Top 20 Artistes

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John Fahey

La plus grosse claque de ces dernières années, et même si je manque de recul à cet égard : peut-être même de ma vie. À cause de ce type (et de Robbie Basho aussi, rappelons-le), j'ai passé plusieurs mois entiers à n'écouter que de la guitare acoustique par des types qui, comme lui, amenaient l'instrument dans des territoires inexplorés. Mélangeant allègrement blues, ragtime, country, folk, raga, musique classique et parfois même musique concrète, il m'a tout simplement offert la musique la plus fascinante qui soit, et celle qui me colle aux basques où que j'aille désormais.


À consulter en priorité :

The Yellow Princess : 10
Fare Forward Voyager : 9
The Transfiguration of Blind Joe Death : 9
America : 8
Vol II : Death Chants, Breakdowns & Military Waltzes : 8
Vol VI : Days Have Gone By : 8
Vol III : Dance of Death and other Plantation Favorites : 8
The Great Santa Barbara Oil Slick : 8

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Frank Zappa

Même si je ne l'écoute plus beaucoup en ce moment, voici l'homme responsable de mon éducation musicale, et plus encore. Mon papa musical en quelque sorte, récemment détrôné par Fahey. Obsédé, que j'ai été par ce type, je l'écoutais tout le temps (et pourtant j'ai même pas l'impression d'avoir écouté la moitié de sa disco), un réservoir inépuisable de musique comprenant de la parodie, de l'instrumental virtuose, de la musique orchestrale contemporaine, des bruits de pets, bref. La vie, en d'autres mots.


À consulter en priorité :

One Size Fitz All : 9
Apostrophe : 9
The Grand Wazoo : 9
Absolutely Free : 9
Roxy & Elsewhere : 9
Hot Rats : 9
Overnite Sensation : 8
Läther : 8
We're Only In It For the Money : 8
Freak Out : 8

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CAN

De 1968 à 1973, CAN fut le plus grand groupe du monde. La meilleure alchimie collective que j'ai jamais entendu sur disque(s), culminant avec l'arrivée du piailleur fou Damo Suzuki. Et j'aime le batteur, Jaki, d'un amour inavouable. Je n'ai rien de plus à dire vraiment, personne n'a fait autant de musique exceptionnelle en si peu de temps, j'ai encore du mal à le saisir aujourd'hui.


À consulter en priorité :

Tago Mago : 10
Monster Movie : 9
Ege Bamyasi : 9
Future Days : 9
Soundtracks : 8

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Pavement

Les premiers amours. La première fois que je suis tombé follement amoureux, c'était de Pavement. Entamé par Wowee Zowee, le voyage s'est poursuivi et s'il s'est principalement concentré sur leurs trois premiers albums, je reste aujourd'hui une pure groupie de l'insouciant Malkmus et de sa bande de chouettes types. La classe indie absolue.


À consulter en priorité :

Wowee Zowee : 10
Slanted & Enchanted : 9
Crooked Rain : 9

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Kanye West

Si je m'y attendais... ma dernière vraie claque musicale, c'est la découverte de la discographie de ce timbré. C'est bien simple, tout est bon, et la grande majorité est excellente. Donc félicitations du jury à celui qui m'aura fait aimer l'autotune et m'aura filé le plus de frissons que quiconque d'autre ces derniers temps. Le pire c'est que ça continue de monter.

My Beautiful Dark Twisted Fantasy : 10
The Life of Pablo : 8/9
Yeezus : 8/9
808s & Heartbreak : 8
The College Dropout : 8
Late Registration : 8
Graduation : en cours de jugement

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Coil

Je suis encore loin d'avoir tout écouté du (sort of) duo de Sleazy et Balance. Mais ce que j'ai écouté m'a tout simplement laissé le cul par terre. Jamais je n'avais pensé ouïr de musique électronique, ou industrielle, si humaine, si profondément organique. La faute probablement au timbre de John Balance. Mais aussi aux bidouillages glorieux de Christopherson. Une discographie tellement bourrée de sommets qu'il m'arrive d'avoir le vertige.


À consulter en priorité :

Ape of Naples : 10
Musick to Play in the Dark vol.1 : 9
Horse Rotorvator : 9
Time Machines : ???
Musick to Play In the Dark vol.2 : 8
Scatology : 8

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Phil Elvrum

Elvrum... ah,mon petit Phil Elvrum ! Tu avais déjà un disque dans le Top 10 albums et te revoilà. Faut-il que tu m'obsèdes, vieille branche, avec ta voix frêle que tu apposes avec un grâce fragile sur tes murs de guitares saturées, tes distorsion lo-fi comme on dit... Tu es mon "Petit Prince" musical, Phil, et si tu veux bien je serai ton St. Exupéry. On dira que tu m'as trouvé dans le désert, il y a un peu plus de 4 ans, que je t'avais dessiné une boite avec un mouton dedans et qu'en échange tu m'auras conté toutes tes histoires sur la nature... et sur les microphones.


À consulter en priorité :

The Microphones - The Glow pt.2 : 10
The Microphones - It Was Hot So We Stayed In the Water : 9
Mount Eerie - Clear Moon : 9
Mount Eerie - Wind's Poem : 8
The Microphones - Mount Eerie (le mec qui brouille les pistes) : 8

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Rien

Ce groupe grenoblois m'a complètement pris par surprise assez récemment. Je suis tombé en pâmoison devant leur rock instrumental post/prog/c'quetuveux tellement riche en mélodies qui tabassent, capables de poser une ambiance plus légère que l'air comme de te propulser sur la lune par des riffs que les Pixies eux-mêmes jalouseraient. Les rois de la narration instrumentale, un discographie courte mais sans faute, un départ explosif et larmoyant, un album parfait en tout point. Rien d'autre.


À consulter en priorité :

Il ne peut y avoir de prédiction sans avenir : 10
1 EP : 9
Requiem pour les Baroqueux : 8
3 EP : 8
2 EP : 7

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Modest Mouse

Modest Mouse m'évoque une bande de jeunes chiens fous traversant les grands paysages américains – collines, plaines, canyons, rivières, lacs... – en balançant des paroles cryptiques mais évocatrices à quiconque croise leurs chemins. C'est une image assez vivace dès lors que j'écoute n'importe lequel de leurs 4 premiers disques. Voilà un groupe aussi bien capable de jammer comme des fous furieux avec un niveau de classe rarement atteinte dans le milieu indie rock de l'époque (Lonesome Crowded West) que de concevoir une perle intemporelle parfaitement construite, concise et percutante (The Moon & Antarctica).


À consulter en priorité :

The Moon & Antarctica : 10
Lonesome Crowded West : 9
This is a Long Drive For Someone  : 8
Good New for People who love Bad News : 8

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Robbie Basho

L'autre guitariste de mon cœur. Si j'ai découvert Fahey avant lui, c'est néanmoins Basho qui m'aura mis pour de bon sur le chemin de la guitare primitive que je n'ai plus quitté depuis. Un membre de RateYourMusic résumait le bonhomme mieux que je ne pourrais le faire, disant un truc du genre : il paraissait capable de dompter un lion avec sa seule voix, puis de l'endormir avec sa guitare. Amateur de raga, de musique persane et bien plus tard de folklore américain, Basho chantait comme un cow-boy adorateur de Yma Sumac voulant faire de l'opéra, et jouait comme Shiva réincarné. Un monstre sacré, dirait-on.


À consulter en priorité :

Zarthus : 9
Visions of the Country : 9
Falconer's Arm I : 8
Voice of the Eagle : 8

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Joanna Newsom

Je viens à peine de commencer à m'intéresser aux paroles de Joanna Newsom. Pourtant, ça fait bien longtemps que j'ai envie de la mettre dans mon top 10... Rien que ce fait souligne à mon sens le génie de Joanna (et celui de Ys a fortiori, son meilleur album à ce jour) : au delà des textes, des mots, sa seule diction, la force évocatrice qu'elle insuffle à ses paroles par le souffle théâtral par lequel elle anime ses histoires richement arrangées (Jim O'Rourke n'est pas loin, merci à lui), cela suffit à ce que je me figure par moi-même mes propres petites histoires mentales, indépendantes de celles que Joanna entend raconter. Une narratrice hors-pair, une harpiste/harpie freak folk délicate... I wanna marry you.


À consulter en priorité :

Ys : 10
The Milk-Eyed Mender : 9
Divers : 9
Have One On Me : 7/8

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Neu!

Mon premier contact avec le Krautrock, devenu après-coup mon genre musical favori (c'est pas rien). Faut croire que j'ai été traumatisé par la magie qui se dégage de l'envoûtante rythmique minimaliste et répétitive de l'alliance entre la batterie de Klaus Dinger et la guitare de Michael Rother. A eux deux, Rother et Dinger m'ont accompagné sur bon nombre d'autres formations tout aussi essentielles ; le premier au travers de Harmonia et sa délicieuse carrière solo et le second en tant qu'ex-batteur du Kraftwerk primitif ou défricheur punk...


À consulter en priorité :

Neu! : 10
Neu!75 : 9
Neu!2 : 7

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Jenny Hval (a.k.a. Rockettothesky)

Une relation avec Jenny Hval est forcément intime ; sa façon de susurrer ou de hululer tantôt des douceurs oniriques, tantôt des obscénités venimeuses, avec son registre vocal distendu et sa tendance à jouer sur l'improvisation, tout est voué à parler directement à nos fantasmes, à notre sexe. La voir en live ne fait que renforcer cette proximité.
La sortie d'un nouvel album sublime et une carrière qui en 10 ans ne cesse de croître en qualité, tout cela m'incite à miser sur elle pour l'avenir ; je n'ose même pas imaginer les albums qu'elle nous sortira dans le futur si son art continue à maturer ainsi. Sans aucun doute l'artiste la plus intéressante de ces dernières années.

À consulter en priorité :

Blood Bitch : 10
Apocalypse, girl : 9
Innocence is Kinky : 8
Viscera : 8
In the End His Voice Will Be the Sound of Paper : 7
Medea (sous le nom Rockettothesky) : 7
To Sing You Apple Trees (Rockettothesky) : 7

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Tom Waits

Mais qui voilà, surgissant du caniveau pour vous aboyer un blues concassé à la figure avant de repartir avec de grands gestes hystériques ? C'est bien ce bon vieux Tom Waits, sacré caméléon (aussi impressionnant que Bowie dans un autre genre) qui ne cesse de se renouveler à chaque album et de s'entourer à chaque fois des meilleurs, le fabuleux Marc Ribot n'étant pas des moindres. Il peut se le permettre en même temps, avec l'organe qu'il se paye le salaud, capable d'imiter aussi bien le grizzly offusqué que le serpent perssssiffleur ou encore le vieux wagon cabossé qui roule avec d'inquiétants bruits de ferraille. C'est imagé ; c'est à l'image du bonhomme.


À consulter en priorité :

Rain Dogs : 9
Alice : 9
Swordfishtrombone : 8
Mule Variations : 8
Bone Machine : 8

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Bashung

Il fallait bien qu'à un moment de ma vie me tombe dessus quelqu'un comme Bashung. Quelqu'un qui enfonce dans mon crâne anglo-germanophile que le Graal existe aussi en France. Qu'on est capable de proposer des chansons à textes fines accompagnées d'une exigence musicale qui ne rechigne pas à l'expérimentation (l'Imprudence en est à mon sens le sommet). Son timbre de voix m'accompagne partout désormais, d'autant plus qu'il est facilement imitable hinhin...
(après Alain, c'est la voix ferrée de Léo qui a pris le relai)


À consulter en priorité :

L'Imprudence : 10
Fantaisie Militaire : 9
Chatterton : 8
Bleu pétrole : 8

Annotation :

XTC

Tout simplement mon groupe de « pop » favori, dépassant dans mon cœur les Kinks et les Beatles. De ma vie je n'ai jamais entendu de popeux si inventifs. Je vous jure, il a trois, quatre, cinq idées différentes qui se battent dans quasiment chaque chanson qu'ils ont composé. Et je vous laisse imaginer le nombre qu'il en ont composé depuis leurs débuts au crépuscule des 70's. Les deux seuls problèmes de XTC, c'est leur sens parfois hasardeux de la production et des arrangements qui fait que tout n'a pas bien vieilli, notamment leurs disques des 80's ; et leurs voix qui ne sont pas vraiment charismatiques au premier abord (même si on s'y fait avec le temps). Heureusement, un disque paru dans la charnière 90's/00's est produit de la plus belle des manières et s'impose comme indiscutable chef-d'oeuvre. Ouf !


À consulter en priorité :

Apple Venus vol.1 : 10
Skylarking : 9
Nonsuch : 8
English Settlement : 8

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Talk Talk

Le groupe qui est passé de chenille synthpop à papillon inclassable, préfigurant le post-rock tout en délivrant des chefs-d'oeuvre pastoraux avec les meilleurs musiciens du monde (ou peu s'en faut) et un chanteur vibrant qui n'en peut plus de garder son intense foi en lui.


À consulter en priorité :

Laughing Stock : 10
Spirit of Eden : 10
Live at Montreux (DVD) : 8
Colour of Spring : 8
It's My Life : 7

Annotation :

Klaus Schulze

Mister Kosmische Musik, Klaus Schulze est mon versant favori de la musique cosmique allemande des 70's (et plus si affinité). La claque de Moondawn, cette musique improbable, qui ne cesse de monter en crescendo en instaurant ce climat d'intense répétition électronique, et ces moogs de me chatouiller là où ça fait du bien... Entre grandeur et décadence, Schulze se rêve en Wagner de la space music, et m'emporte avec lui dans ses folles ambitions mélodiques, si pompeuses soient elles.

À consulter en priorité :

X : 10
Moondawn : 9
Body Love vol.2 : 8
Timewind : 8
Irrlicht : 8

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Jack Rose

Ni plus ni moins que le John Fahey de sa génération. Dans le domaine de l'american primitivism contemporain, a tout remis à plat avec sa guitare, a révisé ses pépites delta blues oublié, ses ragtimes du temps jadis et a regardé dans le trou de la serrure pour épier Ravi Shankar qui tâte sa sitar pour bâtir de nouvelles bases pour l'art de la guitare métisse solitaire (et établir un nouveau mètre étalon de maîtrise et de qualité). Capable de jouer comme Fahey ou Basho, mais aussi et surtout capable de transcender ses influences pour trouver sa voix, d'une agilité surhumaine dans ses ragas et d'une impétuosité sans égales un bottleneck à la main.

L'indépassable des années 2000, responsable de mon disque préféré du genre, et bien évidemment mort trop tôt sinon c'est pas drôle.

À consulter en priorité :

Kensington Blues : 10
[untitled] : 9
Opium Musick EP : 8
Black Dirt Session : 7
Raag Manifestos : 7
Red Horse White Mule : 7

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The Necks

Argh, je n'aime pas parler de ce groupe... je n'y arrive pas. Ils pourraient être ici sur la seule fois d'un concert auquel j'ai assisté en Hollande ; le concert de ma vie sans aucune exagération. Je vous renvoie à ma critique de « Vertigo » pour plus de précision. Trio australien, une alchimie au delà du possible.

Ladite critique : http://www.senscritique.com/album/Vertigo/critique/74146247


À consulter en priorité :

Piano Bass Drums : 9
Hanging Gardens : 9
Mindset : 8
Vertigo : 8