Séries Policières

Annotation :

Une petite série sympas et qui change un peu de experts en ADN-poil de cul-traces de sang etc.

Basée sur des travaux sérieux d'un chercheur sérieux (Paul Ekman) qui, pour la petite histoire, a commencé ses travaux en voulant prouver que les émotions étaient choses dictées par la civilisation et non pas universelles, et qui s'est rendu compte que sa théorie était erronée.

On retrouve dans certains passages de la série des explications d'Ekman (bien que je n'ai lu que Emotions Revealed) dans la bouche de Lightman qui donnent du réalisme aux scènes, d'autant qu'Ekman lui même y a été (si ma mémoire ne me trompe pas) consultant.

Bien sur certains faits sont exagérés, bien sur, certaines hypothèses ont été transformé en faits, bien sur certains personnages sont un peu excessifs (quoi qu'à la réflexion, sans chercher trop loin, on peut trouver plus ou moins les mêmes dans la réalité), mais après tout, ce n'est QUE de la fiction et bien des séries se disant réalistes sont bien plus grotesques : Au moins, ici, on ne fait pas d'analyse ADN en 2 minutes, ni de reconstruction faciale en 1H, et on ne développe pas de profil psychologiques en 30 minutes à partir d'une bibliothèque mal rangée.

Avec un petit bonus quand même, Tim Roth, mon chouchou qui interprète très bien le chercheur exaspérant, énervant, insupportable, mais brillant ^^

Annotation :

Dans le genre série policière sans boum boum sans bang bang et sans quantité monstrueuse de sang dégoulinant, Monk est loin d'être désagréable.

J'admet que la première fois que je suis tombée sur la série, je l'ai détesté... Mais la faute à T. Shalhoub, qui joue si bien le névrosé compulsif extrême.
En fait, une fois que l'on accepte la différence dérangeante de ce personnage, les enquêtes se laissent regarder sans aucun déplaisir.

Bien sur, le personnage est excessif (quoi que les obsesionnels Compulsifs puissent l'être énormément), mais il est attachant et nous montre pour ceux qui veulent bien le voir, les difficultés que peuvent engendrer ce genre de pathologie. Il est facile de s'en moquer, mais lorsque l'on se trouve confronté à une personnalité de ce genre, on rit moins...

Evidemment, de nombreuses libertés sont prises quant à la pathologie, quant à son suivit psy, quant à sa manière de mener les enquêtes, mais après tout, cette série ne se prétend pas LA série policière du siècle et pour ma part, je la trouve fort distrayante.

Annotation :

ET voilà un produit qui, sans être original, fait dans l'original.
Les adaptations ciné et télé des aventures de Sherlock Holmes, on ne les compte plus, c'est un fait.
Mais celle ci m'a tapé dans l'œil, je l'avoue, et je me suis empressée de la regarder d'un œil très critique...

Et j'avoue avoir été séduite.
Les personnages sont certes transposés à notre époque, mais ils n'en ont pas perdu leur esprit, leur essence, leur caractère, ce qui faisait leur charme. Ils sont implantés dans le Londres moderne mais n'y font pas tâche et sont intelligemment joués par des acteurs fort doués.

Benedict Cumberbach interprète un Sherlock sur de lui, brillant et imbus de sa personne (ce dernier critère étant souvent gommé ou atténué dans les autres adaptations), autoritaire et plein de défaut, comme il l'était déjà dans les livres.
Freeman quant à lui, ne nous joue pas un Watson décoratif ou niais. Il est ce qu'il était déjà à l'époque de Conan Doyle, un individu lambda, avec une intelligence moyenne, qui essaye de comprendre son comparse, qui essaye de démontrer qu'il n'est pas totalement détestable, et qui nous permet de nous hisser au niveau du géni de Holmes.

Bien sur, il y a très probablement des incohérences, des exagérations (mais il y en avait déjà à l'époque dans les romans de Conan Doyle !), mais elles passent assez inaperçues.

Les enquêtes sont reprises, mais de loin. On a là une adaptation comme je les aime : on prend l'histoire de base, et tout en gardant l'esprit, on en fait quelque chose de nouveau (l'exemple qui m'a le plus frappé étant bien sur l'épisode du chien des Baskervilles). Que l'on apprécie pas tant de liberté vis à vis des évènements écrits dans les romans, je peux le comprendre, mais cela permet de donner plus de crédibilité à cette transposition dans notre époque, et moi, je dis BANCO.

On appréciera également la durée des épisodes. Il y en a peu mais ils prennent le temps de laisser l'histoire se dérouler, le spectateur a la possibilité de réfléchir à son rythme pour trouver la solution et à le temps de rentrer dans l'histoire sans en être expulsé par le générique quelques minutes plus tard.


Pour résumer donc, de bons acteurs, l'esprit de l'œuvre originale bien conservée et une adaptation qui ne s'emprisonne pas (et donc ne nous rappelle pas systématiquement) dans l'œuvre originale.

Annotation :

Déjà, c'est une série anglais, et chez moi les séries anglaise bénéficient d'un petit bonus avant même d'être visionnée.

En plus, c'est une série où les épisodes prennent leur temps. Le premier épisode, adaptation du livre LE CHANT DES SIRENES de Val Mc Dermid, se développe sur 120 mn et ce n'est qu'à partir de la saison 2 que les épisodes prennent une durée de croisière de 90mn.

Et une série policière avec des tueurs en séries qui prend son temps, ca a ses avantages : contrairement à des séries comme Criminal Minds, où les indices tombent en cascade à mesure que les personnages font un pas, qui n'est jamais un faux pas évidemment, et où le méchant est arrêté en 40 minutes (1 semaine en temps réel ?), ici, on est dans un registre plus réaliste. On peut piétiner, on peut s'emballer pour rien, on peut se tromper, et enfin, on peut trouver le méchant en ayant éliminés d'autres pistes.

Le profilage n'est pas une science exacte, Tony nous le répète. Et un profil n'est pas un portrait robot !
Il est là pourquoi alors le Tony ? Pour ses beaux yeux ?
- Pour donner des pistes qui peuvent être bonnes ou mener à des impasses.
- Pour guider les enquêteurs, éliminer certaines options, apporter ses connaissances en psychologie (il n'est docteur que parce qu'il est doctorant, pas médecin !)
-Pour apporter un nouveau point de vu sur des enquêtes qui sont sensées sortir de l'ordinaire (même si on remarque que les tueurs en série se plaisent quand même beaucoup à Bradfield lol).

Tony n'est donc pas un Super héros qui tombe toujours juste.

Carol, notre chère fliquette, n'est pas non plus Wonderwoman : elle a ses faiblesses, évolue dans un milieu d'homme où elle doit se faire respecter, supporter certaines pressions hiérarchiques et de consciences, sans compter que sa vie privée n'est pas franchement éclatante.

Les personnages secondaires non plus ne sont pas parfaits ! Et oui, les policiers carriéristes, qui parlent aux journalistes, qui trompent leur femme, ca existe, et on en trouve ici.

Cette équipe avec ses défauts est pourtant efficace car chacun à ses atouts et les mets au service du groupe, ce qui fait le talent de la cellule dans ses enquêtes.

Même si les théories psy ne sont pas toutes forcément exactes, la série à le mérite de nous laisser le temps de réfléchir et de prendre le soin d'être réaliste et de développer des personnages intéressants et non manichéens.