SNYDER Zack - Critiques & Annotations

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Superman, sous la tutelle de Zack Snyder, devient une représentation iconique et symbolique. En effet, le fort goût de l'auteur pour les corps antiques, les mouvements impossibles dans des espaces démesurés ainsi que la figuration christique et mythologique font du héros une illustration divine de la pop-culture. L’esprit de sérieux, de réalise et la tonalité sombre du film se rapprochent du "Batman" de Christopher Nolan (co-auteur de l'histoire de "Man of Steel" d'ailleurs), mais Snyder a su insuffler sa patte dans des images époustouflantes, mélangeant intime et épique, ainsi qu’une caméra portée omniprésente recherchant constamment des effets de lumière messianiques. Tandis que la photographie monochrome bleutée rappelle sans cesse la genèse d’un mythe. L’auteur rompt la linéarité du récit pour revenir sur la naissance du héros dans un Krypton en sang, mais aussi sur l’enfance difficile de Clark, impuissant face à ses pouvoirs. C'est pour mieux exposer sa part humaine et sa relation touchante avec ses parents adoptifs. Dans le présent, sa position héroïque est remise en cause : faut-il s’inquiéter de l’inconnu ? Le voir comme un Dieu sauveur ou un Dieu destructeur ? Cette ambiguïté se manifeste dans une orgie finale de destruction massive où tout le tiraillement du personnage sur sa position divine est encore plus fécond.

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Zack Snyder fait s’affronter deux icônes de la pop-culture, un homme et un Dieu, dans un blockbuster massif et ample qui interroge autant la déification de Superman, la justice brutale de Batman et les conséquences d’une catastrophe destructrice que l'on voit dès l'ouverture, avec le parallèle entre le final de "Man of Steel" et le 11 septembre, assez clair dans cette ouverture immersive vue du point de vue de Bruce Wayne. Le cinéaste donne un ton plein de noirceur, parfois cauchemardesque (la vision apocalyptique de Batman), et fait coexister tous les systèmes d’une société (médias, politique, justice…) pour tendre vers un réalisme étendu. Les questions morales s’écroulent sur les deux justiciers, l’un vidé de ses croyances, l’autre torturé mentalement. De ce fait, l'auteur arrive à magnifier constamment la puissance mythologique des deux héros, mais malheureusement il est coincé par les impératifs de l’univers étendu qu’il doit introduire. Les ponts avec les futurs films sont maladroits et gâchent l’indépendance de l’œuvre ; de plus, le combat final n’est pas convaincant, face à ce monstre grossier et à un Lex Luthor un peu grotesque. Malgré cela, le long-métrage reste intense, s’impose comme une fresque nationale et sombre, gravée dans une esthétique iconographique solide.

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Après le naufrage qu’était "Justice League", Zack Snyder a eu une seconde chance pour rectifier sa progéniture qui fut lamentablement malmenée. L’ouverture présage une symphonie mondiale désespérée, une fin du monde où la civilisation pleure le décès de Superman et prend conscience de sa mort imminente. La sobriété de l’introduction, qui s’enclenche dans ce silence mélancolique, donne de l’espoir quant à ce que le film va nous offrir. Mais rapidement, la Snyder Cut se perd dans un déséquilibre narratif où les nouvelles scènes ne sont que des bonus pour les fans (flashbacks et parenthèses à gogo). Toutes les situations sont alourdies par un humour bêta, une suriconisation à outrance qui neutralise la symbolique des personnages ; les situations sont sans cesse surlignées par les dialogues ; un palier de naïveté mièvre s’étale sur l’œuvre ; la résolution des conflits du groupe est bâclée ; l’épilogue est une vraie déchèterie à teasing ; et l’impact sur la population civile est inexistant. Pourtant, la dimension mortifère et endeuillée donne une gravité harmonieuse à l’ensemble, mais le squelette narratif reste le même : il est seulement bombé pour donner un semblant d’importance à cet objet fallacieusement amélioré.

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Libéré de l’univers cinématographique DC, le réalisateur ne pouvait que se lâcher artistiquement parlant, mais au contraire, il s’est piégé dans un style stérilisé de toute ambition. Il offre un divertissement qui mélange film d’action, de casse et de zombie dans un Las Vegas abandonné et habité par une horde de zombies contrôlée par un chef alpha et intelligent qui construit une nouvelle civilisation. Le pitch est une vraie invitation à réaliser un objet décomplexé et jouissif, mais malheureusement la narration ne donne aucune profondeur à ses protagonistes, excepté Dave Bautista avec son charisme élégiaque. Mis à part la relation avec sa fille, qui alloue le cachet psychanalytique de l’œuvre (le poids du deuil et de la séparation qui renvoie à la vie privée du cinéaste), tous sont caractérisés à la dernière minute avant de mourir, car le film n’a pas su leur donner de la saveur auparavant. Esthétiquement, "Army of the Dead" se résume à un même procédé feignant (longue focale, flou numérique et ralenti) et profite peu de l’espace de ses décors pourtant pimpants et excentriques. Quelques séquences restent fièrement chorégraphiées mais ne sauvent pas cet ensemble défaillant et dévitalisé à pratiquement tous les niveaux.