"Langoustine xoxo ^^ :3"

C'est un roman assez court, et même plutôt un light novel.

Je suis tombé dessus un peu par hasard, l'illustratrice étant accessoirement une cosplayeuse - notamment de WoW - que je suis occasionnellement (et l'une des seules à ne pas faire la tchoin, particularité assez rare pour être relevée).

Je vois dans ce roman une démarche introspective de l'auteur, qui se complaît dans une nostalgie adolescente inspirée de façon assumée par ce qu'offre la culture populaire en la matière (Stand by Me, Stranger Things etc...).

Concrètement, le personnage principal (S), c'est lui, son meilleur ami Mulot est un agrégat de ses amis d'enfance, et le love interest Marie est probablement dans la même veine.

Là où le bât blesse, c'est que j'en suis venu à éprouver un certain mépris pour le personnage principal, d4rksasuke s'il en est (là aussi c'est assumé, notamment par l'illustratrice) doublé d'une hyène et son "meilleur ami" (LOL) qui n'est là que pour jouer les faire-valoir (mais à un point...).
Je suppose que ça implique que je n'aime pas l'auteur. Très bien.

Dans l'ensemble, ce roman a la qualité d'écriture d'une fanfiction. C'est très cucul la praline et les réflexions ne volent pas très haut. L'intrigue est totalement pétée.

Je m'en veux un peu d'être aussi sévère car je pense toutefois que c'est une oeuvre qui se veut honnête. Et ça se laisse lire. Mais l'auteur a un peu trop traîné sur Tumblr, et je n'accroche pas à sa plume, qui manque cruellement de panache littéraire.
Ce roman, c'est du drama skyblog. Le genre de récit qu'on retrouve dans les tréfonds d'internet, où des gens reprennent des éléments de leur vie et en font un roman à l'eau de rose dont ils sont le héros, pour graver dans le marbre à quel point ils ont vécus des trucs spéciaux qui les ont fait évoluer, montrer au monde à combien leur vie torturée les a rendu sages et contemplatifs (ou encore plus d4rk, y'a plusieurs variantes possibles). Les fautes d'orthographe en moins.

Cela dit, même dans ce genre d'oeuvre, on peut trouver un ou deux trucs qui en valent la peine. Par exemple, j'ai bien rigolé à l'histoire du fax, mais seulement parce que ça m'a fait penser à George Abitbol.
Et puis après tout, les personnages sont des collégiens. Cette réflexion m'a bien fait supporter les personnages de Ma Révolution. Sauf que là on dirait une histoire de collégiens... racontée par un collégien. Ou par une lycéenne emo qui se rêve auteure et s'invente un recul et une maturité qu'elle n'a visiblement pas, parce qu’il faut bien se rassurer.

Encore une fois, tout n'est pas à jeter dans ce livre. Il plaira sans doute à certains. Et je vais même le garder sur mon étagère, entre autres parce que la couverture n'est pas dégueu.