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Le voilà mon petit préféré. Les Gardiens 2 est sans doute l'un des rares Marvel où on sent que le réalisateur a plus ou moins pu faire ce qu'il voulait. Il faut dire qu'avec le succès d'un premier film au concept improbable, Gunn avait tout ce qu'il fallait pour pouvoir imposer sa vision sans risquer d'être trop contrarié.

En apparence, le 2e reprend tout ce qui faisait le succès du 1er : un univers space opera kitsch et déluré, un groupe de personnages principaux qui adore s'envoyer des fions et une BO 70's savoureuse. A ce titre, le film fait tout presque mieux que le précédent. Il est encore plus drôle grâce à un sens du gag absurde et parfois thrashouille, ainsi qu'à la place plus assumée de Drax comme comic relief. On notera également une réalisation assurée, certes pas virtuose, mais on sent que Gunn sait comment placer sa caméra pour iconiser ses personnages, valoriser ses gags et créer l'émotion. Je note aussi des scènes d'action particulièrement créatives et presque musicales dans leur mise en scène, ainsi qu'une direction artistique fouillée et remplie de trouvailles.

Mais Gunn profite surtout de son absence de cahier des charges (le film ne joue absolument aucun rôle dans l'univers étendu et ne s'y connecte presque pas, en dehors de 2-3 références à Thanos) pour aborder ce qui lui plait vraiment : ses personnages. Parce qu'au-delà de leurs boutades, les Gardiens sont tous des êtres écorchés vifs et le scénario, plutôt light au niveau de l'intrigue globale, prend le soin de placer ses protagonistes face à leurs démons pour mieux explorer leur sensibilité et les amener vers une sorte de résolution. En voyant le premier film, je n'imaginais pas que des persos comme Yondu, Rocket ou Nebula puissent m'arracher une larme, mais ce film y est parvenu :'(

Et c'est pour ça que je l'aime tant, celui-ci. Parce qu'au-delà du fun, des gags et des aliens chelous, on sent que Gunn aime profondément ses personnages et tient à créer un récit avant tout émotionnel. Tout est fait avec énormément de coeur et l'émotion passe autant par les dialogues que par de petits gestes, regards et non-dits captés par la caméra. Mon seul reproche serait une musique très générique et qui appuie l'émotion sans grand subtilité, alors que tout le côté juke-box marche au contraire à merveille (The Chain !).

Le film du MCU le plus créatif, délirant, fun mais aussi le plus personnel et émouvant.

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Très compliqué de choisir entre le 2e volet et celui-ci. Au milieu d'un MCU mourant et en perte d'identité, le retour de Gunn pour un grand tour final fait énormément de bien. Dès l'intro, on nous rappelle qu'on n'est pas face à un simple produit de studio mais bien à l'oeuvre d'un cinéaste, avec de la maîtrise mais surtout du coeur. Parce qu'au-delà de l'univers bizarroïde et de l'approche fun et décomplexée, c'est toujours le profond attachement du réal pour ses personnage qui a porté la franchise et c'est plus que jamais le cas ici.

Gunn met cette fois-ci Rocket au centre du récit, personnage qui a toujours été le plus déchirant de la bande derrière ses sarcasmes. Et à travers une série de flashbacks terriblement attachants, le cinéaste achève de faire de son raton-laveur le meilleur perso du MCU. L'émotion est palpable et je n'ai aucun problème à admettre avoir eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises. Et si Rocket est à l'honneur, chaque Gardien a droit à une conclusion émotionnellement satisfaisante au sein de ce grand final. Je note également un méchant assez savoureux (à défaut d'être immensément complexe), une belle raclure qu'on aime détester.

En dehors de tout l'aspect émotionnel, ça reste bien au-dessus de la masse en termes de pure maîtrise technique mais aussi d'originalité. Tout est organique, habité et assumé dans le côté kitsch, à la fois drôle mais terriblement sincère. Après le cynisme dégueulasse d'un Ant-Man 3, ça fait un bien fou.

Je ne sais pas si c'est le meilleur film du MCU mais c'est potentiellement son dernier grand film après que le seul auteur qui aura pu faire plus ou moins ce qu'il veut au sein de cet univers ait quitté le navire pour la concurrence.

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Si on a pu faire le reproche au MCU sa tendance au teasing et à la mise en place laborieuse, ces 10 ans de préparation devaient bien finir par payer et Infinity War remplit le contrat avec les honneurs.

Pour une fois, le MCU se permet une vraie gravité dans les enjeux. On comprend l'ampleur du danger dès la scène d'introduction et le film ne contredit jamais cette aura de menace, se permettant une atmosphère sombre et parfois désespérée qui manquait trop à l'univers partagé. Jouant de son statut de "partie 1", IW s'offre carrément une fin en cliffhanger d'une noirceur rafraîchissante, même si personne n'était vraiment dupe quant à sa finalité.

Cette aura de noirceur est surtout incarnée par le méchant du film, le redoutable Thanos. Longtemps teasé, le supervilain ne déçoit pas une seconde et s'impose sans problème comme le meilleur antagoniste du MCU, voire l'un des meilleurs du cinéma de super-héros tout court, n'ayons pas peur des mots. Puissant, menaçant et bourré de charisme grâce à la performance de Josh Brolin et des CGI au top, Thanos apparaît également comme étonnamment complexe puisque ses motivations demeurent relativement crédibles et désintéressées. Sa relation avec Gamora, qui culmine lors d'une scène particulièrement déchirante, offre au personnage une pointe d'humanité et de mélancolie qui suffisent à en faire un personnage nuancé et même attachant. D'autant plus que la narration n'a pas peur de le mettre en avant, profitant de l'absence de "vrai" héros côté gentils.

D'ailleurs, le côté cross-over géant fonctionne finalement très bien puisque les personnages sont idéalement regroupés pour créer des dynamiques savoureuses (Iron Man et Dr Strange, Thor et les Gardiens...). Malgré son côté sombre, le film regorge d'humour et, si la tendance à dédramatiser à coup de blagues peut fatiguer, les punchlines mémorables ne manquent pas. Les personnages qui doivent être développés ont droit à des arcs cohérents et les autres évoluent assez organiquement au sein d'un récit qui fait très bien cohabiter individualités et enjeux globaux.

Les Russo semblent également s'être un peu réveillés. Leur réalisation reste très mécanique mais semble un poil plus inspirée que sur leurs deux Captain America. On sent surtout une équipe technique particulièrement inspirée, qui offre une quantité de décors spatiaux assez amples et quelques scènes d'action à grande échelle plutôt réussies.

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Beaucoup critiqué, par les haters du MCU comme par ceux à qui Infinity War avait redonné la foi, Endgame est pourtant à mon sens une conclusion assez idéale à la vaste entreprise de 10 ans menée par Kevin Feige.

Alors oui on peut faire des tas de reproches au film : sa tendance au fan service, à l'humour omniprésent, sa longueur pas forcément nécessaire, ses fautes de goût plus ou moins grossières : le ratage du traitement de Hulk ou de la scène de fin de Black Widow, Thanos rétrogradé au rang de méchant basique après avoir complètement dominé le film précédent...

Mais à côté de ça, le film réussit selon moi l'essentiel : apporter une conclusion grandiose et épique à la saga initiée dès le premier Iron Man. Déjà, le film parvient à poser ses enjeux en donnant un vrai poids à la fin du précédent volet. Le premier acte étonnamment calme et placé sous le signe du deuil est très efficace à la fois pour appuyer le sentiment d'échec des héros et mieux asseoir leurs motivations. S'ensuit alors une aventure temporelle assez ludique, tant pour sa tendance à revisiter malicieusement toutes les grandes étapes du MCU que pour la justesse avec laquelle elle réappuie les motivations des personnages principaux : Iron Man, Captain America et Thor.

Et autant le parcours de ce dernier manque un peu de finalité, sans doute parce que c'était le seul promis à apparaître dans d'autres films, autant je ne trouve rien à redire à l'écriture de Tony Stark et Steve Rogers. Les deux leaders de l'équipe sont traités avec énormément de justesse, le script rappelant parfaitement leur parcours, leurs nuances et leurs conflits internes pour leur offrir à tous les deux une conclusion parfaite qui clôture de la meilleure des manière des arcs entamés près d'une décennie auparavant. A côté de ça, les autres personnages font davantage de la figuration (même si j'apprécie beaucoup le traitement de Nebula par exemple) mais disons que ça fait le travail.

Et tout ce bordel se rencontre dans une conclusion en forme d'immense bataille homérique où pour la première fois le MCU assume pleinement sa portée spectaculaire et s'offre les moyens de ses ambitions. Alors oui c'est rempli de facilités, mais ça pète de partout, tout le monde a son petit moment de gloire et le spectateur en a pour son argent.

Franchement, c'est un film que je peux voir et revoir sans déplaisir. Dur d'imaginer le MCU atteindre de tels sommets à nouveau un jour.

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Au milieu d’une phase 2 un peu moribonde, Les Gardiens s’est imposé comme un véritable vent frais. C’était la preuve que Marvel pouvait définitivement adapter tout et n’importe quoi à condition de trouver le bon ton. Confier le projet à James Gunn relevait dès lors du coup de génie tant le trublion de Troma s’est immédiatement approprié l’univers des comics.

Loin du sérieux d’un Thor, Gunn assume pleinement le côté kitsch de l’univers qu’il adapte et en embrasse les excentricités. Gunn fait clairement le bon choix en optant pour une approche plus décontractée que la moyenne du studio : le film est plein d’humour souvent joyeusement débile et joue avec les limites de ce que peut se permettre un film estampillé Disney. Mais ça ne marcherait pas si le réalisateur ne prenait pas à coeur son sujet. On est face à un vrai space opera, première franche incursion de Marvel dans la dimension cosmique, et le film peut compter sur une direction artistique délurée faisant la part belle aux couleurs et maquillages en tout genre.

Ça fonctionne parce qu’on sent que Gunn a un vrai amour pour l’univers qu’il met en scène, à base de couleurs criardes et d’aliens improbables, et surtout pour ses personnages. Car au-delà des blagues et des vannes que s’envoient continuellement la petite équipe, il y a la volonté de montrer comment une équipe de bras-cassé, chacun profondément marqué par une tragédie personnelle, finit par s’unir pour mieux guérir ensemble. Rien de bien original mais le tout est fait avec coeur.

Plus drôle, émouvant, créatif et mieux mis en scène que la moyenne des Marvel, Les Gardiens premier du nom n’échappe pourtant pas totalement à son cahier des charges. La structure narrative du film reste très attendue et finalement assez similaire à celle des Avengers avec sa construction en trois actes autour d’une équipe, d’abord dysfonctionnelle puis unie. Derrière son air de récit indépendant, le film a tout de même la lourde tâche d’introduire les éléments centraux du futur de Marvel, à savoir les Pierres d'infinité et Thanos et cela prive un peu le film de sa singularité. De même, on se tape un méchant tout de même assez naze et complètement indigne de la créativité qui anime le reste du film.

Les Gardiens est donc une variante à la fois plus audacieuse, amusante et attachante de la recette Marvel. Le film fonctionne malgré ses limites mais servira surtout de base à sa suite, beaucoup plus personnelle et à mon sens plus réussie.

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Je suis toujours surpris de voir que ce film est si mal-aimé !

On a un authentique divertissement à l’ancienne, qui profite de son contexte singulier au sein de l’univers partagé pour piocher sans vergogne dans le pulp et l’esthétique du serial. S’en dégage un parfum délicieusement retro, et qui de mieux pour incarner ce feeling que Joe Johnston ? Archétype du bon faiseur hollywoodien, Johnston avait déjà recyclé les mêmes influences dans le génial Rocketeer dont ce Captain America est un héritier évident. On y retrouve la même maîtrise de la mise en scène, précise et sans fioritures, il n’y a pas un plan qui ne soit pas à sa place et l’héritage du grand Spielberg n’est jamais très loin. Et si le film n’est pas dénué d’ironie, notamment lors des jubilatoires séquences mettant en scène la propagande militaire, il reste indéfectiblement premier degré et croit parfaitement en ses effets et ses personnages, et c’est ça qui le rend si charmant, d’autant plus que ça colle parfaitement au traitement du rôle-titre.

On a un schéma d’origin story assez idéal, qui utilise l’apparente lisseur du super-héros à bon escient tout en le confrontant à des épreuves de plus en plus cruelles. Chris Evans incarne à merveille la droiture et toutes les petites nuances du personnage, et est entouré par un solide casting. Peggy Carter est peut-être l’une des meilleures love interest du MCU, Hugo Weavings est savoureux en Red Skull, et puis Tommy Lee Jones en bonus ça ne se refuse pas.

Définitivement l’une des plus grandes réussites du MCU et mon film solo d’introduction préféré.

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Si Iron Man est le film qui a initié le MCU, Avengers est celui qui a définitivement ancré sa recette et sa place inévitable dans le paysage cinématographique. La saturation de comic book movies, la course aux univers partagés… Tout vient d’ici quelque part.

Et on comprend quelque part pourquoi le film a si bien marché. Quoiqu’on pense de Joss Whedon, il a parfaitement compris comment écrire un film d’équipe avec une structure en trois actes : la rencontre, la confrontation puis l’union. Le scénariste utilise parfaitement ce qu’on connaît des personnages via leurs propres films : leurs personnalités et leurs saillies humoristiques mais aussi leurs enjeux personnels qui nourrissent leurs parcours individuels. Whedon extrait toute la sève de ces acquis en faisant se rencontrer les héros à coup de dialogues ciselés et souvent jouissifs, mais aussi en confrontant habilement leurs traits de caractère en tapant où ça fait mal. En résulte un script franchement prenant malgré ses enjeux globaux très simples, parfaitement équilibré et qui n’abuse pas de ses effets. Même Loki, bien fadasse dans Thor, est ici un méchant assez savoureux.

Mais le film porte aussi le poids de ce que deviendra le MCU. Par rapport aux précédents films, Whedon est peut-être le plus télévisuel dans sa réalisation, fonctionnelle et parfois élégante mais sans éclats, et c’est la première fois qu’on voit cette photo grisâtre qui fera les (pas) beaux jours de l’univers partagé. Le ton global, à coup d’abus de punchline et de gags diffuseurs de tension servira également de de modèle à tout ce que la boîte de Feige sortira par la suite. Je ne veux pas trop jeter la pierre à ce premier Avengers, qui reste ce que cette formule balisée peut produire de meilleur, mais avec le recul il a sans doute fait plus de mal que de bien à l’industrie.

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Après deux films à n'avoir aucune idée de comment traiter le personnage, Marvel décide enfin de tout envoyer valdinguer en offrant le personnage à Taika Waititi. Ce dernier livre forcément une version nettement moins sérieuse du personnage. Ragnarok semble s'assumer comme une comédie d'action nourrie aux comics et au pulp. Et c'est sans doute cette orientation qui permit de sauver le personnage et son univers.

Le film est bien entendu très drôle, particulièrement tout ce qui se déroule sur la planète-décharge menée par un Jeff Goldblum absolument savoureux. On peut reprocher cette tendance à systématiquement dédramatiser la tension avec des blagues (ce qui n'est pas toujours le cas : le film a quelques moments sérieux assumés jusqu'au bout) mais ce que j'aime avec Waititi comme avec Gunn c'est qu'ils assument pleinement la débilité de leur humour et en remettent des couches pour rendre le tout plus mordant qu'une blague de Marvel moyenne.

Thor en lui-même passe de héros coincé à bouffon et, si on peut critiquer le manque de cohérence en comparaison avec ses compagnons Avengers, force est de constater que l'orientation va à ravir au personnage et à Chris Hemsworth qui s'en donne à coeur joie. J'apprécie beaucoup la petite bande qui entoure le personnage : un Loki qui a enfin la rédemption qu'il mérite, une Valkyrie badass et un Hulk paumé. Tout ce beau monde est très plaisant à suivre et, si les évolutions individuelles sont assez légères, on appréciera malgré tout le côté un peu déconstructiviste de l'intrigue qui détourne le parcours du héros de manière pas si bête. On a également en la personne de Hela l'une des méchantes les plus réussies du MCU, pas forcément pour sa profondeur mais pour son aura de puissance, son design et le pied évident que Cate Blanchett prend en l'incarnant.

Qui plus est, je trouve le film relativement inventif dans sa mise en image par rapport aux normes du MCU, avec quelques images ultra-iconiques. Waititi assume à 200% son influence pulp 80's et non seulement ça donne un côté démesuré/excessif à ses images assez réjouissant, mais en plus ça lui permet paradoxalement de rendre cet univers kitsch plus crédible qu'il ne l'a jamais été en troquant l'influence shakespearienne trop solennelle de Branagh pour un héroïsme nettement plus déluré.

Quoiqu'on pense du suivant, c'était définitivement la bonne approche et ça a permis de rendre ses lettres de noblesse à celui qui était jusqu'à présent le plus fade des 3 Avengers.

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Celui par lequel tout a commencé...

On comprend rapidement en quoi Iron Man a pu imposer sa patte malgré une rude concurrence à l'époque. Il reprenait scrupuleusement et avec beaucoup d'efficacité le schéma de l'origin story "à la Richard Donner" mais c'est surtout le personnage principal qui faisait la différence. Rockstar mégalo-fascisante bling-bling biberonnée au sarcasme, Stark vampirise la vedette à chaque scène. Downey Junior incarne un protagoniste aussi adorable que détestable et on peut difficilement imaginer meilleur choix de casting. Si le film n’ose pas trop pleinement confronter son personnage sur le plan politique (on reste dans du blockbuster américain), il présente ses enjeux avec suffisamment de soin pour rendre son évolution crédible.

Ajoutons à tout cela la réalisation plus que correcte de Jon Favreau, clairement pas grand auteur mais technicien hors pair et metteur en scène compétent qui gère le spectacle et épouse parfaitement tous les excès de son personnage. Le tout agréablement complété par la musique rock bien badass de Ramin Djawadi (et un peu d’AC/DC et de Black Sabbath).

Je n’ai pas grand chose à reprocher au film si ce n’est qu’il a lancé la mode des bad guys en costume bien fadasses - même si Jeff Bridges fait ce qu’il peut ici.

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Comment ne pas attendre avec un mélange de craintes et d'excitation un film du MCU réalisé par Sam Raimi ? Au final et comme on pouvait s'y attendre, le réal ne s'approprie pas tout à fait la recette mais lui donne suffisamment de saveur.

La qualité principale du film est incontestablement son cachet visuel. Le film regorge de séquences et de dispositifs plus ou moins inventifs où on sent que Sam Raimi s'amuse, soit en ressortant son coffre à jouets d'effets tirés d'Evil Dead, soit en utilisant les possibilités offertes par l'univers tordu de Strange de manière inventive. Des séquences comme le duel musical ou la jouissive confrontation contre les Illuminatis sont autant d'occasion pour le metteur en scène de briller, en jouant parfois avec malice avec les limites et les attentes propres au MCU. Et sans aller jusqu'à parler d'horrifique, disons que le metteur en scène arrive à instaurer une relative tension grâce à ses effets de mise en scène maîtrisé et la puissance qu'il offre à l'antagoniste.

Car c'est le principal point fort du script selon moi : après une série de méchants plus nuancés voire empathique, Marvel franchit un cap en faisant du grand vilain du film une figure héroïque connue et adorée du public. On appréciera également que cette orientation soit assumée jusqu'au bout et une scène conclusive assez touchante. Strange apparaît presque trop en retrait dans son propre film, même si les parallèles entre les deux persos et le message global lié à l'irréversibilité du temps font sens. Le reste est moins convainquant : le personnage d'America est fonctionnel et la dimension multivers est bien sous-exploitée, un gâchis quand on connaît les forces en présence (Raimi mais également Michael Waldron, créateur de Loki et parmi les scénaristes de Rick et Morty).

En reste donc un film finalement un peu trop sage, balisé et au script manquant de rigueur mais possédant suffisamment d'idées héritées de son metteur en scène pour surnager au-delà de la masse du MCU.

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Pour beaucoup, Ant-Man restera associé avec amertume au projet avorté d'Edgar Wright. Si on ne peut que regretter ce qui s'annonçait comme un vent d'air frais passionnant au sein du genre, le résultat final fait somme toute partie des discrètes réussites du MCU.

Après la boursouflure d'Ultron, ça fait un bien fou de retrouver un film si simple, avec une structure d'origin story éculée (et bien pompée sur Iron Man) mais efficace et bien exécutée. Parce qu'on croit en Paul Rudd, à sa dégaine sympathique et paumée et à ses motivations assez évidentes, il y a une dynamique plutôt plaisante qui est établie entre son perso, le mentor campé par Douglas et le perso d'Evangeline Lilly. Tout ce beau monde interagit de manière assez plaisante, au sein d'une intrigue empruntant le schéma du film de casse. Le film a le mérite d'être plutôt léger, de ne pas lésiner sur l'humour - on retrouve même çà et là des bribes de l'astuce de Wright - tout en rendant ses enjeux suffisamment tangibles.

Qui plus est, le principe de miniaturisation permet de renouveler un peu le plaisir de ces joutes héroïques vues et revues. Le film s'offre des jeux d'échelles et de perspective vraiment fun et n'hésite pas à offrir quelques visuels assez vertigineux et des séquences utilisant le concept de manière très ludique (le climax). Peyton Reed est un honnête faiseur qui emballe correctement son produit mais peut à mon sens surtout remercier les équipes de FX de Marvel qui pour le coup sont toujours là pour élever des oeuvres formellement sans ambition.

C'est donc fun, pas trop long et avec suffisamment d'idées pour ne pas avoir l'impression de voir la même soupe constamment servie. Je regrette le chef-d'oeuvre qu'on n'aura jamais mais je ne boude pas non plus mon plaisir face à cette petite friandise.

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J'en suis le premier surpris mais je trouve Wakanda Forever tout aussi sympathique que le premier volet était complètement raté et chiant. Il y a déjà de gros effort formels, entre une photo plus travaillée, une mise en scène plus inspirée et une direction artistique souvent assez réussie. On sent Coogler à la fois plus libre et plus à l'aise avec son budget et peut rappeler qu'il est un réal doué et pas juste une caution à FX dégueulasses. Franchement le film a un peu de la gueule et est très bien soutenu par la partition de Ludwig Goransson, particulièrement bien mise en avant (et potentiellement la meilleure BO du MCU ? La plus originale en tout cas).

Le film avait la douloureuse tâche de devoir exister sans son personnage principal suite au décès de l'acteur et parvient à utiliser cette contrainte à bon escient. Tout le film est empreint d'une gravité qu'on sent sincère, c'est peut-être le film du MCU le plus sérieux avec Les Eternels et je trouve l'émotion bien mieux incarnée et plus habitée ici. Je me suis même attaché au personnage de Shuri que je trouvais insupportable dans le premier ! Bon le film foire un peu son côté humoristique et tout le passage où il faut aller chercher Riri est dispensable pour ne pas dire raté. Mais d'un autre côté, on a des enjeux plutôt palpables et relativement non manichéens. Le méchant fonctionne parce qu'il reste nuancé et suscite une relative empathie, pour moi il réussit là où Killmonger échouait.

Donc voilà, je n'ai pas trop compris mais je ne vais pas bouder mon plaisir vu la qualité plus qu'aléatoire de la Phase IV, toute réussite individuelle est bonne à prendre.

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Après le pulp du premier film, la suite logique pour raconter la suite des aventures du Cap’ était d’opter pour le thriller d’action paranoïaque à la Jason Bourne. Quoi de plus sensé en effet pour incarner le décalage du personnage issu du passé, mis face à un monde de plus en plus trouble et complexe ? Le projet était idéal sur le papier, un peu moins dans l’exécution.

Le film offrait des perspectives thématiques passionnantes en présentant un SHIELD fasciste et un monde où rien ni personne n’est digne de confiance. On n’est finalement pas loin de la note d’intention d’un Dark Knight dans cette manière d’ancrer le super-héros dans une réalité complexe et politique. Hélas, le métrage annihile ses intentions à mi-parcours via un twist débile qui troque la paranoïa post-11 septembre pour du complotisme kikoolol à la Assassin’s Creed. Encore une fois, Marvel se montre incapable d’appréhender la nuance de son sujet et donc de l’ancrer dans le réel. Tout doit être blanc ou noir et surtout résolu grâce à une poignée de personnages qui feront toujours les bons choix.

Esthétiquement c’est pareil. L’idée d’une action cut à la caméra portée collait aux intentions mais les frères Russo ne sont pas Paul Greengrass. Les excellentes chorégraphies des scènes d’action sont ainsi ternies par une mise en scène brouillonne et un montage souvent hasardeux. Quelques morceaux de bravoure subsistent mais l’ensemble est bien en deçà de ce qu’un vrai metteur en scène aurait pu offrir. Quant au reste du film, il est tout simplement télévisuel avec une absence totale d’intention derrière la mise en scène et une photo dans ce que Marvel a offert de plus gris.

Pourtant, j’ai fini par sincèrement aimer ce film. Probablement parce qu’au-delà de ces limites, il remplit sa promesse de thriller captivant et bien ficelé. Surtout, Steve Rogers reste l’un des personnages les plus intéressants du MCU et The Winter Soldier embrasse ses dilemmes et ses doutes pour le faire évoluer avec justesse. Il se dégage du Cap une certaine mélancolie face au passé qu’il ne pourra jamais retrouver et sa détermination parfois naïve est un parfait ancrage émotionnel face à l’ambiance paranoïaque qui traverse l’ensemble. Le seul Avenger que le second film individuel aura développé de manière intéressante. Qui plus est, sa relation avec Black Widow est plutôt chouette.

Du potentiel raté mais ça reste l’un des films les plus prenants et attachants du MCU.

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Doctor Strange rentre dans la catégorie des origin story du MCU et applique le schéma à la lettre. On est vraiment sur la même structure qu'Iron Man et Ant-Man, particulièrement ce premier puisqu'on a un personnage principal arrogant qui se voit contraint d'évoluer des suites d'un évènement perturbateur dramatique et découvre un monde entièrement nouveau. Pas de surprise au sein du schéma narratif : il y a le mentor énigmatique, l'ancien élève devenu mauvais, le rival, la romance impossible...

Pour autant le tout est exécuté avec un relatif soin, disons qu'on met suffisamment de poids derrière les motivations et l'évolution du docteur pour rendre son parcours un minimum impactant. Surtout, le film est fort bien casté, Cumberbatch est un choix évident en Strange, Swinton est parfaite en sorcière suprême, Ejiofor et McAdams apportent tous les deux une dimension supplémentaire à leurs rôles un peu lisses. Seul mon chéri Mads me semble quelque peu sous-exploité.

Mais l'attrait principal du film est avant tout visuel. Alors oui, on ne peut pas dire que Scott Derrickson soit un grand metteur en scène, d'ailleurs tout ce qui relève du dialogue est assez planplan. Mais dès qu'il s'agit de donner dans le spectacle, les FX prennent entièrement le relai et nous gratifient de quelques scènes les plus visuellement créatives de tout le MCU. Après moult affrontement sans imagination, qu'il est bon de voir des scènes d'action avec un cachet visuel et une vraie ampleur parfois vertigineuse. Qu'il s'agisse des effets de retournement de décor "à la Inception", des jeux de portails ou des envolées psychédéliques, le film est très généreux et parvient sans problème à faire oublier le manque d'audace de sa narration.

Une petite réussite à l'échelle du MCU, juste dommage que son visuel vertigineux ne se reflète pas davantage dans l'écriture.

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Un chouïa meilleur que son prédécesseur.

Ce Far From Home fait pour l'essentiel des bons choix. Le fait d'inscrire Peter Parker dans une dynamique de deuil et de prise de responsabilité suite à la mort de Tony Stark permet de revenir sur l'essence du personnage et de l'inscrire dans un développement plus sérieux. Rien d'incroyable ou de comparable à la trilogie de Raimi, mais c'est un pas dans le bon sens.

D'un autre côté, l'aspect teen movie est plus assumé que jamais et je dois bien avouer m'être pris au jeu, je voulais voir cette petite romance entre Peter et MJ germer, je prenais un vrai plaisir à le voir échafauder ses plans avec son meilleur pote tout en jonglant entre ses préoccupations d'ado et son destin de super-héros. Disons que tout ça est traité avec une relative justesse, sans trop en faire et que ça reste assez adorable tout du long. En plus, l'humour est toujours assez bien balancé.

Le côté super-héroïque est forcément plus classique mais on a droit à un méchant plutôt stylé interprété par Jake Gyllenhaal. Pas le plus profond ni le plus impressionnant du MCU, mais pour le coup le twist l'entourant fonctionne vraiment bien et voir Jake en bad guy manipulateur en roue libre n'a pas de prix. Je noterai également des scènes d'action ayant un poil plus d'ampleur même si la réalisation reste tout juste fonctionnelle. L'exception vient encore une fois d'une séquence faisant la part belle aux FX, ici tout un passage en illusions vraiment efficace.

Sinon le côté "tourisme en Europe" est vraiment anecdotique mais au moins ça change d'un 100000e film de SH se déroulant à New York.

En résumé, pas un chef-d'oeuvre mais un film qui a toute ma sympathie.

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Cet énième reboot de Spider-Man avait fort à faire en se frottant tout de même à l'imposante trilogie de Sam Raimi.

Face à cela, Feige et son pantin Jon Watts choisissent soigneusement la modestie. Ce Spider-Man version MCU est résolument l'un des films les plus modestes de l'univers et assume un côté teen movie pas vraiment vu jusqu'alors. C'est léger mais plutôt plaisant il faut bien l'avouer, le rôle va bien à Tom Holland qui donne au personnage une approche plus naïve et dynamique que jamais. J'apprécie également bien le méchant de Michael Keaton, l'un des plus mesurés et crédibles de l'univers partagé, l'acteur est bien évidemment parfait dans le rôle et tout le twist qui l'entoure est assez savoureux.

Après le film a deux problèmes. Déjà, il souffre d'une absence totale de réalisation. Watts n'est pas vraiment un bon réalisateur, il emballe le tout de manière télévisuelle et on sent un vrai manque de maîtrise dans son découpage. Comme d'hab le spectacle est assuré par les équipes de FX mais même là ça manque d'ampleur.

Ensuite, le film manque tout de même de l'élément dramatique qui fait la force du personnage de Spider-Man. Je ne dis pas qu'il fallait se retaper la mort de l'Oncle Ben mais du coup il manque vraiment quelque chose en termes d'enjeux, d'humanisation du personnage : Parker qui veut impressionner Tony Stark, c'est très léger pour un film tout de même assez long.

Une approche discrète et inoffensive du personnage, quoique très agréable.

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Il y avait forcément une petite inquiétude à l'idée de voir le MCU se pencher sur la mythologie chinoise après nous avoir chié des Thor et Black Panther.

Mais j’ai trouvé ça assez plaisant, peut-être parce que pour une fois on sent qu’un vrai soin a été apporté aux scènes d’action. Alors je ne sais pas si Destin Daniel Cretton a vraiment eu son mot à dire ou si c’est encore un machin pré-rendu par des boîtes de SF mais toujours est-il qu’on a des combats plutôt bien foutus, à la fois bien chorégraphiés et réalisés, avec une caméra qui sait garder l’action lisible tout en dynamisant ses mouvements. Il y a en particulier deux séquences - le bus et l’échafaudage - vraiment bien construites, avec un sens de la progression et une utilisation pertinente de décors restreints. Encore une fois, rien qui a de quoi rivaliser avec les plus grands films de kung-fu mais ça fait plaisir de voir ça au sein du MCU, ça change des bouts de chewing-gum qui s’affrontent (pour reprendre une expression connue). Même le climax tout numérique conserve un certain sens de l’ampleur pas souvent vu chez eux.

Après la narration reste très balisée, c’est plutôt plaisant au début avec son rythme d’origin story, c’est parfois assez drôle avec quelques caméos pas subtils mais plutôt amusant, mais on atteint un peu un point mort une fois qu’on arrive dans le fameux village. On sent que le récit doit péniblement mettre en place son climax et ne parvient pas vraiment à renouveler ses enjeux ou à apporter du relief à ses personnages, du coup on attend juste poliment que la prochaine baston arrive. Ah et Tony Leung m’a quand même fait un peu de peine...

Annotation :

La perspective de voir Favreau passer les rennes à Shane Black avait de quoi réjouir, particulièrement après le tiédasse Iron Man 2. Malheureusement, ce 3e opus n’est pas vraiment à la hauteur.

Il y a pourtant de jolies intentions affichées. Le film ambitionne quelque peu de déconstruire son personnage principal en mettant Tony Stark à nu pour mieux le confronter à ses démons. Il y a quelques choix relativement osés : celui de finalement assez peu montrer Iron Man dans son costume emblématique ou le twist concernant le Mandarin. On sent que Black veut bouleverser les attentes, parfois de manière un peu trollesque, mais je salue ses idées. Cependant, rien n’est vraiment abouti. Comme le 2e film étrangement, il y a un vrai refus de toute dramaturgie, d’asseoir le sérieux des enjeux du récit, tout est un peu pris à la rigolade et on finit par complètement se désinvestir émotionnellement du personnage principal. D’autant plus que les démons de Stark ne sont pas vraiment traités, entre son traumatisme de l’épisode newyorkais bazardé en deux scènes et son parcours de reconstruction qui ressemble plus à un passage obligé qu'une vraie introspection.

L’ensemble manque d’enjeux clairs, d’une direction dramatique et ressemble plus à un assemblage d’idées plus ou moins bonnes. Qui plus est, la réalisation de Black reste terriblement impersonnelle, même si les segments spectaculaires du récit sont plutôt bien gérés. Comme souvent, difficile de dire ce qui relève de la responsabilité de Black dans l’ensemble. Peut-être que la nonchalance de l’ensemble et bon nombre de ses idées saugrenues auraient mieux pris si le réal avait eu le contrôle sur l’ensemble du produit.

C’est donc une curieuse fin pour cette trilogie qui aura bien eu du mal à faire évoluer son personnage passé le premier épisode. Le film se termine même sur une étrange note conclusive qui sera complètement niée par les chapitres suivants. Le perso de Stark allait progressivement perdre de l’intérêt pour être réduit à une caricature de lui-même, heureusement son baroud d'honneur dans le dyptique Avengers final sera lui à la hauteur de son aura.

Annotation :

Pas si mauvais ce Black Widow. Le film prend un angle relativement intimiste et pas trop mal senti qui lui permet de traiter plutôt dignement son héroïne et d’offrir une galerie de personnages sympathiques avec cette famille dysfonctionnelle et notamment une Florence Pugh dans son élément. Notons également des bribes de thriller paranoïoaque (à la The Americans carrément ?), un zeste de post-MeToo et de l’action pas mal dans le genre, comme une version réussie de ce que proposaient les Russo sur leurs Captain America.

Après ça reste un film qui arrive bien trop tard pour valoriser une héroïne qui a déjà eu de nombreuses occasions de faire ses preuves et qui a déjà eu une fin à l’écran. Sortir ce film au moment où il prend place, c’est-à-dire avant Infinity War, aurait eu tellement plus de sens en plus de générer un peu de hype pour le futur du personnage, en plus de rendre sa scène centrale dans Endgame d’autant plus déchirante. Mais non, le film arrive après la guerre et se retrouve à introduire la Phase 4 de la manière la moins excitante qui soit, comme une parenthèse tournée vers le passé au lieu de préparer le terrain pour l’avenir.

Pas trop mal mais ç’aurait eu tellement plus d’impact en sortant plus tôt !

Annotation :

C’est dommage parce que le potentiel était là. Les pistes pour faire évoluer le personnage de Tony Stark sont établies dès l’intro (confronter le personnage à sa mégalomanie, son fascisme, sa mortalité, l’héritage paternel encombrant…) mais tout ça est soit sous-exploité soit ignoré par le script. En résulte une trame qui ne sait jamais trop sur quel pied danser et finit par traiter toutes ses thématiques à la rigolade, refusant toute ambition dramaturgique. Difficile d’être pleinement investi, surtout quand le script tourne en rond (la relation Tony/Pepper) ou bâcle complètement son méchant tristement incarné par Mickey Rourke.

Le tout reste regardable, parce que Favreau reste un faiseur compétent et parce que Downey incarne toujours aussi bien Stark et offre au film ses meilleures scènes. Mais c’est bien loin du premier.

C’est assez amusant par contre de voir que c’est le premier film à vraiment planter le décor du MCU. On a Nick Fury, Black Widow, on tease assez grassement Thor et Captain America. Le grand public devait un peu se demander ce qu’il se passait à l’époque, cocasse quand on se projette une décennie plus tard.

Annotation :

Ça doit être le film du MCU sur lequel j'ai le moins de trucs à dire. Alors ce n'est pas le pire, loin de là. Je passe un moment somme toute pas désagréable mais y'a absolument rien qui m'en reste passé le visionnage.

Le premier Ant-Man, malgré ses limites, avait un côté frais et ludique que je retrouve difficilement ici. Disons qu'il y a une poignée de séquences un peu fun mais c'est plutôt timide et ça ne renouvelle pas vraiment ce que le précédent apportait, que ce soit en matière de scènes d'action ou de comédie. Peyton Reed livre toujours une copie propre mais désincarnée, en laissant aux FX le soin de créer le spectacle que sa mise en scène est incapable d'apporter.

Il y a de vagues tentatives avec cette "méchante" pensée pour être un personnage ambigu. Sauf qu'on s'en fout complètement, le film n'assume pas d'en faire un vrai personnage, on se tape le pauvre Walton Goggins en méchant, il y a Michelle Pfeiffer qui vient dire coucou... Non vraiment, y'a rien à voir.

Après ça n'est pas indigeste, juste insipide.

Annotation :

Déception. J'aime beaucoup ce que Waititi a fait avec Ragnarok, mais ici le cinéaste ne savant visiblement pas trop quoi faire - à moins que son sabotage soit volontaire. Tout l'équilibre qui maintenait le précédent à flot est complètement bazardé puisqu'on a un film incapable de tenir son ton. D'un côté, c'est l'un des films du MCU les plus sombres avec l'histoire du vilain et le parti pris plutôt osé autour du perso de Jane. De l'autre, le film est absolument incapable de tenir une scène complète sans faire de blagues, les ruptures de ton sont omniprésentes, complètement hors de propos et étonnamment peu maîtrisées en termes de timing comique. En résulte un film batard, plus embarrassant que drôle et jamais vraiment impliquant émotionnellement.

Je sauve quelques gags, quelques idées visuelles et de vagues intentions, mais le tout pue le bâclage et le manque d'envie. Dommage qu'un personnage avec le potentiel de Thor soit constamment malmené dans sa propre saga.

Annotation :

Pour moi, c'est peut-être le meilleur représentant des plus gros problèmes du MCU : quand Marvel tente d'avoir un peu de profondeur, ça se passe assez mal.

Parce que sur le papier, Civil War offre quelque chose de fascinant. On aborde enfin frontalement les conséquences des actions des Avengers, on échafaude un dilemme politique incarné par les deux figures de proue de l'univers : Stark et l'autorité vs Cap' et la liberté. Super, sauf que le conflit d'idées reste traité en surface. Le film n'ose jamais aborder les questions de fond et évacue bien vite les prises de positions antagonistes de Rogers et Stark pour baser leur rivalité sur une manipulation et le sort de ce pauvre Bucky, MacGuffin inefficace car totalement désinvesti émotionnellement. Si l'affrontement ne laisse pas indifférent à cause du passif des personnages, il n'est pas non plus bouleversant parce que sa fondation ne repose sur rien de tangible.

On notera d'ailleurs que le film donne assez unilatéralement raison au personnage du Cap', refusant ainsi d'assumer la moindre ambiguïté idéologique. C'est également là qu'il échoue en présentant un personnage principal monolithique, là où Cap était attachant dans Winter Soldier parce qu'il doutait et évoluait.

L'autre problème, c'est un sentiment de trop-plein quasi-vomitif. En plus du conflit Stark/Rogers et de la chasse à Bucky qui cohabitent assez mal, on se tape l'introduction de Black Panther, de Spider-Man version MCU, le début de la romance WandaVision... Le film ne peut jamais vraiment se consacrer à son projet parce qu'il faut constamment préparer le terrain pour la suite. De plus, je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas fait de ce film le vrai Avengers 2 quitte à se la jouer grand rassemblement, surtout vu les airs de quête secondaire du film de Whedon.

Pour ne rien arranger, c'est du néant cinématographique. Les Russo incarnent ici ce que le MCU peut offrir de plus télévisuel et désincarné : image terne, aucune élégance dans les choix de cadrage, scènes d'action sans ambitions et surcuttées. Le grand affrontement qui sert de point d'orgue au film en est tristement représentatif : une quinzaine de gus en collant qui se tatanent au milieu d'un aéroport désaffecté, on a vu plus cinématographique. C'est dommage parce qu'il y a encore une fois de vraies belles idées dans les chorégraphies, qui rendent l'ensemble plus regardable qu'une bouillie numérique moyenne. Mais on est loin de ce que le potentiel pourrait offrir.

Annotation :

Ca ne commençait pas trop mal : pour une fois, le Spider-Man de Holland est confronté aux conséquences de ses actions et semble même sur le point d'apprendre qu'un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, il était temps ! Le versant plus humain du film est indéniablement le plus réussi et je suis prêt à louer le traitement du personnage de Parker et le caractère relativement osé de la conclusion.

Hélas, dès que le film part dans ses délires de multivers, il échoue complètement. C'est un bel aveux d'échec que de convoquer la mythologie des autres Spider-Man filmiques parce qu'on n'a pas réussi à en créer une suffisamment consistante. Mais voir Doc Ock, Le Bouffon Vert et bien entendu les précédent Spidey être complètement dévitalisés et assimilés à la machine MCU a quelque chose de déprimant. Tout ce qui rendait les films de Raimi (et ceux de Webb même si je m'en fous complètement) uniques est ici uniformisé, réduit à sa plus simple expression. Le fait que chaque perso revenant soit devenu une machine à meme en dit long sur la nature du projet et sur son seul et unique objectif : brosser des générations de fans dans le sens du poil pour amasser de la moula.

Cela me désole de voir un tel film péter des scores et amasser une appréciation quasiment unanime. Ce n'est pas ce que le MCU a fait de pire mais c'est indéniablement leur production la plus cynique.

Annotation :

Je me sens un peu mal de descendre ce film parce qu'en soi c'est l'un des rares ici à vraiment se distinguer. Comme pour James Gunn, on sent que Chloé Zhao a eu un minimum de liberté pour approcher ce nouveau groupe de persos.

Malheureusement, je trouve tout le projet extrêmement bancal. Déjà, ce ton sérieux à faire passer Man of Steel pour Evil Dead fonctionne à mon sens assez mal face à des enjeux cosmiques si perchés. Toute la dimension solennelle et épique m'est complètement passé dessus, surtout que tous les personnages sont super fades. Ensuite, je trouve le film extrêmement mal construit et d'un ennui mortel. Il y a beaucoup trop de persos à présenter et on enchaîne juste les phases d'exposition et les longs dialogues avant que l'intrigue ne se mette péniblement en place au bout d'une heure (!). Paradoxalement, tout semble rushé et on ne ressent jamais vraiment le poids des siècles sur tous ces individus, une série aurait à mon sens bien mieux fonctionné.

Formellement, c'est la même soupe grisâtre que d'habitude avec quelques plans vaguement "contemplatifs". Difficile de dire à quel point Zhao était maîtresse de la forme de son film parce que tout est fade et artificiel, tout en empestant le numérique. Je sauve tout de même le versant cosmique et certaines visions démesurées qui forcent le respect. Et les scènes d'action ont le mérite de jouer la carte de la lisibilité et du plan long mais tout cela est bien trop mou et manque clairement d'impact compte tenu de la puissance des personnages.

Pour moi le film échoue vraiment à créer sa mythologie et un semblant d'attachement pour ses persos. Je ne sais pas à quel point Zhao a pu s'exprimer mais ce n'était clairement par le meilleur choix pour réaliser un tel film.

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J’espérais redécouvrir positivement ce Thor, hélas ça reste l’un des films les plus bancaux du MCU.

On sent pourtant qu’il y a un semblant de cinéaste à la barre. Kenneth Branagh n’est peut-être pas l’auteur le plus accompli qui soit mais il tente comme il peut d’insuffler un souffle épique et grandiose à son récit, notamment lors des séquences situées à Asgard. Mais son approche très premier degré de tragédie shakespearienne ne se marie pas forcément bien avec le caractère ultra-kitsch de cet univers. Et alors dès qu’on quitte le côté cosmique pour revenir sur Terre, c’est d’une platitude assez affligeante. D’autant plus que le récit atteint un solide point mort et qu’il n’y a plus grand chose à se mettre sous la dent si ce n’est cette romance insipide - pauvre Natalie Portman. Et pourquoi tous ces plans de travers ? Parfois ça rend bien mais le côté systématique du procédé me laisse sceptique.

Vraiment, on sent que personne ne savait vraiment comment aborder le projet. Thor est bien transparent en lead, pourtant on sent que Hemsworth a un vrai potentiel mais ce côté prince déchu très sérieux est définitivement trop peu convainquant. Le pire reste Loki : on a du mal à croire que le Dieu de la malice deviendra par la suite l’un des personnages les plus savoureux du MCU tant il est fade et sans humour ici.

Après ça reste... "intéressant", disons que si tout se passait à Asgard et que c'était un peu mieux branlé, ç'aurait pu emporter mon adhésion.

Annotation :

Le succès (commercial et critique) de ce film reste incompréhensible pour moi. Toute question de représentation mise à part - c'est très bien pour la population afro-américaine, moins pour l'Afrique avec lequel le film a autant de lien que Thor n'en a avec la mythologie nordique - c'est tout simplement mauvais.

Un film laid, terne et tristement kitsch et dont l'univers visuel est à la fois déconnecté de tout sens du réel et dénué de toute fantaisie. J'ai du mal à croire qu'on puisse trouver crédible ce goubi-boulga de fonds verres à la colorimétrie approximative. La réalisation de Coogler peine à donner une quelconque ampleur à l'ensemble et se révèle d'une mollesse assez incroyable pour tout ce qui concerne l'action. Il ne suffit pas d'inclure un ou deux simili-plans séquence pour dynamiser sa mise en scène. Qui plus est, tout ce qui touche aux FX en eux-mêmes est tout de même bien foireux.

Sur le fond, Black Panther fait mine d'aborder des sujets graves mais, comme à chaque fois que Marvel s'essaie à l'exercice, l'entreprise est complètement sabotée par la nature de produit de l'œuvre qui l'empêche d'aller au fond des choses et de vraiment frapper où ça fait mal. Les réflexions sont balancées au détour d'une phrase, diluées dans un récit bien trop long, léthargique et qui met une bonne heure avant de démarrer. Même le méchant rate son potentiel. Il y a pourtant un vrai effort d'en faire un antagoniste tragique aux motivations tangibles. Mais là encore, le film ne l'assume jamais totalement et se sens obligé une scène sur deux d'en faire un méchant grotesque et artificiellement cruel, plutôt que de pleinement assumer son ambigüité morale. Le film peut donc se finir sur un bon vieux statu quo tiédasse où l'ordre établi reste inchangé, comme Marvel sait si bien le faire.

Plus généralement, c'est surtout beaucoup trop long et porté par des personnages parmi les plus fades du MCU. Je suis bien désolé pour le regretté Chadwick Boseman mais sa performance ne m'inspire absolument rien - au moins il n'est pas irritant comme sa tête à claque de sœur.

Un pur produit, comme tout le reste du MCU, mais l'un des plus fades et chiants à mes yeux...

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Ce Hulk est une anomalie, au point qu’on oublie souvent qu’il fait partie du MCU. On sent que le studio tâtonnait et n’avait pas encore éprouvé sa recette. Ici le ton se veut résolument plus sérieux, voire dramatique, et on est bien loin des futurs enjeux cosmiques qui régiront le fonctionnement de l'univers partagé. Bon, c’est assez raté hélas.

Au-delà des intentions, il y a un vrai problème de traitement. Toute la première moitié se vend comme un thriller intimiste mais c’est complètement désincarné. Personne ne semble y croire, surtout pas Norton (qui a pourtant participé au scénar) ou l’imbuvable Liv Tyler. Difficile d’être investi dans leur histoire quand tout ce qu’on nous donne ce sont des bribes de flashback et des interactions entre deux endives. D’ailleurs, ça a beau être un reboot, je me demande bien qui pourrait comprendre quoique ce soit sans avoir vu le Hulk d’Ang Lee. Le film a visiblement été bien charcuté au montage.

Mais au moins il y a un semblant d’intentions, la deuxième moitié est par contre juste insignifiante, de l’action débile et sans enjeux avec un méchant affreux (pauvre Tim Roth). Leterrier n’est pas le pire réal qui soit mais c’est loin d’être un bon faiseur malgré tout, le tout manque singulièrement d’efficacité et de maîtrise, que ce soit dans l’intimité et le spectaculaire.

Et ce n’est pas comme si ce film apportait quelque chose à l’ensemble ou s’il était nécessaire pour comprendre la trajectoire du personnage par la suite, la version de Ruffalo est presque un reboot en elle-même. Autant se contenter du film d’Ang Lee (on aime ou on déteste mais les intentions sont là) puis passer aux Avengers, on ne loupe absolument rien.

Annotation :

Ça reste l’un des échecs les plus étonnants du MCU. Whedon semblait avoir tout compris avec Avengers mais cette suite est aussi bordélique et boursouflée que le premier était jouissif et bien construit.

Déjà, qu’est-ce qui justifie que cette histoire concerne les Avengers plus que n’importe autre film de la phase 2 ? L’équipe est aux abonnés absents pour plusieurs évènements qui menacent le monde mais se réunit pour une mission secondaire sans le moindre panache. Ultron semble complètement déconnecté du grand schéma du MCU et aurait bien mieux collé dans un Iron Man solo. En fait, le film n’a rien du côté évènement qu’avait le premier. L’effet de surprise est passé, on introduit des persos dont on se fout un peu et le tout semble terriblement inconséquent.

Le film aurait pu être fun malgré tout ça. Hélas, passé son introduction et la scène de la fête plutôt rigolote, c’est surtout un gros bordel qui peine à raconter quelque chose d’intéressant. Ça balance les pistes de réflexion, de développement de personnage mais sans jamais rien creuser, tout tombe comme un cheveu sur la soupe, qu’il s’agisse de la vie de famille de Hawkeye ou de la romance Black Widow/Banner. Les décisions des personnages sont stupides ou mal amenées et la narration avance péniblement à force d’amener trop d’éléments superflus. Qui plus est, Ultron est un méchant complètement foiré, jamais menaçant tant son côté comique prend le dessus à des moments inappropriés et sa profondeur à coup de monologues sur le destin de l’humanité sonne complètement creux. Le film passe à côté de son sujet et la remise en cause des actions de Stark est annihilée par la “solution” qu’il offre au problème.

Formellement, j’accorde au film une photographie étonnamment plus riche et texturée que le premier film. Pour le reste, c’est surtout beaucoup de baston numérique et de faux plan-séquences tape-à-l’oeil, et une réalisation toujours aussi fonctionnelle sur le côté.

Difficile de dire ce qui a foiré. Whedon a-t-il été bridé ou bien s’est-il juste complètement laissé dépasser par le projet ? Quoiqu’il en soit, Age of Ultron reste un formidable échec à mes yeux, un film qui ne réussit pas grand chose, a un impact quasi-nul sur l’univers dont il est le porte-étendard et se paie le luxe d’être crétin et assez indigeste à regarder.

Annotation :

Clairement l'un des plus gros ratages du MCU.

Le gros problème du film, je pense, est le traitement de son héroïne. Déjà, je n'ai rien contre Brie Larson en tant qu'actrice mais je la trouve assez mal dirigée ici. Tout sonne faux, elle n'a pas grand chose à offrir à part son air arrogant et ne parvient à être ni badass ni émouvante. Ensuite, elle n'a tout simplement pas de personnage. Qu'est-ce qui motive Carol Danvers ? Qu'est-ce qui définit sa personnalité ? Comment évolue-t-elle au fil du film ? Il n'y a absolument rien, c'est un personnage fonction qui s'adapte aux besoins du scénario, à qui on colle vite fait une quête identitaire dont tout le monde se fout, est c'est plié. L'écriture tombe dans ce travers disneyen contemporain qui consiste à croire qu'une femme forte est une femme sans faiblesses, donc sans dilemmes, sans évolution, sans motivations (coucou Mulan).

Comment dès lors s'impliquer dans ce script sans enjeux ?

Parce qu'on ne va pas dire que le reste sauve la mise. On sent un duo de réals engagés pour faire de la figuration. C'est plat, occasionnellement laid et dénué du moindre parti pris. Pire, même le versant le plus spectaculaire du film tombe à plat en se montrant incapable d'exploiter la puissance du personnage à l'écran. Je passerai vite fait sur les choix musicaux : et vazy qu'on te met du No Doubt et du Hole parce que ça se passe dans les 90's et que c'est """féministe""".

Pour le premier film du MCU avec un perso principal féminin et pour celui censé introduire l'un des persos les plus puissants de l'univers, c'est un vrai échec.