Cover Une pincée salutaire d'autodérision [Liste Participative]

Une pincée salutaire d'autodérision [Liste Participative]

La musique sur SC y en a pour tous les goûts. Mais il s'agit de ne pas rester aveuglés par l'amour de nos disques préférés, sous peine de chute dans un fléau bien trop répandu, et plus connu sous le nom de "fanatisme irraisonné" voire de "groupie-isme acharné".

Ici, quelques courageux ...

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Liste de

15 albums

créee il y a environ 9 ans · modifiée il y a environ 9 ans

Ágætis byrjun
7.8

Ágætis byrjun (1999)

Sortie : juin 1999 (France). Post Rock, Ethereal

Album de Sigur Rós

T. Wazoo a mis 8/10.

Annotation :

Participation de Erw - Sa note : 10

«Si c'était pour nous pondre un tel album de retraité alité sous Prozac, Jonsi aurait pu se reconvertir à un métier un peu plus utile à la société : boulanger par exemple. Au moins, il aurait redonné le sourire à quelques gens en vendant de bons pains chauds et de petites pâtisseries au petit matin. Cependant, à la place, il aura fourni à la planète la manière la plus rapide d'atteindre un état végétatif sévère et ne se sera même pas excusé de cela !

Alors mettons-nous d'accord : c'est beau. Enfin, plus précisément, si on met de côté l'insupportable voix du chanteur qui vous donnerait envie de taper à coup de barre à mine n'importe quelle gentille grand-mère attendant tranquillement devant un feu rouge, oui, c'est beau. Mais le coup d'archet sur la guitare a beau faire un joli son, c'est pas une excuse pour nous faire subir une heure et dix minutes constitués uniquement de putain de petits coups d'archets sur la guitare, bordel de merde !

Notons également tant que j'y pense que Jonsi aurait pu se convertir en tant que boucher au lieu d'enregistrer cet album de merde. Parce que je suis en ce moment même en train de manger un petit filet mignon poêlé sur le vif que j'avais préalablement coupé en médaillon très fin et très tendre, et je peux vous dire que c'est quand même autre chose que cette purge sonore !

Revenons à nos moutons et arrêtons quelques minutes le délire. Dans un monde normal, un groupe qui arrive et s'amuse à faire deux/trois accords ou notes pour faire genre c'est de la musique, on appelle ça des grosses feignasses qui se touchent. Mais comme notre monde n'est pas normal, on donne à cela le nom «Post-rock» et on dira qu'il s'agit de génies visionnaires à la personnalité profonde et à la créativité exacerbée. Allez, moi aussi demain je vais aller demander à un ami de glisser un archet sur sa guitare, je vais me mettre à hululer dessus et je vais me transformer spontanément en beau artiste romantique torturé, c'est ça ? Soyons sérieux.

Tiens, maintenant que ça m'arrive en tête, il est vrai que Jonsi aurait aussi pu devenir fleuriste. Parce que je me suis déjà baladé tout nu dans un champ de coquelicot un jour, et bien je peux vous dire c'est quand même une autre impression qu'écouter cette grosse daube. «Quel rapport avec le fleuriste ?» me demanderez-vous.

Mmh, eh bien il est vrai que je m'égare.

Donc je recommande : à votre frère sourd-muet, votre poisson rouge et votre vase en céramique.

EVOL
7.6

EVOL (1986)

Sortie : mai 1986 (France). Noise rock, Rock expérimental, No Wave

Album de Sonic Youth

T. Wazoo a mis 9/10.

Annotation :

Participation de Grey Sigh - Sa note : 10

"Je n'ai jamais aimé les albums-concepts, souvent pompeux et arty, ils sont plus un argument de vente pour alimenter la soif de fans aveugle plutôt que des œuvres à part entières (cf. The Wall, toute la carrière de Dream Theater, etc...). Sonic Youth s'attaque donc à ces pratiques douteuses par le mal nommé EVOL. Déjà le concept apparaît gros comme une maison avec un nom aussi mal choisi. On sait d'avance que cela parle de sentiment . Oui encore des chansons d'amours désabusées sensées recueillir toute la complexité des sentiments adolescents, 15 ans d'avance avant les pleurnichards de Slint et l'acnéique Spiderland !

EVOL, phonétiquement « ivaul », qui renvoie à « Evil » soit le Mal.
Or EVOL à l'envers signifie aussi LOVE, amour.
Faut-il par là comprendre que l'amour est mal ?
Cette démarche simpliste autour de thèmes primaires comme les déceptions amoureuses parcourent le disque et se ressentent même dans la musique. Sonic Youth abandonne la rugosité d'un Confusion Is Sex et l'originalité d'un Bad Moon Rising pour un format Pop. Des morceaux courts, construits autour de couplet – refrain, il y a même une reprise de Madonna, c'est dire l'ambition du groupe qui cherche à vendre son identité à tout prix !

On notera que c'est la porns...la chanteuse Lydia Lunch (Teenage Jesus & The Jerks) qui orne la pochette, avec quelques gribouillis dessus afin de laisser croire à l'auditeur que Sonic Youth reste quand même un groupe touché par la grâce de l'inspiration d'un art brut. Foutaises ! [errata : il s'agit en fait de l'actrice Lung Leg]

Le problème de ce disque, hormis d'être insignifiant au sein d'une carrière pénible et inégale, c'est qu'il est monotone. Sonic Youth s'est assagi, et a perdu cette ingéniosité qui le démarquait des formations des années 80 : Le chant monotone de Thurston sur Tom Violence, qui n'est lui-même pas convaincu par EVOl, les ballades du pathos (Marylin Moore, Secret of A Doubt), les passages bruitistes forcés et incohérents (Death To Our Friends, Green Light).

[à suivre sur la fiche de Sister]

Sister
7.7

Sister (1987)

Sortie : juin 1987 (France). Noise rock, Alternative Rock

Album de Sonic Youth

T. Wazoo a mis 8/10.

Annotation :

Suite de la participation de Grey Sigh sur EVOL - Sa note : 10

[...]

Ici, Sonic Youth tente de prendre une nouvelle identité par des morceaux avec un schéma réduit et une musique qui l'est tout autant. Le problème de fond, c'est que le quatuor n'assume pas cette absurde prise de position. C'est ainsi que « Star Power » (j'aurai pu prendre 9 des 10 morceaux de ce disque, le schéma fonctionne) se retrouve entre deux chaises. En premier lieu, une mélodie douteuse, simple, mais qui a le mérite d'avoir une section rythmique qui la tient en place, et ça y est le morceau se retrouve massacré en moins d' une minute et dix secondes : Kim Gordon découvre les slides à la basse, Steve Shelley perd ses baguettes et le duo Moore/Ranaldo comblent ce néant artistique par des tremolos désuets, pour revenir....sur le riff du début ? Une blague ? Une panne d'inspiration ? Une arnaque ? La jeunesse sonique se frotte les mains.

Voilà ce que c'est EVOL, c'est une petite idée éparpillée en une dizaine de morceaux, pas foncièrement mauvaise, mais qui se retrouve gâchée par une prétention bourgeoise, bruitiste totalement hors de propos et dispensable. A quoi cela sert-il d'utiliser des guitares préparés pour en faire des scénettes prévisibles, Glenn Branca pleure encore aujourd'hui .Le pire, c'est que la seule tentative d'innover, nommée Expressway To Yr Skull, tombe à l'eau. paroles frôlant le ridicule « Mystery train, a few airplanes, expressway to your skul... » puis les trois dernières minutes où Sonic Youth se casse du studio et que l'ingé-son oublie de couper l'enregistrement, du grand n'importe quoi ! Ou alors les new-yorkais veulent encore avancer la thèse de « l'expérimental » a deux balles. Pas vraiment crédible, surtout quand on sait que Expressway To Yr Skull est le morceau préféré de Neil Young, oui oui, je parle bien du texan alcoolique qui se prend pour le roi de la folk/country...

En résumé, un disque raté d'un groupe résolument surestimé."

Weighing Souls With Sand
7.5

Weighing Souls With Sand (2007)

Sortie : 15 mai 2007 (France). Ambient, Electronic, Doom metal

Album de The Angelic Process

T. Wazoo l'a mis en envie.

Annotation :

Participation de DoctorSmoke - Sa note : 9 (10 avant rédaction de la critique, comme quoi cette liste est dangereuse)

"Tu m'étonnes que le chanteur se soit suicidé après avoir pondu une merde pareille.

The Angelic Process qu'est-ce que c'est ? Derrière ce nom séduisant se cache une abomination musicale. À la base un couple de cinglés géorgiens produisant une musique inaudible s'adressant à des dépressifs/suicidaires.

Tout commence calmement par le morceau The Promises of Snakes, débutant par du dark ambient qui s'avère plutôt sympathique mais détruit par le martèlement de la batterie à une minute du morceau. Et ensuite c'est partie pour 8 minutes d'un mur de son produisant une sorte de bouillie sonore dont même un fan de Sunn O))) ne voudrait. Et c'est quoi cette merde que l'on entend par dessus ? Ah c'est la voix de tapette du chanteur, on dirait le chanteur de Linkin Park. C'est donc un espèce de bâtard entre drone, ambient, noise, shoegaze et néo-métal que l'on entend. Faut vous décider les gars, merde ! Vous pouvez pas être à la fois Sunn O))), Stars of the Lid, My Bloody Valentine et Linkin Park, vous imaginez le mélange de tout ça ? Moi je préfère pas.

Les 9 morceaux suivants ressemblent au premier à l'exception du chant masqué par la masse sonore. Le chanteur a du comprendre qu'il valait mieux masquer le plus possible sa voix de pédé. Les morceaux alternent donc entre drone ambient nauséeux, shoegaze de pédé et noise brouillon. Une fois que vous avez compris le principe, inutile d'aller jusqu 'au bout, par gain de temps je vous conseille d'écouter tous les morceaux en même temps, le résultat sera le même mais vous éviterez de perdre votre temps jusqu'au morceau bonus qui n'a de bonus que le nom.

De plus le groupe ne se donne même pas la peine de réécrire un tube puisqu'ils récupèrent le morceau We All Die Laughing de leur précédent EP. « On meurt tous en rigolant », tu parles, c'est le chanteur qui crève et moi qui me marre.

Parlant maintenant de la pochette : je n'aime pas Jean-Pierre Jeunet donc je n'aime pas le jaune donc c'est moche, CQFD. De plus on dirait que cet être difforme se reçoit une vague de pisse. Et moi je n'aime pas le pipi et les handicapés.

Je vous conseille cet album si vous êtes suicidaire et que vous aimez la bouillie sonore. Sinon faites comme moi : allumez la radio !
Rest in peace..."

Spiderland
7.8

Spiderland (1991)

Sortie : 15 mars 1991 (France). Math Rock, Alternative Rock, Post Rock

Album de Slint

T. Wazoo a mis 8/10.

Annotation :

Participation de Gaki - Sa note : 10

"Le jour où un mec a décidé de déterrer Spiderland de sa tombe, il aurait largement pu se retenir.

Porté aux nues car c'est un album froid qui nous emporte dans son univers, les personnes qui ont entendu cet album ont tout simplement oublié d'écouter. Ou bien avaient en tête de faire autre chose à côté tellement elles étaient conscientes du vide intersidéral et de la mollesse de ce disque. En effet quelqu'un qui oserait se pencher plus de deux minutes sur cet objet se rendrait bien vite compte que c'est tellement répétitif que, heureusement, les paroles sont là pour nous servir de repères.

Un groupe qui a tellement conscience qu'ils n'ont aucun chanteur qu'ils décident de juste faire parler un gusse normalement et d'y incruster leurs sons débilitants pour nous donner l'illusion de créer une atmosphère lourde. Alors bien sûr pour cacher l'imposture et se donner du crédit pseudo-punk ils lui feront crier cet inoubliable "I miss you" qui ne manquera pas de nous casser les oreilles, si elle ne l'étaient déjà pas avant.

Les hipsters voudront nous faire croire que cette chose a influencé des millions de musiciens et aurait même créé le post-rock. Courant bien vide de sens qui fait plaisir aux personnes qui n'ont d'autres choses à faire que de créer un style musical pour chaque album sorti sur Terre. Spiderland est clairement un album de petits branleurs qui ont décidé de nous pondre un son infect afin de se différencier de leurs petits copains.

A conseiller donc aux dépressifs, aux gamines de 12 ans qui s'habillent en noir pour faire gothique ou encore à votre ami bizarre qui collectionne tous les articles sur les serial-killers."

Harvest
8.2

Harvest (1972)

Sortie : 14 février 1972 (France). Country Rock, Folk Rock

Album de Neil Young

T. Wazoo a mis 7/10.

Annotation :

Participation de Flavien M - Sa note : 10

"Neil Young.
Un des plus grand auteur/compositeur de notre temps.
Le Dylan canadien.

...

!!! BULLSHIT !!!

Le mec, déjà, base son nom sur le quatuor déjà bien ringard Crosby, Stills, Nash & Young. Dernier de la liste, dernier de la classe. Et celui qu'on a retenu le plus, dont chaque disque reste aujourd'hui un petit événement. Un premier album minable qui n'existe encore que parce que c'est de lui. Puis « Everybody Knows This Is Nowhere », où le canadien impose pour des décennies son surnom surfait de "parrain du grunge". Pourquoi ? Dépouillement, son rêche ? Ou parce qu'il ne sait pas chanter ? Il faut avouer que « Cinnamon Girl » pouvait avoir son charme doucereux de mec qui crache et qui est dans l'autodérision arty de remise en cause de l'artiste ("je sais pas chanter, mais ça marche !"). Mais déjà se pointaient les précurseurs prétentieux du mec. Les pseudo-titres à effets avec « Down by the River », inutilement longue et qui se perd dans le lamentable. Et l'autre, celle qui amorce la merde qui trouvera sa consécration dans « Harvest », à savoir « Cowgirl in the Sand », plaintive, chiante au possible, pleine de pathos insupportable.

Car c'est d'Harvest dont on parle aujourd'hui, et qui consacre la ringardise du jeune Neil. Après un « After the Gold Rush » annonciateur du désastre (on peut y sauver, au maximum, un demi-titre, le solo de « Southern Man » - oui, le solo dure la moitié du titre), toute la prétention faussement sincère apparaît dans tout sa misérable splendeur. La posture est totale. Imaginez le mec dans son ranch, un peu ours, mais terriblement plein de spontanéité, de « roots », qui parlerait comme il chante. L'image même du mec qui fait du folk rock rural de la campagne canadienne, à dos d'élan. A base de trucs qui se veulent universels, ce "grand auteur-compositeur" (sic) ne propose, tout au long de son album, qu'un schéma unique et inintéressant, dont la seule inventivité est de se répéter. Prenez le titre vu comme "phare", « Heart of Gold ». Putain, un titre de merde pareil, déjà, on se croit dans les Teletubbies (et les paroles n'arrangent rien...). Une écoute, et toute la machinerie est dévoilée."

[suite sur la prochaine fiche]

Everybody Knows This Is Nowhere
8

Everybody Knows This Is Nowhere (1969)

Sortie : 14 mai 1969 (France). Country Rock

Album de Neil Young et Crazy Horse

T. Wazoo a mis 7/10.

Annotation :

[suite de la participation de Flavien M sur Harvest] Sa note : toujours 10

"[...]

Une voix chouinarde, un son tout propre, un pathos servi sur plat d'argent, surtout quand ça vient après « Out of the Weekend » et « Harvest » qui sont les mêmes titres, en un peu moins pire. Quatrième titre, et on a déjà fait le tour, on a l'impression d'être revenu au début du disque. Vous parlez d'une "masterpiece" contemporaine ! Mais vous n'avez pas encore tout entendu ! Prenez le kitsch ultime de « There's a World », avec ses effets pompeux du plus mauvais goût, ou le plus dépouillé « The Needle and the Damage Done », et ses paroles d'un contenu affligeant, ajoutez-y le pouilleux « Are You Ready for the Country? », taillé pour le plouc de base, et vous obtenez l'un des albums les plus surfaits de l'histoire de la musique.

Un album qui n'aurait du susciter que la raillerie, et dont plus personne ne devrait parler aujourd'hui, sauf à le comparer aux ridicules albums de Nick Drake, qui lui ne doit sa renommée qu'à sa mort précoce (mais heureusement, imaginez s'il avait continué...). La musique d'un péquenot, sorti de la campagne, et une musique taillé pour lui-même, une fausse franchise qui n'est qu'une posture qui crée, par un doux anachronisme, la hype clochardisante.

Et le pire, c'est que c'est pas fini, Neil Young, maintenant bien vieux, continuera de nous aplatir de disques plus mauvais les uns que les autres, avec, il faut le noter, une décenie 1980 un peu moins minable. En fait, il aurait du s'appeler Nul Young."

In the Aeroplane Over the Sea
7.3

In the Aeroplane Over the Sea (1998)

Sortie : 10 février 1998. Indie Folk, Indie Rock

Album de Neutral Milk Hotel

T. Wazoo a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Participation de moi – Ma note : 10

« Juge : Silence dans la salle ! Je rappelle que nous sommes ici assemblés pour le procès de Mr. Jeff Mangum, appelé à répondre de divers chefs d'accusation. Monsieur le procureur est appelé à la barre, l'accusation peut commencer.

Wazoo le procureur : Merci bien, votre Honneur. Voyez vous mesdames et messieurs les jurés, ce n'est pas un cas simple que celui de M. Mangum. Prenez bien connaissance, avant toute chose, du fait que l'homme est un récidiviste. Ce n'est certes pas la première fois qu'il est traduit devant une cour de Justice, à peine deux ans auparavant lors de la sortie de son disque On Avery Island pour la dernière occurrence, mais jamais face à de tels chefs. L'heure n'a jamais été aussi grave pour M. Mangum qu'aujourd'hui. Fauteur de troubles impénitent et goguenard, l'homme est – depuis un mois déjà qu'est paru In The Aeroplane Over The Sea – passé du statut de petite racaille à dangereux terroriste. Je tâcherai d'être bref pour ne pas me perdre en détours – il y aurait tellement à dire, à s'offusquer – et me contenterai de lister l'accusation, des chefs les plus mineurs aux plus majeurs.

Le plus superficiel et évident est celui de « nuisance sonore ». Mangum et son groupe, les Neutral Milk Hotel, se produisent telle une fanfare et font un boucan intenable. Une trompette par-ci, un trombone par-là, une scie musicale stridente qui s'invite, et la batterie d'en faire des caisses (humour) à plein volume. Ils ont même une cornemuse ; n'est-ce pas une pure provocation, cet instrument étant depuis la nuit des temps le symbole d'une agression sonore propre à en rendre vert les collines écossaises ?

Plus grave, votre Honneur, est la symbolique tout à fait dépravée – et atrocement imagée – des textes de Mangum. Je laisse ces extraits parler d'eux-mêmes : « How I would push my fingers through your mouth to make those muscles move » (bah...), « Semen stains the mountaintops » (êrk), « Your father made fetuses with flesh licking ladies » (...), « Smelling of semen all under the garden » (pouah!). Je m'arrêterai là avant de souiller le plancher de la cour. Combien d'âmes innocentes ont été perverties par de telles promesses de stupre?

Et puisque l'on parle de morale, votre honneur, que dire de cette pochette ? Vous avez tous entre vos mains, mesdames et messieurs les jurés, des exemplaires du disque de l'accusé. Vous ne pourrez pas manquer cette personne sans visage qui tend son bras de façon équivoque.

[...]

On Avery Island
7.4

On Avery Island (1996)

Sortie : 26 mars 1996 (France). Rock, Alternative Rock, Indie Rock

Album de Neutral Milk Hotel

T. Wazoo a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

[suite]

« Oui, il s'agit tout bonnement d'un salut nazi, rien d'étonnant quand on sait que la seconde guerre Mondiale est le principal élément contextuel du disque. La position de Mangum quant à ce salut est tout à fait ambiguë, c'est le moins qu'on puisse dire, j'irai même plus loin : que signifie d'après vous le blanc laissé à la place du visage ? Ni plus ni moins qu'une invitation, pour l'auditeur influençable, à imaginer son propre visage remplacer ce blanc. Et faire ce salut évocateur. Je vous laisse tirer les conclusions qui s'imposent.

Arrivé à ce stade de l'accusation, vous ne serez même pas étonné (peut-être en avez-vous même déjà été témoin!) de l'ultime chef qui condamnera la terrible tentative d'atteinte à l'ordre public de monsieur Mangum : la dérive sectaire. Nous avons pu voir ces derniers mois les effets florissants de l'album In The Aeroplane Over the Sea. Comme on le dit ironiquement dans les milieux autorisés, « ce disque est déjà culte ». Culte, oui, c'est le mot ; voyez tous ces jeunes devenus décérébrés à force d'agiter désespérément leur tête de bas en haut à l'écoute de l'album, signe assez clair d'un début de démence précoce. Ce disque est devenu une espèce d'absolu arbitraire ; « si on ne l'aime pas, c'est qu'on ne l'a pas compris ». On peine encore à estimer l'étendue de ce fléau culturel... Tout cela donne même lieu à d'incongrus rassemblement, lorsque le groupe rejoue sur une scène l'intégralité du disque ; véritable bacchanale où tout un chacun se saute dessus en hurlant, se bousculant les uns les autres comme de simples bêtes. Combien sont ils à en ressortir couverts de bleus, bras cassés, la dentition entamée et le neurone vacillant ? On ne peut statuer avec certitude à ce sujet votre Honneur, mais je vous parie ma robe que dans dix ans de cela des générations d'imbéciles porteront encore aveuglément cet objet répugnant aux nues.

« Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités » comme disait mon oncle. Ayant tâché de semer le trouble dans l'ordre public, Jeff Mangum doit aujourd'hui en assumer les conséquences ; il est du devoir de la cour de sanctionner ses actes. J'en appelle donc à la peine suivante : l'interdiction pure et simple de parution d'un quelconque disque pour les 30 prochaines années. Je vous remercie de m'avoir entendu, mesdames et messieurs les jurés, et repars convaincu que vous ferez le bon choix en toute connaissance de cause. »

The Second Annual Report
7

The Second Annual Report (1977)

Sortie : 1977 (France). Electronic, Industrial

Album de Throbbing Gristle

T. Wazoo a mis 7/10 et l'a mis en envie.

Annotation :

Participation de Vazkeizh - Sa note : 8

"Après avoir fait leurs armes en exposant des touffes de poils ensanglantés et du papier toilette usagé, les larrons de COUM Transmissions se sont dit qu'il serait dommage de s'arrêter en si bon chemin, et que la musique serait un fabuleux vecteur d'expression pour leur art si exquis. En plus, ça allait surement plaire aux lecteurs de Sheer Filth.

Pour ce faire, on allume la clim et on enregistre le son, et on y rajoute des "trucs". Par "trucs" il faut comprendre des bruitages bizarres, intempestifs et incohérents. Des vrais instruments ? Jamais, quelle drôle d'idée, mais en échange, une voix de mec bourré qui raconte des histoires de type émasculé qui bouffe ses couilles devant sa femme enceinte sera de bien meilleur aloi. Un moment aussi, on entend juste Genesis insulter le public et la piste se termine alors que le morceau allait commencer. Trop musical peut-être, ce qui donne froid dans le dos. Quand j'étais ado et que j'écoutais du metal à balle dans ma chambre, ma mère gueulait "Baisse le son ! C'est pas de la musique c'est du BRUIT". Du bruit ? Non maman chérie, c'est pas du bruit, tiens, écoute Throbbing Gristle plutôt, là tu l'auras ton bruit, et ne t'avise pas d'aimer ça hein. Apparemment il y a des lives et des studios, c'est sympa de préciser. Apparemment encore, ce sont différentes versions de mêmes morceaux, ah ouais peut-être en fait. En tous cas c'est pratique, ça remplit le disque, nonobstant le concept un brin farfelu. "I WANT DISCIPLINE" qu'il gueulait en concert le mec. Quel petit plaisantin.

Bon, ça s'appelle 2nd Annual Report. Le premier est paru bien après, mais on aura compris depuis longtemps qu'il était inutile de chercher une quelconque logique. Ensemble, seuls, mal accompagnés, ils sortiront une pléthore de choses de ce genre par la suite. La suite parlons-en d'ailleurs. Cosey continuera à tortiller du cul. Le bien nommé Sleazy fera plaisir à ta petite sœur en réalisant les clips de Hanson. Chris est mignon mais on s'en fout. Genesis partira dans des délires d'identité physique, sexuelle et plus encore, que même ses grandes théories de magick psychick peinent à expliquer.

D'ailleurs, tant que j'y pense, l'ablation de verge turgescente était une bonne idée au final, mais bien trop tardive."

The Velvet Underground & Nico
8

The Velvet Underground & Nico (1967)

Sortie : mars 1967 (France). Art Rock, Rock expérimental

Album de The Velvet Underground et Nico

T. Wazoo a mis 9/10.

Annotation :

Participation de daftsashi - Sa note : 10

""Everyone who bought one of those 30,000 copies started a band" telles sont les paroles de Brian Eno à propos de l'album The Velvet Underground & Nico. Pas surprenant venant de l'homme ayant fait des daubes telles que Another Green World et qui aida David Bowie (lui qui se vanta d'ailleurs d'avoir eu une copie original de l'album en 1966) a créer des horreurs comme Low ou encore Heroes.

Après, on a cette pochette concocté par Andy Warhol, le roi de la pop-art (mouais le mec s'invite un style parce qu'il fait des trucs moches colorés) et le résultat est à gerber. Cette couleur jaune est d'aussi bon goût que l'album, et puis cette banane qui est maintenant un espèce de logo emblématique pour les rockeux grâce à cet soit disant album prodigieux. Il y a d'ailleurs des rumeurs qui courent disant que cette banane aurait été collée à l'aide de LSD, si seulement ils avaient pu nous faire une overdose avant de nous "offrir" cette purge ça nous aurait bien arrangé.

Donc The Velvet Underground & Nico est apparemment LE chef-d'oeuvre de ce groupe bien trop surestimé à mon avis (et je pense parler pour beaucoup d'entre nous). L'album commence et on est accueilli par le pire instrument qu'il soit, non mesdames et messieurs pas la corne de muse mais le xylophone, vous savez cet instrument qu'on offre à notre enfant pour le rendre heureux mais qui passe par la fenêtre au bout d'une semaine car il vous a déjà causé de trop nombreux mal de tête.

Ensuite vient I'm Waiting for the Man, écrite par Lou Reed, où il parlera (dans quasiment toutes les chansons de l'album d'ailleurs) de ses problèmes (homosexualité, dépendance forte à l'alcool et à la drogue...) tout ça traité de façon catastrophique, presque parodique, du coup on se surprend à prendre presque pitié lui.

Malheureusement pour nous il est temps pour Nico d'intervenir et on ne peut pas dire que ce soit pour notre plaisir. Elle a une voix horrible, proche l'insupportable et de plus elle ne chante à aucun moment juste, jamais en rythme une vrai catastrophe. En même temps on peut pas lui en vouloir, elle voulait juste traîner à la Factory (repère de bobo-hipster à New York dans les années 60) en se la pétant parce qu'elle est actrice, mais voilà le Velvet avait besoin d'un petit de glam au milieu de ce bordel musical et décide de la faire chanter sur 3 morceaux."

[suite ci-après]

Loaded
7.7

Loaded (1970)

Sortie : septembre 1970 (France). Pop rock

Album de The Velvet Underground

T. Wazoo a mis 7/10.

Annotation :

Suite de la participation de daftsashi - Sa note : toujours beaucoup.

"On a ensuite Maureen Tucker qui tape le plus fort possible sur sa batterie sur All Tomorrow's Parties, ce qui n'a aucun but à part de nous donner une infection aux oreilles, le tout est encore accompagné de l'horrible chant de notre actrice allemande préférée. Il paraît même que The Velvet Underground était payé par Vox pour jouer le plus fort possible en concert, d'une stupidité. Il paraît même que Maureen Tucker jouait debout, normal, n'ayant aucun talent il faut au moins essayer d'amuser la galerie.

Mais je crois que ce désastre musicale atteint le sommet de la connerie lorsque, dans la chanson European Son, le groupe casse des verres pour une raison qui nous est encore obscure, puis ils enchaînent ensuite avec des guitares stridentes et cela pendant plus de 7 minutes, comme quoi pour se démarquer et rapporter un peu d'argent on est prêt à faire n'importe quoi.

En 1973 seulement, le Velvet se décide enfin à faire un disque correct. Lou Reed étant parti le groupe peut enfin s'essayer à faire de la musique audible."

Funeral
7.7

Funeral (2004)

Sortie : 14 septembre 2004. Rock, Indie Rock

Album de Arcade Fire

T. Wazoo a mis 9/10.

Annotation :

Participation de heudé2 - Sa note : 10

"Les funérailles (du bon goût)

Chez nous, la plupart des groupes qui ont cru que mélanger une musique pseudo-rock pseudo-indie 100% pop imbuvable avec des violons, des accordéons et autres instruments chourés au bal musette du coin était une bonne idée sont facilement reconnaissables comme étant d'abominables scies destinées aux aspirants rebelles trentenaires qui cuisinent du boulgour et votent PS. Mais comme Arcade Fire est un groupe canadien, allez savoir pourquoi, on les proclamera renouveau du rock et on baptisera l'odieux Funeral "meilleur album des années 2000" (oui, les inrocks ont osé, le premier indice qui pousse à se méfier). Debut album ou album de débutants ? Allez savoir, il se trouve qu'il était déjà acclamé avant même sa sortie par des "pointures" telles que David Bowie (sérieusement, David ?) et Bono (là par contre, il s'agit du deuxième signe annonciateur du désastre). Sincèrement, ça vous plaît d'avoir les mêmes goûts que l'hebdomadaire français le plus prétentieux qui soit et le chanteur du pire groupe FM de la fin de siècle dernier ? Mais comme je n'aime pas tirer sur l'ambulance avant d'avoir vérifié que le malade à l'intérieur était bien en phase terminale, je me suis attelé à la lourde tâche d'endurer ces trois quarts d'heure de purge.

Bienvenue dans un festival de morceaux que même la fanfare de Trifouillis-Les-Oies n'oserait pas jouer, où s'enchaînent des rengaines absolument idiotes, des bruits atroces (peut-on parler de musique ?) joués avec fierté par le club musique de l’hôpital pour décérébrés de Montréal, comme un enfant aime à vous montrer le magnifique étron qu'il est parvenu à expulser de ses petites fesses rondes (spectacle qui, je dois bien l'avouer, m'impressionne et me divertit plus que l'écoute de l'abomination dont il est sujet ici). Sans doute les auteurs pensent-ils que la surabondance d'instruments "originaux" (entendez par là : personne ne les utilise parce que sérieux un accordéon dans un groupe de rock faut être débile) les fera passer pour de fins compositeurs amoureux des sonorités d'antan ? [...]"

[suite juste derrière]

Arcade Fire (EP)
7.2

Arcade Fire (EP) (2003)

Sortie : 15 juin 2003 (France). Rock, Indie Rock

EP de Arcade Fire

T. Wazoo a mis 7/10.

Annotation :

Suite de la participation de heudé2 - Sa note reste inchangée, quel homme.

"Raté, ils passent juste pour des mongolos qui aiment massacrer le bon goût à coup d'exploitation de l'espace sonore jusqu'à la nausée. Ils aiment tellement détruire nos tympans qu'ils font durer le "plaisir" (plus que coupable, il est de ceux qui méritent la peine de mort), nombre de leurs morceaux dépassant les quatre, voire les cinq minutes, ce qui ne me paraît d'ordinaire pas si long, quand la piste ne se résume pas à une mélodie ringarde qui pénètre de force ma cervelle dès les dix premières secondes.

Ces mélodies, décrites par d'aucuns de mélancoliques, il serait plus propre de les nommer pathétiques. Après, pour le coup, je reconnais que c'est ma faute : ma chère maman a eu beau me répéter comme c'était mal toute mon enfance, je n'arrive pas à me retenir de rire des handicapés. Une bien mauvaise habitude qui n'a hélas aucune pitié pour l'amateurisme des paroles : forcément, ça parle d'amour, d'espoir et autres bullshits, sauf sur la dernière track ça parle de la chanteuse qui meurt dans un accident de voiture, là j'aime bien. Le summum du ridicule est atteint dans les passages en français : pas d'injustice, les non-anglophones aussi ont le droit de rigoler. Mais qui voudrait s'attarder sur ces paroles, quand elles sont articulées par d'aussi tristes pitres : je ne sais pas qui m'énerve le plus entre l'insupportable Régine et le pitoyable Win.

Et pourtant... Pourtant les idioties de Patrick Sébastien qui, dans le même registre « fête au village à la con », ont le mérite d'animer avec entrain anniversaires et mariages (moi je foutrais plutôt ça à mon enterrement, ça collerait mieux que le si mal nommé « Funeral »), se font descendre par les membres de ce site de péteux qui prétendent avoir du « sens critique », tandis que des dizaines d'imbéciles osent placer le premier crime contre l'humanité d'Arcade Fire (oui parce qu'ils récidiveront, les cons) au sommet de leur top 10 albums. Mais je ne peux plus rien pour eux, ce sont des cas désespérés."

The Piper at the Gates of Dawn
7.5

The Piper at the Gates of Dawn (1967)

Sortie : 7 juillet 1967 (France). Rock, Psychedelic Rock

Album de Pink Floyd

T. Wazoo a mis 9/10.

Annotation :

Participation de Mr Fantasy - Sa note : 9

"Alors que les Beatles allaient tourner une page de l'Histoire avec Sergent Pepper, un autre groupe soi-disant prometteur était sensé éclore à Abbey Road.
Il n'en fut rien de tout ça.

On laissa rentrer dans ce mythique studio quatre jeunes adolescents paumés et indécis, sans un brin d'imagination. Le pire de la troupe, un drogué 24h/24 au LSD (quelle originalité, à l'époque ?), le regard vide à l'image de ses compositions.
En effet, les textes de cet album de son rien d'autre que les contes de fée que lisait la mère du petit Syd pour qu'il puisse s'endormir. (The Gnome, Scarecrow, Mathilda Mother...)
En dehors des textes, une batterie aléatoire peu inspirée, des guitaristes très limités techniquement. Syd Barrett a une voix monocorde et lassante, la totale.

Mais la palme musicale revient aux bruitages ridicules qu'ils nous pondent à chaque chanson. J'aurais aimé que le rock psychédélique et toutes les expérimentations insupportables qu'il induit n'aient jamais existé pour pas avoir eu l'horreur d'entendre des canards dans une chanson ou alors des sonnettes de vélo ! (Pow R. Toc H, Bike)
Et je ne dirais rien sur la soupe assourdissante interminable qu'est Interstellar Overdrive.
Nous sommes en 1967, les jeunes cherchent des réponses, le bonheur, un sens à leur vie et ce groupe se permet d'étaler les délires paranoïaques qu'ils ont eu lors de nuits sous acide.

Quand j'entend des autistes pareil faire de la musique je m'écris "ne laissez-pas à ces gars là faire de la musique, il serait foutus d'enregistrer des cochons, des chiens et des moutons et d'en faire un album !"

T. Wazoo

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