Mourir et renaître une seconde fois. Mourir en laissant derrière soi ceux que l’on aime le plus au monde. Revivre grâce à un donneur et la cryogénie. Mais la résurrection est difficile à vivre c’est ce que va apprendre Travis. Malade, il a fait le choix de mourir à 15 ans, il revient 5 ans plus tard. Un laps de temps court certes mais chacun a tenté de continuer à vivre malgré la douleur. Travis est donc redevenu un adolescent mais son meilleur ami a grandi. La fille dont il était amoureux va se marier. La seule chose qui l’intéresse c est de la récupérer et il tentera tour pour le faire. Malgré les prises de conscience, l’aide de ses deux amis, la culpabilité, Travis devra se faire une place dans ce monde qui a évolué sans lui pendant 5 ans.
Le sujet de la cryogénie ne m’a pas choqué. Même si j’ai peur de mourir et souhaite vivre le plus longtemps possible, si je meurs je ne veux pas revenir. La science en est où dans ses progrès ? Le sujet fait un peu peur tout de même. L’espoir peut faire vivre mais le nombre d’années à attendre, le succès de l’opération ne sont jamais certains.


L’auteur ne nous entraîne pas dans le mélodrame, même en traitant la maladie de Travis, sa déchéance physique, avant l’opération. Pourtant, le jeune adolescent, revenu à la vie, se rappelle de certains bons moments passés avec ses deux amis et ses parents, malgré les pleurs, malgré la peau de l’inconnu. Il n’y a pas non plus de mélodrame face à cette curiosité, des fois malsaine, quand il tente de reprendre contact avec les uns et les autres. Travis est un adolescent qui se cherche, encore plus avec son opération. Tant qu’il n’aura pas réalisé que la vie a suivi son cours, il ne pourra pas faire face au retrait des uns et des autres. Eux ont aussi peur que lui. Eux ont peur de repasser par les affres de la souffrance psychologique, des pleurs, du fait d’avoir perdu quelqu’un que l’on aime.


C’est là toute la différence. Entre ceux qui restent, qui souffrent un sacré bout de temps, qui tente de survivre et ensuite de vivre et celui qui revient, comme si rien ne s’était passé, comme si seulement quelques jours s’étaient écoulés. Cela doit être dur à vivre pour les uns et les autres. Surtout que l’auteur nous démontre que Travis ressent de la culpabilité, qu’il doit réapprendre à vivre, s’approprier son nouveau corps, se refaire des amis, comprendre ceux qu’il a laissé. Il a besoin de temps, tout comme les autres. Travis part à la découverte de tout, de son nouveau corps, de la vie même s’il se sent hors du temps, s’il a peur tout le temps. Il ne sent pas à sa place.


Tout le roman fait preuve de sensibilité, dans le traitement des émotions des uns et des autres, de la vie, des révélations. J’ai aimé me plonger dans cette histoire un peu rocambolesque, mais surtout imaginative. A noter que l’auteur finit un chapitre avec quelques mots ou une phrase qui sont le titre du chapitre suivant. Le lecteur suit dont bien la progression. D’ailleurs, je trouve que le titre du livre sonne bien. Il poursuit sa vie là où il l’a laissé ou tente de la poursuivre mais il devra s’accommoder des changements.

Angélita
7
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le 9 oct. 2015

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