort héroïque sur le champ de bataille de Little Big Horn, la vie romancée mais haute en couleur du brave George Armstrong Custer, fringant cadet devenu général respecté. On peut violer l’Histoire pourvu qu’on lui fasse de beaux enfants disait Dumas : la preuve avec cette exaltante épopée qui, telle Mercure aux talons ailés, file tambour battant sur les étapes fondatrices de la légende. La moustache nerveuse, le cheveu long et frisant de bogosse fougueux, Errol Flynn nourrit la biographie de son impétuosité ; l’hagiographie et le progressisme s’allient avec bonheur (Custer et Crazy Horse, amis, y sont victimes de la machination politique) ; le clairon sonne la chevauchée du 7è régiment de cavalerie vers l’enfer ou la gloire. Quel panache !
Top 10 Année 1941 :
https://urlz.fr/kefo

Sabotage à Berlin
6.5

Sabotage à Berlin (1942)

Desperate Journey

1 h 47 min. Sortie : 1 décembre 1949 (France). Aventure, Guerre

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Destiné à soutenir l’effort de guerre, le film raconte une histoire totalement invraisemblable, mais en pointer son manque de crédibilité reviendrait à critiquer l’extravagance des exploits de frère Jean chez Rabelais ou de d’Artagnan chez Dumas. Traversé par un sens assez formidable du récit épique, il crée, maintient, prolonge une tension dramatique en concentrant toutes les ressources possibles d’une technique maîtrisée jusqu’à son efficacité maximale : travellings avants ou latéraux démultipliant les déplacements, fondus enchaînés qui annihilent les temps morts, plans courts ne laissant jamais la monotonie s’installer. La complémentarité des acteurs vedettes parachève cette course-poursuit menée tambour battant, qui semble avoir intégré toutes les vertus du cinéma d’action le plus moderne.

Gentleman Jim
8.1

Gentleman Jim (1942)

1 h 44 min. Sortie : 9 juin 1948 (France). Biopic, Sport, Romance

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Comment un petit employé de banque devint l’un des plus grands boxeurs de son époque : Walsh dépeint l’itinéraire de ce héros hâbleur et insolent en épousant avec une énergie intarissable les accélérations du récit, en guettant le dynamisme des forces qui s’affrontent, en faisant du théâtre de la vie celui de la passion, et du rêve américain une guirlande d’aveux enthousiastes et de manifestations enflammées. La frénésie du rythme-mitraillette, le montage rapide qui nous emporte au cœur de la naissance du champion, la préférence accordée à l’agilité du corps et de l’esprit sur la puissance, à l’esquive sur la force de frappe, font de cet éloge du mouvement et de la vitesse une œuvre truculente, généreuse, qui offre à Errol Flynn, vantard irrésistible, électron libre bousculant l’aristocratie guindée de San Francisco, un autre rôle en or.
Top 10 Année 1942 :
https://urlz.fr/kefL

Aventures en Birmanie
7.5

Aventures en Birmanie (1945)

Objective, Burma!

2 h 22 min. Sortie : 28 novembre 1945 (France). Guerre

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

L’enfer est aux G.I. À partir d’une simple anecdote sur une opération de commando dans la jungle birmane, Walsh tire la quintessence d’une vision tragique de l’homme en état de guerre. Ici plus que jamais, l’opposition de l’évidence et de la confusion, du surgissement et de l’enfoncement, ont une fonction capitale dans la manière dont il aménage le visible – ainsi de l’exemplaire affrontement final, filmé à ras-de-terre dans une obscurité juste entrecoupée par les fusées d’éclairage. Malgré l’outrancier portrait des Japs (tous barbares et sanguinaires), à replacer dans le contexte de l’époque, cette œuvre haletante restitue avec une prodigieuse expressivité l’usure physique, l’enlisement inexorable dans la nuit, la proximité du danger, de la peur, de la mort. Un modèle et sans doute un précurseur du genre.
Top 10 Année 1945 :
https://urlz.fr/keg0

La Vallée de la peur
7.4

La Vallée de la peur (1947)

Pursued

1 h 41 min. Sortie : 13 octobre 1948 (France). Western, Drame, Romance

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Un ranch désert perdu au sommet des montagnes, ayant abrité une sombre tragédie ; des souvenirs douloureux qui remontent en même temps que les éclairs zèbrent le ciel ; un drame originel enfoui qui ne cesse d’affleurer. Walsh s’inscrit dans la vulgarisation hollywoodienne de la psychanalyse, mais ce western freudien évite tout symbolisme réducteur en ne reculant jamais devant l’image qui obsède, la complexité des relations faites d’amour trompé et de désir de vengeance, la démesure de l’homme prêt à tout pour assumer sa quête et découvrir le mystère de ses origines. Histoire d’un cheminement intérieur, patient mais tourmenté, d’une recherche de libération qui passe par la découverte du passé, et dont la structure remémorée donne forme à l’amnésie et au poids du traumatisme à exorciser.
Top 10 Année 1947 :
https://urlz.fr/kegb

La Rivière d'argent
6.9

La Rivière d'argent (1948)

Silver River

1 h 50 min. Sortie : 22 février 1950 (France). Western

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Pour n’être pas mystique, le volontarisme walshien est aussi irrésistible que celui de Borzage ou Vidor. Mais l’ère du capitalisme représente également, aux yeux du cinéaste, le réalisme cynique de l’Amérique future, marchande et industrielle, celle des "tycoons" et des ploutocrates : pour se faire une place au soleil, tout sera permis. Officier nordiste indûment dégradé, Errol Flynn est ici sacré "silver baron". Son ambition lui vaudra d’être comparé à César et au roi David. Car dès qu’il se confond avec la volonté de puissance, l’individualisme devient pathologique et se mue en sa némésis, le darwinisme social. Avec ce western classique aux allures de fable humaniste, Walsh raconte donc à sa manière, mouvementée, colorée et trépidante, un certain dévoiement du proverbial esprit de conquête yankee.

La Fille du désert
7.4

La Fille du désert (1949)

Colorado Territory

1 h 34 min. Sortie : 9 février 1951 (France). Western

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Remake westernien de "La Grande Évasion". Au jeu du comparatif, on dira que Joel McCrea ne surpasse pas Bogart mais que Virginia Mayo, en métisse sauvage et sensuelle, offre un joli contre-point à la frêle Ida Lupino. Walsh accentue le rôle symbolique attribué à l’argent volé et épure également une ligne tragique qui associe la mort des héros à la renaissance d’une ville fantôme, sanctuaire indien perdu au milieu du désert. Mené sans fioritures, dispensant sa dose de péripéties incontournables (de l’attaque de la diligence à celle du train), le film doit sa relative rapidité à un art consommé de l’ellipse, inscrit la fatalité propre au film noir dans un cadre qui lui est généralement étranger, et en tire des effets d’oxymore assez originaux – à cet égard, le final a un petit goût de "Bonnie et Clyde" avant l’heure.

L'enfer est à lui
8.1

L'enfer est à lui (1949)

White Heat

1 h 54 min. Sortie : 3 septembre 1949 (États-Unis). Gangster, Film noir

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Ravagé par une violence irrépressible et teigneuse, tourmenté par des migraines épileptiques, lié à sa mère par un amour maladif : voici la figure définitive du gangster psychopathe, à laquelle James Cagney confère une présence fébrile et convulsive. Plus que jamais, Walsh se fait un cinéaste de l’action, se soumettant d’un bout à l’autre à un enchaînement dramaturgique implacable, chauffé à la folie d’un climat paroxystique qui puise dans la fureur meurtrière de son personnage des accents d’hécatombe collective. On y suit le périple d’un monstre pitoyable, catalyseur de tous nos instincts de mort, Œdipe-roi de la délinquance contemporaine, dont la volonté de puissance et le déchaînement des pulsions donne une certaine idée de l’enfer – soif aveugle de destruction, flammes immolant le fauve arrivé au "top of the world".
Top 10 Année 1949 :
https://urlz.fr/kegg

La Femme à abattre
7.4

La Femme à abattre (1951)

The Enforcer

1 h 27 min. Sortie : 7 septembre 1951 (France). Film noir

Film de Bretaigne Windust et Raoul Walsh

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Non crédité au générique, Walsh fut appelé peu après le début du tournage à la demande de Bogart, celui-ci estimant Bretaigne Windust incompétent. L’intrigue de série noire se voit ainsi transcendée par l’inspiration d’un réalisateur qui n’a pas son pareil pour filmer l’emprise des ténèbres et la faire peser sur les articulations de flash-backs imbriqués à la manière de poupées russes, tout au long d’un récit aussi implacable que l’organisation du crime contre laquelle se bat le protagoniste. Une fois de plus, c’est une logique d’efficacité pure qui dicte l’économie de cette mise en scène constamment inventive, dont les ombres portées, les éclairages contrastés, les ellipses fluides, les transitions sèches fouettent l’intensité d’un climat constant d’angoisse et de brutalité. Un modèle de narration et de tension sourde.

Capitaine sans peur
6.9

Capitaine sans peur (1951)

Captain Horatio Hornblower

1 h 57 min. Sortie : 21 décembre 1951 (France). Aventure

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Le grand film d’aventures dans toute sa splendeur, ce genre cascadeur entre tous offrant à voyager dans le temps et dans l’espace, donnant à voir, à penser et à rêver. Il faut admirer le doigté du capitaine Walsh, qui fait manœuvrer son cap-hornier avec l’élégance d’une goélette, qui conjugue l’ampleur de l’épopée à la délicatesse du portrait, qui alterne les traits de pinceaux psychologiques et les morceaux de bravoure parfaitement exécutés (engagements maritimes, abordages, canonnades), qui sature le dialogue de ce vocabulaire technique participant à l’effet du réel, gréement, sextant, balistique, doubles rations de rhum ou de tafia. Loin du cliché exotique et du simplisme abêtissant, l’œuvre impose une fougue et une noblesse que Gregory Peck, la classe incarnée, exprime avec superbe. Un bonheur.

Les Aventures du capitaine Wyatt
6.7

Les Aventures du capitaine Wyatt (1951)

Distant Drums

1 h 41 min. Sortie : 13 juin 1952 (France). Western, Action, Aventure

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

On a dit de ce western dans les Everglades qu’il était le remake d’"Aventures en Birmanie" mais, si les deux films ont comme motif commun celui de l’itinéraire dédoublé ou scindé, leur ressemblance structurelle est, sinon vidée de sens, du moins fortement décalée, dans la mesure où le candide officier se lie ici avec le commandant d’une amitié réelle. La pérégrination en est le vrai sujet : expédition compliquée à travers marais et cyprières, dénuée de surcharges baroques comme de toute idéologie (la notion de "frontière" est absente), et n’offrant que de rares péripéties. En résulte une curieuse aventure picaresque, à la narration nette mais sans sécheresse, dont les teintes presque pastel semblent provenir d’un monde ancien devenu hors d’âge et dont le relâchement frise parfois une certaine fadeur.

L'Esclave libre
6.7

L'Esclave libre (1957)

Band of Angels

2 h 02 min. Sortie : 1 janvier 1958 (France). Drame, Romance

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Le climat impétueux et sanguin de La Nouvelle Orléans, la folle éloquence d’un esclavagiste progressiste, l’ombre de la Guerre de Sécession qui recouvre le domaine rythmé par les gospels comme le souvenir d’un passé sanguinaire tourmente sa conscience… Tous les ingrédients d’un fougueux film d’aventures sont là, et le cinéaste n’a pas son pareil pour faire fructifier les questions de l’honneur, de l’amour et du danger le long d’une intrigue chargée en péripéties virevoltantes et en personnages colorés. On peut trouver la facture démodée mais la richesse des caractères et l’aisance presque aristocratique avec laquelle Wash fait souffler le vent du rêve et du romanesque emportent largement le morceau. En bonus, le film clignera de l’œil aux inconditionnels de "La Classe américaine".

Les Nus et les Morts
7.2

Les Nus et les Morts (1958)

The Naked and the Dead

2 h 11 min. Sortie : 6 août 1958 (États-Unis). Guerre

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

La rencontre entre le cinéaste et Norman Mailer, intellectuel libéral devenu la conscience de l’Amérique, aurait pu accoucher d’un brûlot ravageur. Le résultat n’atteint pas vraiment ces cimes, même si Walsh sait raconter le quotidien du soldat au front, montrer le geste qui résume un caractère, illustrer l’ambigüité d’un comportement irréductible à quelque définition que ce soit. Dessinant à travers l’Iliade de ces fantassins du Pacifique un parcours à la fois physique et moral qui s’en réfère plus d’une fois à la majesté de la nature, il fustige l’institution bornée voire fossilisée qu’est l’armée, et exalte sans emphase excessive les forces de la camaraderie sur celles de la terreur et de la soumission. À défaut d’un film de guerre définitif, il s’agit d’une belle et intelligente méditation antimilitariste.

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