Songs Of InExperience, ou l'album que U2 aurait dû faire

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[1] Même si le refrain pêche un peu, la basse de Clayton maintient l'ensemble à flot et lance l'album (virtuel hein...) avec brio.

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[2] Explosion électrique à la production façon War. On y croit.

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[3] Le single "pop" et "feel-good" que U2 cherche à chaque disque. Loin d'être bon mais loin d'être le pire des irlandais. Une petite troisième place pour ne pas perdre en route les fans de ce U2 là.

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[4] Dans sa version acoustique, "The Miracle" se veut à mi-chemin entre la chanson pop pataude (que de Ooooh Oooh OOOOH...) et l'hommage candide. La version électrique laisse elle trop transparaître les difficultés de The Edge à pondre un riff correct. A placer en début de disque pour être pardonné.

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[5] L'un des meilleurs titres des deux albums (Innocence et Experience). On aimera écouter ce Bono sans filtre déclarer sa flamme sur ces quelques notes acoustiques épiquement ravivées en fin de titre. Une réussite.

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[6] Une construction qui renvoie directement au U2 classieux et sensible d'All That You Can't Levave Behind. Le texte, un peu redondant avec le "Song For Someone" suscité, reste un bel hommage à Ali Hewson. Un seul regret: une fin abrupte et trop radicale.

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[7] A l'instar d'un Volcano, on retrouve là un U2 fougueux, hargneux et un Bono teigneux prêt à en découdre. Nostalgique mais follement plaisant.

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[8] Une fois n'est pas coutume (The Edge ne sachant pas pondre un riff convenable) on se rabattra sur la version orchestrale du titre. Qui, pour le coup, se révèle beaucoup plus sincère et robuste que sa version "album".

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[9] L'exposition brute de l'enfance de Bono, dégageant autant de force que de sincérité. Brillant.

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[10] A multiplier les intervenants (producteurs, mixeurs, assistants, ingénieurs du son), U2 se perd et balance en exclu sur Spotify sa version le plus remarquable d'un titre qui fait une nouvelle fois écho aux grandes heures d'All That You Can't Leave Behind (l'ombre de "Walk On" plane sur le final). Frissons garantis. Du grand U2.

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[11] Depuis "Your Blue Room", U2 n'avait jamais composé de titres aussi hanté. Et hantant... Cette lente complainte électronique en falsetto sur le thème du suicide est aussi éprouvante que marquante.

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[12] Un peu racoleur, soit. Niaisou, un peu. Epique, ok. Mais c'est pour des moments comme ça qu'on aime (aussi) U2. Sa version piano-voix reste un grand moment de chant, un des derniers d'un Bono en fin de cycle.

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[13] Etrange ouverture de Songs Of Experience (démarrer un album par une sorte de testament musicalement très (trop) épuré ? Mouais...), le titre voit des mots puissants s'entrechoquer dans un environnement plombé par des claviers à forte pesanteur. Reste cet auto-tune, caprice électronique et cacophonique d'un leader hors de contrôle. Placer en conclusion d'un disque se voulant celui de "l’expérience" (sans auto-tune), U2 aurait marqué les esprits en montrant pour une fois un peu de recul et de sobriété. Dommage mais pas irrécupérable.

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[BONUS] U2 (et surtout Bono) retombe dans les travers qui lui ont valu (et lui valent encore) les foudres de nombreux sceptiques: son engagement pour la cause humanitaire. Autant dire qu'apparaître sur la BO d'un film à la gloire de Nelson Mandela n'a pas arrangé son image auprès de ses détracteurs. Mais Bono s'en contrefiche, persiste et signe "Ordinary Love", titre qui rayonnera habilement sur les ondes pendant de bonnes semaines. Autant dans sa version acoustique que sa version classique, le morceau trouverait parfaitement sa place en bonus track d'une édition deluxe.