1941-42, et si la France avait continué la guerre par Stéphane Gallay

Je viens de terminer le deuxième tome de Et si la France avait continué la guerre?, la série de bouquins tirées du projet uchronique « 1940: la France continue« . Je rappelle en deux mots le principe: le 15 juin 1940, la France décide de continuer la guerre et organise un repli vers l’Afrique du Nord.


Déjà que le premier tome, qui ne couvrait que la seconde moitié de l’année 1940, était conséquent, celui-ci se développe sur près de dix-huit mois, du début 1941 à mai 1942. Du coup, c’est un pavé de 700 pages (sans compter la bibliographie, plus que conséquente) qu’il faut affronter.


« Affronter », c’est le mot: ce deuxième tome se plonge au cœur de la Seconde Guerre mondiale et ça bastonne sec! On commence d’ailleurs tout de suite avec l’opération « Merkur »: l’invasion de la Corse par les Allemands, qui vont y laisser une grosse partie de leurs forces aéroportées.


Ce ne sont d’ailleurs pas les morceaux de bravoure qui manquent dans ce tome: batailles navales épiques, dont la fin du Bismarck, et campagnes militaires majeures (Yougoslavie, Grèce et Asie du Sud-Est) occupent la plus grande part du récit. Mais la narration s’intéresse aussi à des côtés plus inhabituels: politique, logistique, technologie, doctrines d’engagement, etc.


Ce n’est pas toujours une lecture facile: l’écriture est certes raisonnablement alerte, mais les récits militaires ne sont pas toujours très faciles à lire, avec des listes parfois impressionnantes d’unités combattantes, des abréviations en pagaille et un jargon pas forcément évident.


Une fois encore, si les cartes de ce volume sont nettement plus lisibles que pour le premier, elles restent assez limitées. J’ai noté aussi quelques typos qui gênent parfois la compréhension, mais rien de tragique.


Mais bon, soyons clair: je suis ce projet depuis près de cinq ans – j’y participe même très occasionnellement, le niveau des discussions étant largement au-dessus de mes capacités – et je suis donc à peu près incapable d’être objectif à son sujet.


Je pense cependant que, dans le genre, c’est un des exercices les plus complets et les plus réussis. Le fait qu’il soit publié par Tallandier, un éditeur « sérieux » peut être considéré comme un gage de solidité. On notera d’ailleurs, en postface du présent tome, une série d’explications sur la méthode utilisée par le trio d’auteurs (Jacques Sapir, Loïc Mahé et Frank Stora).


Si les uchronies et/ou la Seconde Guerre mondiale vous intéressent, cette série (pour laquelle j’espère une suite) est une lecture passionnante.

SGallay
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le 12 avr. 2015

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