L'écriture est vraiment subtile : tout le monde le souligne et j'ai pu également le constater. Malheureusement, malgré cette écriture, j'ai eu toutes les peines du monde à lire ce deuxième volume. Et j'en ai eu encore davantage pour l'apprécier. La plume n'est pas mise en valeur par de belles réflexions ou de belles histoires. Si quelques moments sont vraiment mémorables, comme la description des pensées de Marcel en découvrant le jeu d'actrice de la Berma, les 99% du livre sont pour moi illisibles tant ce sont des réflexions creuses étendues sur de trop nombreuses pages.
La description de la découverte de la Berma au théâtre, mais aussi celle lui précédent où il se demande si c'est une bonne idée d'y aller et que la réalisation du rêve soit décevante, sont passionnantes. Elles le sont parce que ce ne sont pas de simples descriptions très précises. La précision n'est pas dans le décor et l'action mais dans le ressenti. C'est davantage une réflexion qu'une description. Cela est bien plus réussi que dans le premier tome.
Malheureusement les pages suivantes sont à nouveau, comme l'étaient trop souvent celles du côté de chez Swann, remplies de descriptions longues et ennuyantes de ce qui était séant et ce qui ne l'était pas. C'est pénible à lire et c'est, il me semble, ce qui fait que les gens ont du mal avec la littérature d'avant 1950.
Alors oui, la recherche du temps perdu est de profiter de chaque instant en en extrayant la moindre goutte grâce à une attention accrue ... mais je trouve que la manière de raconter est vraiment peu subtile et ne présente pas un grand intérêt à qui ne peut se contenter de la très belle plume de l'auteur.