✂︎ Une courte histoire du montage au cinéma...

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Au commencement il n'y avait rien... et puis CUT !!!


William Heise, techniciens américains réalisateur de toute une panoplie de vues cinématographiques entre 1890 et 1903 sous l'influence d'un certains Thomas Edison, réalisa sur l'idée d'Alfred Clark, une reconstitution de la mise à mort de la reine d'Ecosse Marie Stuart par décapitation.
Cette vue tournée en Août 1895 (5 mois avant la représentation publique du cinématographe par les frères Lumières !) et une date clé dans l'histoire du montage car elle correspond au tout premier "Cut" de l'histoire du cinéma (et ouai rien que ça !). En effet, pour filmer la décapitation, Heise imagina et utilisa pour la première fois un arrêt de caméra pour passé de l'actrice de la reine à un mannequin décapité le temps de la pause entre les deux enregistrement !

Ce geste anodin marqua ainsi le début du montage au cinéma !

Pour découvrir (ou redécouvrir) c'est par là : https://youtu.be/XgDG_wc19aU?si=MZDZPuc7a7Lc6H5U
(aller t'as bien 18 secondes à consacrée à l'un des films les plus révolutionnaire du cinéma quand même !)

(2e lien si le premier ne marche pas : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/transcoded/6/6f/The_Execution_of_Mary_Stuart%2C_1895.ogv/The_Execution_of_Mary_Stuart%2C_1895.ogv.360p.webm )

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Puis vint George Méliès !


Alors ouai, contrairement à la pensée commune, tonton Giorgio n'est pas "l'Inventeur du Cut" (si tenter que le cut ai été une invention et non une découverte), pensée qu'il a d'ailleurs nourri par sa célèbre anecdote de Montreuil où il aurai vu des passant disparaitre de la rue qu'il filmait sans s'en rendre compte en arrêtant la caméra.

Mais Méliès n'est pas qu'une simple personne s'ayant attribué le crédit du Cut à lui-même, car George avait mieux compris que Heise que pour que la magie fonctionne il fallait l'a cacher...

Le premier film de Méliès utilisant le cut est "Escamotage d'une dame au théâtre Robert Houdin" sortie un an seulement après le film de Heise et nous montre Méliès faire disparaitre sa propre femme dans un tour de magie sous un drap. Contrairement à son prédécesseur, ce cut-ci est beaucoup plus maitrisé que le précédent. En effet, Méliès avait compris les défauts du cut dû à la précarité du matérielle cinématographique de son époque, et à ainsi fait en sorte que le sujet à changer grâce au cut soit complètement immobile de sorte à ce que la magie et l'effet puisse pleinement marcher !

Pour découvrir (ou redécouvrir) : https://youtu.be/i9-CVKbTa9w?si=TrWRFgm-Qb_kOaSX

+ D'ailleurs je ne résiste pas à vous montrer cet enregistrement de George Méliès racontant sa premier rencontre avec le cinématographe des frères Lumière, une incroyable capsule temporelle pour celles et ceux qui ne l'aurai pas vu : https://youtu.be/dtAGR_Q0hOQ?si=zYoycABEGhCsBcsW

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Comme dit précédemment, Méliès n'est pas 'l'inventeur" du cut, mais contrairement à son homologue américain qui n'est pas allé spécialement plus loin dans la recherche de se dernier, Méliès, quant à lui va pousser le principe de l'arrêt de la caméra bien plus loin avec notamment "Le déshabillage impossible" !

Dans ce film, on y vois Méliès enlevant couche par couche ses habits tandis que d'autres apparaissent sur lui à chaque cut, l'empêchant ainsi de parvenir à se déshabiller complètement, provoquant l'agacement de Méliès, et l'amusement du spectateurs. En 2 minutes, c'est pas moins de 24 cut qui sont opérés, tous judicieusement bien placé, bien aidé par la gestuel absolument parfaite de Méliès.

Le déshabillage impossible reste mon film dd Méliès favoris ! L'idée est simple mais tellement géniale et c'est tellement amusant de voir Méliès s'amuser comme le gosse qu'il ait se rendant compte des possibilités infinies qu'il a entre les mains !

Pour voir le film : https://youtu.be/OxVeH-MOrxg?si=BDorl_rz6EP3vFWs

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Mais Méliès ne s'est pas arrêter là et est allé bien plus loin en expérimentant tout un tas de trucages et effets de montage qui peuvent prêter à sourire mais forge le respect quand on voit l'influence que cela à pu avoir sur les trucage après lui.

L'un des exemples célèbres est "L'homme à la tête de caoutchouc", film montrant Méliès faisant gonfler la tête de l'un de ses doubles maléfiques pour le plus grand plaisir des petits et grands. Méliès à eu l'idée ici de faire une surimpression en ce filmant 2 fois, la première fois avec un fond noir pour y laisser la tête qui gonfle et dégonfle, et la deuxième fois entouré de noir pour permettre au deux images de coexister.

de là à dire que Méliès est le précurseur d'After Effect, des masques de fusions et des png, il n'y a qu'un pas que je franchis volonté (au risque de passer pour un con vous en conviendrez)

Pour voir ce drôle de trucs : https://youtu.be/lgpWtyT1nxM?si=Jwjefyw80vtsL0p3

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Le montage pensé comme une écriture :


Dès le tout début du siècle 1900, le montage va être pensé comme une écriture, comme le moteur du récit, avec notamment l'un des premiers du genre : "La Loupe de Grand-mère" dans lequel un enfant prend la loupe de sa grand mère pour regarder en détail le monde qui l'entoure. Dans ce film, le montage est l'articulation du récit avec ces insert qui permettent de faire avancer l'histoire tout en en découvrant d'avantage à travers ces dernières et qui sera même considéré comme le point de départ du langage cinématographique, une révolution !

Pour le voir : https://youtu.be/07c897Eeuyc?si=xPfYiAYqBX8-QnBe

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Le montage théorisé :


30 ans après tout ce qu'on a vu ci-dessus, le cinéma soviétiques va entrer en scène en théorisant grandement le montage et même le cinéma de manière générale.

Des personnes comme Koulechov, Eisenstein ou encore Vertov vont essayer de comprendre les choses à faire ou à ne pas faire pour créer l'illusion du réel au cinéma, ou encore se demander sur ce qui se passe quand on met tel plan à tel moment, quel impact, sens cela va donner etc. Cela va créer une bible sur comment faire des films pour les générations à venir.

Je ne vais pas vous faire l'affront de vous parler de choses que tout le monde connait tel que l'ultra connu Effet Koulechov. Je voudrais plutôt ici attirer votre attention sur le transcendant "L'homme à la caméra" de Dziga Vertov : Pour la faire court, le réalisateur et théoriciens soviétique Dziga Vertov souhaitait créer, ou du moins approcher le langage cinématographique dans sa forme la plus pur, et pour se faire il va avoir l'idée de concevoir un film sans scénario, qui, selon lui, nuisait à son but d'atteindre le langage cinématographique, car par cela, l'écriture ne serait pas faite par un scénario papier rédigé mais exclusivement par la caméra, le cadre, le montage, et donc pour ainsi dire, par le cinéma en lui même (c'est beau putain !)

En résulte c'est œuvre singulière incroyable que tout monteur doit voir au moins une fois dans sa vie ! Ce film fourmille d'idée de plan, de raccord, d'expérimentation, c'est une vrai mine d'or pour tout monteur vidéo et un vrai trésor sur l'époque et le contexte du film abordé d'un point singulier. nan franchement, ça défonce !

Pour voir le film en entier (aller t'as bien 1H08 de ta vie à consacrer à l'un des plus grand film du cinéma) : https://youtu.be/mpJpEO8OE-s?si=0euPzQcMXu9AXG5x

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Le règles du montage dynamitées !


Bien évidemment quand on parle de l'histoire du montage il est nécessaire de parler de la nouvelle vague des sixties ayant dynamitée les codes de l'époque à grand coup de jump cut et autres idées barbares.

En effet comme vu précédemment, tout les théoriciens soviétiques vont permettre créer des "bibles" de choses à faire ou à ne pas faire dans le cinéma qui seront reprisent par toute personne voulant faire des films pour les 30 années à venir avant que ces dernières soit dynamitées par les cinéastes de la nouvelle vagues (également inspiré par ces même théoriciens soviétique et leurs volontés de penser le cinéma de façon brute) bien décidé à mettre un coup de pied dans la fourmilière en faisant exploser les rapport de temps et d'espace à grand coup dans le montage, gestes avant gardistes fondamentale pour le future du cinéma.

Extrait d'A Bout de Souffle illustrant cela : https://youtu.be/1KUVwKp6MDI?si=MAGj7n0EV6zA_Cyc

+ Pour les curieux, Godard en train de monter l'un de ses films et répondant à des questions : https://youtu.be/1Jnz5S6tN-0?si=6DY6hdkZB9gZm1bk

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Ce truc c'est un monument, tout simplement !

Je ne sais même pas par où commencer tellement ce truc est immense ! Bon commençons quelque part : Walter Murch ! Monteur américain du nouvel Hollywood ayant notamment travaillé sur les premiers films d'un dénommé George Lucas, mais qui sera surtout connu pour devenir le monteur attitré de Francis Ford Coppola.

A la fin des seventies, Coppola vient voir Murch pour monter son nouveaux bordel révolutionnaire sur la guerre du Vietnam là. Mais problème, Much est bien embêté, il doit s'occuper de sa filles malades chez lui et n'a pas le temps de se consacrer à ça. Mais l'ami Francis est catégorique: seul Murch peut monter ce film ! Qu’à cela ne tienne alors, une station de montage sera installée dans la grange de Murch pour que ce dernier puisse monter le film tout en s'occupant de sa fille chez lui. Et la suite de l'histoire, on la connait, et elle a une bonne odeur de napalm... (Bon c'est un peu romancé certes, mais vous avez le tableau)

Apocalypse Now est une leçon de montage ! un film à voir en tant que monteur (un film à voir tout court je pense qu'on est tous d'accord là dessus) un film qui à même été révolutionnaire techniquement puisque c'est le tout premier monté numériquement (sur un KEM Flatbed pour les gros nerds comme moi) mais également le tout premier monté en 5.1 multicanaux (qui lui vaudra d'ailleurs l'oscar du meilleurs mixage son), bref ! voyez Apocalypse Now si c'est pas déjà fait (ou revoyez-le avec l'histoire de Murch en tête pour se rendre à qu'elle point c'est un film de baiser jusque dans le montage !)

+ Pour la petite anecdote qui permet de montrer le niveaux de badassitude de Walter Murch : C'est le seul gars ayant reçu 4 nominations à l'oscar du meilleurs montage avec 4 technologie de montage différentes !!!
(Julia sur Moviola ; Apocalypse Now sur KEM Flatbed ; Le Patient anglais sur Avid Media Composer ; Et Cold Mountain sur Final Cut Pro.)
Voilà vous pouvez ressortir cette anecdote en dîner de famille, ça n'impressionnera surement personne et c'est bien triste car c'est quand même incroyable quand y pense nan ! nan ? Bon ok ok

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D'ailleurs ! vu qu'on parle un peu de Coppola, je voudrais juste m'arrêter sur le grand classique du cinéma "Le Parrain", nous pas pour sa revolution de montage mais plus tôt car c'est l'un des films que j'ai toujours trouvé extrêmement mal monté !

Nan sérieux ! Il suffit de voir la scène de la tête de cheval dans le lit (scène hautement culte et importante du récit vous en conviendrez) pour s'en rendre. Certes le films à un certains âge et il faudrait être plus indulgents sur des point un peu "technique" mais je suis désolé la vieillesse n'excuse pas tout les amis ! Rien ne va dans cette scène en terme de montage : Les Fondus sur rien en début de scène ; La musique qui monte trop vite en tension et se coupe trop brusquement (trop tôt en plus !) ; le cri mal placé ; les (trop) nombreux plans de cri raccordés n'importe comment, bref. je vous met au défi de me dire que : "franchement ça va en terme de montage"

La scène en question : https://youtu.be/VC1_tdnZq1A?si=urosAGSj1oYWTAYV

Alors le film n'est pas monté par le monteur d'Apocalypse Now, Walter Murch (et dieu merci) et vous l'aurez compris, je ne considère pas se film comme un monument de montage, mais je trouve quand même pertinent de l'inclure dans la listes, pour montrer que des montages ça peut être raté, et pas que dans les films récits monté en un temps records qu'on voit au cinéma, même certains chef d'œuvre !

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Les débuts du montage virtuel !


Léon est tout simplement le tout premier film monté avec le logiciel de montage Avid Media Composer, inventeur du montage virtuel non linéaire ! Pour la faire court, Avid va mettre en place dans son logiciel tout les éléments du montage moderne (timeline, multipistes etc) à tel point que tout les logiciels de montage qui le suivront (tel que Premier Pro, Final Cut, Davinci Resolve) seront obligés de s'inspirer d'Avid tant se dernier à été révolutionnaire ! (Rien que ça !)

Besson va faire l'acquisition en novembre 1991 de la toute première version d'Avid et fera ainsi de son film Léon, le tout premier film de l'histoire en montage virtuel (et donc un film français !). Besson montrera par la suite tout ses films avec l'aide d'Avid tel que le Cinquième Éléments pour ne citer que celui-ci.

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Les lettres de noblesses apportées au montage virtuel


En '94, il y avait donc 2 réalisateurs à utiliser Avid, Luc Besson et ce cher Quentin Tarantino ! Et ouai l'ami Quentin à utilisé cette toute nouvelle technologie pour monter son grand projet Pulp Fiction et gagnera ainsi la Palme d'or à Cannes, apportant à cette nouvelle technologie ces lettres de noblesses.

Bien sur inutile de préciser qu'en terme de montage, Pulp ça défonce mais c'est assez amusant de se rendre compte que certains aspects culte du film proviennent d'Avid : Comme par exemple le carré dessinée par Mme Wallace à Vincent Vega devant le Jack Rabbit Slims (on dit merci qui? Merci Avid ! (Même si ton interface est nul à chier)

La scène "Soit pas si carré" de Pulp Fiction (Effet très certainement fait sur Avid) : https://youtu.be/mi6tQthPDWc?si=PuhjmYBQmbc2zDw-

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Le montage virtuel continue sa folle route !


l'un des touts premiers films montés avec Premiere Pro, le logiciel de montage le plus populaire à l'heure actuelle, développé par le géant Adobe, et ayant d'ailleurs remporté l'oscar du meilleur montage en 2010.

Ce n'est pas spécialement un film qui fait date dans l'histoire du montage, mais forcé d'admettre qu'en matière de montage c'est quand même de la belle ouvrage ! (montage alterné jouant sur différentes temporalités et lieux racontant les même faits) et puis c'est un film que j'adore et qui m'a pas mal marqué dans ma jeune vie de cinéphile et de monteur, bref. je conseille !

(j'aurai également pu parler de Gone Girl toujours de Fincher, aussi monté sur Premiere, et ayant aussi reçu l'oscar du meilleurs film l'année de sa sortie)

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Le montage actuelle avec pour conclure : Edgar Wright !


Je voudrais finir par lui car il reste l'une des plus grandes influences pour tout les monteurs de ma génération, et ayant inspiré presque tout le contenu d'internet à travers ses montages cuts rapides et rythmés (et qui rappelle d'une certaines manières les montages de Vertov ou Godard mais ici qui ne sont pas utiliser qu'à des fins expérimental (mais peut-être que je m'emporte))

J'ai choisi "Scott Pilgrim Vs The World" car c'est sans doute son film avec le montage le plus complet et abouti, mais j'aurai très bien pu prendre n'importe lequel de ses films tant le montage est vraiment le moteur de ses films, comme par exemple l'excellente trilogie du Cornetto (Shaun of the Dead ; Hot Fuzz ; World's End).

Une scène de Scott Pilgrim résumant bien mon propos (j'aurai pu en choisir plein d'autres) : https://youtu.be/XjTFVcgR0qE?si=UCbRtAJTGb0VfwvA