Top 10 Livres selon Ornithogale en Ombelle

Annotation :

Jack Crabb, personnage haut en couleur, pour qui la vie ne fût pas un long fleuve tranquille, c'est le moins que l'on puisse dire, et ce dès son plus jeune âge.

J'ai éprouvé deux frustrations lors de cette lecture. La première, c'est que l'on ne connaîtra pas toute sa vie, je ne vous dit pas à quel moment le roman s'achève mais on sera très loin des cent ans. C'est certain que vu la richesse de ses aventures, ce n'est pas un livre de 450 pages qui aurait pu tout contenir. Mais quand bien même, ça laisse comme un arrière goût de chagrin tant on voudrait le suivre encore et encore.

La seconde, et pas des moindres, c'est que je m'attendais à ce que Jack passe plus de temps parmi le peuple indien. La profusion des détails sur la vie, les coutumes, le comportement des "Êtres humains" (c'est le nom que se donnent les indiens qui ne considèrent pas l'"Homme blanc" comme tel) est une bénédiction pour nous permettre d'en apprendre plus sur les indiens. Et même si ce roman ne s'avérait être qu'une pure fiction (pour ma part j'ai pris le parti très tôt de considérer que tout est vrai ou presque), c'est un vrai bonheur (ou une grande tristesse selon les passages) de découvrir ce peuple auquel je ne me suis jamais intéressée. Et c'est aussi réellement accablant de repenser à ces horribles massacres d'une population (ainsi que des animaux)originaire de ce pays par des colons qui se considéraient comme civilisés et avides de "cailloux jaunes" ou de peaux de bisons et sous couvert d'expansionnisme. C'est une période bien sombre des états-unis, et assister à l'extermination des peuples indiens au travers de ces pages n'est pas vraiment facile à lire.

Ceci dit, ces deux frustrations n'ont en rien gâché ma lecture parce que Jack Crabb a cette manière bien à lui de nous narrer ses aventures épiques, et pas toujours belles, avec une honnêteté (et repenti) qui ne laissera personne indifférent. Je crois que cet homme a toujours essayer de suivre une certaine ligne de conduite dans ce far west naissant (plutôt immonde) même si il lui est arrivé de faire des écarts (du fait de situations ou rencontres). Jack a toujours gardé un côté presque enfantin, et assez manichéen, que j'ai trouvé touchant.

Je trouve que ce roman est un très bel hommage pour ces peuples indiens aujourd'hui disparus, à la nature aussi, qui n'avait rien de facile ni de commode, les deux vivant en symbiose et avec respect.

Une lecture que je vous encourage vivement à faire.

Annotation :

Je ne gardais aucun souvenir de son adaptation cinématographique, si ce n'est qu'il s'agissait de l'histoire d'un tueur, autant vous dire que je partais de zéro, et c'est tant mieux.

Ce roman est tout simplement passionnant, et une fois n'est pas coutume, cette profusion de détails, qui fait la richesse du livre, m'a littéralement enchantée. C'est à la fois enivrant et rebutant, l'auteur sait nous captiver à ce point que même si nous ne connaissons pas le quart du tiers des odeurs citées dans le livre (et pour certaines, je suis particulièrement heureuse d'être née au 20ème siècle), cela n'en est pas moins exaltant. Les techniques déployées à cette époque (18ème siècle) sont fascinantes, les descriptions des villes, des humains, des certains métiers artisanaux, de l'époque, la psychologie de Jean-Baptiste Grenouille, tout est si bien raconté (sans lourdeur ni jugement) que l'immersion est totale, à ce point qu'on ne s'ennuie à aucun moment, l'écriture étant qui plus est limpide.

Un seul bémol qui m'a empêchée de mettre 10 : ce qu'il se passe à la fin, au moment où arrive Jean-Baptiste, trop excessif à mon goût et pourtant ça pourrait tenir la route.

J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à être ainsi transportée dans le temps, à voir grandir et évoluer Jean-Baptiste, à suivre ses aventures au fil d'une plume pointue, envoûtante, et attachante.

Annotation :

Ma très chère dame, ma très chère princesse.

Il m'est difficile de vous écrire, tant mon écriture est si pauvre à côté de la vôtre. Mais puisque je ne suis pas une femme de lettres, vous voudrez bien pardonner mes faiblesses.

Il ne faut pas 24 heures pour lire votre roman épistolaire tant, du début à la fin, il est impossible de le quitter, de vous quitter. Ma dame, quel courage, quelle audace, quelle élégance ! Je suis ici pour vous adresser mille mercis. De là où vous êtes, sachez que mon cœur est touché car sans nul doute, le mien fait écho au vôtre, et votre douleur est mienne.

Ce n'est pas tant cette jalousie qui m'a interpellée mais tous ces tourments que vous vous êtes infligée. Je vous rends grâce d'avoir su les exprimer sans détour, sans pudeur, d'avoir couché sur le papier des mots d'une rare intensité, d'une si grande beauté. Votre détresse est tellement touchante, attachante, et votre sincérité, une belle leçon d'humilité.

Ma dame, vos lettres permettent aux êtres, dont la sensibilité est exacerbée, d'éprouver un sentiment d'apaisement tant ils se sentent moins seuls face à la violence de leurs sentiments. Qui peut s'enorgueillir de n'avoir jamais ressenti cette détresse du cœur, et les émois d'une relation amoureuse ?

Extrait :

" Il y a dans l’amour autre chose que l’amour, une union plus intime encore, des rapports qu’il n’appartient pas aux âmes communes de comprendre ni de sentir, un entraînement d’un être vers l’autre, qui ne tient à rien de ce que la pensée peut définir. C’est par l’accord involontaire de ces sentiments, de ces délices inconnues, que nous sommes unis, chère âme de ma vie ! "

Annotation :

Top 10 pour la saga, un vrai bonheur, plein de magie, même après une seconde lecture.
Je retenterai l'aventure dans 10 ans.