Top 10 Albums selon AlienistoRockologue

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Au-delà du plus grand chef d'oeuvre de l'histoire du rock, la musique "populaire" au sens large ne m'a jamais rien proposé de mieux. Cette exquise excursion, tantôt folklorique, tantôt musclée semble avoir été concoctée dans l'idée de caricaturer les efforts progressistes et pompeux qui surgissaient au début des années 70. Ian Anderson et ses employés y enchainent donc aussi bien les contretemps que les contre-pieds sur cet unique titre de plus de quarante minutes, le tout sans jamais sombrer dans le remplissage ou les digressions non musicales interminables des concurrents de l'époque. C'est long mais c'est toujours bon. C'est audacieux mais c'est toujours juste. C'est ambitieux mais ce n'est jamais trop sérieux. Ça semble à la fois si facile et inégalable.

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Ce groupe n'est ni l'ancêtre, ni le précurseur, ni le pionnier du metal ou du hard rock. Ce groupe EST le metal. Ce groupe EST le hard rock. Et cet album n'a jamais été surpassé dans toute l'histoire du rock lourd et musclé. S'il s'agit bien au fond d'une histoire de riff, d'une histoire de pesanteur, d'une histoire d'exagération, il n'y a plus de hard rock, plus de metal, il n'y a que Black Sabbath. Cet album est suffisamment gorgé de riffs, suffisamment appuyé et outrancier pour faire oublier tous les autres, y compris ceux du même groupe. Ceci ne l'empêchera pas d'être décliné à toutes les sauces pendant plusieurs décennies pour aboutir à la constellation que l'on connait, et qui convergera éternellement vers ce groupe et son Paranoid.

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Si le morcellement du style "metal" peut en laisser plus d'un perplexe au vingt-et-unième siècle, ce monument a tout d'un majestueux rassemblement. Qu'il s'agisse de sa noirceur la plus extrême ou des passages plus aériens, je n'aurai jamais imaginé qualifier d'aussi "beau" quelque chose d'aussi violent. Bien que toutes les oreilles ne soient pas forcément calibrées pour en convenir, la supervision judicieuse de Steven Wilson contribue à en ouvrir beaucoup de nouvelles (oreilles bien-sûr). Quant au groupe, rien ne l'arrêtera plus à partir de cette merveille si ce ne sont les oreilles de ses membres. Ils finiront en effet par atténuer la violence et donc la beauté qui allait avec. Mais ça, c'est une autre histoire.

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Ce groupe anglais de seconde zone entame son long et pénible déclin avec cet album assez largement considéré comme le plus décevant de sa discographie. Connu pour sa tendance, très appréciée au début des années 70, à étaler ses créations sur de longues minutes, Caravan se met ici à condenser ses efforts. À y écouter de plus près, la musique n'a pourtant rien perdu de son caractère aristocratique : les mélodies sont charmantes, élégamment rythmées, fièrement orchestrées, tantôt sirupeuses, tantôt plus frénétiques. La symphonie finale reste quant à elle parmi les plus exquises que ce mouvement prog(ressiste) rock m'ait offert. Et il m'en a offert des paquets...

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Il m'aura fallu près de 20 ans pour en arriver là mais si je devais n'en garder qu'un, ce serait celui-ci. Bien devant les animaux, les murs et autres faces cachées de la lune, cet effort est non seulement le plus poignant mais aussi celui qui résiste le mieux à l'épreuve du temps. Waters y assume enfin pleinement sa vocation de dictateur et en dénonce d'autres (dictateurs), notamment ceux qui l'ont privés de son père pendant la seconde guerre mondiale. Il renvoie enfin deux de ses futurs ex-acolytes au vestiaire et ne garde que le meilleur de Gilmour, à savoir ses soli de guitare. Mieux encore, il parvient à transformer de banales chutes du Wall en monuments de rancune grandiloquente. Et Pink Floyd atterrit enfin après un long vol plané d'une quinzaine d'années, dans la désolation la plus saisissante.